Archives Marguerite Audoux

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Carte-lettre de Marguerite Audoux à André Gide

Auteur(s) : Audoux, Marguerite

Description
L'argent que verse Gide à la petite Angèle Lenoir ; l'avenir littéraire de Michel Yell
Texte

[Plougasnou, 23 juillet 1910]

Cher Monsieur,

Je me chargerai volontiers des 60 frs pour la petite Angèle[1] mais je vous prie de ne pas me les envoyer ici. Je rentre à la fin de la semaine prochaine[2]. Je vous prie de vouloir bien me les envoyer le premier ou le deux août.
Michel est parti juste au moment du beau temps mais il était bien content tout de même. Il a fait ici la connaissance de George Delaw et sans doute par la suite, ils travailleront ensemble[3].
Je suis très contente que Michel ait eu ses vacances avec des amis au courant de ce qui se passe à Paris. Cela va lui donner du courage pour travailler. Et même s'il n'en avait pas envie, il aurait honte de ne rien faire.
Il a trouvé ici Charles Morice qui est notre voisin et qui peut lui être utile pour des contes[4], ce qui lui permettrait de gagner quelque argent.
Enfin, cher Monsieur, de votre côté soyez[5] assez bon de l'encourager. Je sais bien qu'il ne travaille pas facilement quand il est seul, mais en lui écrivant pour le tenir au courant de ce qui se passe à Paris, il se sentirait moins seul et aurait plus de coeur au travail.
Si vous aviez quelque chose à dire à Francis Jourdain, il est toujours à Coutevroult[6], mais je ne resterai à Paris que quelques jours pour repartir dans le Jura avec des amis[7].
Bien affectueusement à vous.

Marguerite Audoux


[1] Angèle Lenoir (voir la lettre 50).

[2] cette est rayé ; la et prochaine sont rajoutés de part et d'autre de semaine. La romancière rentrera donc le 30 juillet, puisque le 23, jour de la rédaction de cette lettre, est un samedi. Voir la lettre 52.

[3] La seule mention que nous ayons d'une relation postérieure entre les deux hommes est le début de la lettre 64, où Delaw écrit à Marguerite Audoux qu'il va renvoyer des photos à Yell.

[4] En tant que directeur littéraire de Paris‑Journal, mais peut‑être aussi en tant que conseiller pour des récits brefs déjà écrits ou projetés, tant la production du jeune homme torturé est lente et difficile. Rappelons que Morice, en 1910 et 1911, a fait publier des contes de Marguerite Audoux dans Paris‑Journal (« Valserine », « Les Poulains », « Au feu ! », « Mère et fille », « Le Fantôme » et « L'Oiseau rare ») et qu'il avait également sollicité, fin 1909, ceux de Charles‑Louis Philippe, quelques jours avant que ce dernier ne mourût.

[5] faites, est biffé entre côté et soyez.

[6] Voir le début de la lettre 7

[7] Chez George Besson. Voir les lettres 53 et 54 à Larbaud, et la lettre 74 de Besson à Marguerite Audoux.

Notes

George Delaw (pseudonyme de Georges Deleau), dont il est question dans le deuxième paragraphe de la lettre, naît le 4 septembre 1871 à Sedan et meurt le 8 décembre 1929. Dessinateur humoriste et sympathisant libertaire, il entretient une correspondance avec Jean Grave et donne plusieurs dessins aux Temps nouveaux.

Il est possible que le premier contact entre Delaw et le groupe de Carnetin soit assuré par Francis Jourdain, qui ressemble un peu à son confrère par ses idées et sa production.

Lieu(x) évoqué(s)Coutevroult, Jura, Plougasnou
État génétiquePour les variantes, voir les notes 2 et 5

Lettres échangées


Collection Correspondants

Cette lettre a comme destinataire :
Archives Marguerite Audoux
GIDE, André

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Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 20/05/2022