Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])
![[Chapitre 1er. Le capucin.], folio 20_A [Chapitre 1er. Le capucin.], folio 20_A](https://eman-archives.org/Lesuire/files/fullsize/1266fba130706c3d04bfc5eb9e3f4ae1.jpg)
Transcriptions
- Tant mieux ! répondit-elle, tant mieux. Le pauvre enfant, il est tout neuf ! »
Bientôt elle m’expliqua ce que c’était que les femmes du monde, et que la police leur accordait une récompense de cinquante livres toutes les fois qu’elles pouvaient faire prendre un abbé chez elle. Je frémis à ce discours mais néanmoins je résolus de la laisser croire que j’étais un abbé, bien entendu que si la police venait me chercher je découvrirais mon état. Mais elle s’aperçut que son discours m’avait causé quelques émotions. En conséquence, elle me rassura. « Ne craignez rien, mon bijou, me dit-elle ; je fais mon métier en honnête fille, et je serais au désespoir de vous causer le moindre chagrin. Je veux au contraire vous donner bien du plaisir. Avez-vous de l’argent ?
- Oui, lui dis-je, j’ai cent dix francs. »
Et je me mis à tirer mon argent de mon mouchoir dans lequel je l’avais enveloppé, de peur qu’il ne fît trop de bruit dans ma poche. Ma gentille demoiselle parut étonnée en voyant cette somme et secouant la tête : « Ah ! ah ! comment, dit-elle, comment, d’où avez-vous eu une si grosse somme ? Cet argent est-il bien à vous ? Prenez garde, je ne suis qu’une malheureuse, mais je ne voudrais
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)