Tragiques Inventions

Naissance de modèles génériques

À partir du XVIe siècle, nous assistons en France au développement d’un modèle narratif nouveau. Le domaine littéraire s’aligne à l’époque contemporaine qui, à la suite des guerres de religion, recherche dans la littérature la narration de faits sanglants et cruels. À cet égard, les pages d’expositions présentées ici s’articulent autour de différents éléments, mettant en lumière les traits spécifiques de cette nouvelle tendance :

- l’architecture narrative adoptée pour la construction du fait tragique : la narration dramatique en prose s’appuie en effet sur différents moments qui mènent le lecteur jusqu’au point culminant, à savoir la tension narrative du tragique.

- la moralisation des récits : cet acmé se termine par la présence d’une morale, qui s’inscrit dans une finalité didactique ; la narration de faits tragiques, par la présence de détails cruels et sanglants a une visée édificatrice de mise en garde contre la déchéance morale. Les auteurs interviennent souvent dans la narration pour souligner l’exemplarité des punitions qu’ils décrivent et pour donner la juste interprétation du fait tragique présenté.

- le lexique tragique : le modèle narratif dramatique se caractérise également par la présence de traits linguistiques spécifiques, autrement dit d’expressions, de mots pertinents qui valorisent la portée lexicale du tragique.

Ainsi, les contenus de chaque page d’exposition  se présentent en tant que petits morceaux, composant la mosaïque narrative du fait tragique.

Michela Lagnena, Sonia Morocutti et Giulia Dall'Oglio



1. La construction narrative du fait tragique

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L'Europe à la Renaissance Source

À la Renaissance, se construit une culture « en coalition ». Les rapports entre France et Italie favorisent non seulement la connaissance de la littérature italienne en France, mais aussi celle des modèles classiques. On doit par exemple à Sénèque une certaine esthétique de la violence dans la littérature française.

Dans notre corpus, nous avons abordé des sujets tragiques, à savoir des histoires d’adultère et de vengeance, que l'on pouvait rencontrer au théâtre dès l'Antiquité. C’est le cas, par exemple, des nouvelles de Bandello, qui ont été traduites en français par Boaistuau sous le titre d'Histoires Tragiques.

Pour notre projet, nous avons choisi en particulier la nouvelle du cœur mangé qui se trouve racontée dans le Décaméron. Cette histoire répond aux conventions du genre tragique, qui a aussi le devoir d’éduquer les lecteurs par le récit d'événements très violents nés de la volonté d’un des personnages de contrevenir aux conventions, en l'occurrence la fidelité au lien matrimonial. L'histoire commence par la description d'une vie conjugale apparemmment sans souci, jusqu'à ce que la fidelité de la femme envers son mari soit mise à l'épreuve par l'entrée en scène d'un autre personnage qui deviendra son amant. Le récit joue sur le pathos des scènes d'amour et du meurtre très violent, anticipant la fortune du genre baroque. 

Giulia Dall'Oglio

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2. La morale dans les pièces liminaires

Le corpus des Tragiques Inventions permet d'observation la transmission, de l’Italie à la France, du Décaméron de Jean Boccace et des Nouvelles de Matteo Bandello. Dans ce transfert d'une langue à l'autre, les œuvres italiennes, présentées par les auteurs comme des objets de divertissement et de soulagement des âmes affligées, deviennent dans leur transposition française des œuvres morales aux finalités pédagogiques.

Les traductions du Décaméron ont lieu, en effet, dans une période, en France, où la moralisation massive des recueils narratifs s'effectue par l’ajout de commentaires moraux dans les œuvres rééditées ou traduites (Nora Viet, "La fortune des morales finales dans les narrations brèves de la première Renaissance (1485-1536) : herméneutique et poétique des genres"). La littérature de cette époque, encore ancrée dans l’idéologie médiévale, cherche à donner à la fiction un plus haut sens. Les œuvres doivent présenter des enseignements moraux qui servaient à l’instruction des lecteurs.

Les Nouvelles de Bandello, qui sont à l'origine du genre des histoires tragiques, arrive en France pendant la période de la Contre-Réforme. Dans ce contexte, la littérature a une finalité pédagogique, qui vise à instruire le public contre la déchéance morale de l’époque. Ce propos se réalise dans des recueils sanglants, riches en détails cruels, qui soulignent les conséquences néfastes des péchés et cherchent à choquer le lecteur pour mieux l’instruire.

