[1554_Par_Gort] 128 Quand à Eunice un baiser gracieux

Présentation générale du poème

Titre de la pièceLes. xxiiii. Editions de Theocrite, auteur grec.

Incipit non moderniséQuand a Eunice un baiser gracieux

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Relations entre les documents

Collection Édition : 1554 - Trésor des joyeuses inventions - Groulleau

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[1550_Tradlatfr_Grou] 131 Quand à Eunide un baiser gracieux

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Quand à Eunice un baiser gracieux

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireDu Gort, Robert

Date1554

Lien vers la notice du catalogue de la bibliothèque où est conservé l'exemplairehttps://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb393316955

Type de numérisationNumérisation totale

Transcription du poème

Texte

Quand a Eunice un baiser gracieux

Voulois donner, d’un regard furieux
Me regardant, & se prenant a rire,
Ces motz picquantz, ou semblable, va dire
Retire toy, veux tu, estant Vacher
Ord, & vilain, de me baiser tascher ?
{F6r}Retire toy, car ma petite bouche
A ces pitaux de vilage ne touche :
Pour la baiser, tu n’es assez habille,
C’est mieulx le cas de ces mignons de ville.
N’y pretend plus, pour neant tu y songes :
Car seulement a ma bouche, par songes
Ne toucheras ? voyez quel doux regard.
O quel parler, quel visage hagard :
Quel plaisant jeu, quel honneste entretien
Quel poil folet couvre le menton tien,
Quelz molz cheveux, que tu as les mains salles ?
Que ton gros bec est enlevé de galles ?
O quel odeur fort desoubs ton pourpoint ?
Fuy ten de moy, & ne me souille point.
Ces motz finiz, par trois foys tout soubdain,
Crache en son sain, comme par un desdain,
Et son regard asseuré sur moy met
Me contemplant des piedz, jusque au sommet :
Et rechinant, regardoit de travers,
Tenant ses yeux comme à demy ouvers.
Incontinent que jouy ses motz dire
Mon sang esmeu, se prit à bouillir dire
Et de courroux, tant que pour la douleur
Tout le mien corps, print vermeille couleur.
Lors s’en alla, me laissant un remord
Dedans le coeur, qui me poind, & me mord,
D’avoir esté mocqué d’une paillarde.
Combien que j’aye une gloire gaillarde
{F6v}Gentilz pasteurs, dictes moy sans falace,
Suis je pas beau, & plein de bonne grace ?
Mais quelque dieu a il peint estrangé
Beaulté de moy, m’auroit il point changé ?
J’ay veu le temps que de mon corps yssoit
Une beaulté, qui en moy florissoit :
Et mon menton de barbe ayant couronne
Sembloit un tronc que la terre environne.
Mes sourcilz noirs tendoient la couleur vive
Du large front, & sa blancheur nayve.
Quand a mes yeulx, cest honneur me reserve
Qui en beaulte passoient ceulx de Minerve.
Plus que caille ma bouche soueve estoit,
Et un doulx miel de voix dehors jettoit,
Car j’ay la voix doulce, soit sur la fluste
Sur chalumeaux, cornetz, au que j’ajuste
Par bons accordz mes flustes impareilles,
Mon chant tousjours est plaisant aux aoreilles.
Oultre cela, ces filles de village
Par ces haultz montz vont louant mon visage,
Et bien souvent a me baiser s’amusent
Ou celles la des villes me refusent
Sans m’escouter, pour ce que suis champestre :
Menant aux champs les miennes vaches paistre,
N’ayant regard que le filz Heuilé
De les mener autres foys s’est meslé,
Et que la mere a cest aveugle archer
Folle devient de l’amour d’un vacher,
{F7r}Tant qu’avec luy par bossues montaignes
Vaches guidoit, & par pleines campaignes.
N’a elle aussi garde dedans les boys
Sont Adonis, & plaind a haulte voix
Quel homme estoit Endimion l’ancien :
N’estoit il pas aussi du mestier mien :
N’a il esté poursuivy de la Lune
Gardant les Boeufz le long de la nuict brune.
Du mont Olympe au lict mien est venue
Voir son amy, se metant toute nue,
Pour a son aise avecques lui gesir :
Et toy Cybele, as tu pas desplaisir
Pour un vacher que pleures, & lamentes
Qui est celuy pour lequel te tourmentes.
O Juppiter, n’est il pas vray qu’i! [[qu’il]] meine
Vaches aux champs ? Eunice seule, hayne
Porte aux Vachers : pense elle estre plus belle
Que n’est Venus, la Lune, ne Cybele ?
Puis qu’ainsi va, Cyterée princesse,
Besoing seroit que ton amour print cesse :
Ne hante plus mont, ville, ne villette,
Mieulx vault dormir la nuict froide seulette.

Forme poétiqueÉlégie

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 128

Section au sein de laquelle le poème prend place[[ELEGIES.]]

FoliotationF5v, F6r, F6v, F7r

Présentation typo-iconographiqueIllustration

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Source gallica.bnf.fr / BnF

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 22/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021