L'exotisme de l'Espagne transcrit dans le livret
L'exotisme hispanisant apparaît tout au long du livret à travers la présence d'objets typiques comme l'éventail ou la mantille :
"Elle jette son éventail et pose sa main sur son soeur"
Conchita, Acte I, scène 1, didascalies
"Avec la longue épingle qui retenait la mantille sur sa tête, elle cherche à frapper Mateo"
Conchita, Acte IV, scène 2, didascalies
La grille, d'origine indubitablement mauresque, apparaît dans la plupart des romans d'inspiration espagnole, depuis Carmen, où elle se matérialise et symbolise dans le même temps la séparation entre José et Carmen. Elle est présente chez Louÿs, et pour Zandonai, elle devient l'objet central d'une scène (acte III). Le musicien y fait encore référence, dans l'acte II, lorsque les faisceaux de lumière de la scène du Baile produisent un écran hachuré entre Don Mateo et Conchita.
La Corrida, autre image de l'Espagne, si présente dans Carmen - celle du combat entre le torero et la bête, entre Don José et Carmen, jusqu'à sa mise à mort - n'est plus un fait essentiel dans Conchita. Elle forme même la principale différence entre les deux opéras. Elle ne constitue plus qu'un élément allusif dans les dialogues passionnels entre Conchita et Mateo, et dans la scène du Baile. Des portraits de torero et des affiches de corrida ornent les murs. Le banderillero n'est lui aussi qu'un personnage emblématique que séduit Conchita (Acte II, scène 1).