Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])

Transcriptions
Est-ce bien pour aujourd’hui ?... Peut-être mes yeux abusés par mon cœur... ; relisons… C’est s’entretenir avec celui qu’on aime que de lire cent fois, mille fois ce qu’il a écrit.
Elle lit haut la lettre de Fernand.
Ma Cécile, ma chère Cécile, après demain, le jour précisément où tu recevras cette lettre, j’arriverai dans la ville que tu habites. Mon bataillon vient de recevoir l’ordre de s’y rendre et d’y rester jusqu’à l’ordre d’en sortir. Quel bonheur !... je vais te revoir, t’embrasser après une séparation trop longue. J’espère loger près de toi, chez ton oncle. Mes camarades m’aiment tous. Ils se prêteront, j’en suis sûr, à ce que j’aie le logement que je désire. Ta tante, qui te destine pour époux un autre que moi, me verrait de mauvais œil si elle me connaissait, si elle se doutait de nos sentimens mutuels. Il faudra que nos cœurs s’observent. Nous serons dans la gêne, dans la contrainte. Il n’importe : nous serons ensemble. Je pourrai te voir, t’entretenir de la vive tendresse que tu m’inspires et que je conserverai toute ma vie. Fernand
Ciel ! j’entens ma tante. Elle cache sa lettre. Dans l’émotion que j’éprouve, il faut éviter sa présence.
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)