Guizot épistolier

François Guizot épistolier :
Les correspondances académiques, politiques et diplomatiques d’un acteur du XIXe siècle


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Collection : 1849 ( 1er janvier - 18 juillet) : De la Démocratie en France, Guizot reprend la parole (1848-1849 : L'exil en Angleterre)

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 1er janvier 1849, 11 heures

A vous ma première pensée, ma première parole. Voilà un bouquet qui m’arrive ce doit être de vous. Cela me touche & me plait. J’espère que c'est de vous & que personne d’autre ni s’avise de m'en m'en donner. Marion sans doute m'expliquera cela. Mes yeux vont mieux. Mais je les ménage extrêmement. Après-demain Quel plaisir. Voilà donc déjà un changement. dans le ministère. Je voudrais que Louis B. rendit la vie dure à tout le monde. S’il pouvait être déporté comme il se ferait honneur. Adieu, adieu. Il est de vous, merci, merci.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton le 1er février Jeudi, midi

Je vous renvoie toutes vos lettres. Mon premier mouvement a été de la colère, en y pensant un peu je ne suis pas si mécontente. L’argument qui me touche le plus est qu'hier dans le plus mauvais moment vous avez envoyé son livre. Après tout c'est de l'académie d’ailleurs, c'est fait, vous voyez que je vous imite. Voici un article du Globe d’hier 31. Vous savez que c’est L. P. qui l'écrit. Je vous renvoie tout ceci de bonne heure dans l'espoir que vous le recevrez encore ce soir. Je vous écrirai encore plus tard s'il y a de quoi. Mes yeux un peu mieux. Adieu. Adieu. J’ai lu moi-même Génie.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Richmond le 27 Juin 1849
Mercredi 5 heures

On vous a vu hier au bal très tard, à quelle heure en êtes-vous sorti ? Je rentre de chez Lady Allen. De la causerie avec lord Harry Vane et Lord Chelsea. Tous les deux de l'esprit. Vane croyant que la seule chose à faire aujourd’hui c’est de soutenir le Président. Le seul homme assez remarquable dans le Gouvernement Falloux. Fort considéré, et aimé du Président. Quoi qu’il le sache très légitimiste J'ai écrit une longue lettre à l’Impératrice, j’avais du temps, je ne sais plus ce que je lui ai dit. Je crois que je lui ai dit que c’était drôle de vous voir courir les bals. Encore si vous y attrapiez des maris. Mais on ne les trouve pas. Marion ne m’ayant pas écrit, je suppose qu’elles vont me revenir. J’ai été chez Mad. Metternich hier soir. Le Prince n'était pas visible, il avait été mal. La nuit. Tout le monde était resté levé jusqu’à 2 heures. Ni Rome, ni Hongrie. C’est tout. J’ai lu la discussion à l'Assemblée, Tocqueville n’a pas mal parlé. Voilà que je n'ai plus rien à vous dire. Si vous étiez là, il n’en serait pas ainsi, Marion & Aggy arrivent. dans ce moment. Mad. Rothschild a eu une lettre de Changarnier qui lui dit qu'il a refusé le bâton de Maréchal. Il trouve cela trop tôt ! Adieu. Adieu. & adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 5 fév.

Voilà un peu de fièvre la gorge prise et les yeux repris. Je ne sais où j’ai pris tout cela. C'est bien ennuyeux. Vous avez un bien bon, caractère. Vous me pardonnez tout. (Je réponds à Béhier) Que va-t-il arriver à Paris ? le Ministère s'il veut continuer doit se livrer à une crise. Il faut chasser l’assemblée. Il n’y a pas deux jours de [?] entre eux et elle. Je suis curieuse de ce que vous me direz sur Claremont. Et la reine ? 8h du soir. Je ne suis pas plus brillante ce soir que je ne l’étais ce matin. Je n'ai vu que M de Metternich qui ne savait rien. Je crois à l'Empire tout de suite. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Dimanche Le 4 février 1849

Lady P. m'écrit une lettre triomphante. Greville une lettre longue. Aboutissant à dire qu’il n’y aura rien. Stanley devait faire trembler le gouvernement Pal. fait trembler ses collègues, personne ne le fera jamais trembler lui même. Enfin, un fiasco. J’ai lu Palmerston. Effronté, spirituel. Ce que vous dites des autres est bien vrai ; il ne vaut pas la peine de s'occuper de Londres.
8h. Je vous envoie Lady Palmerston et une nouvelle lettre d’Ellice. Il doit être à Londres dans ce moment Metternich est évidemment trés mécontent de ce qui s’est passé au parlement. Je ne sais pas de nouvelles. Quelle attrape pour Bulwer que l'Amérique. Au fond P. à raison. Mais cette pauvre Georgine ! Quel mari et quel poste ! Adieu et adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton 3 février
Samedi onze heures

J'écris de bonne heure afin que ma lettre vous soit remise ce soir. N'oubliez pas que lundi vous pourriez m'écrire de chez M. Croker, par dessus la lettre de Londres que vous écrirez avant daller à Claremont. Le Parlement a fini comme on pouvait le penser. Cependant je crois lord P. un peu endommagé par ces attaques. Lord Brougham m'écrit pour me dire que son discours a été très mal rendu. Du reste je n'ai rien. Et Behier qui devait arriver dimanche soir ! Voyez comme je suis rancunière. Très vilain caractère. Pour me guérir de cela, ne me dites jamais que les choses vraies, c.a.d. celles que vous croyez sincèrement vous-même Midi. Je suis bien aise des Holland à Paris, si j’y vais cela me conviendra. Croyez-vous qu’il y avait complot lundi dernier ? Adieu. Adieu. Je crois que Lord Allen viendra me voir aujourd’hui. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Richmond vendredi le 29 Juin Midi.

Votre lettre est bien touchante et tendre et m’a bien touchée. Oui, je suis plus triste que vous, cela tient à nos caractères, j'espère moins et je suis si seule ! Il est si impossible de deviner ce qui peut nous arriver à l’un et à l’autre ? La seule chose sûre, c'est la séparation et pour assez de temps. Comment voulez-vous que je ne pleure pas ?
Je viens de recevoir une lettre d’[?] que je vous montrerai. Il est probable que la grande Duchesse Marie viendra passer 3 semaines en Angleterre. Cela peut se croiser avec mon voyage à Paris, il faudrait y renoncer, le retarder. Albrecht veut absolument que je prenne l’entresol place Vendôme. Je ne veux pas me lier. C’est bien bas, il me semble que je dormirais mal. Je veux choisir moi-même.
Je crois que Marion & Aggy reviendront ici demain. Elles vont aujourd’hui en ville. Les parents sont doux & charmés qu'elles s'amusent. Quand je me couche elles vont chez les Metternich, là elles chantent & dansent jusqu’à minuit. Moi je me sens bien lasse et nervous. Je vais ce matin. à un déjeuner chez lady Douglas, j’y verrai du monde, et cela ne m'amuse pas. Les jours vont se presser, se passer. Et le terrible jour arrivera. Quel néant pour moi ! Alors, comme je trouverai doux d'être à Richmond, vous à Brompton, sans nous voir. Qu’est-ce que cela fait ? On se sent près l'un de l’autre, on peut se voir dans une heure. Toute la différence du possible à l’impossible. Ah que je suis triste. Adieu. Adieu, & demain adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton vendredi 2 fév.

