et même par des voies de rigueur – quand même que vous voudriez vous en servir –, il n’en sera plus temps, vos efforts seront inutiles. Vous ne pourrez jamais déraciner de son cœur le caractère de la paresse.

     Voilà tels sont leurs discours ordinaires, voilà quelle est leur opinion ; mais, moi qui connais ces jeunes gens, je soutiens que cette façon d’instruire qu’ils méprisent, est la seule qui devrait être suivie ; elle est du moins la seule qui le mérite.

    En effet, quel plus grand encouragement peut-on donner aux enfants qu’en les prenant par la douceur pour leur inspirer l’amour du travail ? Ils écoutent nos leçons avec confiance, tandis que c’est avec crainte qu’ils écoutent ceux qui les mènent par la rigueur. Je ne dis pas que ma méthode est infaillible pour tous, je sais qu’il y en a à qui le goût de la science est inconnu, qu’il y en a que tous les efforts humains ne peuvent forcer à vaincre leur penchant enclin à la paresse ; mais, malheur à ceux-ci, les sciences ne sont pas faites pour eux, ils sont indignes de les posséder !

     Mais revenons à mon père. Comme je l’ai dit, dans les commencements que je fus au collège, il m’écrivait fréquemment. Ses lettres étaient dignes de lui, c’est