Guizot épistolier

François Guizot épistolier :
Les correspondances académiques, politiques et diplomatiques d’un acteur du XIXe siècle


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Collection : 1840 (octobre)- 1847 (septembre) : Guizot au pouvoir, le ministère des Affaires étrangères (La correspondance croisée entre François Guizot et Dorothée de Lieven : 1836-1856)

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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17 J’arrive. Peu fatigué. J’ai dormi. Très belle nuit, mais bien loin de la soirée. Ces deux soirées ont été charmantes. La seconde encore plus. Toutes les fois que nous nous retrouvons, il semble que nous fassions des découvertes. Je crois vraiment que nous en faisons. Rien n’est si inépuisable que de s'aimer. Et toujours si nouveau ! Ma mère et ma fille avaient été bien inquiètes. Hier de ne pas me voir arriver. Elles n’ont eu mon estafette qu'à 4 heures. Ce nouvel attentat fait en province, (je viens de voir trois personnes) un effet d'humeur et de colère impatiente. On s’irrite de cette bêtise obstinée à recommencer toujours, toujours pour rien. Cela dérange. Adieu. Adieu. Ceci n’est que pour mémoire. Je vais écrire quelques lignes au Roi pour lui envoyer ma lettre à Jarnac. Adieu dearest. Ce soir ne vaudra pas hier soir. Adieu. G. Val Richer Vendredi 31 Juillet 1846

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris Samedi 6 7bre 1845 Midi 1/2

J'arrive ; j'ai reçu votre petit mot j’ai vu Génie qui vous a embarqué. J’attends le télégraphe, & quelques visites, & un cache nez brun ou bleu foncé, s'il existe.
Vous oubliez hier en faisant le programme de la marche à dîner qu'Aberdeen doit passer devant vous. Vous faites en France les honneurs au ministre Anglais. Je suis furieuse qu'on pense à toutes petites choses, les bagatelles importantes. Je me tourmente de Constantin.
4 heures, voilà le télégraphe et pas un moment de plus à vous donner. Pas de cache nez trouvable. Beaucoup de monde, Mallkan entre autres devant témoins demandant de vos nouvelles avec beaucoup de sollicitude. Adieu. Adieu mille fois.
Soignez bien votre rhume, c’est à dire envoyez le promener. Prenez garde de l’air de la mer, n’allez pas en bateau à la rencontre. Adieu

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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St Germain mercredi 29 juillet onze heures

Merci, merci du petit billet. J’attendrai dix heures avec impatience. Hervey est venu hier, confirmant encore le dire de l’autre jour par une autre voie je crois Stanley le [med ?] Pescatory avec lequel il est en correspondance Il m’a dit aussi que Palmerston avait certainement écrit dans une lettre particulière à Bulwer. Le cas qu'il devait faire du nom de Cobourg. Enfin, il a été plus affirmatif que jamais pour la bonne entente & le Enrique. La belle journée ! Je vous conjure de prendre en partant par le faubourg du roule pour aller retrouver la grande route près de Neuilly. Le passage est interdit par les Champs Elysées. D’ailleurs il y a trop de foule, je vous prie ne passez pas par là. Adieu. Adieu & au revoir.
Dans quelques heures, c’est charmant, mais ce sera si court ! Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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St Germain jeudi 30 juillet Midi 1/2
Je ne reçois votre lettre que dans ce moment. Heureusement le journal des Débats m’avait tranquillisée. Point de Révolution, et vous à minuit 1/2 dans votre chambre. Je suis en gain dans toute cette affaire. Me voilà bien contente encore une bonne soirée. Nous nous débarrasserons de W. Hervey après le diner. Et il n’y aura pas de mal que vous lui ayez dit quelques mots. à 6 1/2 donc dearest et Adieu, Adieu.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Paris 27 Sept. 1844

Merci de votre bonne lettre. Non, vous n’avez pas eu tort de me faire revenir d’Auteuil. Je suis beaucoup mieux ici, et j'irai tous les jours chercher le soleil. Je m’y suis promené en vous quittant en voiture, et à pied, plus d'une heure, sans fatigue et avec plaisir.
Depuis mon retour, j’ai eu le Ministre de l’Intérieur qui me quilte à l’instant. Il part demain et reviendra samedi matin. Il ne savait rien. Sinon la satisfaction toujours la même du Roi et du public. Je viens d'écrire une assez longue lettre au Roi. Ce qui veut dire que celle-ci sera courte. Ecrire me fatigue un peu.
Je suis charmé que la loge de Paul s’arrange. Je pense qu’il aura fait dire au Directeur à quelle heure on le trouverait chez lui. S’il se montre trop insouciant, on en profitera. Adieu. Adieu. Je vais me reposer en attendant Sainte Aulaire, à Dimanche. Je suis charmé pour vous, de ce temps. Adieu.

Paris, vendredi 27 sept. 1844, 3 heures et demie

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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J’ai très bien dormi & je n'ai aucun mal. Mais je reviens en effet lentement à la plénitude et au sentiment de la santé. Plus je me tâte plus je reconnais la trace d’une longue et profonde fatigue. Du repos et des fortifiants ; j’userai de ces deux moyens. Mais n’ayez pas la moindre inquiétude. Adieu. Adieu.
Je serai chez vous à midi un quart. Je vais faire ma toilette. Adieu. G.

Vendredi 27 9 h. 1/2

Mots-clés :

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris, Vendredi 27 Septembre
1 heure

Vous venez de me quitter, et il faut que je vous dise deux mots encore avant de partir. Ce beau temps me donne un remord horrible. Moi seule j’en profiterais et vous vous restez en ville, et c'est moi qui vous ai enlevé au bon air de la campagne. Vous avez de bonnes nuits ici, mais les journées auraient mieux valu à Auteuil. J'avais raison quand il pleuvait & faisait froid. J’ai tort quand il fait chaud. J'ai mal prévu et je m’accuse, et je pars très triste. Ne pourriez-vous pas aller passer les bonnes heures du jour à Auteuil y prendre vos enfants ou les y envoyer. Avoir du feu dans le salon qui donne sur la terrasse, et rester là de midi à 3 ou 4 heures. Cela vous ferait du bien, c’est juste le moment du jour le meilleur, si ce beau temps se soutient. Je pense à tout cela, je ne penserai qu'à vous, je prierai Dieu, et j’attendrai vos lettres avec une immense impatience.
Dites-moi bien comment vous êtes. Aujourd’hui par la poste Château de Ferrière par Lagny, Seine et Marne. Demain avant d’aller au conseil envoyez-moi un mot chez Rothschild 15 rue Laffite et puis en revenant du Conseil encore par la poste par Lagny, Adieu. Adieu. God bless you.
Voici mon fils qui entre. Il vient de recevoir une lettre de Morny de Clermont le remerciant beaucoup de lui avoir donné la préférence & lui annonçant pour demain le remboursement de la loge ! Et puis on est venu chez Paul ce matin de la part du Directeur pour lui parler, mais il n'était pas levé et ne l’a pas reçu. Encore adieu. Adieu.
Paul est extrêmement confondu et reconnaissant de la peine que vous voulez bien prendre. Il me semble que l’affaire s’arrange. Adieu. Adieu encore again and again.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Il faut que je sache comment vous avez passé la nuit, comment vous vous sentez ce matin. Et l’appétit ? Je suis mécontente ; vous vous remettez lentement. Dites-moi que vous allez mieux. Ma nuit a été mauvaise, je suis fâchée de partir, de vous quitter. Tout le monde hier me demandait de vos nouvelles. Je vous fais plus malade que vous ne l'êtes pour qu'on vous laisse tranquille. Adieu. Adieu. à midi 1/4 n’est- ce pas ? Ou midi 1/2. Adieu dearest.