Le discours ne ressemble guère à ce que vous pensiez. P. va droit à l’assaut, la Sicile il s’en glorifie. La bonne entente avec la France seulement, la seule puissance nommée les autres, pas. même la phrase. d'usage " Je reçois des assurances des dispositions amicales & & " C’est qu’en effet il ne les reçoit pas. Et le parlement avalera. tout cela ! Rien de tel que de l’audace. Je suis cependant frappée de la tentative d’amendement. Et Brougham ! & Wellington ! Enfin, cela m’est égal. Voici deux très curieuses lettres de Ellice. Je crois qu'il voit très bien. C’est assez mauvais. Je voudrais bien causer de tout cela avec vous. Je suis curieuse de Metternich aujourd’hui sur le parlement d’hier. J’ai été très malade cette nuit des étouffements , c’est passé. Je me réjouis de jeudi, j’ai bien du temps pour m'en réjouir.
8h. Je n'ai rien de plus à dire. Je n’ai pas vu le mari, et la femme ne savait pas dire grand chose. J'attends ce que vous allez m’apprendre. Faites passer les incluses de ma part à Ld Aberdeen. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Richmond Dimanche 1er Juillet 1849

Le voilà commencé ce vilain mois dans lequel doit commencer notre séparation. Ah que ce sera dur comme hier encore était charmant. Comment nous passer de cela ? Marion et Aggy sont revenues. Ellice a reçu une nouvelle lettre de Thiers hier matin. Il sera ici le 20 juillet avec tout son ménage. Le 10 août il veut être de retour à Paris. Il écrit en bonne humeur & bonne espérance. Il dit que la majorité est excellente. Ferme, décidée. Plus de batailles à craindre dans les rues. J’ai été chez Metternich hier soir. Il était bien, et de bonne humeur ; l’accident & l'inquiétude étaient passés.

4 heures
Je rentre d'une longue promenade à Hampton court. J’ai voulu montrer au moins les jardins à mes petites. Le temps est charmant. Vous auriez aimé cette course. Qu’apprendrons-nous demain ? 6 heures. Voici les Duchatel. Il faut fermer ceci. Adieu. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi 6 février 1849

Une nuit abominable. C'est un gros rhume, une grosse courbature, & je me sens extrêmement misérable aujourd’hui. Je ne resterai levée que quelques heures. Il faut que je tâche d'être présentable jeudi. Voici Hélène. Vous voyez comme elle est fanatique pour vous et comme elle regrette Paris ! Tout ce que vous mande M. Lenormant prouve que Paris est encore bien malade. 8h. du soir. Je vous remercie de votre petit mot de chez Croker. Cette pauvre reine ! La Princesse de Parme vient ici jeudi dîner, danser, et coucher chez le Duc de Devonshire. J'ai encore eu une lettre de Lady Palmerston disant qu'il faut chasser l'assemblée et que cela se fera. Mon rhume me rend si bête que je ne puis pas continuer même à dicter, d’ailleurs je n’ai rien à dire qu'adieu, et Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mercredi 31 Janv.
Midi

Point de lettre de vous pourquoi ? Voici Barante. Je vous le redemande. Vous aurez vu Delessert. Il est arrivé avant hier Brougham l'a rencontré chez L. Lansdowne. Le vote de Lundi donne du répit. On ne veut pas se battre. J'en suis fâchée cela traine. Oliffe m'écrit, & croit tout-à-fait à l’Empire. C'est le dire de la multitude, et elle est quelque chose aujourd’hui. La conduite de la Prusse est excellente. On est décidé à Berlin si la prochaine chambre est mauvaise. de la casser, et de déclarer que le vote universel est une mauvaise méthode. On l'abolira. Brandsby est très résolu, et tout le monde a confiance en lui. 8h.Longue visite du Pce Metternich. Je lui ai lu Humboldt. Il approuve mais il dit qu’en général il ne s’est jamais inquiété de ce qu'il pense. Attendu qu’en politique, il n’a point de sens ni en bien, ni en mal. Metternnich est très frappé, de ce que toutes ces dernières circonstances à Paris ajoutent à votre grande situation. Il était tout occupé aujourd'hui d'une lettre écrite à lui par un gd personnage contenant cette phrase ci. « L'Autriche a le bonheur d'avoir la guerre civile, voilà pourquoi elle se relève » Je trouve cela d’une grande vérité. Je suis bien aise que vos jeunes princes vous aient fait cette visite convenable. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi 30 Janvier 1839(sic)

Les yeux vont un peu mieux, mais ils sont toujours irrités et moi je le suis beaucoup contre mes médecins. Je suis bien curieuse. Tansky écrit qu'on va à l'Empire. Lui même n'a aucun doute. Le croyez-vous ? Du reste sa lettre ne dit rien que nous ne sachions. J'ai dicté une longue lettre à l'Impératrice.
8 h. du soir Lord Brougham est venu et m’est resté 3h. au moins. Il a vu Lady Holland revenant de Claremont. Elle croit la reine mourante. J'ai vu la 2nd édition du Times racontant la journée d'hier à Paris et la promenade à cheval du président. Il n'a qu’à faire tout juste le contraire de ce qu'a fait Louis Philippe : garder son ministère et exposer sa personne et sa cause est gagnée. Vous savez que je le protège. Je serai charmée de le voir se bien conduire. Voici ce que Schwarzenberg a dit à lord Ponsonby. " Je n'envoie pas un archiduc à Londres parce que je ne peux pas exposer un Prince de la maison impériale à rencontrer l'ennemi acharné de l’entente. Voici votre lettre. Et voici la copie de celle de M Armand, ami d' Odillon Barrot. Je vous pris de me renvoyer celle- ci tout de suite. L'intérêt commence à la 3ème page. Adieu. Adieu.
Vous voyez bien que Beyer était une pauvre raison de me quitter ! Adieu.
La mission de Neumann à [?] avait pour objet d’obtenir que la France fût toute seule une expédition pour rétablir le Pape à Rome. L'Autriche ne l'a pas voulu, mais elle demande à son tour à la France de laisser faire cela au Roi de Naples, et que la France et l'Autriche regardent et restent l'arme au bras. Le cabinet prussien a adressé une circulaire à tous les agents diplomatiques, pour déclarer son intime alliance avec l'Autriche et la résolution. de refuser l’Empire. Tout ce que je vous dis là vient de source.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Richmond Dimanche 10 Juin

