Archives Marguerite Audoux

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Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud

Auteur(s) : Audoux, Marguerite

Description
L'attente du Prix Goncourt
Texte
[Paris, 7 novembre 1910]

Mon cher Valery,

En recevant votre lettre[1] j'avais tout d'abord pensé : « Mais oui, mon cher ami, dites tout ce que vous voudrez ! » mais après réflexion je pense qu'il vaut mieux ne pas parler de cette noblesse de sang[2]. Au fond je suis extrêmement fière d'être du peuple. Parlez tout simplement de moi selon votre cœur, mon cher Valery, j'ai toute confiance en vous à ce sujet.
J'ai vu Descaves hier. Il est très emballé sur Marie‑Claire[3], et il m'a reçue avec une cordialité affectueuse, mais il paraît que j'ai moins de chance qu'on ne pense pour le prix Goncourt parce qu'il y a cette année plusieurs bons livres[4].
Le Ruy Blas de dimanche[5] parle de mon livre insipide et terne, et vante le talent puissant de Henri Ménabréa[6] et de Guillaume Apollinaire et il affirme que seuls ces deux écrivains sont dignes du prix Goncourt. Henri Ménabréa m'a envoyé son livre, j'en ai lu quelques pages, mais là, vraiment sans jalousie de femme de lettres, ce livre ne me paraît pas une merveille[7], et si le prix Goncourt allait à lui, je regretterais bougrement que vous n'ayez pas publié Fermina Marquez[8]. Je voudrais bien aussi envoyer Marie‑Claire à Ménabréa, mais je ne connais pas son adresse. Voulez‑vous être assez bon de me la donner ?
Tout le monde ici est content. Marie‑Claire soulève des enthousiasmes et des rages. Descaves me disait hier qu'on colportait sur moi les pires calomnies[9]. Mais comme dit Mirbeau : « Qu'est‑ce que ça fait ? » Gide m'écrit qu'il me rendra visite demain[10]. Au fait, j'allais oublier de vous dire qu'il ne s'est pas mal tiré de la conférence sur Philippe[11]. Il en a parlé avec plus de cœur que d'esprit, et cela m'a fait plaisir. Fargue a dû partir faire ses 17 jours[12]. Il est revenu au bout de quatre jours, je ne sais pas comment cela va se passer. Je pense le voir demain, à moins qu'on ne l'ait pris de force.
Francis et les Baboulots[13] vont admirablement. Werth sort d'ici après avoir enfumé ma chambre[14]. Il arrivait de Lyon tout courant pour assister à la naissance de mon enfant[15]. Les Ray sont repartis à Montpellier.
Monsieur et Madame Royère m'invitent à venir prendre le thé samedi soir en toute intimité. Werth prétend que cela veut dire qu'il y aura belle et nombreuse société.
Michel m'a envoyé ce matin un magnifique bouquet de violettes de Toulouse. Je l'ai vite mis dans le beau grès flammé de chez Farmer.

Bonsoir, mon cher Valery. Je vous embrasse.

Marguerite Audoux

[1] Rappelons que ce qui nous est parvenu de la correspondance de Valery Larbaud à Marguerite Audoux est des plus maigres. Une fois de plus, nous n'avons pas trace de la lettre mentionnée.

[2] Serait‑ce, en vue d'un article, une allusion (opportune en ce début de publication de Marie‑Claire ?) à l'ascendance incertaine du père de Marguerite Audoux, dont on a prétendu qu'il aurait pu naître des œuvres d'un châtelain (ce qui expliquerait la «noblesse de sang») et d'une servante ? D'où sa condition d'orphelin, et la mauvaise farce que lui fait l'officier d'état civil qui lui donne le nom de Donquichote. Phénomène fréquent : à la même époque, et dans les mêmes conditions, on affublera un garçon du nom de Charlemagne, qu'une apocope bienvenue transformera en Char. L'enfant en question n'était autre que le grand‑père de René…
Pour en revenir à Larbaud, l'article en question n'est demeuré qu'à l'état de projet puisque le premier qu'il écrit sur Marguerite Audoux est celui qui est destiné au numéro spécial des Primaires d'août 1922 consacré à la romancière [« L'Atelier de Marie‑Claire », p. 334‑335 ; article que l'on trouve également dans Larbaud, Valery, Ce Vice impuni, la lecture. Domaine français, Gallimard, 1941, p. 243‑246].

[3] Les autres membres du groupe de Carnetin sont plus méfiants à l'endroit de Descaves. Voir, supra, la note 1.

