FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros qu'elle n'a pu se procurer le livre de Duhem, épuisé, dont il lui avait parlé dans une lettre [du 25 novembre 1899], mais qu'elle dispose de numéros de la Revue scientifique, notamment le numéro contenant l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse », qu'il lui avait signalé [dans sa lettre du 22 janvier 1900]. Elle lui explique qu'à la suite de sa lettre du 22 janvier 1900, elle médite et qu'elle a écrit, pour lui répondre, nombre de commencements de lettre et de réflexions sur la science physique ; elle attribue à Antoine Médéric Cros un rôle de guide dans ses études. Elle cite longuement l'ouvrage de Marcellin Berthelot, Science et philosophie paru en 1886 [p. 10 et ss.], et présente une synthèse des enseignements du livre, qui passe en revue les différentes facettes de la connaissance, de la science positive à la science idéale. Elle commente la position de Berthelot à l'égard de la connaissance de Dieu, et la place de la logique qu'il ne subordonne pas à l'observation ; elle cite Montaigne [en réalité le « Je pense donc je suis » de Descartes] et Kant ; elle s'intéresse aux liens de Berthelot à la pensée de Kant, à la reconnaissance par le scientifique de l'impératif catégorique comme un fait primitif en dehors et au-dessus de toute discussion. Marie Moret juge que le champ de la science positive s'élargit et réduit celui de la science idéale (fondée sur les témoignages et les sentiments) : elle fait référence aux expériences de William Crookes et d'Albert de Rochas qui constatent par des procédés de science positive l'action de forces psychiques ; elle cite le discours de Crookes au congrès de Bristol en 1898. Elle cite la Critique de la raison pure de Kant, qu'elle a lu un peu il y a 25 ans (à la différence de la Critique de la raison pratique qu'elle ne croit pas avoir lue) ; elle fait un rapprochement entre des propositions de Berthelot, de Kant, de Swedenborg et de Godin sur la question du devoir. Elle poursuit par des citations de l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse » affirmant que l'univers physique est constitué de forces dont les vibrations agissent sur l'être vivant, proposition compatible avec celle de Crookes au congrès de Bristol qui considère la matière comme un substratum ionique. Marie Moret termine sa lettre par une série d'interrogations sur les ions, les cations et les anions.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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La lettre fait suite à la lettre de Marie Moret à Antoine Médéric Cros du 22 février 1900. Marie Moret s'interroge sur sa capacité à rédiger l'esquisse de son plan d'étude avant son retour au Familistère dans deux mois ; elle espère en rédiger le détail à ses heures de loisir au Familistère, au milieu des affaires courantes et des dérangements liés à l'Exposition [universelle de 1900]. Marie Moret revient sur le sujet de la composition de la matière : l'état radiant de la matière d'après les travaux de William Crookes et de Daguin [signalés par Cros dans sa lettre à Marie Moret du 22 février 1900] ; la chimie minérale d'après Marcellin Berthelot, Tourneux (dont le Précis d'embryologie humaine a été recommandé par Cros) et Marinesco (également signalé par Cros), qui font « grandement désirer de trouver en elle [la chimie minérale] les démonstrations positives des lois universelles qui président à tous les groupements, aussi bien humains que moléculaires », et espérer l'union de la chimie minérale et de la chimie organique. Marie Moret conclut : « Les deux grandes difficultés premières sont-elles aplanies ? 1° Le solide est-il bien relié à l'ionique* (* je veux dire : la matière à la force !) 2° L'élément prétendu non-vivant est-il bien relié à l'élément organique ? Si oui, nous pouvons entrer dans la philosophie chimique. » Sur la dernière page de la lettre, datée de Nîmes du 22 mars 1900, Marie Moret évoque une réunion des familles Fabre, Cros, Moret et Prudhommeaux au moment des fêtes de Pâques.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret passe commande de l'ouvrage Science et philosophie de Marcellin Berthelot publié chez Calmann-Lévy.

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