Lettre de Carl Schönfeldt à Marguerite Audoux
Auteur(s) : Schönfeldt, Carl
DescriptionProposition de traduire Marie-Claire en allemand
Texte
Mademoiselle,
Je viens de lire au journal de votre roman[2] magnifique Marie‑Claire, qui trouvera certainement grand applaudissement dans votre pays.
J'espère que vous recevrez une distinction [qui] vous [est] due.
Nous Allemands, aimant non seulement [les] ouvrages allemands, mais encore [les] ouvrages étrangers, je me permets de vous dire une prière, dont l'accomplissement[3] serait profitable pour vous.
Je suis prêt à traduire votre roman en allemand[4]. Ayant étudié le français douze ans, je crois d'être capable à traduire votre ouvrage.
Je commencerais bien avec la traduction bientôt et je vous prie de m'y donner la commission et m'envoyer une exemplaire de votre roman.
Quant à la rémunération, je vous prie de me faire une première offre.
Je suis prêt aussi d'engager un libraire à Berlin, qui se charge de l'impression.
Je m'intéresserais à faire la traduction le plus vite possible.
Je me permets encore à vous communiquer, que j'ai reçu récent[5] un prix pour un travail littéraire.
Dans l'espoir de vous lire bientôt et d'être honoré de votre confiance, je vous prie, Mademoiselle, d'agréer mes civilités empressées.
Carl Schönfeldt
Cöpenick/chez Berlin[6]
[1] Germanisme : calque de bei, préposition particulièrement polysémique, qui peut notamment traduire chez et près de [sens local, qui représente le lez ou le lès (les) des toponymes, comme dans Fleury‑les‑Aubrais, c'est‑à‑dire « Fleury près des Aubrais)]. Ainsi, Cöpernick est‑elle une localité au sud‑ouest de Berlin.
N. B. : Nous ne mettrons pas de [sic] pour le texte de cette lettre, qui sera tantôt corrigé par des notes ou des rectifications entre crochets, tantôt laissé en l'état pour donner quelques échantillons du français de ce traducteur…
Lieu(x) évoqué(s)Berlin
État génétiqueserait précédé d'un vous barré (troisième paragraphe)