[4] Louis Pergaud, qui va l'emporter avec De Goupil à Margot, est « le candidat » de Descaves. On sait que le 2 décembre, l'auteur de Marie‑Claire obtient le prix Femina‑Vie heureuse, ce qui, à moins de créer un extraordinaire précédent, la condamne à renoncer au Goncourt. Mirbeau, par principe, lui donnera malgré tout sa voix au premier tour [Voir Nivet (Jean‑François) et Michel (Pierre), Octave Mirbeau, l'imprécateur au cœur fidèle, Séguier, p. 868‑871 (« Le prix Goncourt 1910 »)]. Parmi les concurrents sérieux, citons également Apollinaire (L'Hérésiarque) et Colette (La Vagabonde).

[5] Le dimanche est un 6. Le Ruy Blas en question est daté du 5. Nous en reproduisons (voir, supra, la note 2), l'article anonyme auquel Marguerite Audoux fait allusion ici.

[6] Ami de jeunesse de Valery Larbaud, Henri Ménabréa (1882‑1968) est l'auteur de plusieurs romans. Dans La Phalange du 20 juillet 1910, Larbaud fait paraître une note sur Le Muletier et son mulet (que possède le Musée Marguerite Audoux de Sainte-Montaine, avec un envoi à la romancière : "À Madame Marguerite Audoux / En témoignage de déférente sympathie / Henri Ménabréa"). C'est vraisemblablement à cette œuvre que Marguerite Audoux fait allusion immédiatement après. Voir, supra, la reproduction de la note de Larbaud dans la troisième note.

[7] Affirmation que contredit un écho de Paris‑Journal du 1er janvier 1911. Voir supra, pour plus de détails à ce sujet, la quatrième note.

[8] Fermina Marquez, rappelons‑le, paru en prépublication à la NRF en 1910, ne sortira en volume chez Fasquelle qu'en 1911.

[9] Certains pensent que Marguerite Audoux n'a pas écrit elle‑même, ou à tout le moins pas seule, Marie‑Claire. Les noms de Charles‑Louis Philippe et de Giraudoux circulent. Alain‑Fournier n'écrit‑il pas à Péguy, ce même mois de novembre (le 25, une semaine avant le prix), qu' « une des dames de la Vie heureuse répand le bruit imbécile que ce n'est pas Mme Audoux qui a fait son livre. Et les dix‑neuf autres dindes en sont tout effarouchées. » [Alain‑Fournier – Charles Péguy, Correspondance (1910‑1914), présentation et notes par Yves Rey‑Herme, Fayard, 1973, p. 30].

[10] Lettre que nous n'avons pas retrouvée. Heureux détail qui nous permet de dater celle‑ci, puisque le 9 novembre 1910, André Gide écrit à Jean Schlumberger : « été voir hier Marguerite Audoux. » [André Gide – Jean Schlumberger, Correspondance (1901 – 1950), Gallimard, 1993, p. 330].

[11] Voir la lettre 62

[12] Il s'agit d'une période militaire.

[13] Les enfants d'Agathe et Francis Jourdain

[14] Werth publiera en 1920 Voyage avec ma pipe

[15] Métaphore récurrente chez la romancière lorsqu'elle parle de sa production littéraire

Notes
  • « Le Muletier et son mulet, par Henri Ménabréa. Paris, 1910 (Grasset, éditeur.)

    Ce livre a certainement révélé aux lecteurs attentifs un véritable écrivain. Henri Ménabréa possède le don de conter, don qui est devenu très rare de nos jours. Et il peint bien, d'une touche forte et romantique ; ses paysages de montagne sont tout à fait admirables, et je crois que personne depuis Balzac n'a aussi bien décrit les Alpes. Mais il a quelque chose de plus que ces qualités de métier : le principe vivant de son art est un sens remarquable de la Fatalité, cet instinct dramatique supérieur qui n'a besoin que de sentiments simples, et non d'action, pour créer une tragédie. Son génie est d'une essence sévère, parfois même un peu amère, et qui s'exprime tout naturellement à travers le masque tragique.

    Ce recueil de nouvelles pèche plutôt par excès de richesse. « L'Eau », étude de mœurs paysannes, est gâtée par une sorte de symbolisme isbénien qui distrait le lecteur du réalisme parfait des scènes. « La Belle et la Bête », où Ménabréa s'est souvenu de Laforgue, mais sans se laisser influencer par le style des « Moralités légendaires », est un essai de conte ironique et sentimental qui détonne au milieu de la gravité du livre. Il sert du moins à indiquer que l'auteur peut traiter des sujets légers. Mais on sent bien qu'il y est en terre étrangère.
    Où ses qualités propres se montrent surtout, c'est dans « Halte de Vagabonds », « Conversations d'une Nuit d'été », et dans la première nouvelle, ‑ la plus longue, ‑ qui donne son nom à l'ouvrage tout entier. Il y a là plus que des promesses. « Conversations d'une Nuit d'été » est une sorte de poème en prose unique dans la littérature moderne.
    En résumé, ce recueil présente un tableau des différentes routes que l'auteur a explorées et qu'il a trouvées ouvertes à son talent. Espérons qu'il aura finalement choisi la meilleure. Mais qu'il se méfie du pessimisme ; qu'il n'oublie jamais que l'espérance est une grande vertu ! Nous attendons avec impatience son prochain livre.

