[1556c_TJI_Denise] 117 De juste gaing et loyale promesse

Présentation générale du poème

Titre de la pièceImitation du sixiesme Baisé de Jan Second, par G. C.

Incipit non moderniséDe juste gaing & loyale promesse

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Collection Édition : 1554 - Trésor des joyeuses inventions - Groulleau

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Collection Édition : 1568c. - Trésor des joyeuses inventions - veuve Bonfons

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireDenise, Étienne

Date1556

Lien vers la notice du catalogue de la bibliothèque où est conservé l'exemplairehttp://data.onb.ac.at/rec/AC10385967

Type de numérisationNumérisation totale

Transcription du poème

TexteDe juste gaing & loyale promesse,Vous me devez (ô ma seule maistresse)Douze baisers a mon chois bien assis,Dont je n’en ay seulement eu que six :Et toutesfois, comme en nombre parfait,Vous me voulez content & satisfait,Disant chacun avoir de son quartierBaisé six fois, & fait le conte entier.Ainsi par fraude, en droit mal entenduM’ostez un bien justement pretendu,Et aprenez à chiche devenir.A bien promettre, & assez mal tenir,Et voz baisers distribuez par conte,J’en fais pour vous conscience, & ay honteDu larrecin, qui sans vostre avantage,A voz amys porte si grand dommage :Car pensez vous qu’une bouche vermeille,(Bien qu’elle rende heureux l’œil & l’oreillePar doulx parler, & un ris gracieux)Puisse nourrir un cœur ambicieuxD’un seul espoir, sans gaige & seuretéDu dernier bien qu’Amour à merité ?Et s’elle en donne à elle rien plus cherQue par baisers de l’amy s’approcher,Et respirant atiedir ses grans flammesConfondre en un deux differentes ames.Tant que du corps, sans ce pourtant qu’il meure{E5r}Chascune sorte & face allieurs demeure,Ou elle treuve un nouveau paradis,Si voz baisers me sont donc interditzEt d’un captif il vous plaist triumpher,Qu’atens je plus autre peine, ou enfer ?Qui me tien plus en ceste prison vive,Si vostre langue a conclud d’estre oysive,Et oublier ces mouvens diversQui eschauffoint les plus gelez yvers ?Quand je pourrois fuir la mort si procheSi ne vouldrois je apres vostre reprocheDemourer vif pour ne vous voir blasmerD’avoir si mal sceu cognoistre & aymer.Ne laissez donc tomber ô chere amyeMoy en danger & vous en infamieRecompensez ce mal d’un plus grand heur,Non pour mon bien, mais pour vostre grandeurQui perdroit trop de son authoritéSi j’avois moins que je n’ay merité,Et ne pensez que le cas que j’en faisSoit pour ma debte & baiser douze foys.Douze est bien peu aupres de l’infiniyDont mon desir doibt estre diffiny,Car quand j’aurois cent mille foys baiséMon cœur, encor’ n’en seroit appaisé.Amour est dieu, & nous fumée & umbre,Ne luy sçaurois satisfaire par nombre :{E5v}Ce qui m’esmeut est, que vous me semblezCognoistre mal les honneurs assemblezDu ciel en vous, & ce qui vous fait estreLoing par dessus toute chose terrestre :Car vous usez de respectz obstinez.Mal convenants au lieu que vous tenez,Vous proposant je ne sçay quelz diffamesComme s’estiez au reng des autres femmes,Qui n’ont que peuple en leur opinion,Ou vous n’avez par ny communionVous departez soubz nombre limitéCe, dont despend vostre sublimité :Respondez moy trouveriez vous plaisanteUne forest beaux arbres produisanteDont en plain May, & saison oportureOn peust conter les fueilles une a une.Vistes vous oncq’ en un pré, ou l’eau viveSemé de fleur, & l’une & l’autre riveQu’on s’amusast a vouloir conte rendre,Combien de brins il y a d’herbe tendre,Et qui feroit sacrifice a Ceres,S’elle donnoit aux terres & gueretzPrecisement certain nombre d’espiz,Sans esperer avoir d’elle que pis ?Quand Jupiter la terre seiche arrose,Ou que le ciel a orage il dispose,On ne va point conter la gresle toute,{E6r}Ny calculer la pluye goute à goute :Soit bien, soit mal, ce qui nous vient des dieuxVient sans mesure, & sans nombre odieux :Et ces dons la prefussement jettez,Sont convenantes à haultes majestez.Vous donc amye en beauté comparéeA l’immortelle & blonde Citerée,Que n’usez vous de liberalité,Appartenant à immortalité ?Pourquoy nous sont les graces departiesDe voz baisers par contes, & parties ?Et les tourments qu’a grand tort nous donnezNous sont sans conte, & sans nombre ordonnezC’estoient ceulx la, ou par meilleur officeIl nous faloit exercer avarice,Non aux baisers, en espargnant ceulx cy,Les maux devez nous espargner aussi.Faictes le donc, & me recompensezDu dueil qui à mes sens trop offensez,Retribuant en voluntez uniesInfiniz biens pour peines infinies.

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 117

FoliotationE4v, E5r, E5v, E6r, E6v

Présentation typo-iconographiqueBandeau dans le titre sur le folio E4v.

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Rechteinhaber : Österreichische Nationalbibliothek

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 23/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021