Lettre de Marguerite Audoux à Léon‑Paul Fargue
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Saint‑Jean‑sur‑mer[1] [1ère semaine d'avril 1911]
Mon bien cher vieux,
Marguerite Audoux
[1] 10, rue Léopold Robert (imprimé) est partiellement rayé au-dessus.
[2] À l'évidence, la précédente
[3] Le numéro du 20 mars 1911 où se trouvent ses poèmes
[4] Fargue (Léon‑Paul), « Songes » , in NRF, 1er avril 1911, n° 28 (3e année), p. 552‑560.
[5] Métaphore habituelle, et lourde de sens pour Marguerite Audoux, quasi quinquagénaire sans enfants que Michel Yell est en train de quitter. Toute l'œuvre porte les stigmates de cette perpétuelle blessure, notamment De la ville au moulin, qui reproduit la malheureuse expérience de 1883 (la romancière met au monde, le 6 mars, un garçon prénommé Henri, dont elle déclare le décès le 5 avril suivant). Voir la lettre 108 (« Mon vieux désir d'être mère me remonte parfois avec une violence terrible, et tous mes regrets s'amoncellent et font devant moi quelque chose de lourd qui me donne envie de pleurer. »). La création littéraire, qui dans sa thématique fait une très large part à l'enfantement, est elle‑même comme un transfert qui vient combler ce manque. Produire, pour Marguerite Audoux, c'est (se) re‑produire – dans tous les sens du terme si l'on pense à cette œuvre très répétitive.