Voici un mot de Metternich. Vous ne m'avez pas envoyé la revue, je n'ai absolument rien à lire, & ceci m’aurait aider à traverser un peu mieux le Dimanche. J’étais prié hier au soir chez Lord John, mais arrivée là à 9 1/2. J’ai attendu une demi-heure. On ne sortait pas de table, je les ai planté là, je n’ai donc vu personne, & je n'ai rien à vous raconter, sinon que je n'ai pas dormi cette nuit, & que j’ai fait mille plans dont pas un agréable ; c’est qu’il n’y a plus moyen pour moi de rien trouver, de rien rêver, qui me convienne, ou qui soit convenable. Triste destinée ! Je crois que le choléra dispensera des explications à l’Assemblée. Ils auront peur d’être pris de la maladie, on ne siègera pas. 3 heures. J’ai vu lord John un moment. Il ne fait pas l’éloge de Bugeaud, et dit sur lui à peu près ce que Piscatory m'écrit . Il affirme. que le gouvernement français nie qu’on soit convenu de quoi que ce soit à [Gach] Il déplore beaucoup l'attaque sur Rome, et il dit après que fera-t-on ni le Pape, ni les Romains ne veulent rien devoir aux Français. Réflexions générales sur ce qui se passe dans le monde, la faute c’est qu'on ne parvient pas à l’entendre sur aucune question. Voilà à peu près. Il fait aussi froid ici qu'à Pétersbourg. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Lundi 29 Janvier
Midi

Puisque le bill contre les Clubs a été porté au nom du Président ne s’en suit il pas que l'impeachement. contre les ministres à propos de ce bill atteint le Président aussi ? Voilà ce que ma sagacité à découvert un moment après votre départ. J'ai découvert aussi que je reste bien triste mais confiante. Cela vous convient-il ? 8h. du soir Mes yeux sont bien irrités. Evidemment cet orgueil m’a fait beaucoup de mal. Quels imbéciles. C'est du médecin que je parle. Metternich avait une lettre de Paris très inquiète sur ce qui peut se passer. dans les rues. Il faut que je vous dise ce qu’affirme Marion. C'est que Billault est tout-à-fait Empire. Comme je suis curieuse de la journée d'aujourd’hui. Un arrangement, un compromis, me parait impossible Les journaux anglais annoncent positivement une réduction de l'armée. Vous souvenez-vous de ce que me disait hier Lord Aberdeen. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton, Vendredi 26 8 h. du soir

Toute une journée prise sans aucun moyen de vous dire un mot. Au reste nous allons vous voir. C'est bien littéralement à quoi nous allons être réduits. Vous voyez que nous nous verrons et que nous ne causerons pas. Metternich s'est déjà tenu en haleine aujourd'hui. Il m'est resté trois heures. Je ne sais rien. Je serai charmée qu’Emile Girardin fut ministre. Il verra ce que c’est, et on en aura fini de lui.
Outre mes yeux j'ai à vous annoncer un pied malade. De sorte que me voilà bien arrangée. Marion a eu une lettre de son oncle. Je trouve tout bien mêlé. On ne s’entend pas. Je ne crois pas au succès des Monarchistes des deux couleurs. Je croirait bientôt plutôt à l’Empire. Au reste vous verrez sa lettre. Mme Roger écrit tristement. Elle ne croit pas trop à la sincérité du Président et malgré des protestations. aux modérés, elle le croit très coupable de s'en aller à la gauche et même à la rouge. Adieu. Adieu. Je suis triste de penser à ces deux jours ce sera un supplice donnez-moi un bonjour. En attendant bonsoir Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton 25 janvier 1849

Votre lettre ce matin est très intéressante. Moi aussi j’ai bien appétit de causeries avec vous. Nous en aurons à peine. Ne pourriez-vous pas rester encore Lundi ? Que ce serait charmant ! Si vous trouvez trop dur de rester un jour de plus avec moi, voulez-vous ne venir que dimanche cela me déplaira, mais j’aime mieux le Lundi seul que le Samedi divisé. Ou bien encore persistons dans le samedi et voyons comment nous nous en tirerons. Je serai équitable et je ne vous demanderai que l’ordinaire, si cet ordinaire suffit. J’ai idée que ceci sera votre dernière course à Brighton vous pourriez la faire plus longue. Constantin m'écrit que le Roi de Prusse refusera décidément l'Empire, il veut avant tout rester avec ses deux vieux alliés ; il est inébranlable sur ce point.
8 h. du soir. Longue visite encore de lady Palmerston. Grande joie de la réduction dans l’armée et la flotte, en France son en train de désirer L. Bonaparte for ever. Avec les Orléans il y a trop de jeunes mauvaises têtes. Avec les légitimistes trop de vieilles perruques L.B. et l'Empire. C’est ce qu’il y a de mieux. Elle part demain matin pours Londres. Le Prince d'Orange qui vient d'arriver est invité à Windsor avec [?] Ld Palmerston ne l’est pas. C'est fort. Adieu. Adieu. à Samedi Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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6 ½ heures Mardi 26 juin
Je trouve cette lettre en rentrant, je vous l’envoie, renvoyez la moi. Quel bon temps ! Passé hélas. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mercredi 10 Janv. 3 heures 1849

Votre dialogue avec le roi est très curieux. Je le ferai connaître à Aberdeen. A propos je lui donne rendez-vous pour Mercredi 17. Marion a reçu de très amusantes lettres de Paris de Mad. de la Redorte & de de Lamasellières. J'espère pouvoir les joindre ici. Montebello s'annonce pour demain. S’il est vrai que Rayneval soit envoyé à Pétersbourg, c'est bien fait & si Napoléon y va pour annoncer l’avènement c'est bien aussi. La ressemblance touchera. Quelle confusion à Paris ! Il me semble que les gros bonnets ne s’entendent pas entre eux. C’est égal ; Louis B. restera. Merci du Normanby il m’a amusé. 8 h. Le Pce Metternich croit savoir que les articles dans l'Assemblée nationale tablettes d'une révolution sont de M. de Romieu Avez-vous lu le discours de Ledru Rollin ? Moins la bêtise de l'Adriatique le discours est vif et assez habile.
Adieu. Adieu. On dit que Lord Clauricarde aura l'amirauté.

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Brighton le 24 Janvier 1849

Mercredi Vos lettres sont intéressantes Bugeaud est un peu cross. Votre hôtesse me rappelle Mad. de Sévigné trouvant si bon air à Louis 14 qui lui avait adressé la parole à un spectacle à Versailles. Rien ce matin. Je reverrai Lady Palmerston. Elle critique Thiers. Il veut la régence. Il devrait plutôt aider le Président. Lord Brougham doit être arrivé hier à Londres. Il viendra sans doute ici. N'avez-vous donc pas entendre parler de Thiers depuis votre livre et sur votre livre ?

8 h. Lady Palmerston m’est restée bien longtemps. Si longtemps que j'ai à peine, le temps d’ajouter deux mots. Rien de nouveau. Lord Palmerston terrassera des adversaires. Il fera taire toutes les trompettes de le Europe. C'est vrai que rien n’a été fait, que rien n’aboutit. Mais la Sicile est à la veille de l'arranger. Et quand à la Lombardie, ni les Autrichiens veulent la garder, cela ne regarde pas l'Angleterre. Lord Palmerston croit qu’ils ont tort, mais ce n’est qu’une opinion lord Aberdeen est très monté et parle beaucoup contre son mari. Brunow est à Drayton. Il est venu le dire à Lord Palmerston en riant. Peel est toujours seul, il n’a pas un homme. Les Peelistes ont bien envie d'entrer aux affaires, mais ils n'ont pu de chef. Au demeurant tout va très bien. Les Holland se sont raccommodés. Adieu. Adieu.

