FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


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Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Édouard Larue, 21 juin 1869
Godin indique à Larue qu'il pense que son affaire [de droits d'auteurs des représentations théâtrales et musicales du Familistère] est moins complexe qu'il ne le pensait ; il lui demande de plaider dès la première audience ; il l'avertit qu'il envoie auprès de lui Grebel, qui a dirigé les représentations.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Édouard Larue, 21 juin 1869
Godin signale à Larue qu'il a reçu la visite de Coulon qui lui a parlé de son désir de le charger de ses affaires au tribunal de Vervins, et que Borgnon lui a expliqué la nature de l'affaire. Godin lui expose le contexte de l'affaire : des employés et ouvriers ont l'hiver dernier organisé des représentations privées pour jouer la comédie et chanter des chansonnettes ; les séances ont eu du succès et les habitants de la ville ont demandé à assister aux soirées, qui furent payantes pour couvrir les frais engagés ; un traité fut conclu avec la Société des auteurs dramatiques ; la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique demanda 1,50 F par pièce et 1 F par chansonnette, ce qui fut jugé excessif ; les amateurs résolurent de ne jouer que des comédies et des vaudevilles pendant les soirées payantes ; les chansonnettes et la musique furent réservées aux soirées gratuites conformément à la sommation faite par Baligant, l'agent de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ; cette société prétend que les amateurs n'avaient pas le droit de changer les airs des vaudevilles par des airs connus ou de supprimer les couplets de leurs chansons ; Baligant a voulu se faire nommer agent de la Société des auteurs dramatiques ; Marie Moret est mise en cause. Godin envoie à Larue le dossier de l'affaire.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Léopold Rollot, 18 juin 1869
Godin explique à Rollot qu'il ne comprend pas pourquoi celui-ci lui intente un procès car faute d'autorisation acceptable, ses ouvriers se sont abstenus de faire jouer toute romance et chansonnette dans leurs représentations privées, conformément à la sommation qui lui avait été faite. Godin se demande quel intérêt la société de Rollot peut-elle trouver à faire un procès. Il semble que des vaudevilles ont été joués sans la musique d'accompagnement. Godin lui explique qu'il fait construire une salle de théâtre où se produiront des acteurs du dehors qui donneront des représentations publiques et que les droits des compositeurs des romances et chansonnettes des vaudevilles seront alors payés à la société de Rollot. Godin suggère à Rollot de ne pas davantage s'engager dans un procès injuste inspiré par des haines et des jalousies. Il exprime son souhait de s'entendre avec sa société comme il s'entend avec la société des auteurs dramatiques, malgré la brouille instillée par son agent de Guise.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin au préfet de l'Aisne, 14 mars 1869
Godin informe le préfet que les employés et ouvriers du Familistère et de son usine ont organisé entre eux des soirées théâtrales. Il sollicite l'autorisation nécessaire « afin d'éviter que l'absence de cette formalité puisse être invoquée contre moi par certaines malveillances locales ».

