Il me conseilla de faire une échelle de corde, et de descendre de ma fenêtre qui donnait sur une petite cour, laquelle n’était séparée de la rue que par un mur assez bas, et que l’on pouvait aisément franchir.

     Je goûtai ce projet avec la plus grande joie, et félicitai mon ami de son imagination : il ne s’agissait plus que de me procurer de la corde pour descendre de ma fenêtre dans la cour en question. Mais je ne savais quel moyen employer pour réussir à m’en procurer. N’ayant pas le sou, quoique j’avais fait voir à mon ami que j’en avais, j’étais trop fier pour emprunter ce que je ne pouvais rendre. Enfin j’imaginai de faire un grand cerf-volant, et de demander de la corde au principal du collège que mon père avait chargé le moins d’argent possible. Celui-ci ne se doutant de rien m’en apporta le lendemain plus de vingt brasses. Je travaillai avec ardeur à mon échelle ; je n’en avais jamais vu, mais mon camarade m’en avait expliqué la structure. Je ne m’en occupais que la nuit pour