Dans cette présentation, nous analyserons les apparats liminaires des éditions de notre corpus afin d’individuer les différents propos des auteurs. Ensuite, dans la page consacrée à La présence de la morale dans les nouvelles, nous analyserons comment ce propos se réalise dans les sommaires et les nouvelles.


Décaméron

Nouvelles et Histoires Tragiques

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3. La présence de la morale dans les nouvelles

Dans la page La morale dans les pièces liminaires nous avons vu quels étaient les différentes perspectives des auteurs. Dans cette page nous verrons comment elles se réalisent au niveau des sommaires et des nouvelles. Les sommaires sont traités ici, même s'ils font partie de l'apparat péritextuel, pour leur lien étroit avec les nouvelles qu'ils présentent.

La morale, qui peut être explicite ou implicite, s'insére différement selon le contexte et le genre littéraire. Elle peut se trouver dans les sommaires qui précèdent les nouvelles, où elle a souvent la forme d'une formule ou d'un proverbe. Les enseignements peuvent aussi être insérés à l'intérieur des nouvelles, à travers des commentaires directs des auteurs. Vers la fin du XVe siècle les nouvelles s'enrichissent de détails sanglants qui aident, en choquant le lecteur, à marquer la cruauté des punitions infligées aux pécheurs et contribuent à l'instruction morale du public.

Décaméron 

« Messire Guillaume de Rossillon donna à manger à sa femme le cueur de messire Guillaume Gardastain qu'il avoit tué, & qu'elle aymoit. Ce qu'elle sachant par apres, si jetta d'une haute fenestre en bas, & morut: puis fut enterrée avec son amy. » (Resumé de la neuvième nouvelle de la quatrième journée présent dans l'édition du Décaméron  de 1552)

La nouvelle de notre corpus est tirée des histoires de la quatrième journée du Décaméron, c’est-à-dire la journée où les devisants racontent des histoires qui ont pour sujet les amours malheureux. Dans cette nouvelle, Philostrate, roi de la journée, raconte l’histoire d’une femme qui trahit son mari et qui est contrainte à manger le cœur de son amant. Boccace ne condamne pas le péché de la jeune femme, parce que, comme il l'explique dans le prologue à la journée, elle a suivi ses instincts charnels auxquels nous ne pouvons nous opposer. Il ne veut pas mettre en garde son public sur les conséquences néfastes du péché de la trahison, mais il veut seulement susciter un sentiment de compassion pour la fin tragique des deux amants provençaux.

Le cœur mangé - Maître de Guillebert de Mets - Decameron.png

Le Décaméron moralisé en France

Dans la transposition française du Décaméron, la nouvelle reprend sa valeur de récit édifiant. En effet, dans les traductions françaises, il y a condamnation du péché commis par la jeune femme. Les traducteurs insèrent leur condamnation par une morale, plus ou moins explicite, qui se présente sous la forme d'un commentaire dans l’édition Vérard de 1485 et d’une formule dans la version d'Antoine Le Maçon.

L’édition de 1485 est une adaptation libre du Décaméron, à tendance fortement moralisante. Les commentaires ajoutés étaient faussement attribués au premier traducteur du Décaméron, Laurent de Premierfait. En réalité,  l’apparat moralisant a été introduit par l’imprimeur de l’édition, Antoine Vérard. L’éditeur fait le choix d’ajouter une morale explicite pour des finalités commerciales. En effet, les œuvres, tant anciennes que modernes, connaissent à cette époque une moralisation massive. Dans cette version, le commentaire moral est posé en glose du récit et il est introduit par une formule qui était typique dans les commentaires scolaires latins : « en ceste nouvelles est montré… ». Dans ce commentaire, caractérisé par un ton sentencieux et sévère, nous avons le résumé de l’histoire et le récit de la condamnation du vice. Selon quelques critiques c’est à partir de cette traduction infidèle du Décaméron que Marguerite de Navarre insérera dans son recueil de nouvelles, L’Heptaméron, des propos moralisants.