Vendredi 27, 9 heures.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris, vendredi le 11 octobre 1844,
à 9 heures

J’ai abandonné les N° parce que j’ai cru que vous me trouveriez pédante, il est si clair que je dois vous écrire tous les jours que les occasions sont si sûres et si directes. Cette précaution est donc inutile. Voilà votre lettre de 9 heures Mercredi, finie à Midi et demi.
Je devais me rappeler que les lits Anglais sont durs, & vous recommander de faire mettre le feather bed over the mattress instead ot under it. Mais je ne pense à rien, je suis une sotte aussi comme André. Et mon avertissement vient trop tard. Cependant si vous avez cette lettre demain faites faire encore ce changement. Car à tous les lits Anglais il y a ce feather bed, à moins que les mœurs n’aient changé depuis mon temps.
Le petit Nesselrode hier était en train de me parler quand on est venu nous interrompre. Il reviendra aujourd’hui. Il postulait de l’inquiétude de son père à la seule possibilité d’une vraie querelle entre la France et l'Angleterre, de son ardent désir de la paix. Il parle du voyage de son père en Angleterre comme de la promenade d'un indépendant désœuvré. Il donne sa parole d’honneur qu’il n’est pas question du mariage Cambridge, et ajoute cependant que ce serait le plus convenable de ceux qu'ont faits les filles de l'Empereur.
Lord Cowley est fort irrité à ce que le Boüet du Sénégal the real french boute feu, he says, se trouve sur l’escadrille qui a mené le roi, par conséquent à Portsmouth. Comment a-t-on pu permettre cela ? Il n’appartient pas ces navires. C’est Cowley qui parle. Il est aussi dans l'agonie pour cette nouvelle aventure à Tahiti. Il a de suite envoyé à Lord Aberdeen le Messager qui nie l'arrivée d’aucun rapport sur ce fait mais cela n’empêchera pas qu'on ne croie à Londres, qu'il a eu lieu. Il se félicite de n'avoir pas l’explication sur ses épaules, car il pense que vous allez vider cela à Windsor. J'en doute. Et votre Bruat faisant imprimer à Tahiti les rapporte dont vous niez l’existence ici. Ah mon Dieu, quels agents vous employez. Et celui-là vous l'avez choisi vous me l'avez vanté. Quel mauvaise affaire que ce Tahiti tout ensemble.
Je me suis promenée hier au bois de Boulogne, j’avais besoin d'air, une matinée est massacrée. Tout le monde vient, et puis j’ai beaucoup à écrire en Russie. Je m’occupe d’Annette bonne fille, bien triste. Après mon dîner, je vais tous les jours chez elle. J’y reste jusqu'à 10 heures.
Dieu merci vous me répétez que vous allez bien. Comme je vous regarderai à votre retour ! Votre retour ! Quelle charmante chose que cela. Comme j'y pense mais avant tout je veux savoir à quelle heure lundi vous quitterez Windsor à quelle heure vous vous embarquerez à Portsmouth. Ah, s’il fait du vent, que je serai malheureuse ! A quelque moment que vous partiez, mettez-vous sur votre lit, c’est toujours la meilleure précaution à prendre contre le mal de mer. Ne croyez pas les gens qui vous diront qu'il faut rester sur le pont. Et puis arrivé à Eu, reposez-vous bien, ne vous pressez pas, je saurai attendre une fois que je vous saurai en safety. Et puis je ne sais pourquoi j’ai des préventions contre Rouen. Pourquoi ne pas venir par la route naturelle. Coucher à Granvilliers ou à Beauvais en faisant faire une bon fin, bien bassiner votre lit ; et ayant soin d'avoir une voiture dont les roues tournent & les glaces se lèvent. Pensez à tout et racontez-moi ce que vous ferez.
Je reçois dans ce moment une longue lettre de Bulwer, je n’ai fait que la parcourir. Grande éloge de Bresson & de Glusbery. Beaucoup de goût pour le Prince de Joinville. " H. R. H. is clever agreable & what we English like off hand. He pleased me much. " Au bout de tout cela il me rappelle une petite demande qu'il m’a faite dans le temps. Vous savez bien, & me prie if I could manage that. & &
Je me suis mise à penser ce que seraient vos dernières paroles avec Lord Aberdeen et voici mon little speech. " Maintenant nous nous connaissons bien, nous nous sommes éprouvés, notre règle de conduite politique est la même, tant que nous serons ministres nous pratiquerons la paix, la bonne entente. Le jour où une difficulté bien grave se présentait, et où nous pourrions vraiment craindre de ne pas parvenir à nous entendre par voie diplomatique ordinaire promettons-nous, avant la dernière extrémité, de nous rencontrer ; un rendez-vous sur terre française. Les Anglais pas plus que les Français ne veulent la guerre. Ils sauront gré aux deux hommes qui la leur épargneront, qui auront épuisé toutes ses ressources en tout cas nous aurons fait votre devoir. " Est-ce que je radote ?

2 heures. Génie est venu me trouver. Nous rabâchons ensemble. Mais je n'en ai jamais assez. Herbet lui dit aussi que vous allez bien. Je vous en prie prenez bien du soin de vous. Génie m'ébranle sur la question du retour mais je veux savoir absolument quelle route vous prendrez ; mandez-le moi. Je laisse ceci ouvert pour le cas où j'apprendrais quelque chose.
Quels bons leading articles dans les journaux anglais. Comme je serais fixée de mon roi dont on dirait cela, et comme j’aurais de la bonne conduite pour une nation étrangère qui me parlerait de cette façon. Mais ces français n’ont aucun sens de la vraie délicatesse, du vrai honneur, du vrai mérite. Vraiment j’ai quelque chose comme un grandissime mépris pour les Français de ce moment. Adieu. Adieu.
Je vous envoie la lettre de Bulwer après l’avoir lue. Vous verrez qu'il parle mal de Nyon, mal de Hay, qu'il se loue beaucoup du consul napolitain Martino.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Ma nuit a été très bonne, malgré le coup de vent que je n’ai pas entendu du tout. Il n’y en aura pas Lundi. Je suis bien. Le retour complet de mes forces n’est plu évidemment qu’une affaire de temps et je crois que dans ma disposition actuelle, le voyage me fera plutôt du bien.
On cherche en ce moment les Mémoires de Fléchier dans un immense tas de livres en désordre. Dès qu’on les aura trouvés, je vous les enverrai.
Génie ne sait rien. On est venu hier du Ministère de l’intérieur pendant qu’il était sorti. Il écrit à l'instant pour savoir où en est l'affaire. Quelles gens ! Adieu. Adieu, à midi un quart. G

Vendredi 4 oct.1844

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Résignez-vous à me dire encore deux fois des nouvelles de votre nuit & de vos forces. How are you ? Si vous avez sous la main les Mémoires de Fléchier vous me feriez bien plaisir de me les envoyer. Ayez la bonté aussi de demander à Génie le dénouement de l’affaire de la loge. Adieu, adieu. Un coup de vent m'a réveillée cette nuit. S'il y en a eu lundi je ne me rendormirais pas. A midi 1/4. Adieu.

