Sur l'emploi de chef de la comptabilité des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin accuse réception de la lettre de Colombet du 29 mars et de la brochure sur les sociétés de secours mutuels. Il exprime de ne pouvoir discuter avec Colombet pour parvenir à une entente définitive. Godin pense qu'au regard des appointements demandés par Colombet, celui-ci ne prétend pas à l'emploi d'économe du Familistère mais à celui de chef de la comptabilité des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire, fonction qui comprend la direction de la comptabilité de deux établissements industriels et du Familistère. Godin lui explique que le chef de comptabilité était rémunéré 400 F par mois mais qu'il serait prêt à payer 500 F par mois. Il demande à Colombet quand il pourrait entrer en fonction et s'il peut prendre des renseignements sur lui auprès de la maison qui l'occupe. Il lui envoie une brochure sur le Familistère.

Godin a appris que madame Chamolle était revenue au Familistère pour faire ses préparatifs pour aller rejoindre son mari : Godin demande à Colombet de veiller à ce qu'on puisse conserver soigneusement les meubles qu'elle n'emporterait pas et de lui fournir de l'argent pour son voyage en l'absence d'Émile Godin. Il le félicite de participer à l'amélioration des services du Familistère constatée par François Dequenne. Il lui rappelle qu'il attend son rapport sur la comptabilité.

Godin annonce à Colombet qu'il n'y a pas lieu de prendre auprès de Goujon des renseignements sur lui dans la mesure où il n'est employé que depuis trois mois, et qu'il considère comme définitive son admission dans les Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Il souhaite que Colombet arrive le plus tôt possible.

Godin s'étonne de ne pas recevoir de rapport complet de Colombet sur la comptabilité de l'usine et du Familistère. Godin souhaite se faire une opinion sur les services que peut rendre Colombet dans l'administration générale de l'établissement.

Godin accuse réception de la lettre de Colombet du 12 avril ; il l'informe qu'il séjourne à Corbigny dans la Nièvre et qu'il ne se trouvera peut-être pas à Guise à son arrivée, mais qu'Eugène André, directeur de l'usine, a reçu ordre de l'installer. Il lui recommande d'étudier la comptabilité de l'usine et celle du Familistère.

« Vous me dites que je tolère un système d'espionnage qui démoralise la population et ne produit que des flatteurs. Cela est grave et nouveau pour moi. » Godin demande des explications plus détaillées de la part de Colombet. Colombet semble irrité par les demandes de Godin sur ses aptitudes : Godin lui fait remarquer qu'il ne pouvait obtenir ces renseignements avant son entrée à l'usine car il n'avait jamais dirigé de grandes comptabilités industrielles et que c'est pour cette raison qu'il lui a demandé un rapport sur la comptabilité de son établissement. Godin décrit en quoi consiste la fonction de chef de la comptabilité, qui doit s'initier à tous les détails de la comptabilité des ateliers, et il réitère sa demande sur la capacité de Colombet à embrasser tous les aspects de cette fonction.

Godin constate que Colombet n'apporte aucun élément à l'appui d'une prétendue démoralisation du personnel des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Il juge que ses insinuations sont sans fondement, lui signifie qu'il ne peut plus avoir confiance en lui, qu'il doit en faire part à Eugène André et il lui demande la période de son départ.

Sur l'emploi de chef de la comptabilité des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire : les renseignements pris par Godin sur Colombet ne le convainquent pas qu'il ait les aptitudes à la fonction de chef de la comptabilité ; il lui demande s'il est candidat à ce dernier emploi ou à celui d'économe du Familistère ; il lui demande quels sont les appointements auxquels il prétend.

Godin informe Colombet qu'il doit se contenter désormais de surveiller la comptabilité générale de l'usine et du Familistère. Il lui annonce qu'Eugène André va lui donner les indications sur ce qu'il peut faire jusqu'à son départ.

Sur une question de frais de timbre appliqués à des retraits d'argent et à des titres au porteur au Familistère. Sur l'évaluation des dépenses du Familistère : Godin recommande de prendre la période 1867-1869 pour référence, de préférence à la période 1871-1874, troublée par les faits de guerre ; il souhaite que Colombet soumette à la commission administrative son travail sur les dépenses du Familistère. Il souhaite que Colombet lui envoie un rapport sur ses impressions relatives à la comptabilité de l'usine et du Familistère.