Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Saint‑Jean‑sur‑mer[1] [28 mars 1911]
Cher Monsieur,
Marguerite Audoux[7]
[1] 10, rue Léopold Robert (imprimé) est rayé au-dessus.
[2] Sans doute s'agit‑il de menues corrections pour une réédition.
[3] Lieu de résidence des Lelièvre en Mayenne. Carte introuvable, comme le reste de la correspondance de Lelièvre.
[4] Jacques Lelièvre, le fils d'Antoine, pas plus que la petite‑fille qui archive les souvenirs familiaux, n'a pu nous éclairer sur ce deuil lointain.
[5] Affirmation fondamentale, qui rejoint toute la thématique alducienne développée dans notre thèse. La famille de Marguerite Audoux échappe aux structures traditionnelles. Son statut d'orpheline, les nombreuses éconduites qu'elle subit, la mort d'un enfant biologique qui la rend définitivement stérile, tous ces abandons, toute cette constante déréliction ne lui font pas baisser les bras. Sa famille, c'est la nièce et les trois petits‑neveux qui lui servent d'enfants ; c'est Alain‑Fournier, autre fils ; Charles‑Louis Philippe, le frère ; Mirbeau, le père.... C'est une famille recomposée, littéraire, affective, humaine, sans limites, et qui procède de nombreux transferts ; Marguerite Audoux aura tout adopté, jusqu'à son propre nom. Ce principe se retrouve aussi bien dans la vie (dont la correspondance est un des témoignages) que dans l'œuvre.
[6] Voir la lettre précédente, qui mentionne une étape à Fronton vers le 10 avril 1911. On trouve à Montpellier, le 6 avril 1911, une trace fugitive de Marguerite Audoux. Voir la correspondance Ray‑Larbaud, Gallimard, tome deuxième, p. 96, lettre du 7 avril 1911 de Ray à Larbaud : « Hier, passage de Marguerite à Montpellier. Malgré toutes nos supplications, elle n'y est restée que 25 minutes, pressée d'arriver le soir même à Toulouse pour y retrouver Michel, lequel se débat dans des difficultés mystérieuses que Marguerite n'a pas eu le temps de nous expliquer. ». La romancière pressent déjà, en effet, la pusillanimité et la versatilité de Michel Yell par rapport à ses promesses de mariage. Rappelons qu'il épousera Marie Duran l'année suivante.
[7] Marguerite Audoux a ajouté verticalement en haut à gauche sur deux lignes (de droite à gauche, la dernière étant soulignée) : Mon bon souvenir à Monsieur Madeleine. [Il s'agit là d'un employé de chez Fasquelle, qui s'occupe notamment du service de presse – voir les lettres 121 (note 3), 261 (note 6) et 265 (note 2)].
Marguerite Audoux a ajouté verticalement en haut à gauche sur deux lignes (la dernière étant soulignée) : Mon bon souvenir à Monsieur Madeleine.