    Valery Larbaud. »

    (La Phalange, 20 juillet 1910, p. 76‑77).

  • « Le Prix Goncourt
    et
    Le Prix de «la Vie heureuse»
    Ces deux prix, qui se distribuent chaque année au début de décembre, sont très recherchés par les jeunes auteurs et cela se comprend de reste, car, outre les 5.000 francs que chacun d'eux apporte à l'heureux lauréat, il lui apporte aussi la publicité autour de son œuvre et un peu de gloire. Que d'émotion et que d'espoir en ce moment parmi les jeunes écrivains édités cette année !
    Le moment est proche, car les Dix[1] auront, le 24 novembre, une réunion préparatoire dont l'objet sera de choisir le candidat. Leur élu sera proclamé soit le 1er, soit le 8 décembre. Le lauréat de la Vie heureuse sera vraisemblablement connu le 6 décembre[2].

    Parmi les concurrents nombreux, six noms seulement sont à retenir : celui de Mme Marguerite Audoux et ceux de MM. Louis Pergaud, Raymond Schwab, Gaston Roupnel, Henri Ménabréa et Guillaume Apollinaire.
    Mme Marguerite Audoux est l'auteur de Marie‑Claire. Ce roman monotone, mal composé et gris a parfois du charme, mais il nous rappelle trop exactement – avec moins de talent – la manière de Charles‑Louis Philippe. Cette sorte d'autobiographie ne nous semble pas devoir présager d'autres œuvres.
    M. Louis Pergaud nous conte consciencieusement, dans De Goupil à Margot, des histoires de bêtes. Elles sont un peu ternes. Nous en savons d'autres et bien savoureuses : celles de Mme Colette Willy.
    M. Raymond Schwab est l'auteur d'un volume de nouvelles qui a pour titre Regarde de tous tes yeux. Ces récits sont assez bien écrits, mais ils sont parfois vraiment trop courts – des articles de journaux, pas plus – et bien insignifiants.
    M. Gaston Roupnel, lui, narre trop longuement une insipide histoire. Plus ramassé, mieux ordonné et considérablement diminué, ce roman aurait eu peut‑être quelque force. Certaines scènes sont bien venues. Tel qu'il est, le livre est mauvais. Il faut déplorer cette mode qui entraîne les jeunes écrivains à sacrifier les qualités de notre langue et les beautés de la pensée, pour paraître rustiques. Où irons‑nous dans cette voie ? Il suffit que M. Roupnel nous arrête pendant trois cents pages devant les divagations d'un ivrogne. Quel jargon ! Quel ennui !
    M. Ménabréa, lui aussi, aime les âmes frustes ; mais, s'il prend dans le peuple ses types et dans la nature les vigoureuses couleurs de ses tableaux, il sait hausser ses personnages à un drame magnifique et profond. Le Muletier et son mulet est un des meilleurs livres publiés depuis quelques années, c'est un livre vigoureux qui nous apporte une impression sincère et toute nouvelle de la montagne. La forme en est cependant trouble et maladroite, mais M. Ménabréa a les défauts qu'on aime chez un jeune homme dont on attend l'œuvre prochaine avec curiosité et intérêt.
    M. Guillaume Apollinaire nous ravit avec ses Hérésiarques. Voilà d'admirables histoires, un peu étranges, un peu audacieuses, mais si savoureuses ! L'auteur a une imagination surprenante, une culture rare et un style étincelant. Si M. Apollinaire – retenez ce nom – ne devient pas un de nos meilleurs conteurs, cela nous étonnera.
    C'est lui et M. Ménabréa que le Prix Goncourt et le Prix de la Vie heureuse devraient faire connaître au public[3]. »

    (Ruy Blas, 5 novembre 1910, p. 7).


    [1] Pour mémoire, en cette année 1910 (avec entre parenthèses les dates où ils siègent), et par ordre de « couvert » : Léon Daudet (1900‑1942), Judith Gautier – première femme à l'Académie – (1910‑1917), Octave Mirbeau (1900‑1917), Rosny aîné (1900‑1940), Rosny jeune (1900‑1948), Léon Hennique (1900‑1935, président de 1907 à 1912), Paul Margueritte (1900‑1918), Gustave Geffroy (1900‑1926, président de 1912 à 1926), élimir Bourges (1900‑1925) et Lucien Descaves(1900‑1949). [Voir Leroy (Géraldi) et Bertrand‑Sabiani (Julie), La Vie littéraire à la Belle époque, PUF, « Perspectives littéraires », 1998, p. 185].