La traduction d'Antoine Le Maçon, beaucoup plus fidèle à l’œuvre italienne, présente un enseignement moral au début de la nouvelle, qui est exprimé sous la forme d’une formule : « Pour signifier en quelle fin peuvent encourir ceux qui aiment contre raison, faisant tort à l'amitié & au mariage ensemble ». Dans cette phrase nous pouvons remarquer la volonté de l’écrivain de donner un exemple aux lecteurs, exemple qui est considéré plus fructueux pour instruire le public contre les vices qu’une simple leçon de morale. Comme nous avons déjà remarqué (voir : La morale dans les pièces liminaires), la traduction de Le Maçon s’insère dans un contexte littéraire qui veut que le lecteur soit capable d’allégoriser lui-même ce qu'il lit, sans avoir besoin des commentaires directs des auteurs. 

Le Décaméron moralisé en Italie

En 1554, en Italie, il y a une nouvelle édition du Décaméron. Le recueil de Boccace subit un travail de mise en vers qui confère une interprétation allégorique aux nouvelles. L'auteur de cette réécriture, Vincenzo Brugiantino, ajoute au début de chaque nouvelle une allégorie et un proverbe pour expliquer la nouvelle. En réalité, dans notre nouvelle, il souligne le fait que Monsieur De Rossillon a perdu son bon cœur pour punir la femme, et donc condamne la volonté de vengeance du mari plutôt que la trahison de la femme. À la fin de la nouvelle, Brugiantino demande, comme avait fait Boccace, de la compassion pour les victimes de l'histoire, et non pas des sentiments cruels. 

Nouvelles et Histoires Tragiques

« D'une Gentilfemme Piedmontoise, qui surprinse en adultere, fut punie cruellement par son mary. » (Resumé de la quatrième histoire du deuxième livre des Histoires Tragiques de Pierre Boaistuau présent dans l'édition du 1568).

Dans le recueil de Nouvelles de Matteo Bandello, qui sert d'inspiration pour les histoires tragiques, chaque nouvelle est introduite par une lettre dédicatoire. Dans ces dédicaces l’écrivain italien insère les mémoires de sa vie à la cour et donne des références précises au faits historiques afin d’encadrer les nouvelles dans un contexte précis.  Cet apparat de lettres est éliminé dans les traductions de Pierre Boaistuau et François de Belleforest, et aussi dans le travail de réécriture d'Ascanio Centorio degli Hortensii. À la place des lettres, les traducteurs insèrent des sommaires contenant l’interprétation morale de la nouvelle. 

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Sommaire de la quatrième nouvelle du deuxième livre des Histoires Tragiques de Pierre Boaistuau (édition du 1568).

L'intention moralisante des Histoires Tragiques

Les Histoires Tragiques appartiennent à l’âge de la Contre-réforme pour leur idéologie et à l’âge baroque pour leur goût esthétique. La volonté implicite de ce nouveau genre est celle d’instruire le public contre la déchéance morale de l’époque. L’histoire tragique raconte des épisodes sanglants, des crimes ou des coups de fortune. Pour justifier ces tableaux sordides, les auteurs leur donnent une valeur morale : il s’agit de montrer le vice pour en dégoûter les lecteurs et les conduire à préférer la vertu. Comme l’ensemble de la production romanesque de l’époque, ces histoires sont donc sensées édifier. Les caractéristiques des histoires tragiques révèlent une filiation avec l’exemplum latin, qui se caractérisait par le recours à l’auctoritas, à la présentation d’histoires réelles et à une narration qui visait à plaire et instruire.

Les sommaires français, qui se développent au fur des années jusqu’à devenir des véritables itinéraires interprétatifs, se caractérisent par le résumé de la narration mais surtout par l’individuation du péché et la description de ses conséquences funestes, qui servent à forger les bonnes mœurs de la société. Le noyau moral est enrichi de références au monde ancien et biblique. Dans le sommaire à la quatrième nouvelle, Boaistuau critique très sévèrement la trahison commise par la femme et approuve la punition qui lui a été infligée par le mari. Pour soutenir la « tresequitable » peine, Boaistuau donne l’exemple des punitions que les anciens romains infligeaient aux femmes infidèles, punitions qui pouvaient devenir des meurtres, comme dans le cas de l’histoire présente dans notre corpus.

