[1554_TJI_Grou] 128 Menelaüs n’eut oncq’ autant de joye

Présentation générale du poème

Titre de la pièceQuelque Amy se resjouit, ayant jouy de sa Dame, à l’imitation de Proper, par L. H. S.

Incipit non moderniséMenelaüs n’eut oncq’ autant de joye

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Collection Édition : 1554 - Parangon des joyeuses inventions - Gort

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Présentation de l'exemplaire

Formatin-16

Imprimeur-libraireGroulleau, Étienne

Date1554

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Type de numérisationNumérisation totale

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Transcription du poème

Texte

{G6r}Menelaüs n’eut oncq’ autant de joye

De son triumphɇ obtenu, lors que Troye
Fut ruinée, & luy victorieux :
Oncq’ Ulices ne fut si fort joyeux
Quand Dulichiɇ aperceut sa maison
Apres avoir erré longue saison :
Oncq’ Electra une joye n’eust telle
Quand d’Orestes eut certaine nouvelle
Qu’il estoit sain, à tort l’ayant ploré
Et trop deceuë, os & cendrɇ honoré,
Qu’elle cuydoit estre du corps son frere
Arriadné ne fit si bonne chere
Quand aperceut Theseus delivré
Du Labyrint par un filet livré,
Et que son frerɇ eut occis par prouësse :
Brief homme n’eut oncques tant de liesse,
Et ne receut tant de joyɇ & deduit,
{G6v}Comme j’ay fait la precedente nuit
Si j’en reçoy encores une telle,
Lors immortel seray pour l’amour d’elle,
Làs ! quand sa gracɇ estois (au precedant
La teste bassɇ à genoux) demandant
Plus vil estoit alors qu’unɇ orde bouë,
Et qu’un lac sec, ou la rane ne nouë.
Mais maintenant plus ne m’est rigoureuse,
Plus ne me tient sa gloire tant fascheuse,
Et plus ne m’est commɇ ellɇ estoit si lente
Oyant mon pleur & douleur vehemente
Que pleust à Dieu, que sa condition
Au paravant, & son intention
J’eusse cogneu : car ores est baillée
La medecinɇ a personne bruslée
Presque du tout & convertiɇ en cendre
Devant mes pieds, & ne povois l’entendre,
Si demonstroit la voyɇ & le sentier,
Mais mon regard n’estoit pas lors entier
Et si avois perdu lumiere toute,
Veu qu’en amours personne ne void goute
Bien j’ay cogneu, que cecy plus profite
Ne s’ennuyant d’une longue poursuyte.
Ne faites cas, poussez fort amoureux.
Si vostre amour monstre cueur rigoureux
Telle vous fut hyer rudɇ & fascheuse,
Qui aujourd’huy sera vostrɇ amoureuse :
{G7r}Et ay cogneu avoir bien profité
A longuement avoir solicité,
Car pour neant ceste nuit tabourdoient
Autres son huys, & en vain pretendoient
En l’apellant leur damɇ & leur maistresse,
Aupres du mien, en tresgrand’ liesse,
A mis son chef & sa bouche vermeille,
Et à m’aymer (non autre) s’apareille.
Plus ayse suis d’une telle victoire,
Que si j’avois vaincu le territoire
Des Partes tous, & toute leur sequelle
Je ne veux point autre despouilles qu’elle,
Et autres Roys qu’elle point je n’auray,
Ny chariotz autres qu’elle voudray.
Et quand à moy, ó Royne Cytherée !
Par moy sera ta colonne parée
De mains presens, de grans dons & exquis
Et mon nom, pour tel amour conquis,
Seront ces vers ou pareilz engravez :

O majesté, qui tout povoir avez

Et qui donnez tout plaisir & deduit
Un vray amant tout du long de la nuy [[nuyt]]
Receu d’amye en graces abondante,
A ton autel ces despouilles presente
Dedans ton templɇ & à toy ma lumiere
Commɇ à son port desirɇ, toute entiere
Ma nef viendra sans que soit agitée
{G7v}D’undes & vents : mais s’elle est tourmentée,
Et qu’en la mer ellɇ à jamais demeure,
Et si ton cueur se mourir, de malheure,
Ou que par coulpe & mal ne fusses mienne
En delaissant l’amytié ancienne
Je veux morir, & que mon corps l’on porte
En sepulturɇ au devant de ta porte.

Emplacement du poème

Rang dans le recueiln° 128

FoliotationG5v, G6r, G6v, G7r, G7v

Présentation typo-iconographiqueIllustration entre le titre et la pièce sur le folio G6r.

Informations sur la notice

Contributeur(s)Réach-Ngô, Anne

ÉditeurÉquipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle)

Mentions légales

Fiche : Équipe Joyeuses inventions ; EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l’Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Image(s) : Copy digitized: Houghton Library

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Notice créée par Équipe Joyeuses Inventions Notice créée le 22/06/2017 Dernière modification le 04/11/2021