Vendredi 8 3/4

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Paris 28 sept. 1844

Je me sens mieux. Je crois vraiment qu’hier j'ai dîné. Un potage au riz, une aile de perdreau et des légumes, n'est-ce pas un dîner ? J’ai mangé sans dégout. A 9 heures, j'étais dans mon lit. J’ai très bien dormi. Je viens de faire ma toilette. Ce qui est ridicule, c’est d'être fatigué pour cela. Le Roi m'envoie ce matin ses conseils médicaux, les dires de son vieux médecin M. Tronchin, ses propres observations sur les tempéraments bilieux. " Si j'en dis trop, pardonnez-le moi, mon cher Ministre ; c'est l’intérêt que je vous porte et ma vieille expérience de soixante et onze ans qui me le dictent ; mais je sais bien que je ne suis pas médecin et que je devrais me taire. "
Ses conseils n’ont rien que de fort sensé, et de conforme à ce qu’on me fait pratiquer. Je le verrai ce matin au Conseil. Je partirai de bonne heure pour me promener un peu dans le bois, et pour passer chez le Maréchal. Il est arrivé hier soir et a envoyé sur le champ savoir de mes nouvelles en me faisant dire qu’il viendrait me voir. S’il n’était pas très fatigué, et pressé de se coucher. Je tiens à ma promenade par ce beau soleil. Cela m’a parfaitement réussi hier. J’en ai été ranimé et fortifié toute la fin de la journée.
Point de nouvelles. Kisseleff vient de faire demander à Génie à quelle heure il pourrait le recevoir ce matin, ayant quelque chose à lui remettre pour moi. C'est sans doute une réponse de Pétersbourg à ma dépêche. Thiers a écrit à Duvergier de Hauranne que la solution donnée a l'affaire Pritchard était le comble de l'humiliation pour la France, que l’indemnité était une rançon mille fois plus déshonorante que n'eussent été le désaveu et le rappel de MM. Bruat et Daubigny. Ce sera Ià le thème de l'opposition. Je ne demande pas mieux. Ils ne se doutent pas de ce que j'ai à leur dire. Adieu.
Je vous quitte pour prendre une pilule de quinine. De là au déjeuner. De là à St Cloud. Je vous écrirai en revenant. J'espère bien avoir quelque chose de vous dans la journée. Adieu. Adieu. Demain, il fera encore plus beau qu'aujourd’hui. Adieu.. G.

Paris, samedi 28 Sept. 1844 10 h. 3/

Duchâtel a dit hier soir à Génie que l'affaire de la loge était tout à fait arrangée. Voilà votre petit mot d’hier soir. Merci.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Samedi 28 sept. 1844 4 heures et demie

Je reviens du Conseil. Je suis fatigué et du conseil et de la longue course. Quel beau temps ! Je me suis promené une demi-heure. Si je n’avais fait que cela tout serait bien. Le Roi a été d’une grande discrétion. Il m’a renvoyé sans longue conversation quelque envie qu’il en eût. Je retournerai le voir, mardi et nous causerons.
Il part Mercredi pour le château d'Eu ; rien qu'avec la Reine et Madame. Il n’y passera que quatre ou cinq jours au retour de Windsor. J'ai vu le Maréchal, très amical, de bonne humeur, mais faible aussi. L’âge prend tout-à-fait le dessus & il le sent. Pas la plus petite nouvelle. Le Roi a été il y a trois jours, parfaitement content d'Appony. Le reflet de ma grande conversation avec lui quelques jours auparavant. Il s'est engagé aussi formellement que possible toute l’idée de mariage du Duc de Bordeaux. Adieu. Adieu. Je vais signer les dépêches indispensables, et me reposer jusqu'au dîner. A demain dimanche. Ce sera bien joli. Adieu. G.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris Samedi 12 octobre 1844
9 1/2

Voici vraiment ma dernière lettre portant l’adresse de l'Angleterre. Demain je vous écrirai à Eu. Quel plaisir ! Cependant voyez à quel point je vous aime plus que je ne m'aime moi-même, je regrette presque pas que Windsor ne soit pas plus long. Evidemment c’est un grand plaisir pour vous : c’est un beau un charmant moment dans votre vie, et je prends patience quand je vous sais content. Votre lettre de jeudi vient de m’arriver. Tout me plait là dedans continuez.
J’ai vu hier matin les Appony, Bacourt, Fagel, Fleichman. Ma promenade au bois de Boulogne, deux visites de Génie dans la matinée. Mon dîner solitaire la soirée chez Annette. Ceux que je vois prennent plaisir aux journaux Anglais et sont occupés et charmés de ce charmant voyage du Roi. Je cite Fagel comme le plus fervent. Il me prie aussi toujours de vous offrir son souvenir. Bien brave homme. Je suis charmée de deux articles des Débats aujourd’hui, l’un contre Thiers, l’autre contre Bruat.
Oui, votre Bruat manque à toute convenance ; il ne faut pas laisser de tels agents à ma semblable distance, & vous auriez grand tort de ne pas l’envoyer ailleurs. Faire des sottises plus innocentes. Génie m’a dit que les ministres avaient écrit au roi pour le supplier en revenant de faire la traversée de mer la plus courte. Voilà de braves ministres. Soumettez-vous je vous prie. Ils ont mille fois raison. Always chose the safest way. J’attendrai avec impatience l’itinéraire & pour le Roi, et pour vous ensuite. Marion arrive aujourd’hui, j’en suis charmée.

2 heures Vous êtes un étourdi ? Vous me dites jeudi que vous êtes sans lettre. Vous, vous impatientez, & vous n’avez pas remarqué que vous me répondiez à ma lettre de Mardi. C’est que tout simplement elle avait couru très vite et vous l'aviez reçue la veille. Adieu. Adieu. Encore du monde, encore des interruptions, mais je n’ai rien à vous dire qu'un very hearty adieu. Adieu.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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C'est en effet mon dernier bulletin. Ma nuit a été excellente. Je vais certainement beaucoup mieux. J’ai un peu à faire aujourd’hui pour mettre plusieurs choses en règle. Mais je ne me fatiguerai pas. Vous avez raison d’envoyer vos lettres et raison d'être en colère. Il y a là de la part de plusieurs personnes un procédé ou un laisser-aller parfaitement sot et inconvenant. Adieu . Adieu, à midi un quart. G.

Samedi 5 oct.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Adieu ce matin. J’ai très bien dormi. Je me sens bien. Je me suis levé à 6 heures un quart. J’ai fait ma toilette, pris un bouillon. Je vais partir.
Oui, je serai ici le 16, et plutôt rétabli que fatigué. J'y compte. Je me soignerai beaucoup. Je penserai toujours à vous. Adieu Adieu. God bless youl ! God bless us ! Adieu. G.