La morale ne se limite pas à l’espace péritextuel, elle est en effet insérée aussi dans les nouvelles. Pendant la narration l’auteur prend la parole pour souligner l’exemplarité de la scène qu’il est en train de raconter et exhorte les lecteurs à en prendre exemple pour en éviter les conséquences : « si ceux qui font profession de semblable chose, y prenoyent exemple… ». L’exemplarité de la scène est soulignée aussi par les détails cruels et sanglants. La représentation de la violence criminelle relève de l’influence de l’esthétique baroque et vise à choquer le lecteur pour mieux lui représenter les conséquences des vices.

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Sommaire de la sixième histoire du deuxième livre des Nouvelles de Ascanio Centorio degli Hortensi (édition du 1560).

L'intention moralisante dans les Nouvelles d'Ascanio Centorio degli Hortensii

Dans la dédicace à son œuvre, Ascanio Centorio degli Hortensii affirme d’avoir choisi, parmi les nouvelles de Bandello, les histoires les plus dignes et de les avoir enrichies de  sens moraux. À la différence des traducteurs français, il n’insère pas ces enseignements dans les sommaires qui précèdent la nouvelle, où il résume simplement le contenu, mais il les ajoute à l’intérieur du récit, au mieux au tout début du récit. Il présente ses leçons de morale à travers des formules fixes qui peuvent selon le contexte louer ou condamner. Dans la nouvelle que nous avons choisie, il condamne férocement le péché de trahison de la femme. Centorio approuve, comme Boaistuau, la punition subie par la femme et son amant, parce qu’ils ont entaché la pureté du mariage. Il conclut son invective en conseillant les lecteurs d’éviter les vices acerbes et de jouir des doux fruits du mariage.

Canard

« Histoire véritable d'une femme qui a tué son mary, laquelle après exerça des cruatez inouïes sur son corps ». 

(Resumé du canard présent dans la page de titre de 1625)

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Incipit du canard de 1625.

La morale dans les canards

Les canards, qui servent souvent de source d’inspiration pour les histoires tragiques, trouvent leur essor au XVIIe siècle. Ils s’insèrent dans le climat de la Contre-Réforme et visent à instruire le public à travers la description des punitions et des châtiments des pécheurs. Ils ont trois critères fondamentaux pour rendre plus efficace leur projet d’édification : l’actualité, la vérité et la présence d’une morale. Dans les canards sont racontés des faits tirés de l’actualité du temps, qui se caractérise par une forte dégradation des valeurs. L’ancrage dans la réalité sert à rendre plus efficace la narration, parce que les faits sont plus proches et compréhensibles pour le lecteur. Par exemple, notre canard, publié en 1625, propose une narrativisation d’un fait divers de la même année et il relate du procès subi par une femme accusée d’avoir tué son mari.  Les narrateurs insèrent souvent dans le texte des témoignages qui servent à confirmer la véridicité du fait raconté. Dans notre canard, on note la présence de « trois tesmoins irreprochables ». La morale est souvent explicitée au début du canard, et nous y retrouvons des références au monde biblique et ancien.

Les canardiens, qui sont souvent des clercs, posent leur attention sur la punition du criminel et sur sa repentance finale, qui est toujours insérée dans une vision chrétienne. La femme du canard de notre corpus représente une exception dans ce schéma narratif. Contrairement aux canards traditionnels elle ne se repentit pas de son crime et ne demande pas la miséricorde divine, malgré les tentatives de conviction opéré par le clerc et le seigneur du village. Les châtiments décrits dans les canards sont publics, ce qui rentrent dans l’intérêt de la justice du temps qui proclame la volonté d’un retour à l’ordre après les guerres qui ont frappé la France. Comme les histoires tragiques, les faits sont narrés à travers détails cruels qui choquent le lecteur et l’instruisent.

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4. L'expression lexicale du tragique dans les pages de titre

Le projet Tragiques Inventions  se caractérise par l'élaboration d'un corpus qui met à disposition du public un large éventail de textes littéraires, produits au XVIe et XVIIe siècles. Comme le souligne le titre du projet, les œuvres qui ont été prises en considération pour cet espace numérique font ressortir la dimension dramatique des histoires narrées ; ainsi, le corpus proposé se teint-il de "tragique".

