en moi. En sorte qu’à l’âge de quinze ans, je savais passablement le latin et le grec, et j’avais fait mon cours de rhétorique. L’on me proposait d’étudier la théologie et d’embrasser le parti de la calotte ; mais à ces conseils je ne prêtais aucune attention, et répondais seulement que ce n’était point mon goût ni mon intention et que je ne voulais embrasser le parti des armes.

      Mais que faisait mon père pendant que, courbé sur mon Virgile ou sur mon Plutarque, je me fatiguais l’imagination à graver dans ma tête les misérables vers latins ou grecs qui ne sont d’aucune utilité à apprendre par cœur et que l’usage a toujours aveuglement conservé ? Que faisait-il ? Cela vous inquiète, je crois, mon cher lecteur ; il faut donc contenter votre envie et satisfaire à votre impatience.

       Dans les premiers temps de mon arrestation au collège, mon père m’écrivait fréquemment. Je dis arrestation et je crois bien que c’est là le vrai terme dont il faut se servir ; car ces pensions où l’on renferme les jeunes gens sont pour la plupart si rigides, les règles y sont si difficiles et si dures à suivre, qu’en vérité, l’on prendrait presque ces pensions pour des maisons de