Dimanche 6 oct. 7 h. 1/4

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Je vous dépêche Stryboss pour que ces lignes vous arrivent encore. Pendant que Béhier sera auprès de vous. J’ai l’esprit frappé du très mauvais air de votre appartement. Non seulement triste et sombre mais évidemment très humide à cause de ces grands arbres qui ôtent le jour. Et puis deux murs extérieurs. C'est abominable par le temps qu’il fait, & je me souviens que Serra Capriola fut obligé de rentrer en ville à cause de ses filles qui habitaient en chambres-là et qui tombèrent malades de cet air-là. Je vous conjure de faire attention à ce que je vous dis. C’est très grave. Même bien portant on peut souffrir de cela à plus forte raison malade comme vous l’êtes. Accordez-moi cette grâce, passez en ville. L'air de votre appartement est bon, grandes, bonnes chambres. La belle saison est finie. Je vous prie, je vous supplie, faites cela. Vous risquez de ne pas vous remettre tant que vous resterez dans ce vilain trou. Moi je suis persuadée que cela vous fait du mal. Si vous étiez seul, vous feriez sûrement ce que je vous demande. Eh bien il me semble que dès qu'il s’agit de votre santé, votre mère et vos enfants peuvent bien se conformer ; j’irai le leur demander si vous voulez. Ecoutez-moi je vous en prie. Adieu.

Mercredi 10 h 1/2

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Tout mot de vous me plait et j'aime à vous répondre. Je vais bien. Ma nuit a été excellente. Evidemment, je serai fort en état de supporter le voyage, et alors il me fera plutôt du bien que du mal. Adieu Adieu. Vos paquets partiront demain pour Londres. Adieu, à midi 1/2. G.

Mercredi 2 oct. 1844

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Mardi 24 sept. 1844
9 Heures

J'ai dormi tard. Je suis encore en disposition languied, sans aucun mal, mais sans ressort intérieur, excepté pour l’envie de vous voir à 4 heures. C’est une disposition fort contraire, à ma nature. Je ne voudrais pas qu’elle durât jusqu'au voyage. Il n'y a pas moyen que je pense à aller chez Rothschild vendredi. Un peu de froid, un peu de fatigue me feraient retomber. Je vais lui écrire. J’ai besoin, d’ici au 7 oct., de fort ménager mon temps et ma force. Adieu. Adieu. Je vous répète que je n’ai aucun mal, absolument aucun. Mais je ne suis pas sanguine. Adieu. G.

Mots-clés :

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Dearest, merci mille fois. Je vous envoie Génie qui vous dira ce qu’il serait trop long de vous écrire. Et puis nous causerons à 4 heures. Et a 4 heures je reprendrai de l'eau de Sedlitz. Je crois que c’est bien. Adieu. Adieu.

Mardi 24. Sept. 1844

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Je voyais bien cela hier, et j’en suis triste. Il me semble que Béhier prend mal votre mal. Il fallait vous nettoyer franchement, et pas avec de la limonade, et puis vous fortifier. Dites lui donc cela. Je serai bien impatiente de 4 heures. Restez tranquille, prenez du bon bouillon. Je vous en prie portez vous bien. l am so miserable !
J’ai passé ma soirée chez les Appony. Ils étaient seuls. Cinq du nom. Pas un mot intéressant. Le pauvre Planta a eu une sorte d'apoplexie avant-hier. J’ai vu Lady Cowley, elle ne savait rien non plus, & se désole de votre indisposition. Adieu, adieu, à quatre heures. Adieu.

10 heures Mercredi 24

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris, le 15 octobre Mardi

Vous comprenez que je n’ai pas fermé l’œil de toute la nuit que chaque coup de vent me faisait bondir d’effroi. La suite de cela est que je suis parfaitement malade. A 10 heures Génie m’apprend que vous êtes à Douvres. J’ai rendu grâce à Dieu. Mais maintenant il faut encore que je vous sache à Calais. Et quand je saurai cela je m’inquiéterai de votre fatigue. Vous ne pouvez arriver dit-on à Eu que fort avant dans la nuit. Vous avez à passer deux nuits sans repos. Si vous êtes clever, vous vous reposerez à Eu toute la journée de demain & la nuit d’ensuite et vous ne reviendrez que jeudi. Pourquoi vous fatiguez hors de mesure ? Je vous l'ai déjà dit je saurai attendre. Songez d'abord à votre santé.
Vous me trouverez un peu malade, mais j’ai Marion pour me soigner. Je n’ai pas bougé hier, je ne bougerai pas aujourd’hui. Le Roi ne sait pas comme j'ai été occupée, inquiète de lui. Il ne faut pas faire des visites en octobre. Adieu. Adieu.
La vraisemblance est que cette lettre ne vous arrivera plus, que vous serez parti, j'ai cependant voulu essayer encore. J’ai eu aujourd’hui votre dernière lettre de Dimanche. Comme tout a bien été là ! Comment cela ira-t-il ici. Adieu. Adieu soignez vous je vous en conjure. Adieu. dear, dear, dearest.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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La nuit très bonne. Les forces reviennent mais encore lentement. L’appétit pas mal. J’ai repris un bouillon ce matin, volontiers. Oui certainement, à midi. Je prendrai mes précautions contre le froid. Adieu. Adieu.
On doit venir de l’intérieur ce matin, chez Génie, pour la loge. Nous verrons enfin. Adieu. Adieu. G.

Mardi 1er oct. 1844,

Mots-clés :

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Des nouvelles s'il vous plait. La nuit, les forces, l’appétit ? J'ai vu mon fils hier soir. Sur ce que vous m’avez dit il reste encore la matinée ici parce que comme c’est le dernier jour de l’année d'opéra, il faut bien que cela se décide. One way or the other. Il fait froid, prenez votre manteau de plus dans la voiture. C’est bien sûr je vous verrai à midi. Adieu. Adieu.

Mardi 5 octobre. 9 heures

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Je me sens tout à fait mieux ce matin. Ma nuit a êté excellente, et j’ai le sentiment du retour de la force. Je serai chez vous ce matin de midi à midi et demi. Adieu. Adieu. Vous m'avez pris au milieu de ma toilette. Adieu.

Lundi 30 Sept. 1844 9 h. 1/4

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Comment avez-vous dormi ? Comment êtes-vous ? Il y a si longtemps que je ne vous ai vu ! Dites-moi l'ordre du jour. Où et quand. Je ferai comme vous voulez. Je ne sais rien, j’ai vu les Cowley qui ne savaient rien, & mon fils qui part ce soir. Il est ravi que l’affaire de [?] soit arrangée. Mais il ne l’a appris que par moi. Il s'en va ce matin payer son argent. Adieu. Adieu.

Lundi 30. 9 heures

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Voilà mon fils qui rentre de sa visite à la direction de l'Opéra. On lui a dit que l’affaire était arrangée en effet. c.a.d. que la loge était loué à Madame Lehon. Je m’empresse de vous mander ce dénouement. C’est bien fort. Adieu à midi.
10 h 1/2 Lundi.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Cette pluie m'ennuie bien aussi pour vous. Mais vous êtes bien, Dieu merci. Ne vous occupez pas trop.
J’ai vu hier après vous Lady Cowley pas autre chose. Elle ne dit rien de nouveau. Elle s'occupe de vous, et désire bien que vous preniez le plus de repos possible.
J’ai dîné et passé la soirée avec mon fils. Il va retourner à Londres. J'en suis fâchée. Adieu.
Adieu, à quatre heures.
Lundi 23 Sept. 9 1/4

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris lundi le 14 octobre 1844, onze heures.