Avant de nous plonger dans l'analyse lexicale des œuvres concernées, s'articulant autour du domaine tragique, nous voudrions focaliser notre attention sur la valeur étymologique, sur l'essence, ainsi que sur la portée sémantique du terme qui nous intéresse. A cet égard, le mot "tragique" vient du latin tragicus, lui même formé à partir du grec ; d'après le Dictionnaire du Moyen Français, le terme renvoie en effet à tout ce « qui est propre à la tragédie » (Moyen Français, s.v. « tragique »). A l'aune de cette définition, le mot "tragique" s'inscrit donc, sous un angle général, dans les constants de ce genre théâtral, ayant ses racines dans l'antiquité. En France, au milieu du XVIsiècle, époque où l'on profite de la renaissance de la tragédie, le mot "tragique" prend son essor et commence à désigner, dans sa spécificité terminologique et littéraire, non seulement des événements imprégnés de pathétique, mais également des narrations à forte tension dramatique, s'appuyant notamment sur des scènes sanglantes.   

Dans le sillage de ce petit panorama introductif et sur la base du parallélisme entre production italienne et française, nous nous concentrerons sur la valeur lexicale du tragique, concernant à la fois le niveau péritextuel des pages de titre et les récits des œuvres abordées dans ce site (nous avons sélectionné, à ce propos, des éditions représentatives des ouvrages du corpus). La réflexion sur laquelle nous nous pencherons pourra donc être résumée selon la question  suivante : quel poids a été accordé au registre tragique-dramatique dans le Décaméron, dans les Histoires Tragiques et dans le canard choisi, au regard des intitulés et des contenus narratifs sélectionnés ?  

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5. Traitement lexical du tragique dans les récits

Dans le sillage de la réflexion lexicale consacrée à la dimension dramatique, nous avons focalisé notre attention sur un choix d’intitulés, enrichissant les pages de titre de certaines éditions du Décaméron et des Nouvelles - Histoires Tragiques, ainsi que du canard inséré dans notre corpus.

Concentrons-nous sur l'expression lexicale du tragique dans les récits, autrement dit des pierres ‘’sanglantes’’ qui embellissent les collections du site. Tout en respectant le rapport symétrique entre pages de titre et histoires, nous avons pris en considération, pour les récits, les mêmes éditions des ouvrages concernés.

Bibliographie

- Arnould J.-C., « L'impasse morale des histoires tragiques au XVIe siècle », Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, n°57, 2003, p. 93-108.

- Ben Zayed In., « Repentir et discours moral dans les canards criminels des XVIe et XVIIe siècles », dans Liebel S. et Arnould J.-C. (dir.), Canards, occasionnels, éphémères : « information » et infralittérature en France à l’aube des temps modernes, Actes du colloque organisé à l’Université de Rouen en septembre 2018.

- Cremona N., « Pleines de chair et de sang» Poétique d'un «genre à succès »: l'histoire tragique (1559-1644), Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 2009. 

- Fumaroli M., L' Âge de l'éloquence. Rhétorique et « res literaria » de la Renaissance au seuil de l'époque classique, Genève, Droz, 1980. 

- Loi N. I., « Riscrivere e rileggere Bandello. Il destino del paratesto tra Histoires Tragiques (1559) ed edizione milanese (1560)», dans Carrascón G. et Simbolotti C. (dir.), I novellieri italiani e la loro presenza nella cultura europea : rizomi e plinsesti rinascimentali, Torino, Academia University Press, 2015, p. 350-363.

- Sozzi L. (dir.), Storia europea della letteratura francese, « Dalle origini al Seicento », t. I, Torino, Einaudi, 2013.

- Viet N., « La fortune des morales finales dans les narrations brèves de la première Renaissance (1485-1536) : herméneutique et poétique des genres », Réforme, Humanisme, Renaissance, n° 77, 2013, p. 113-129.

- Viet N., « Caméron, Décaméron, Heptaméron : la genèse de l’Heptaméron au miroir des traductions françaises de Boccace », Seizième Siècle, n° 8, 2012, p. 287-302.

- Ziercher E., « Histoires tragiques et formes narratives au XVIᵉ siècle », Réforme, Humanisme, Renaissance, n° 73, 2011, p. 9-21.

Sitographie

- DMF: Dictionnaire du Moyen Français - ATILF-CNRS et Université de Lorraine : http://www.atilf.fr/dmf

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Naissance de modèles génériques
Exposition créée par Anne Réach-Ngô