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Brighton vendredi 16 fév. 1849 4 heures J'ai bien le projet d'aller à Londres demain, mais je ne sais pas l'hiver et je ne serai pas en état de dîner avec vous. Par conséquent ne venez qu’après le dîner. Je suis beaucoup plus souffrante que vous n'avez l'air de le croire, et je ressemble beaucoup à Versailles cependant je veux partir. Je vous attendrai un peu avant.
8 heures Vos anecdotes de Paris. sont divertissantes. 8 h. du soir. Je persiste. Et je partirai demain. Je vois que le Constitutionnel est nul pour l'Autriche. Voilà le donc la République à Rome. C'est dégoutant. Plus contente de Bugeaud. Quel Bavard ! Adieu. Adieu.

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Richmond mardi 5 Juin 1849

Le temps est lourd et accablant. Si j’étais à Londres, je serais morte, c’est comme cela que je me console d’être à Richmond. Je ne trouve rien dans les journaux français. Le constitutionnel regrette que Bugeaud ne fasse point partie du ministère, mais il compte que la majorité restera unie. Il ne nomme pas Dufaure. Rome, Rome voilà la curiosité aujourd’hui ! Je vais dîner chez lady Allen. Je ne sais qui j'y rencontrerai. 6 heures. Les Colloredo, la marquise Douglas, et Mme Metternich rien que cela. Les Infants d’Espagne partent ou sont partis pour [?]. Le mariage est rom pu. Il s’est conduit comme un sot. Rien de nouveau du tout. Je n’ai pas eu de lettres. Adieu. Adieu. Demain. J'espère vous voir. Je vous recommande de. lire la lettre du Triumvir à M. Lesseps 24 mai, elle est très bien faite. Les r[?] à lui sont pitoyables. Voici un mot de Metternich que je vous envoie.

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Richmond Samedi 11 heures
le 16 Juin

J’ai dormi, je m'étais couchée le cœur content & réveillée de même. Je trouve que demain est loin ! Voici une lettre de Marion que vous me rendez. Quelle charmante fille. Comme la tirer de là. Quel péché de la lasser croupir dans ce sot ménage. Je n’ai pas vu les Metternich hier, il n'était pas bien. Lady Allen est revenue au moment où j’allais me mettre au lit. Elle avait manqué le chemin de fer. Adieu. Je suis encore fatiguée, mais quand on a le cœur en place. Le reste est peu de chose. Adieu. Adieu.

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Richmond le 18 Juin
Lundi 5 heures

Hier les John Russell tous seuls copiant des vers de lord Byron. Il croit que l’assemblée va statuer quelque chose sur la situation du Président. Il ne sait quoi. Drouyn de Lhuys sera nommé ambassadeur ici. Dufaure a dit à Normanby. " Les soucis de tribune, c’est des bêtises ! Le pouvoir c’est tout, je l'ai, et je le garderai. " Mon Empereur mécontent de roi de Prusse. Voilà tout ce que j’ai relevé de la conversation hier. J’ai rencontré Duchâtel dans la rue. Delessert lui mande qu'on s’est fort battu à Lyon, on a tiré des forts. Cela a bien fini, & tout cela est bon. Je rentre, le temps est charmant, & la promenade avec vous serait plus charmante encore. Des visites. Adieu. Adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Clarendon le 21 Mars 1849
Midi

Quelle contrariété. Je ne vous ai pas écrit hier parce que je trouvais plus simple que vous vinssiez recevoir ma lettre à Brompton, ignorant si elle vous arriverait à Kimbolton avant votre départ. Voici que vous n’arrivez pas. C'est plus que contrariant, c’est malheureux. Si vous avez de de l’esprit vous le comprendrez. J'ai bien affirmé que vous serez ici aujourd’hui. Ma visite de 2 1/2 y compte. Je n’ai guère de nouvelles à vous donner. Lord Clauricarde est venu m'annoncer hier que Lord Aberdeen fait demain une motion sur l'Italie. Cela a surpris la Chambre haute & moi aussi. J’ai été contente du premier dans des Débats à propos de la proclamation de la rue de Poitiers. Duchatel m’a dit que le manifeste n’a plu à personne. Broglie est parti pour la province. On lui mande qu’il était à l’état d’automate galvanisé. Piscatory a été chez le Président. Quelle platitude. Vitet écrit très lugubrement. Le nouveau roi de Hollande est parti hier matin. Une députation de ministres était venue le chercher. Il était très saisi très ahuri. Mes soirées sont abominables. Personne. Il faut donc encore aujourd’hui subir ma société toute seule. 4 heures. Je dois vous déclarez formellement qu'il faut que vous veniez du chemin de fer droit chez moi, avant d’aller à Brompton. L'heure presse, et cela est de toutes urgence. Je pense que vous pourrez être ici à 3 1/2 ou 3/4 on vous y attendra ; j’ai répondu de vous, il est impossible que vous ne compreniez pas qu'il faut faire ce que je vous dis. Morney écrit que Piscatory est de son avis sur votre élection et le lui à dit. D'Haussonville un peu cela aussi, mais avec une [ ?]. La fin de Morny est curieuse. Pourquoi M. Guizot ne dirait-il pas (par écrit je suppose) qu'il faut à la France. une Monarchie ? j’ai répondu Ah, Ah on sait donc qu’il n'y a que lui qui ait du courage. La motion pour demain fait du bruit. Le camps ministériel est embarrassé. Lansdowne décidé à se conduire dans son intérêt d’honneur personnel. A demain chez moi entre 3 & 4 sûr. Ma voiture vous ramènera chez vous. Si j’ai quelques personnes vous entrerez droit dans ma chambre. Adieu. Adieu. Je ne saurais vous dire le chagrin de ne pas vous avoir parlé aujourd’hui. Mais demain.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Richmond Mardi le 19 juin

C’est cela. L'absence est cause de tout. Ensemble, toujours ensemble, et il n’y aurait jamais de nuage, et je suis condamnée aux accident de nuages ! Ma vie ne sera plus longue et je crains qu’elle ne soit triste ! Qu’allons nous devenir. Je ne vois rien de clair, rien de bon. Je passe mes nuits à penser à cela. Je vous renvoie la lettre de Beyier. Elle m’a intéressée. Vous voyez, lui aussi pour le président. Il m'est venu hier beaucoup de monde. La duchesse de Beaufort, lady Wilton, la princesse [Crasal?] les Delmare. Le soir j’ai passé un moment chez les Metternich. Il est bien tout-à-fait !

