[1556c_TJI_Denise] 115 Je ne veux point mes faultes excuser

Présentation générale du poème

Titre de la pièceLa quatriesme Elegie du 2. livres des amours d’Ovide, par S. R.

Incipit non moderniséJe ne veux point mes faultes excuser

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireDenise, Étienne

Date1556

Lien vers la notice du catalogue de la bibliothèque où est conservé l'exemplairehttp://data.onb.ac.at/rec/AC10385967

Type de numérisationNumérisation totale

Transcription du poème

Texte

Je ne veux point mes faultes excuser

Ny de defence, en me couvrant, user
Je les confesse, a qui me les demande
Et toutesfoys de rien je ne m’amende,
Car aussi tost qu’ay mon mal confessé
Je y suis reçeu, & l’ay recommencé.
Je hay cela, que fuir je ne puis
J’ayme cela de quoy faché je suis,
Las qu’il ennuye une charge porter,
Qu’on vouldroit bien (si l’on pouvoit) oster
Force me fault, & n’ay plus le pouvoir
De me regir, comme soulois avoir
Et comme en l’eau un navire agité
{E1r}Tout ainsi suis en amour tourmenté :
Et si n’y à aucune belle face,
Grace, ou maintien, qui amoureux me face :
Il y à bien des causes plus de mille,
Qui en amours tiennent mon cœur servile :
Car s’il advient que de ces simples yeulx,
L’une me jette un regard gracieux,
J’en suis surpris, & sa grace moleste
Est en mon cœur une embuche moleste.. [[.]]
Si c’est une autre affaictée & lubrique,
Je trouve bon son maintien non rustique,
Et oserois entre tous maintenir,
Qu’il seroit bon dans un lict la tenir.
S’elle est fascheuse ainsi que les Sabines,
Tenant rigueurs trop plus que femines,
Il m’est avis que sont dur reculler
Est un vouloir souz un dissimuler.
S’elle est scavante, un si excellent bien
Ravit mon cœur : & s’elle ne scait rien
Quand je regarde à sa simplicité,
Je suis aussi à l’aymer incité.
S’aucune dit selon sa fantasie
Quand à parler au faict de la pœsie
Calymassus jadis tant bien scavant,
Aupres de moy semble dur escrivant :
Si tost qu’a elle agreable me sens,
Elle me plaist, & à l’aymer consens.
{E1v}L’autre dict mal de mes vers & de moy :
Mais quand ainsi blasmé d’elle me voy,
Dedans mon cœur s’allume ardant desir
Pour me venger d’avec elle gesir.
Si je la voy marcher mignonnement
A elle suis, s’elle va rudement
Je dy que mieux elle pourra marcher,
Si elle veult des hommes s’approcher.
Et si quelqu’une a la voix douce & bonne
Qui mains doux chantz facilement entonne
Je voudrois lors que si bien elle chante
Prendre un baiser de sa bouche accordante.
S’une autre faict resonner mainte corde
D’instrument doux, que sa main blanche accorde
Qui est celuy qui n’ayme, honore, & prise
Si belle main plaisante & bien aprise,
L’autre me plaist par grace coustumiere
Branslant les bras de tresbonne maniere,
Et quand par art son corps elle remue,
Ma pensée est a l’aymer toute esmue :
Et sans parler de moy, ne mon pouvoir,
Qui toute chose a aymer peult mouvoir,
Hypolitus mesme chaste & pudique
En deviendroit un Priapus lubrique.
Quand j’en voy une ayant le corps fort long,
Je la compare aux grans dames adoncq’
Du temps passé, & plus la priseroit
{E2r} Qui estendue en un lict la verroit.
Et l’aure courte est a mon gré jolie,
Dont suis esprins, & chascune me lye :
Car au plaisir que tant j’ayme & desire,
La longue est bonne, & la courte n’est pire.
Si elle n’est de joyaulx decorée,
Assez soudain je l’en auray parée :
Si elle est brave il la faict tresbon veoir,
Car en cela l’on congnoist son avoir.
Amoureux suis de la blanche au clair taint,
Et de la rousse aussi bien suis attaint.
Je l’ayme aussi que je voy l’autre brune,
Car au deduit, la couleur m’est toute une,
Si de son chef aussi blanc comme yvoire
Prendre je voy la chevelure noire
Que m’en chaut il ? bien fut trouvee belle
Leda jadis, qui toutefoys fut telle.
Celle la jeune aussi bien je la veux,
Aurora plaist, & ses dorez cheveulx :
Brief on ne peult aucune histoire dire
Qui ne se puisse a mon propos induire.
Mon jeune cœur la jeune dame fuyt
La plus agée aussi mon cœur poursuyt
Si ceste la me plaist pour sa beaulté,
L’autre me plaist pour sa grand’ loyauté
Pour faire fin, en ville renommée
Femme n’y a meritant d’estre aymée,
{E2v}Si une foys s’est offerte à mes vœusz,
Que de l’aymer ne soys ambitieux.

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 115

Section au sein de laquelle le poème prend placeELEGIES.

FoliotationD8v, E1r, E1v, E2r, E2v

Présentation typo-iconographiqueBandeau avant le titre sur le folio D8v.

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Rechteinhaber : Österreichische Nationalbibliothek

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 23/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021