Vraiment vos lettres sont the most satisfactory imaginable. Tout est parfait. Il ne me reste plus qu’un bon passage, et une journée sans accident Mercredi, et je serai merveilleusement contente et heureuse. J’ai regardé déjà cent fois le ciel. Il y a des images, il y a des vents ! Je suis sortie hier quoiqu’un peu malade, j'ai eu tort. Je ne bougerai pas aujourd'hui. Outre mes crampes d'estomac je me suis enrhumée et je tousse beaucoup. Mais ce ne sera rien. Que les journaux sont charmants à lire. Comme cela fera enrager bien loin d'ici. Quel contraste. J’ai vu hier matin les Appony. Bacourt, Fleichman, Lady Cowley, le diplomates croient que le voyage fera un immense effet en Europe. Certainement il ne restera indifférent pour personne. Les meilleurs en resteront embarrassés. Pourquoi ont-ils peur, pourquoi en viennent ils pas rendre hommage ici ? Voilà le premier pays du monde comblant le roi de respect au delà de ce qu'on a jamais vu pour un monarque étranger. Quant aux malveillants imaginez ! Je ne sais pas vous parler d’autre chose d'ailleurs je ne sais rien. J’ai encore passé la soirée chez Annette. Elle se remet.
J’attends Génie. Il n’est pas si exact que vous. Hier il était bien content des nouvelles de Windsor. Il ne le va pas [l'être] moins aujourd’hui.

3 heures. Voilà Lady Cowley & Kisseleff dan ma chambre. Pas possible de continuer. Le temps est noir, du vent, ah mon Dieu, que je vais être inquiète. Adieu. Adieu. Adieu. Mille fois, ayez une bonne traversée. Revenez bien portant. Adieu.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Hier, en passant devant la Porte Maillot, j’ai fait demander au poste de gendarmerie, si le Roi était rentré à Neuilly. Il venait de passer en y retournant. J’ai été là, sur le champ. J’ai vu le Roi, la Reine, Madame. Le Roi vraiment toujours calme et résolu sans le moindre effort racontant les détails, discutant les explications. Quelque tristesse mais point de lassitude de son métier. La Reine très animée. Madame abattue. Personne ne sort de son caractère. Le garde des sceaux était là. L'assassin, un homme près de faire banqueroute, qui prétend qu’il a tiré non pour tuer le Roi, mais pour se faire tuer lui-même. Il a poussant dit quelques paroles et on a saisi chez lui quelques papiers assez significatifs. Le Roi a signé l’ordonnance qui défère le procès à la Cour des Pairs. Le jour de la convocation n’est pas fixé. Ce ne peut être que plusieurs jours après les élections. Je vais voir ce matin le Chancelier et les personnes qui doivent conduire l’instruction. Je me concerterai avec mes collègues. Puis, j’irai dîner avec vous et je repartirai de St Germain à 10 heures pour le Val Richer. L’instruction, dans laquelle je n'ai rien à faire, durera plus qu'il ne faut pour que rien ne soit changé à nos projets. Le Roi est parti, tout à l’heure, à 8 heures, pour le Château d’Eu. Il ne change rien non plus à ses projets. Il a raison. Adieu. Adieu. Je voudrais écrire ce matin à Jarnac avant de sortir. Adieu. Avant 6 heures et demi. Hier a été charmant jusqu’à ce triste incident. Le billet était de Delessert. Adieu. Adieu. G.
Paris jeudi 20 Juillet 1846

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Comment êtes-vous ce matin ? J’ai passé une bien bonne nuit dans une bien bonne chambre, bien sèche, bien aérée et bien chaude. Je me sens remonter vers la santé. Dites-moi cela aussi. J’irai vous voir entre midi et une heure. Adieu. Adieu. Vous souffriez hier en me quittant. Adieu. G.

Jeudi 26 sept. 9 h. un quart

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Vos bonnes houvelles me font du bien. Je suis mieux que hier au soir mais pas bien encore. Les douleurs reviennent, j'ai cependant bien dormi. Que je me réjouis de vous voir chez moi ce matin. Je vous en prie profitez de votre réputation de malade pour vous reposer encore toute cette semaine. Fermez votre porte. Si vous vous fatiguiez à présent il vous serait plus ennuyeux & embarassant de reprendre des allures de malade. Aujourd’hui c’est établi. Reposez vous bien. Adieu. Adieu. Je suis si contente.

Jeudi 9 1/2

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Jeudi 18 Déc. 1845
Voici pour Naples. Je vous en prie Monsieur de recommander l’une et l’autre lettre. Voici aussi le paquets pour Londres. Je rouvre pour vous envoyer Lord Palmerston. Renvoyez-la moi.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Je vais très bien. J’ai très bien dormi. J’irai vous voir à midi 1/4. J'espère qu’il fera beau et que je pourrai me promener. Rien n’est plu contraire à mes habitudes, que de m'occuper de ma santé. Mais je le fais et je le ferai, car je suis décidé à me bien porter. Adieu. Adieu, dearest.
Que je vous vois peu !

Jeudi 3 oct. 1844

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Vous êtes charmante d'être arrivée. Venez me voir dés que vous voudrez. Le plutôt sera le mieux. Pas avant une demi-heure. On ne veut pas que je sorte aujourd’hui à cause de l'humidité. Je vais mieux et j'irai bien à condition de me ménager beaucoup. Adieu. Adieu.

Dim. 29 1 h. 1/2

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Me voici arrivée. J'ai hâte de vous voir, de vous regarder et de vous dire adieu. Dites moi où vous voulez que cela soit. Je puis aller chez vous de suite ou à telle heure de la matinée que vous fixerez. Rien ne me gêne. Et, il faut que je vous voie ce matin parce que comme mon fils dînera avec moi, je ne pourrais pas me débarrasser de lui à temps pour vous aller voir ce soir. Je vous préviens qu’il ne fait pas chaud chez moi ; on n’allume le feu que dans cet instant. Ainsi il vaut sans doute mieux que j’aille chez vous. Commandez que je vous remercie de vos deux lettres. Adieu. Adieu.

Dimanche 29. à 1 heure.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Je vous remercie d’avoir bien dormi, de n’avoir plus de mal de tête. Cependant il me semble qu'il faudrait encore de votre bouteille d’eau je ne sais quelle. Voyons ce qu’en pensera Behier. Je serai chez vous bien sûr à quatre heures.
Je suis allée hier à 8 heures chez les Appony. Une demi-heure après les enfants arrivaient. La pauvre Annette bien touchante, elle était si contente de me trouver là. Ce matin, ils viennent tous ici dans l’espérance de trouver une lettre de Constantin. Ce que Rodolphe me raconte est effrayant. Il est impossible qu'il arrive vivant à Pétersbourg !
De là j'ai été chez Madame de Castellane. Molé l’avait chargée d’arranger avec moi Champlatreux. Je promets pour octobre. Rossi est venu, pas de conversation politique du tout. L’histoire ancienne réveillée, par Lord Malmesbury. A 10 heures je suis rentrée, & Génie est venu me donner de vos nouvelles. Il espérait la bonne nuit qui est venue. Adieu. Adieu. Je vous en prie portez vous bien, faites tout pour cela. Adieu, à quatre heures.