5 heures Je rentre de ville. Déjeuner manqué à droite et à gauche, j’ai fini par le prendre au Clarendon. La duchesse de Cambridge sombre pour l’Allemagne je ne sais pourquoi. Une longue lettre de Constantin du 8. Des forces immenses le 14 ou 15 au plus tard on attaquera sur toute la ligne. Lui-même venait de recevoir l’ordre de départ n'osant pas dire où. Paskevitch parti le 10. L'Empereur allait à Cracovie. Le 14. Lenchtenberg. Mouralt ainsi que la fille du G. D héritera. L'Empereur toujours en pleurs. Le temps est laid. Je ne suis pas sûre d'aller demain en ville. Il faut que je sois ici à 4 h. En tout cas je serais pressée. Si je ne viens pas vous m'écrirez, & puis lundi vous viendrez. Adieu. Adieu. Adieu.
Je vous envoie le relevé des forces.
205 bataillons
187 Escadrons
370 Pièces d’artillerie
Voilà Russes et Autrichiens
De plus Tellachich 45 000 hommes & les Services venaient d’offrir 50 000.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Clarendon Lundi 19 mars 1849
Midi

Je commence sans avoir un mot à dire. Êtes-vous content de la rue de Poitiers ? Moi je trouve la proclamation bonne, mais je ne suis pas juge. Certainement elle ne compromet personne. Le temps est horriblement triste. 3 heures Lord Aberdeen a vu une lettre de devant Palmerston du 8. Les propositions d’abord repoussées ont été reprises, et on s’attendait à les voir acceptées. Le Constitutionnel annonce que la guerre en Piémont est inévitable. Le Roi n'a pas écouté les remontrances des alliés. Aberdeen est d’avis qu'il faut rappeler Abercrombie. Peel trouve la situation du Cabinet bien mauvaise ses mesures ne passeront pas. Selon toutes les règles il devrait tomber. Je n'ai encore vu et entendu que ce que je viens de vous dire. Je crains les visites Je vous fais ma lettre, in good time. Adieu. Adieu.

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Brighton jeudi le 15 fév. 1849
3 heures

Ah qu'il y a une mauvaise parole, une mauvaise et injuste pensée dans votre lettre d’hier. En deux mot de conversation je vous ferais honte, je n'ai pas assez de mes yeux pour vous écrire cela. J'approuve complétement ce que vous avez écrit au duc de Broglie. Voilà les amis français ! Je n'ose pas dire que je suis mieux aujourd’hui, ce serait probablement un mensonge se soir. Quoiqu’il en soit à moins de catastrophe j'ai bien le projet d'aller à Londres samedi. Ecrivez moi encore demain. Je suis très contente du Président. Sa visite à la bourse me plait. Il a de bonnes inspirations. Metternich est en pleine sécurité sur Bruxelles. Cette médiation n’ira pas. Je crois qu’on le tient. fort au courant.
8h. du soir. Metternich dit que la fuite du duc de Modène est en Humberg. Les Autrichiens occupent Modène. Il est très noir sur l'Allemagne. Evidemment Vienne et Berlin ne s'entendent pas. Schwarzenberg le dit dans sa proclamation. Cela finira par une guerre civile. C’est l'impression de M. de Metternich. Mme de Rothschild arrive ici demain. Elle sera très intéressante à entendre. Si elle ne vient que tard demain soir. Je ne la verrai pas, ce que je regretterai. Adieu. Adieu

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Brighton 7 Fév. 1849 8h.

J'ai passé ma journée dans mon lit occupée à transpirer et à guérir. Ce qui m’a empêchée de vous écrire moi-même. Je désire bien que vous me trouviez en meilleure condition demain, mais je n'en réponds pas Comme je n’ai pu recevoir personne aujourd'hui je n'ai pas la moindre. nouvelle. La majorité à l'assemblée me déplait. J'aurais préféré une bonne crise. Je serai charmée de voir Lord Aberdeen vendredi. Adieu. Adieu.

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Richmond Vendredi le 22 juin
6 heures

Je me sens toute malade aujourd’hui. Accidents d'entrailles. J’ai été cependant en ville. J’ai vu lady Palmerston plus anti autrichien que jamais et anti russe aussi à ce qu'il me semble. Sur la France des doutes, un répit voilà tout, enfin ce que nous disons. La duchesse de Sutherland a perdu hier une petite fille charmante, cela aura sans doute dérangé votre matinée. Le temps est ravissant, mais je ne suis pas en train d'en profiter. Voici un mot de Lady Holland Personne n'est venu me voir aujourd’hui, et je ne compte pas sortir ce soir. Hier j’ai trouvé un Cambridge chez Metternich. On dansait. Grand Dieu quel tapage ! Je n’y ai pas tenu plus de 20 minutes. Adieu. J'ai besoin de repos. J'ai des maux de reins assez forts. Adieu.

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Brighton le 14 février. 1849
Midi.

J'ai été bien triste hier, car vous l'aurez été ce matin en recevant la lettre de Marion. Une rechute avec redoublement des accès terribles, pas moyen de tracer un mot. Le médecin ce matin décide que je reste encore ici deux jours. Je ne partirai que Samedi. Votre lettre hier est bien longue et intéressante. Quoiqu'on fasse contre vous, vous n'y perdez pas. Je m’étonne de la sottise. Votre tranquillité fait un excellent contraste. Laissez user tous ces gens-là et tous ces évènements. Je crois tout-à-fait à l’Empire. Je n’y vois pas de mal, pourvu que cela ressemble à du despotisme. Hier le Times au jourd’hui le Chronicle sont des articles excellents sur Palmerston. Bulwer dit qu’il ira en Amérique pour [?]. C’est trop tôt montrer la comédie. Je n’ai pas de lettres.
8h. L'enveloppe était faite, et je n’ai pas pu reprendre ma lettre. Marion continue ce soir. Elle prétend que je vois mieux qu’hier à cette heure-ci. Moi, je n’en suis pas sûre. Adieu. Adieu.

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Brighton Lundi 1er Janv.

8h du soir.

Je vous ai écrit ce matin moi-même. Le soir cela ne m’est pas possible. Mais je dicte deux mots parce que j’ai appris que la publication anglaise doit avoir lieu déjà le 5. Cela ne me parait guère convenable. Il me semble que vous pourriez attendre que votre écrit eût paru à Paris. Je viens de recevoir votre lettre d’hier. J’espère bien que vous ne vous laisserez pas enlever à votre repos. Je ne trouve pas le moment venu, pour aller affronter les intrigues. Laissez les autres barbotter dans leur gâchis. Il y a bien de la dignité à se tenir en dehors de tout cela et aucun moyen d’échapper à ces intrigues. Si vous vous présentez trop tôt. Ce sont des luttes qui ne vous vont pas. Mais nous causerons bien au long de tout cela et je me réjouis bien de mercredi. & & Adieu. Adieu.

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Brighton Lundi 12 février 1849
4 heures

C'est bien long. Voici deux jours & demi passés sans un mot de vous. J’attends la poste avec impatience Je suis toujours faible. On m’a fait prendre l’air Il fait l’été. Je n'en jouis pas. Je n’ai encore vu personne aujourd’hui et les journaux du matin. sont pauvres. Voici vos deux lettres. Je pensais bien que la poste était mon ennemi. Voici tous les journaux français. Rien. 8 h. du soir. Metternich m'a interrompue et il est resté jusqu'à l’heure de mon diner. Très spirituel, très sensé, inventif. Il vous aurait beaucoup plu et il n'était pas trop long. Je me suis reprise ce soir de mon rhume. Mes yeux. Enfin je suis en pauvre état. Adieu. Adieu.

