force plutôt que pour des lieux où l’on instruit la jeunesse. Je ne sais comment les jeunes gens peuvent profiter des leçons de morale et de vertu que l’on enseigne dans ces maisons. Moi-même à présent, je ne puis comprendre comment, si cruellement asservi à de si dures lois, j’ai pu réussir à profiter de ces leçons, données il est vrai avec toute l’érudition possible, mais accompagnées toujours de la sévérité et de la rudesse. Je sens bien que j’aurai de grands ennemis lorsqu’on verra que je critique ce qui a toujours été regardé comme la base de l’éducation, comme le principal aliment de l’étude. Tous ces docteurs en instruction ne cessent de répéter que c’est avec sévérité qu’il faut commencer à instruire l’enfance. L’enfant, disent-ils, si vous l’instruisez avec douceur et complaisance, s’accoutumera insensiblement à vos manières, et finira par ne plus vous respecter. Une fois le respect perdu, plus d’étude, plus de travail ; il s’accoutumera à la paresse et lorsque vous voudrez le changer, il n’en sera plus temps ; toutes ses habitudes pour l’étude seront passées, tout ses goûts, tous ses penchants pour le travail auront fui de son cœur ; et le germe de la paresse déjà développé, en aura pris la place. C’est en vain que vous voudrez le changer par vos exhortations