Dimanche 9 heures le 22 7bre 1844

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Je vous en prie en parlant de l'événement. Dites bien votre regret pour les partants, mais que votre langage sur ceux qui arrivent ne soit qu’expectant. On sera à l’affût de chacune de vos paroles, & ceci me parait ce qu'il y a de plus convenable. Ce que je vous dis là est sans doute inutile, mais c'est égal vous ne me gronderez pas. Adieu. Adieu. Dimanche 14 Déc. 1845 10 heures.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Paris, dimanche 13 octobre 1844, 9 heures

Quelle excellente lettre que celle de vendredi ! Evidemment vous êtes content ; cela me rend toute heureuse. Cela aura été un bon et utile voyage. Pour beau, c’est clair. Les journaux anglais sont dévorés par moi, je lis tout. Je suis ravie, et la Cité par dessus le marché. Tout cela se fait grandement, royalement. Il est impossible que cela n'impose pas un peu ici, et beaucoup sur le continent. Dans tous les cas cela sert plus que de compensation aux mauvaises manières du continent. Enfin c’est excellent. J'espère que vous lirez cette lettre-ci tranquillement à Eu. Non, je me trompe, elle ira sans doute vous chercher a Portsmouth. C’est donc décidément Portsmouth. Je regrette. Je vais encore passer une nuit blanche, c’est-à-dire noire car toutes les idées de cette couleur assaillait mon esprit. Vous avez vent contraire et du vent trop fort, aujourd’hui cela ne vaudrait rien. Fera-t-il mieux demain ? Comme je serai dans l'anxiété mardi !
J’ai vu longtemps Génie hier, & puis la jeune comtesse, revenue depuis une heure seulement et qui est tout de suite accourue. Mad. de Strogonoff, quelques autres indifférences. Je me suis promenée dans le bois mais un moment seulement, j'avais des crampes d’estomac. J’ai été dîner chez le bon Fagel, personne qu’Armin, Bacourt, Kisseleff. Je les avais nommés. A huit heures je les ai envoyés dans ma loge aux Italiens, et je suis allée comme de coutume chez Annette. En rentrant à 10 heures j’ai trouvé Marion m’attendant sur le perron. Elle venait d’arriver avec ses parents. Joyeuse, charmée et charmante.
J’ai assez mal dormi, mais mes douleurs sont un peu passées ce matin. une heure. Je rentre de l’église. J'ai bien prié, remercié, demandé. Génie était venu avant dans la crainte de ne pas me rencontrer plus tard. Il est content aussi du voyage. Il parait que l’effet est excellent. Mon avis est que vous preniez à l’avenir votre politique sur un ton plus haut. Oui, la paix. Oui, l’alliance de l'Angleterre ; la seule bonne, la seule possible. Que vous dédaignez toutes les misérables chicanes que vous défiez vos adversaires, que vous les réduisiez ainsi ou à se taire ou à vous renverser. Prenez grandement votre parti là dessus. Vous en aurez l’esprit plus tranquille et le corps mieux portant. Tout le monde est venu me faire visite ces jours-ci, ( non pas que j'ai vu tout le monde ) Salvandy même ; mais pas de mad. de Castellane. Adieu. Adieu, que le ciel vous protège et vous ramène en bonne santé. Adieu.
Génie me dit cependant que cette lettre va vous attendre à Eu. Adieu encore dearest.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ferrières Samedi 2 heures Le 28 Septembre 1844.

Je viens de recevoir votre petit mot de hier 3 1/2. On dirait presque que je suis à Bade. Voici une occasion de vous faire parvenir de mes nouvelles. Je partirai demain à 10 h. ou à 1 heure. Plutôt 10 heures aussitôt que je serai arrivée vous le saurez mais j’espère que vous passerez la matinée à Auteuil ou enfin à l’air. C'est tout-à-fait essentiel pour vous. Que je vous ai désiré ici aujourd’hui. C’est si tranquille & si joli, & un temps si beau ! Mais je n'en jouis pas je pense trop à vous. Adieu. Adieu, je n’ai pas un mot de nouvelle à vous dire. Mangez, dormez, promenez vous, ne songez qu’à votre santé. Je vous en conjure. Adieu. Adieu dearest.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ferrières, 9 heures du soir

Je vous écris un mot par M. N. de Rotschild qui part dîner de bonne heure et me rapportera votre réponse. Je vous supplie de lui envoyer votre lettre & de me bien dire comment vous vous trouvez. Je suis inquiète extrê mement. J'ai besoin de savoir de vos nouvelles. Je sors de table et je meurs de fatigue. Adieu, adieu, adieu à Dimanche. Si j’ai encore un moyen de vous écrire vous aurez de mes nouvelles. Adieu. Adieu.
Votre lettre à Rothschild serait encore à temps à 3 1/2. Adieu.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Evreux samedi 12 août 1843, 6 heures

J'arrive. J’ai été très vite car je ne suis parti d’Auteuil qu'à 12 heures moins un quart. Vous aurez vu Génie qui vous aura dit ma visite. Rien de nouveau mais un assez vif désir de prendre les rênes de l’affaire, au nom de la légitimité qui abdiquera, et assez d'humeur contre l'Aquilo. Très bien du reste pour nous, et une nuance de raillerie sur les Anglais. Mes lettres à moi, venues par courrier français redisent exactement les mêmes choses. Flahault est un bon truchement. Voutchicth et Pit s'en vont, quand le sénat leur aura dit de s'en aller. Mais c’est une pure forme. J’aimerais bien mieux vous dire tout cela. Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Je voudrais régler et remplir de loin vos journées. On ne peut rien de loin. J’ai tort. Je voudrais que vous vissiez tout ce qu’il y a en moi de loin comme de près, Vous ne diriez pas que ce n’est rien. Adieu Adieu.
On m’appelle pour dîner. Nous repartons demain à 9 heures. Il a fait bien beau malgré des nuées de poussière. J’ai trouvé ici, dans l’auberge. M. de Salvandy qui vient se faire élire membre, du Conseil général. Très amical. Il me cède son appartement, qui est le meilleur de la maison. Adieu. Adieu. J’espère que j'aurai demain, en arrivant au Val-Richer, quelques lignes de vous. Me trompé-je ? Adieu

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Evreux. Dimanche 13 août 7 heures du matin.

Je monte en calêche. Je ne ferai que changer de chevaux à Lisieux. J’y mettrai ceci à la poste. Soyez tranquille. Il ne m’arrivera rien en route. Si quelque chose m’arrive je m’arrêterai à Lisieux, et je l’ajouterai à mon billet. Avez-vous dormi ? Je me suis couché à 9 heures. Il fait toujours beau. Vous irez aujourd’hui dîner à Versailles moi au Val Richer. 46 lieues entre nous. C’est trop loin. Il faut tout au plus entre nous 50 centimêtres. Adieu. Adieu. Demain, je vous écrirai à mon aise. J'ai bien des choses à vous dire. Adieu. G.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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9 Au château d'Eu. Mercredi 6 sept. 1843,
7 heures

