Mme Franville

Ah ! si nous parvenions à mettre mon mari de notre bord !... mais il est pour sa nièce d’une faiblesse impardonnable.

                Vous savez qu'il craint les procès.
                Celui que je viens de lui faire
                Le tracasse et dans nos filets
                Va l’embarrer[1], je l’espère.
                De sa nièce il me faut la main,
                S’il veut arranger l’affaire.

Mme Franville

               J’ai bien peur que votre dessein
               N’ait pas une heureuse fin.

Mme Franville

Depuis ce procès, M. Franville est contre vous d’une colère affreuse. S'il vous trouvait ici…

Je n’ai garde d’y paraître en sa présence. Heureusement il est absent pour plusieurs jours ; et pendant ce temps…

Mme Franville

Oui, pendant ce temps vous pourrez venir faire votre cour à Cécile. Pour vous donner encore plus de facilités, sitôt que mon mari a été parti ce matin, j’ai envoyé tous mes domestiques à notre campagne. J’ai prétexté diverses dispositions qui les y retiendront jusqu’à demain.

[1] Se dit au manège, d'un cheval qui s'embarrasse les jambes dans la barre qui le sépare des autres. (Dictionnaire universel d'Antoine Furetière, 1727)

• Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
• Walter, Richard (édition numérique)