[1554_Par_Gort] 118 Je ne veulx point mes faultes excuser · Joyeuses Inventions

Joyeuses Inventions

[1554_Par_Gort] 118 Je ne veulx point mes faultes excuser

Présentation générale du poème

Titre de la pièceLa quatriesme Elegie du second livre des amours d’Ovide, par S. R.

Incipit non moderniséJe ne veulx point mes faultes excuser

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireDu Gort, Robert

Date1554

Lien vers la notice du catalogue de la bibliothèque où est conservé l'exemplairehttps://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb393316955

Type de numérisationNumérisation totale

Transcription du poème

Texte

{D5v}Je ne veulx point mes faultes excuser

Ny de defence, en me couvrant user :
Je les confesse a qui me les demande :
Et toutesfoys de riens je ne m’amende,
Car aussi tost qu’ay mon mal confessé
J’y suis recheu, & l’ay recommencé,
Je hay cela que fuir je ne puis
J’ayme cela dequoy fasché je suis.
Las qu’il ennuye une charge porter
Qu’on vouldroit bien, si l’on pouvoit oster :
Force me fault, & n’ay plus le pouvoir
De me regir, comme soulois avoir :
Et comme en l’eau un navire agité
Tout ainsi suis en amour tourmenté,
Et si n’y a aucune belle face
Grace, ou maintien, qui amoureux me face.
Il y a bien des causes plus de mille
Qui en amours tiennent mon cueur servile :
Car s’il advient que de ses simples yeulx
L’une me jette un regard gracieux,
J’en suis surpris, & sa grace moleste
Est en mon cœur une embusche moleste.
Si c’est une autre affaictée, & lubrique,
Je trouve bon son maintien non rustique,
Et aoserois entre tous maintenir
{D6r}Qu’il feroit bon dans un lict la tenir.
S’elle est fascheuse ainsi que les Sabines
Tenant rigueurs trop plus que feminines :
Il m’est advis que son dur reculler
Est un vouloir soubz un dissimuler.
S’elle est scavante, un si excellent bien
Ravit mon cœur : & s’elle ne scait rien
Quand je regarde a sa simplicité
Je suis aussi a l’aymer incité.
S’aucune dict selon sa fantasie
Quand a parler du faict de poesie
Galymassus jadis tant bien scavant
Apres de moy sembler dur escripvant.
Si tost qu’a elle agreable me sens
Elle me plaist, & a l’aymer consens.
L’autre dict mal de mes vers, & de moy :
Mais quand ainsi blamé d’elle me voy.
Dedans mon cœur s’allume ardant desir
Pour me venger d’avec elle gesir.
Si je la voy marcher mignonnement
A elle suis, s’elle va rudement.
Je dy que mieulx elle pourra marcher
Si elle veult des hommes s’approcher.
Et si quelqu’une à la voix doulce & bonne
Qui maintz doulx chans facilement on tonne.
Je vouldrois lors que si bien elle chante,
Prendre un baiser de sa bouche accordante.
S’une aultre faict raisonner mainte corde
{D6v}D’instrumens doulx, que sa main blanche acorde :
Qui est celuy qui n’ayme, honore, & prise
Si belle main plaisante, & bien aprise :
L’autre me plaist par grace coustumiere
Branslant les bras de tresbonne maniere,
Et quand par art son corps elle remue
Ma pensee est à l’aymer toute esmeue,
Et sans parler de moy, ny mon pouvoir,
Qui toute chose à aymer peult mouvoir.
Hypolitus, mesme chaste, & pudique,
En deviendroit un Priapus lubricque.
Quand j’en voy une ayant le corps fort long
Je l’acompare aux grans dames adonq’
Du temps passé, & plus la priseroit
Qui estendue en un lict la verroit :
Et l’autre courte, est à mon gré jolye
Dont suis espris, & chascune me lye :
Car au plaisir que tant j’ayme, & desire,
La longue est bonne, & la courte n’est pire.
Si elle n’est de joyaulx decorée
Assez soubdain je l’en auray parée.
Si elle est brave, il la faict tresbon veoir,
Car en cela l’on congnoist son avoir.
Amoureux suis de la blanche au clair taint,
Et de la rousse aussi bien suis ataint.
Je l’ayme aussi quand je voy l’autre brune,
Car au deduit, la couleur m’est toute une.
Si de son chef aussi blanc comme yvoire
{D7r}Pendre je voy la cheveleure noire
Que m’en chault il ? bien fut trouvée
Læda jadis, qui toutesfoys fut telle.
S’elle la jeune aussi bien je la veux,
Aurora plaist, & ses dorez cheveux :
Brief on ne peult aucune histoire dire
Qui ne se puisse a mon propos induire.
Mon jeune cœur la jeune dame suit
La plus agée, aussi mon cœur poursuit.
Si ceste la me plaist pour sa beaulté,
L’autre me plaist pour sa grand loyaulté.
Pour faire fin en ville renommée
Femme n’y a meritant d’estre aymée.
Si une foys c’est offerte a mes veulx,
Que de l’aymer ne sois ambicieux.

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 118

Section au sein de laquelle le poème prend placeELEGIES.

FoliotationD5r, D5v, D6r, D6v, D7r

Présentation typo-iconographiquePas d’illustration

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Source gallica.bnf.fr / BnF

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 22/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021