Vous avez beau mépriser la musique instrumentale. Vous auriez été entrainée hier par un fragment d'une symphonie de Beethoven que les artistes du conservatoire ont exécutée, avec un ensemble, une précision, une vigueur et une finesse qui m'ont saisi, moi qui ne m’y connais pas et cette succession de si beaux accords, si nouveaux et si expressifs, étonne et remue profondément. Tout le monde, savants et ignorants, recevait la même impression que moi. Je craignais que ces deux soirées de musique n'ennuyassent la Reine. Il n’y a pas paru. Ce soir, le Vaudeville et Arnal. Nous avons trois pièces, mais nous n'en laisserons jouer que deux. Ce serait trop long. Avant le dîner, une petite promenade, au Tréport, toujours plein de monde, et toujours un excellent accueil. Avant la promenade, la visite de l’Eglise d’Eu qui est belle, et du caveau où sont les tombeaux des comtes d’Eu, les statues couchées sur le tombeau, les comtes d'un côté, leurs femmes de l'autre, et le caveau assez éclairé, par des bougies suspendues au plafond, pour qu’on vit bien tout, assez peu pour que l’aspect demeurât funèbre. Les Anglais sont très curieux de ces choses là. Ils s'arrêtaient à regarder les statues, à lire les inscriptions. Notre Reine et Mad. la Duchesse d'Orléans n'y ont pas tenu ; elles étaient là comme auprès du cercueil de Mrs. le Duc d'Orléans. Elles sont remontées précipitamment, seules, et la Protestante comme la Catholique sont tombées à genoux et en prières dans l’Eglise devant le premier Autel qu’elles ont rencontré. Nous les avons trouvées là, en remontant. Elles se sont levées, précipitamment aussi et la promenade, a continué.
J’ai eu hier encore une conversation d’une heure et demie avec Aberdeen. Excellente. Sur la Servie, sur l'Orient en Général et la Russie en Orient, sur Tahiti, sur le droit de visite, sur le traité de commerce. Nous reprendrons aujourd’hui l’Espagne pour nous bien résumer. Le droit de visite sera encore notre plus embarrassante affaire. " Il y a deux choses m’a-t-il dit, sur lesquelles notre pays n’est pas traitable, et moi pas aussi libre que je le souhaiterais, l'abolition de la traite et le Propagandisme protestant. Sur tout le reste, ne nous inquiétons, vous et moi, que de faire ce qui sera bon ; je me charge de faire approuver sur ces deux choses là, il y a de l’impossible en Angleterre, et bien des ménagements à garder. " Je lui demandais qu’elle était la force du parti des Saints dans les communes : " They are all Saints on these questions. " Je crois pourtant que nous parviendrons à nous entendre sur quelque chose. Il a aussi revu le Roi hier et ils sont tous deux très contents l’un de l'autre. La marée du matin sera demain à 10 heures. On pourra sortir du port de 10 h.
à midi.
Ce sera donc l'heure du départ, nous ramènerons la Reine à son bord comme nous avons été l’y chercher. Il fait toujours très beau. Je demande des chevaux pour demain soir, 9 heures. Je vous écrirai encore demain matin pour que vous sachiez tout jusqu’au dernier moment. Pas de santé de la Reine à dîner. Les toasts ne sont pas dans nos mœurs. Il faudrait porter aussi la santé du Roi, et celle de notre Reine, et peut-être pour compléter nos gracieusetés, celle du Prince Albert. Cela n'irait pas. Je ne me préoccupe point de ce qui se passe entre la Cité et Espartero. C'est ma nature, et ma volonté de faire peu d’attention aux incidents qui ne changeront pas le fond des choses. Lord Aberdeen, m'en a parlé le premier, pour me dire que ce n’était rien et blâmer positivement Peel d'avoir dit qu’Espartero était régent de jure. Il n’y a plus de régent de jure, m’a-t-il dit, quand il n’y a plus du tout de régent de facto. La régence n’est pas, comme la royauté, un caractère indélébile, un droit qu'on emporte partout avec soi. J’ai accepté son idée qui est juste son blâme de Peel sans le commenter, et son indifférence sur l'adresse de la Cité qui du reste est en effet bien peu de chose après la discussion et l’amendement qu’elle a subi.
Vous auriez ri de nous voir hier tous en revenant de la promenade, entrer dans le verger du Parc, le Roi et la Reine Victoria en tête, et nous arrêter devant des espaliers pour manger des pêches. On ne savait comment les peler. La Reine a mordue dedans, comme un enfant. Le Roi a tiré un couteau de sa poche : " Quand on a été, comme moi, un pauvre diable, on a un couteau dans sa poche. " Après les pêches, sont venues les poires et les noisettes. Les noisettes charmaient la Princesse de Joinville qui n’en avait jamais vu dans son pays. La Reine s'amuse parfaitement de tout cela. Lord Liverpool rit bruyamment. Lord Aberdeen sourit shyement. Et tout le monde est rentré au château de bonne humeur. Adieu. Adieu. J’oublie que j'ai des dépêches à annoter. Adieu pour ce moment.

Midi et demie
Nous venons de donner le grand cordon au Prince Albert, dans son cabinet. Le Roi. lui a fait un petit speech sur l’intimité de leurs familles, et des deux pays. Une fois le grand cordon passé : " Me voilà votre collègue, m'a-t-il dit en me prenant la main ; j’en suis charmé. " Je crois que la Jarretière ne tardera pas beaucoup. Je vous dirai pourquoi je le crois.
Le N° 7 est bien amusant. Pourquoi ne pas être un peu plus spirituel d'abord ? Cela dispenserait d'être si effronté après. Le pauvre Bresson a bon dos. Il n’a jamais voulu rien forcer, car il n’a jamais cru qu'on vînt. Je reçois à l’instant une lettre de lui. M. de Bunsen venait d’écrire à Berlin le voyage de la Reine comme certain. Bresson est ravi : " Il faut, me dit-il, avoir, comme moi, habité, respiré pendant longues années au milieu de tant d'étroites préventions de passions mesquines, et cependant ardentes, pour bien apprécier le service que vous avez rendu, et pour savoir combien vous déjouez de calculs, combien de triomphes vous changez en mécomptes. "
C'est le premier écho qui me revient. Je dirai aujourd’hui un mot de Bulwer. Soyez tranquille sur la mer. Nous ne ferons pas la moindre imprudence. Je me prévaudrais au besoin de la personne du Roi dont je réponds. Il n’y aura pas lieu. Le temps est très beau, l’air très calme. Le Prince Albert est allé nager ce matin avec nos Princes. Le Prince de Joinville reconduira la Reine jusqu'à Brighton et ne la quittera qu'après lui avoir vu mettre pied sur le sol anglais.
Voici ma plus impérieuse recommandation. Ne soyez pas souffrante. Que je vous trouve bon visage ; pas de jaune sous les yeux et aux coins de la bouche. Si vous saviez comme j'y regarde, et combien de fois en une heure ! Je n’arriverai Vendredi que bien après votre lever ; pas avant midi, si, comme je le présume, je ne pars qu'à 10 heures. Adieu. Adieu. Il faut pourtant vous quitter. Nous partons à deux heures pour une nouvelle et dernière promenade dans la forêt. Adieu. G.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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1. Beauséjour Samedi 11 heures. 12 août 1843,

