son caractère, croyant pouvoir me fier à sa discrétion, je résolus de lui ouvrir mon cœur, de lui découvrir mon dessein et de l’associer à ma fuite, dans l’espoir qu’il la favoriserait.

     Je savais qu’il était pauvre ; je lui dis que s’il voulait fuir avec moi, je lui procurerais quelque argent et le mènerais chez un parent de ma mère qui sans doute ne refuserait pas de nous loger pendant quelque temps et ensuite de nous fournir de l’argent pour nous aider à embrasser un état qui nous conviendrait. J’avais tellement en haine le couvent de saint François, que j’avais toujours devant moi ces durs Capucins, ce qui me donnait de l’éloquence à engager mon ami à fuir avec moi. Enfin je lui demandai s’il ne trouvait pas la vie du collège bien ennuyeuse et bien dégoûtante, et s’il ne serait pas bien aise de sortir pour toujours de cette odieuse prison.