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Richmond Samedi 23 juin 1849
5 heures

Par une succession d’accidents trop longs à raconter j’ai été retenue à Londres jusqu’à 3 1/2. Il était trop tard pour aller chez vous, d’ailleurs c’est toujours si court & si gêné ! Jai vu Lord Holland. Il blâme le mouvement réactionnaire. on fait la guerre à la république rouge. Il faut la réprimer mais pas la battre. Enfin il est opposition. Pas de nouvelles. Viendrez-vous demain ? Vous me le direz sans doute aujourd’hui. Je me presse, j’arrive, & je crains que ma lettre n’arrive à la poste trop tard vu le Samedi. Adieu. Adieu.

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Brighton Dimanche 11 février

J'ai été bien désappointée de ne pas recevoir un mot de vous ce matin. Pourquoi ne m'avez vous pas écrit ? Une lettre remise même tard me parvenait. Il n’en est pas de même ici. Il n’y a pas de poste partant le Samedi après 2 heures. Ma journée s’est passée solitaire. Pas même Mad. de Metternich qui dinait de bonne heure pour aller au spectacle français le Domino noir ! J’ai revu Aberdeen après sa visite chez Metternich. Redoublement d’espoir, comptant beaucoup sur la reine. J’ai vu Freddy Leveson. Il m’a parlé d’audace et d'esprit. Ellice en avait parlé aussi à Marion. Elle a donc montré ma lettre. Cela a fait une sorte d'évènement. J’ai dit que j’avais bien entendu ne pas dire une impertinence, je ne l'aurais pas adressée à la femme. J’ai soutenu la différence entre les deux langues au besoin vous le direz aussi. Et après tout je ne regrette pas l’expression, et je parie que lui n'en est pas blessé.
8h. du soir. Naturellement rien de nouveau. On parle beaucoup de la brillante réception chez le Président jeudi dernier, tout le faubourg St Germain, force diamants, l'ameublement du temps de l'Empire, et le Président les mains sur le dos. Les homards de la fête à Molé. Rothschild a été chez Cavaignac, qui l'a assuré qu'il donnerait son appui au gouvernement dans toutes les mesures de finance. Billault est du parti Cavaignac. Adieu. Adieu.

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Richmond lundi le 25 Juin 1849
11 1/2

Je commence ma lettre avant d’aller à Londres. J’ai été si ... j'allais dire heureuse hier lorsque m'est venue une lettre de Londres à laquelle il a fallu répondre de suite, l'heure pressait je suis partie & je rentre en ce moment. 5 heures. Je continue. Mon bonheur reviendra demain et de bonne heure. J’ai vu lady Jersey, lady Grainville, et Sir H. Seymour ministre au Portugal, vieille connaissance de l’esprit. Si je ne me trompe un peu frondeur & pas en adoration & son chef. Thomas est à la tête des Ministère, il dit que c’est trop tôt, mais il fait son éloge. Un peu aussi celui de Narvaez. Un peu de moquerie de Bulwer. J'ai ramené ici lady Allen ce qui m’a fait un retard. Hier j’ai passé une heure chez lord Solen. Toujours Rome en première ligne & ne concevant pas comment peut finir cette affaire. Une grande moquerie du roi de Prusse et de [?] accusation de mauvaise foi même du Roi de Prusse envers la roi de Hanovre. Je m’exprime mal, c'est le Roi de Prusse qui est le trompeur. C'est long à conter. Du reste point de nouvelles. J’irai peut être dîner chez Metternich mais je n'en suis pas sûre. Adieu et adieu. Je me réjouis tant de demain ! Adieu. & Voilà

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Richmond le 4 Juillet 1849

J'aurais parié hier ma vie que vous ne viendrez pas aujourd’hui, et j’aurais gardé ma vie. Mais ne parlons pas de cela. Nos jours sont comptés. Si d'un côté cela devrait disposer à être avare de nos bons moments si courts et si rares, d’un autre côté cela m'impose de ne point quereller. Ainsi encore une fois n'en parlons plus. Voilà donc Rome soumise J'en sens bien aise. Mais encore une maladresse tout au bout. Bideau envoie lorsque Oudinot achève ! Au reste voici les embarras qui commencent.

7 heures
Lord Aberdeen est venu. J’espère que vous avez vu l’article de Thiers sur l’Espagne. Admirable Lady Allen, Peel, lady [?] Flahaut, Koller. Abondance aujourd’hui, Metternich va plus mal. Il s'affaiblit. Il ne peut plus marcher on le porte. On persiste à dire qu'il n’y a pas de danger. Cela n’est pas possible. Les Ellice sont partis. Cela me fait un vrai chagrin et un grand vide. Adieu. Je crains de manquer la poste. Adieu.

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Richmond lundi le 2 juillet 1849

Voici votre lettre, je vous renvoie celle de Darn. Curieuse chose que Thiers. Au fond j'aimerais assez que vous vous vissiez ici, à part mon intérêt de vous garder quelques jours de plus. Cela ne serait-il pas possible ? J’ai vu hier lord John. Les nouvelles de Paris ne sont pas bonnes. Dufaure est un empêchement. Normanby a mauvaise opinion de la boutique. Il avait causé avec tous ; président, ministres, journaux. Le socialisme règne d’une manière effrayante dans les provinces. Deux millions de Socialistes, prouvés par les votes. Sur Rome O. Barrot a dit à Normanby, qu’Oudinot avait outrepassé ou dénaturé ses instructions. Que Lesseps avait méconnu les siennes que de là provenaient tous les embarras, les contradictions. John Russell observe, que cela prouve seulement que les instructions n'étaient pas claires. Il est en grand blâme de tout cela, et il dit que cette affaire contribue grandement au mauvais esprit. qui règne en France. Lord John s'attend à un superbe discours de Peel aujourd’hui ou demain en faveur du gouvernement il m’a beaucoup parlé de Peel avec étonnement de sa conduite, comme nous en parlerions nous mêmes.

Midi, Je vous écris de bonne heure pour vous renvoyer Daru. Si j’attrape quel que chose je vous écrirai encore. En tout cas nous nous verrons demain. Adieu. Adieu. Adieu.

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Richmond Jeudi le 7 juin

Rien de nouveau. Ma lettre de Lady Holland renfermant seulement ceci. Le Président a dit dans son intimité la plus intime qu'il faisait ses paquets, & qu'au premier vote insolent ou récalcitrant de l'Assemblée il partirait pour l'Angleterre, laissant une lettre d’adieux à la France & charmé de ce débarrasser d’elle. Aberdeen était venu pendant que j’étais en ville J'ai manqué lord Lyndhurst aussi & Koller. Que faire ! Le soir chez Metternich, rien de nouveau. Je vous écris de bonne heure aussi, comme vous m'avez promis de le faire, afin que ma lettre vous parvienne dans la journée. Une lettre de Marion rempli d'esprit, mais sans un mot de nouvelle. Furieuse de [?] des bombardements annoncés. " Quel prix à payer pour le rapiècetage(sic) du pauvre. Lambeau qui reste de l’honneur français. " Adieu. Nous sommes bien loin l’un de l’autre. Pourquoi n'êtes-vous pas à Richmond & Marion avec ? Voilà des perfections auxquelles on n’atteint pas dans ce monde. Adieu.