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Henry Levasseur, 10 juillet 1874
Godin communique à Levasseur un article sur les institutions du Familistère rédigé par un de ses employés [Alphonse Grebel] pour combattre la calomnie à l'égard du Familistère ; il précise qu'il avait retenu la publication de l'article mais qu'il ne s'y oppose plus. Sur les écoles du Familistère : il lui transmet la note communiquée au ministre de l'Instruction publique ; l'administration avait jusqu'ici procédé par intimidation, sous le ministère Batbie, l'inspecteur général Eugène Rendu avait fait deux visites inquisitoriales concluant que le curé devait pouvoir entrer dans les écoles, ce qu'il a refusé tout en demandant aux maîtres d'enseigner davantage le catéchisme, et que les sexes devaient être séparés, ce qu'il a accepté. Godin envoie à Levasseur une correspondance relative à l'administration municipale et la gestion du bureau de bienfaisance de Guise : depuis 1870, la classe riche de Guise ne verse plus sa cotisation au bureau, d'où une réduction de 4 000 F de ses dépenses ; Godin a proposé une distribution de pain aux familles nécessiteuses mais le maire s'y est opposé avec violence ; Godin a donné ordre à ses employés d'organiser une distribution dans son établissement deux fois par semaine en plus des sommes versées au bureau de bienfaisance provenant des taxes levées sur les représentations théâtrales.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin au ministre de la Justice, vers le 13 mai 1875
Sur l'affaire des affiches de théâtre placardées à Guise. Godin estime être victime d'une persécution politique. Il expose l'affaire au ministre : des représentations légalement déclarées ont lieu au théâtre du Familistère depuis plusieurs années au bénéfice du bureau de bienfaisance de la ville qui en retire 700 à 1 000 F chaque année ; le 9 avril dernier la municipalité fait interdire sans s'appuyer sur aucun arrêté l'affichage dans la ville du prochain spectacle et Godin se résout à n'afficher que dans sa propriété et dans les hôtels de la ville ; la représentation eut lieu le dimanche suivant après l'accord entre le maire de Guise et le directeur de la troupe d'acteurs ; mais Godin découvre en rentrant d'un voyage de trois semaines que son fils et trois de ses employés sont cités à comparaître en police correctionnelle pour délit d'affichage suivant la loi du 10 décembre 1830 qui, d'après Godin, ne concerne que les écrits politiques ; le procureur de la République n'a pas voulu accorder la remise demandée. Godin signale au ministre qu'il est l'objet de multiples tracasseries depuis que le « Ministère du 24 mai » a révoqué les maires républicains. Godin informe le ministre que le tribunal a innocenté les quatre prévenus et a condamné le ministère public aux frais et dépenses. Dans le post-scriptum, Godin indique que les arrêtés pris par le maire de Guise depuis le procès figurent au dossier.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Eugène Nus, 15 février 1869
Sur le théâtre et la musique au Familistère. Godin demande à Eugène Nus de lui rendre le service de le conseiller sur la façon de régler les droits des auteurs des pièces de théâtre, des chansons et des musiques interprétées depuis quelques mois avec succès par les habitants du Familistère, ceci pour éviter un conflit avec la ville de Guise. Godin rappelle à Nus son invitation à séjourner au Familistère, où « on peut tout à la fois travailler ou se reposer ».

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Eugène Nus, 17 février 1869
Sur le théâtre et la musique au Familistère. Godin répond à Eugène Nus qui lui a écrit qu'il n'y avait pas de nécessité de régler des droits d'auteur dans le cas de représentations gratuites. Godin affirme qu'il n'y a pas de gratuité réelle dans l'organisation de spectacles, qu'il est un homme à respecter le droit des auteurs et qu'il souhaite pouvoir accueillir des spectateurs extérieurs au Familistère. Aussi, veut-il se mettre en règle, mais sans avoir à entrer en relation avec le représentant à Guise de l'agence des compositeurs, un huissier de Guise ennemi de Godin. Godin a reçu une sommation de l'agence des compositeurs lui interdisant toute représentation. Des soirées ont tout de même lieu.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
Jean-Baptiste André Godin à Eugène Nus, 25 février 1869
Sur le théâtre et la musique au Familistère. Godin informe Nus que la Société des compositeurs de musique, par la voie de son agent de Guise, s'oppose continuellement aux représentations musicales du Familistère. Godin a appris que la Société des auteurs dramatiques est représentée à Guise par un agent avec lequel l'entente est facile. Godin prend le parti de jouer sans restriction les comédies et les vaudevilles, mais de réserver les chansonnettes et la musique aux seules représentations gratuites excluant les spectateurs extérieurs. Godin interroge Nus sur les éditeurs de musiques qui se trouvent dans le domaine public, afin de pouvoir les jouer à l'occasion des représentations payantes.
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