    [2] Le prix de la Vie heureuse sera décerné le 2 décembre, et le Goncourt le 8.

    [3] L'on sait ce qui adviendra les 2 et 8 décembre 1910. Les deux premiers auteurs éreintés par cette plume anonyme seront couronnés…



  • Le numéro 11 du Bulletin des Amis des Charles –Louis Philippe précise :
    « Le 1er janvier 1911, un correspondant de Paris‑Journal publie l'écho suivant :
    «Avec quelque malice, nous interrogeons Marguerite Audoux sur les romans qui disputèrent à Marie‑Claire les prix Goncourt et Vie Heureuse.
    ‑ Le plus redoutable, dit‑elle, ne s'était pas mis sur les rangs. D'ailleurs son roman n'a paru que dans la Nouvelle Revue française, c'est Fermina Marquez de Valery Larbaud.
    Pour les autres, je suis loin de les connaître tous, mais je veux bien vous dire ceux dont la lecture m'a plu. Eh bien, j'ai pris plaisir à lire l'étude de Thierry, L'Homme en proie aux enfants, et Le Muletier et son mulet de Ménabréa.
    J'ai commencé les histoires de bêtes (De Goupil à Margot) de Pergaud ; cela ne manque pas d'intérêt, mais je trouve son français désagréable.» »
    C'est ce compte rendu journalistique qui motive la carte (83) envoyée par Marguerite Audoux à Pergaud du 6 janvier 1911 :

    "Je vous prie, Monsieur, de bien vouloir accepter toutes mes excuses au sujet d'une appréciation sur votre livre, que Paris‑Journal a publiée comme venant de moi et où mes paroles ont été entièrement dénaturées.

    Je viens seulement de commencer la lecture de De Goupil à Margot que vous avez eu la gentillesse de m'envoyer et je me ferai un plaisir de vous envoyer à mon tour Marie‑Claire si vous le désirez. Agréez, je vous prie, Monsieur, mes meilleurs sentiments.

    Marguerite Audoux

    On notera d'ailleurs que dans la lettre 63 qui nous occupe, se produit le phénomène inverse : Ménabréa n'y est guère ménagé, contrairement à ce que présente l'interview de Paris‑Journal. Il convient donc de demeurer prudent quant à la véracité de ce qu'affirment les uns et les autres, et ne pas conclure systématiquement à l'affabulation journalistique ou à l'absence de contradictions de la romancière.
    L'anecdote au sujet de Pergaud est citée également dans le Marguerite Audoux de Lanoizelée p. 76‑77, qui, fort irrité, conclut en affirmant que « [c]'est plutôt le journaliste qui était «un Français désagréable». »
  • Quelques jours après l'envoi de cette lettre 63, le 11 novembre 1910 précisément, Fargue écrit à Larbaud :
    « Ah ! le bon accueil fait par Descaves à Marguerite ne m'inspire qu'une médiocre confiance. Je me rappelle les bonnes paroles et les promesses prodiguées à Philippe. Et j'ai bien peur que ce vaguemestre de L'A[cadémie] G[oncourt] ne lui ouvre les bras que pour l'étouffer. Timeo Danaos. »
    [Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance (1910‑1946), texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 35].
    On comprend donc que Descaves n'est pas en odeur de sainteté parmi les amis écrivains de Marguerite Audoux. Philippe avait d'ailleurs lui‑même, à l'instigation d'Eugène Montfort, manifesté une réaction écrite qui avait fait du bruit dans la République des lettres. Si Léautaud s'en fait l'écho dans son Journal, citons Francis Jourdain, l'un des membres du groupe de Carnetin, qui relate les suites du malencontreux papier cosigné par Philippe et Montfort :
    « Ce mauvais article eut pour conséquence une missive acerbe de Descaves, suivie de deux ou trois autres, dont je veux espérer que leur hargneux auteur eut bien vite honte de les avoir écrites. Je ne sais quelle obscure rancune lui faisant perdre toute mesure et tout sentiment des réalités, Descaves n'allait‑il pas jusqu'à accuser Philippe – à la fois bien trop timide et bien trop orgueilleux pour avoir jamais rien sollicité – d'avoir, vil arriviste, usé le paillasson et tiré la sonnette des Chers Maîtres ! Indigné d'une aussi scandaleuse injustice, Gide conserva ces lettres que Descaves, assurait‑il, n'emporterait pas en paradis – (Une perquisition en Enfer permettrait peut‑être la saisie de ce document). »
    [Jourdain (Francis), Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953, p. 192].



Lieu(x) évoqué(s)Paris, Toulouse

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Cette lettre a comme destinataire :
Archives Marguerite Audoux
LARBAUD, Valery

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 20/05/2022