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Brighton Mardi le 9 Janvier 1849

N'oubliez pas C. Greville pour un exemplaire français, et Metternich. J’ai peur qu'on ne trouve votre écrit trop sublime & trop long. C'est là mon impression et vous savez que je suis le public. Après cela j'ai si envie qu'on vous trouve toujours bien et parfait que ma prétention peut me rendre injuste. J’ai relu ce que vous m’avez envoyé hier c’est très très curieux. Vous verrez que Bonaparte se tiendra. A propos lady Palmerston approuve fort sa lettre à Malleville ; je vous envoie la dernière partie, la seule où elle parle politique. Je vais m’occuper de vos livres. S'ils étaient [?] je vous promets de vous mettre au régime.
8h. du soir
Des lettres à Marion disent que L. B. se lève de table très gai. Que l’assemblée est dans un grand état de fraction et d'anarchie ; que M. d la Redorte veut renverser le président et que M. de [?] a renommé à la place qu'il demandait en faisant dire au Président qu'il réservait son cœur et son épée pour Henry V. Le Président ayant rencontré M. d’Alton Shu chez la princesse Belgiojoso lui a tourné le dos et est sorti. Longue visite de Metternich. Il compte que vous lui enverrez votre bonheur et il travaille d'avance à des observations. Gardez la lettre de Constantin jusqu’à vote arrivée ici. Quel article dans le Times contre Palmerston. Adieu. Adieu.

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Brighton Mardi 23 janvier 1849

C’est fort drôle Molé ! C’est bien confus Paris. Que je suis aise que vous n'y soyez pas ! Nous croyons que tout allait languir jusqu’à la nouvelle assemblée, et c’est tout juste main tenant que cela devient le plus mêlé et le plus curieux. Aberdeen me mande qu'il sera ici samedi Et dimanche. C’est trop. D’ici là il retourne encore a Drayton ; c’est pour quelque chose. Le seule est très remarquable ! Très bien je vous regarde. Je vous ai dit que Metternich croit encore à de grands coups en Allemagne. Je crois aussi que partout, à la fois le parti vaincu cherchera à se relever. Il y aura encore bien du trouble, de bien mauvais moments. J’ai peur d’aller à Paris. Ce sera des ennuis et pire peut être. Qui peut savoir ?

8 h du soir. Lady Palmerston est venue troubler ma conversation avec les Metternich. Ils m'ont laissée discrètement et elle m’est restée jusqu’à encore dîner. Le mari est rétabli. Il était au conseil de Cabinet aujourd’hui. M. de [?] est venu dire que l’expédition de Toulon était faite pour imposer aux Autrichiens et les empêcher de s'occuper des affaires. du Pape. Le pape est un sot. Quelle bêtise d'avoir quitté Rome. Ce qu’il y a de mieux à faire, c’est d'y rentrer tout de suite Le conseil anglais à Rome écrit cela. Donc c’est in faillible. Au lieu de cela le Pape s’obstine à rester à Rome sous l’influence de ce vilain jésuite le Roi de Naples. Lord Normanby dit que les légitimistes se conduisent sottement. Ils sont trop pressés. Thiers veut absolument la régence. La situation devient plus mauvaise tous les jours. On aurait cru que l'avènement de Président ramènerait la prospérité du commerce. On s’est trompé, on se plaint, on accuse Thiers et les autres grands hommes, de se tenir à l’écart, tandis que s'ils se mettraient à l'œuvre, la confiance au rait pu renaître. Louis Bonaparte n’est pas du tout bête, mais on l'abandonne, et tout va au diable. Voilà le résumé. Adieu. Adieu, adieu.

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Brighton Jeudi 11 Janvier, 1849

Voici une lettre qui vous plaira. Excellent homme moi je lui envoie aujourd’hui copie de votre dialogue avec le roi que je trouve charmante. Comme vous avez raison. Vous souvenez-vous les orages que vous souleviez quand vous faisiez l’éloge des Princes ? Comment ils sont venus tous trois un jour vous remercier de les avoir défendus ? Comment la reine pleurait en vous remerciant ? Je n’aime pas les rois tout ce que vous me dites de Paris est très curieux. Je suis bien aise que personne ne sache se conduire. Renvoyez-moi les deux lettres de Marion. Je vous écrirai encore le soir, s'il y a de quoi écrire. Adieu. Adieu.

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Brighton, Samedi 6. 2h.

Mes yeux ne me permettent vraiment pas. Mais vite deux mots pour ces deux choses ci. Narvaez demande la médiation de Léopold pour se raccommoder avec l'Angleterre. Il est fort à faire toutes les platitudes moins une seule. Jamais on ne permettra à Bulwer de remettre les pieds à Madrid même pour une heure et c'est précisément là ce qu'exige Palmerston. Palmerston est en querelle avec nous sur les Affaires d'Orient. Le voilà donc brouillé avec tout le monde.
Je veux dire adieu moi-même. Les médecins disent que cette petite reprise n'est rien. Adieu. Adieu. La Reine a [ ?] beaucoup d’éloignement de recevoir Napoléon B. c'est pour cela sans doute qu'on a nommé Luille.

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Brighton vendredi 12 janvier 1849

J'ai bien reçu votre paquet. Marion est glorieuse et touchée. J’ai envoyé les deux autres à leur adresse. Je suis contente de la mention que font les journaux. Le roi avait conté à Montebello sa conversation avec vous, mais sans y découvrir the point. J'ai raconté à Montebello qui est bien de votre avis. il est plein de sens. Plein des affaires de son pays. Il ne faut plus qu'un homme de courage, il croit encore que ce sera vous. Il veut avoir un bon entretien avec vous avant son départ. Il va à Paris le 25. Comme tout est mieux ! Je crois que le pays va devenir quelque chose, et que Paris ne sera plus seul la France. Que je voudrais jaser avec vous ! Montebello a fait la connaissance de Metternich qui a commencé par lui dire que l'homme est un substantif. Le peuple, un substantif & & Metternich travaillait déjà à des observations sur votre livre avant de l’avoir reçu. Rien que sur ce qu'il en avait lu dans les journaux anglais. Je voudrais bien que les petites [?] qui apparaissent à Aberdeen devinssent une lumière. Je doute. Voici une lettre que vous aviez oubliée sur ma table. Je vous envoie le National, bien vif, comme vous verrez. J’ai lu moi même votre 1er Chapitre. J’en suis toute charmée. Il faut lire soi-même ce que vous écrivez. Car on s’arrête à chaque sentence. Lu par un autre, même vous, cela perd. Il faut vous méditer enfin, je vous love et très justement.
Adieu. Adieu.

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Richmond Mardi le 10 juillet
3 heures

Je n’ai vu personne encore. Constantin m'écrit de Varsovie. Lettre toute militaire. Succès de tous les côtés, Pesth va être pris. Amoureux de l'Empereur d’Autriche. Il m'annonce la mon de la petite Grande Duchesse. Hélène me dit que Leuchtenberg va mieux, mais il mourra. Il ira à Madère, sa femme, non la Princesse [?] a vu hier à St Léonard la duchesse d’Orléans triste ; adoration de la France. Il n’y avait point de Dumon & & là Adieu. J’ai écrit à Aberdeen. Hier était charmant. Il me gâtera un peu demain. Adieu. Adieu.

