[1554_Par_Gort] 119 O dur Mary en ayant imposée

Présentation générale du poème

Titre de la pièceLa .iiii. Elegie du iii. livre des amours du mesme Ovide, par G. C.

Incipit non moderniséO dur mary en ayant imposee

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Collection Édition : 1599 - Trésor des joyeuses inventions - Cousturier

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireDu Gort, Robert

Date1554

Lien vers la notice du catalogue de la bibliothèque où est conservé l'exemplairehttps://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb393316955

Type de numérisationNumérisation totale

Transcription du poème

Texte

{D7v}O dur mary en ayant imposée

Songneuse garde a ta jeune espousée,
Tu ne fais rien’ car chacune par elle
Se peult garder par bonte naturelle,
Si sans contrainte aucune est preu de femme
Celle la seule est chaste & sans diffame,
Mais s’elle laisse a venir a l’effaict
Par ne pouvoir, certes elle le faict.
Quand le corps doncq’ tu auras bien caché
Le cueur sera d’adultere entaché,
Ny pour moyen qu’on tienne possible est
D’en garentir une s’i ne luy plaist :
Tu peux ta porte & tes murs remparer
De son desir ne te peux emparer :
Car ou entrer ne pourroit une mouche :
Si sentira son esprit l’escarmouche :
Et ayant mis dehors le demourant
Dedans sera l’ennemy demourant
Croy moy, mary, celle qui peult meffaire
Est celle la qui le moins le veult faire,
Car le pouvoir, dont elle est jouissante,
Rend son envie estainte & languissante.
Ne vueilles d’onc croistre par la rigueur
Le vice foible, & le mettre en vigueur
Tu viendras mieulx a tes fins & ataintes
Estant traictable & ostant toutes craintes.
Je vy n’agueres un cheval qui prenoit
Son mords aux dentz, & quand on luy tenoit
{D8r} La bride royde ainsi qu’on les arreste,
Il deslogeoit comme fouldre & tempeste :
Puis se voyant un peu lascher le frain
Il s’arrestoit & alloit petit train.
Ainsi est il quand on nous veult retraire
D’aucun meffaict, nous voulons le contraire
Et sommes tous enclins quand tout est dict
A desirer ce qui est interdict.
Le patient demande tout expres
L’eau deffendue & tousjours est apres
Et qui voudroit s’estimer plus cler voir,
Que fit Argus que l’on disoit avoir
Cent yeux au front & cent autres derriere
L’eust on pensé laisser rien en arriere ?
Et toutes foys Amour, qui ne voit goute
Trompa & luy, & sa lumiere toute,
Dequoy servit construire & estofer
La forte tour du dur Marbre, & de fer
Pour Danæ tousjours vierge y tenir
Si mere enfin elle y sceut devenir ?
Et d’autre part, quel dommage avint il
A Ulixes eloquent, & gentil,
D’avoir laisse sa femme en sa maison
Seule sans garde en si longue saison ?
Pour mille amans & toute leur menee
Elle ne fut en rien contaminee.
Le larron cherche une proye estimee
Si faisons nous femme plus enfermee
{D8v}Et ne void on gueres gens qui s’adonnent
A pourchasser ce que tous habandonnent,
Ny sa beaulté à ce tant nous enhorte
Que l’amitié que son mary luy porte :
Car chascun pense en elle estre compris
Je ne scay quoy, que si fort l’en ay pris,
Et la sentant au mary porter hayne
Nous en prenons plus en gré nostre peine,
Et estimons sa crainte un plus prand [[grand]] pris
Que son corps mesme, & ce qui en est pris.
Croy moy mary, encor qu’il te desplaise
Qu’un bien receu à haste, & en mal aise
Est trop plus grand, & mieulx sollicité
Que cil qu’on prend en grande seureté.
Et celle la plus aymée nous semble
Qui dit j’ay paour, & de qui le coeur tremble,
Et toutesfoys ce n’est pas la raison
Que femme honneste, & de bonne maison,
Soubz si grand guet soit veue, & rencontrée,
Cela se faict en barbare contrée :
Et ne voy point dequoy ce guet la serve,
Fors de donner au serf, & à la serve
Qui sont en garde, occasion de dire
C’est moy faitz qu’on n’en puisse mesdire.
Ah, il n’est pas compagnable a demy,
Qui ne veult point que sa femme ayt d’amy :
Ny les facons, & coustume de Romme
Sont bien a plein congneues d’un tel homme.
{E1r}Ceulx qui premier la maistrise en acquierent,
Non sans grand crime & interest nasquierent :
Car si creance aux livres il y a,
Mars engendra de la belle Illia.
Chose Nonnain, Romulus & Remus,
Dont tant de biens vindrent & furent meuz,
Si tu aymoys si fort la loyauté,
Qui t’adressoit à si grande beauté ?
Scavois tu pas, sans vouloir l’esprouver,
Que ces deux biens jointz on ne peult trouver.
Monstre toy dont gratieux & plus sage,
Et ne sois plus de rigoureux visage
A ta compagne, oubliant tous les droitz,
Que comme maistre alleguer tu vouldrois.
Si ses amys aquis tu entretiens,
Elle en fera prou d’aultres estre tiens.
Par ce moyen, sans peine recepvoir,
De maints pourras la bonne grace avoir,
Et si seras appelle aux banquez,
Et jouiras des amoureux caquetz
Des jeunes gens, & (qui est un grand poinct)
Tu auras femme en ordre, & en bon poinct,
Et t’en sera le profit, & honneur
De ce dont autre aura este donneur.

Forme poétiqueÉlégie

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 119

Section au sein de laquelle le poème prend place[[ELEGIES.]]

FoliotationD7r, D7v, D8r, D8v, E1r

Présentation typo-iconographiqueIllustration

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Source gallica.bnf.fr / BnF

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 22/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021