Carte postale de George Besson à Marguerite Audoux
Auteur(s) : Besson, George
Notice biographique
George Besson (1882-1971) crée, en octobre 1912, une revue qui devait initialement s'appeler Les Forces nouvelles, et qui sera Les Cahiers d'aujourd'hui, revue d'art et de littérature, orientée par des idées de gauche (bien que des personnalités comme Sacha Guitry y signent des articles), d'où la coopération et la sympathie de Francis Jourdain et de Léon Werth. En 1912, un numéro est consacré à Mirbeau, et dans le n° 5 de juin 1913 figure « Le Suicide », première esquisse de suite à Marie‑Claire, dont certains passages réapparaîtront avec des variantes dans De la ville au moulin.
En août 1910, Marguerite Audoux se trouve chez les Besson, dans le Jura, comme en témoigne une chronique d'Alain‑Fournier dans Paris‑Journal, où le jeune journaliste donne la parole à la romancière :
« 8 août 1910. – Marguerite Audoux.
Je ne pense pas que le public de Paris‑Journal s'intéresse à la toute petite bonne femme que je suis : cependant, je puis toujours vous dire que je pars demain pour Saint‑Claude (Jura), où je verrai, pour la première fois de ma vie, la montagne. ».
C'est dans ce cadre franc‑comtois que va naître « Valserine », le plus long des contes de La Fiancée.
DescriptionAdèle Besson
Texte
[Saint‑Claude, 19 juin 1911]
[…]
Adèle[1] me charge de vous dire que vous devez renoncer à l'espoir d'être marraine[2]. Aucune illusion n'est plus possible. « Sale affaire », dira notre Francis[3].
Je suis content.[4]
Embrassez votre voisin poilu[5] pour nous et croyez à nos meilleures pensées très affectueuses.
George
[1] Adèle Besson, la première épouse de George
[2] Adèle, qui a alors vingt-sept ans, n'est donc pas, contre toute attente, enceinte, ce qui ne semble pas mécontenter son mari.
[3] Francis Jourdain est proche de Besson par l'amitié et l'idéologie.
[4] Ici se termine le texte de la première carte.
[5] Werth, à l'évidence, que la romancière appelle « animal poilu » dans sa correspondance (lettre 178)