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Brighton Samedi 13 Janvier 1849

Le Prince Metternich a dit hier à Marion sa satisfaction de votre livre. Il venait de le lire. Il a dit : " Si M. Guizot n'avait jamais rien dit, rien fait, rien écrit de sa vie il y a là quatre pages qui suffisent pour immortaliser un homme. " Je ne sais quelles sont ces 4 pages. On me dit qu'on a vendu 20 mille exemplaires de la soit disante traduction de votre livre. Compilation de quelques uns de vos anciens écrits. Quelle fraude ! Le savez-vous ?
Mon fils est venu me voir hier. Louis B. écrit à d'Orsay tous les jours. Et lorsque après son joli appartement de King street. Il n’en peut plus. D’orsay lui avait beaucoup recommandé Bulwer. Louis B. l'a reçu & a beaucoup causé avec lui, et s’en dit très content. Je crois à sa nomination. à Paris. Sera-t-il content ! Paul me dit que jamais L. B. n'a bu en Angleterre. Je persiste à croire que Thiers sera obligé d'entrer au ministère. Adieu. Adieu, quel ennui que le dimanche. J’espère que ceci vous arrivera ce soir.

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Brighton Lundi 8 Janvier 1849

Rien à vous dire du tout, beaucoup à attendre et de vous et des journaux. Mallak vous a-t-il rendu compte de sa conversation avec Thiers. Dites-moi, si c’est Lundi ou Mardi que vous viendrez afin que je fixe Lord Aberdeen. 8 h. du soir. Pas possible à la lumière. - Quelle intéressante lettre que celle que vous venez de m’écrire. La discussion de Samedi est des plus curieuses aussi. - Eh bien parmi tous les personnages celui qui me parait le plus à son aise c’est Louis Bonaparte. On l'a mis là, il faut bien qu'on le soutienne. J'ai assez idée que Thiers & Molé s’y mettront. Il me semble que parmi les ministres vous ne devez de procédés qu'à L. Lansdown. Celui-là a été vraiment poli pour vous. - Edition française absolument. Je ne comprendrais pas la convenance de l'envoyer à Lord Palmerston, et comme il pourrait y avoir impolitesse flagrante, à l’envoyer à Lord John. J' [?] pour Mais, il faut que vous vous borniez absolument si lord Lansdowne en fait de ministre. Quant aux Princes, en vérité vous en êtes meilleure juge que moi. Je ne leur veux pas beaucoup de bien depuis ce que je vous ai mandé hier L'adresse de Lady Alice est Livermere. Bury St Edmunds Norfolk. Je recommence. Quel curieux état de choses à Paris ! N'oubliez pas Marion quand Vous avez votre livre en Français.
Adieu. Adieu.

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Brighton vendredi le 5 Janv.

Je dicte parce que mes yeux me font bien mal ce soir Lord Aberdeen est là - bien en regret de vous avoir manqué, et tout en train de vous rencontrer ici les premiers jours de la semaine après la prochaine - fixez moi le jour pour que je le lui mande & Ellice est venu aussi. Lord John Russel n’adore pas Lord Palmerston. Tous les ministres pensent sur son compte ce que nous pensons. Il est possible que Normanby soit nommé à l'université. Mais il n’y a rien de décidé encore. Que dites-vous de l’amiral Luille ambassadeur ici ? Je crois me souvenir que Vous aviez bonne opinion de lui. Adieu. Adieu.

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Brighton Dimanche. 14 janvier 1849

Je suis charmée du succès de votre livre à Paris, moi j'avance à petit pas, & toujours avec satisfaction. Je n’ai pas vu Metternich depuis. Les lettres de Rothschild sont plutôt sombres. Rien de si grand selon eux que la discussion qui devait avoir lieu avant hier. Mad Demidoff a fait venir Thiers, scène très vive toute politique & morale. Après quoi elle l’a mis à la porte en recommandant, de ne jamais laisser entrer cette canaille. Stéphanie ne vient pas. 8 heures. Vous avez eu bien tort de me dire que mes yeux allaient, bien. Les voilà mal ce soir. Je n’ai point de nouvelles à vous dire. Lord Palmerston a la goutte au pied. J'espérais davantage. Triste Dimanche et je n’ai vu que le duc de Devonshire et les Rothschild. Il est arrivé des visites aux Metternich qui m'ont privée de Mad. M. Je me réjouis bien de Mardi. Adieu. Adieu. Je demande permission à la princesse de vous dire combien je vous remercie de votre bonté. M.

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Brighton le 7 janvier 2 heures

Pauvres yeux, mais il vous faut deux mots. Le roi ne tient pas sur votre compte un langage qui plaise à Lord Aberdeen. On rend justice à votre habileté votre droiture mais on se récrie sur votre impopularité. Le roi appuie sur cela beaucoup. Quand aux princes ils s’expriment très mal. Puisque le roi [?] comme cela à Lord Aberdeen il faut qu’il le dise bien plus à d’autres. Voici une lettre de Constantin. Le Constitutionnel nomme les visiteurs du jour de l'an. Que des députés. Ni Thiers ni Molé. Le premier a écrit son [?] tout, le second pas même cela.
8 h. du soir
Il faut que je dicte à cause le la lampe. Ma petite voisine au [?] douloureux a des nouvelles très fraîches de Paris. Pierre Bonaparte, et la Montagne commencent, à s'exercer quelqu’influence sur le président. Celui-ci tout-à-fait abandonné par Thiers, fort peu soutenu par Odilon Barrot qui ne le voit qu'aux heures de Conseil pourrait bien se laisser entrainer et donner déjà quelques indices de cela. Ainsi, à la réception du jour de l'an où il n'a presque parlé à personne. Il a fait un accueil très gracieux et très remarqué à M. Guinard chef de l’artillerie de la garde nationale République rouge tout- à-fait. Cet état de choses a commencé à donner de l’inquiétude - Thiers, Molé, Beaugrand, Changarnier Rémusat & se sont réunis et sont convenus qu’il fallait donner de l’appui au gouvernement sous peine de passer de nouveau à la lutte dans la rue et Rémusat a été député à Léon Faucher pour lui promettre sont ici sincères et actifs du parti modéré. On se dit à l'oreille que Bonaparte a l'habitude de boire. Voilà mes nouvelles d’aujourd’hui. Il parait qu'on est triste à la bourse à Paris Adieu, adieu.

Auteur : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 15 Janvier 1849

J'ai été très effrayée hier de mes yeux, heureusement aujourd’hui ils vont mieux. Je vois que l’assemblée va mieux aussi, et qu’elle consent à se dissoudre. Je serais assez curieuse de savoir ce qui s’est passé entre lord John & le parti Peel. En tout cas Si Palmerston ne devait pas être le prix de la coalition, je suis bien aise qu’elle n’ait pas eu lieu. Vous ne méritez guère cette lettre puisque la vôtre d’hier m'annonce cool [?] que vous ne m’en écrivez pas aujourd'hui. Bon sujet de querelle pour commencer demain. Adieu. Adieu. Cependant.
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