Vous êtes encore à Auteuil peut être et déjà il me semble que le monde entier est placé entre vous et moi, que l’éternité commence. Je me trouve bien lâche de vous avoir laissé partir. Dites-moi, répétez-moi, jurez moi que je vous reverrai bien portant le 26 ? Je n’aurai pas un instant de tranquillité jusque là. J’attends et j’espère Génie. J'ai oublié de vous dire que Lord Howden est arrivé hier matin de Londres, & qu’il est réparti hier au soir pour l'Espagne. On disait Barcelone, et un simple voyage de curiosité. Mais il ne fera autre chose.
Midi. Voilà Génie venu et reparti. Nous avons causé de tout. Et surtout de votre voyage car je l'ai sur le cœur bien lourdement. Votre mère lui a dit ce matin, qu'elle resterait 15 jours plus au Val Richer. et puis 3 jours à Tréport et puis Auteuil vers le 1er Septembre. J’ai affirmé que c’était impossible. Génie me trouve innocente. Tout ce voyage comme affaire est parfaitement inutile. Les bois cela pouvait être fait par tout autre. Raisonnablement comment et pourquoi aller à 80 ans se trimbaler, s'exposer à être malade. Vos enfants toujours malades en voiture. Vous aurez mille tracas. C’était une pure fantaisie de votre mère à laquelle vous n'avez pas su résister. Ici, comme affaires tout le monde s’étonne et trouve le moment singulièrement choisi. Vous même il y a quinze jours. encore vous n'y croyiez pas, parce que vraiment cela n’est pas sensé. Enfin Génie a été très abondant et éloquent sur cette matière, et encore une fois il est surpris de ce que je sois encore à apprendre que pour peu que votre mère ait une fantaisie, vous ne trouvez d’autre ressource que de vous y soumettre. Et bien tout cela m’attriste beaucoup, beaucoup. Je me figure mille choses de plus maintenant. Pourquoi avez-vous été si faible ? S’il lui arrive quelque chose, sera-ce une grande consolation pour vous de savoir que vous avez fait sa volonté quand cette volonté n’est pas raisonnable. Et Génie persiste à dire que de toutes les façons cela n’est pas raisonnable. Mon Dieu, mon dieu, revenez. Mais vous ne reviendrez pas, maintenant je vois bien que vous ne jugerez aucune question assez importante pour revenir. Mais le 26 vous me l'avez juré. Adieu. Adieu. Je ne vous écrirai que de tristes lettres. Je suis très très triste beaucoup plus triste encore qu’il y a une heure. Adieu. Adieu. Ne trouvez- vous pas que je suis quelque chose, aussi ? Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Beauséjour onze heures
Dimanche 7 septembre

Beau temps, bon vent. J'espère que cette reine arrivera aujourd’hui. Mais j’espère sur tout que le changement d'air vous aura été bon pour vous débarrasser de votre rhume. Hier j’ai vu chez moi Appony, les Flahaut, Keisseleff, Malkan.
L'arrivée de la reine n'a pas l’air de surprendre. beaucoup. Mais certainement elle ne plait pas à Appony Il n’est préoccupé au reste que de son gendre. Il ne peut plus traîner longtemps.
Je m’ennuie bien sans vous. Vous pourrez compter sur cela. Je m'en vais à l’église, & puis rentrer ici pour mon lunchon. Je renonce à tenir mes assises en ville, cela me gêne. D’ailleurs le temps est trop beau pour le dépenser là. 2 heures. Je rentre. Après l'église. J’ai vu Génie chez moi Il n'ttend de vos nouvelles qu’à 3 heures. C’est long. Je. voudrais pouvoir répondre & il me semble que cette lettre-ci partira avant l’entrée de la vôtre. Je la remets à votre fille. Adieu. Adieu. What a bore to be without you. Adieu.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Je serai à Paris entre 4 et 5 heures. Fatigué, mais bien parfaitement purifié. Vous seriez charmante de venir me voir aux Affaires Etrangères après votre dîner vers 8 heures. Cela vous convient-il ?
J’ai de longues dépêches et lettres de Pétersbourg. Peu intéressantes. Encore, un homme qui ne sera pas grand chose. Mais cela vous intéressera toujours. Adieu. Adieu.
Je suis charmé de rentrer à Paris. J’ai assez bien dormi, et ce matin, je viens de manger un peu. Adieu.

Auteuil. Mercredi 25 Sept.
8 h 3/4 1844

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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Je vais très bien. Furieux, contre cet abominable temps qui m'empêchera de me promener, ce qui est à présent tout ce qu’il me faut. Je n’ai plus qu’un peu de fatigue. Je recommencerai aujourd'hui à m'occuper ici.
Je ferai venir Desages que je n'ai pas vu depuis son arrivée. J'ai bien des choses à régler et à faire avant mon départ. Que le vie est courte ! et bien plus courte, encore pour autre chose que pour les affaires. Adieu, Adieu.
J’attends 4 heures. Adieu. G.

Auteuil, lundi 23 sept. 1844

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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31 Val Richer Vendredi 29 août 1845

Dieu merci, vous voilà arrivée. Je reçois les 30 et 31. Je savais les blessures de ce bon Constantin. Je vous les aurais dites si j’avais été près de vous. Je n'ai pas voulu vous les écrire.
Rayneval me dit textuellement : " Le comte Constantin de Benkendorff a été grièvement blessé. Pas un mot de plus : rien qui indique, aucune crainte sérieuse sur les suites des blessures. Il nomme quelques tués entr'autres le prince Wassiltchikoff. Il me dit évidemment tout ce qu’il sait. J’espère que vous avez déjà, ou que vous aurez bientôt des détails. Je porte vraiment à cet excellent jeune homme, un tendre intérêt. Et vous par dessus tout ! Si comme je l'espère bien ses blessures n’ont pas de suite le voilà, pour longtemps, hors de cette guerre si rude, & qui me semble assez stérile. Demain, vous me direz tout ce que vous savez. Oui, demain nous nous verrons. Presque tous mes gens partent aujourd’hui, Guillet entr'autres. Je ne vous parle pas d’autre chose. Adieu. A demain. Adieu. Adieu. Dearest, je ne pense qu’à vous et à Constantin. Et à demain 30 août. Adieu. G.

Auteur : Guizot, François (1787-1874)
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30 ou 31 Val Richer, Jeudi 28 août 1845

Vous arrivez aujourd’hui à Beauséjour. Je vous écrirai demain pour la dernière fois, pour que vous ayez un mot, samedi matin ; et samedi soir entre 6 et 7 heures, je serai près de vous. Il y a deux joies, celle d'être avec vous, celle d'avoir échappé à tous les périls à toutes les chances de la séparation. J'en parle comme si nous étions déjà réunis. Que dieu me le pardonne ! A après-demain.
Madame de Flahaut aura vu Andral avant moi. Je ne pourrai donc pas influer, sur l’avis qui lui sera donné. Je suis et j’ai toujours été convaincu que c'était et que ce serait toujours la même personne. Rien n'y peut rien. D'ailleurs, je lui ai rendu un grand service, c’est vrai. Mais je n'ai jamais fait ni dit la plus petite chose pour lui plaire. Cela se sent. J'espère bien cependant qu’elle ne restera pas cet hiver à Paris. Si je ne me trompe ; s'il ne survient pas d’incident nouveau, il n’y aura, dans la session prochaine, point de question grande, claire et vive. Mais les petites influences, les petits propos, les petites intrigues, n'en ont que plus d'importance.
Je vois, en relisant votre lettre que vous arriverez aujourd’hui à Paris, et que vous y resterez demain. Vous avez raison. Je ne pense qu’à Beauséjour parce que c’est là que j’arriverai. Mais vous ferez bien mieux de vous faire nourrir demain à Paris.
On m’écrit qu'Albert Esterhazy est bien près de sa fin. C'est décidément. M. de Canitz qui a l’intérim des Affaires étrangères à Berlin. Le Roi conserve à Bülow son titre avec un congé indéfini. Je préfère M. de Canitz à l'Armin de Bruxelles qui était aussi sur les rangs. Adieu. Adieu.
Je ne vous écrirai plus qu’un mot. J’ai une foule de petites affaires les deux jours-ci, et j'aurai encore plus de visites que d’affaires. Adieu. G.
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