Lettre de Marguerite Audoux à Valery Larbaud
Auteur(s) : Audoux, Marguerite
Paris [Seconde quinzaine de février 1912]
Mon cher Valery,
Marguerite
[1] Voir la note 2 de la lettre 131. Grand poème (également appelé La Ballade du vieux marin) de Samuel Taylor Coleridge (1772‑1834), « traduction nouvelle de Valery Larbaud », Victor Beaumont éditeur, 1911. Un ouvrage a été expédié, avec un envoi, à la romancière. Dans une lettre à Fargue (datée par Th. Alajouanine de février 1912 avec un point d'interrogation), Larbaud précise qu'il s'est « remis à écrire des lettres : à Francis [Jourdain], à Marcel [Ray] , et à envoyer des exemplaires du Vieux Marin aux amis. » (Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance 1910‑1946, texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, NRF, 1971, p. 111‑112)
[2] Larbaud s'y trouve effectivement, comme l'atteste sa correspondance de l'époque avec Marcel Ray, qui mentionne en l'occurrence le lieu de création.
[3] Larbaud habite alors, rappelons‑le, au 152 du boulevard du Montparnasse
[4] Une fois de plus, le fait que Michel Yell fasse «appartement à part» est significatif du stade où en sont venues les relations entre la romancière et lui.
[5] Le s'il est précédé d'un quand.
[6] Le ma se trouve au‑dessus d'un la.
[7] Lettre non retrouvée.
[8] Antonin Dusserre.
[9] Dusserre écrit effectivement dans « La Semaine auvergnate, Organe indépendant des Originaires du Massif Central (Aveyron, Cantal, Corrèze, Haute‑Loire, Lot, Lozère, Puy‑de‑Dôme) rédaction, Administration 7, rue Racine, 7 PARIS » (renseignements figurant sur la première de couverture de l'hebdomadaire, et à l'intérieur, avec ce commentaire : La SEMAINE AUVERGNATE, merveilleusement documentée, dit ce qui est et indique ce qui devrait être. Gardez‑la jalousement, les renseignements qu'elle donne sont les meilleurs. »). Dusserre y donne des nouvelles, parfois en auvergnat – en dialecte carladézien, indique le journal ‑ (par exemple, « Uno torriple rencouontre », dans le n° 39, 1er décembre 1910) ; et Jean et Louise y est prépublié en de nombreuses livraisons, à partir du 22 décembre 1910 et jusqu'au 28 décembre 1911). On notera le clin d'œil du Destin : le livre de l'écrivain‑paysan commence à paraître en feuilleton à l'époque où Marie‑Claire vient de recevoir le Prix de la Vie heureuse ; les deux romanciers ne se sont pas encore rencontrés, et Jean et Louise s'intitule alors… Le Roman d'une bergère ! On notera aussi, dans le n° 17 de La Semaine auvergnate du 30 juin 1910, un article sur Dusserre que nous reproduisons dans la partie "NOTES", suivi de quelques lignes de Marguerite Audoux sur son ami d'alors.
[10] Le poème a une structure gigogne : un jeune homme, lors d'une noce, rencontre un vieux marin dont le regard le fascine. Celui‑ci lui raconte alors son récit tragique.
[11] De et à noce, la ligne a été rajoutée.
[12] C'est‑à‑dire les Jourdain
[13] Leurs enfants (rappelons que le garçon est surnommé «Baboulot».)
[14] Peut‑être Huguette Garnier, présente dans les lettres 283 (en tant que destinataire) et 299 (citée par l'expéditrice, Alice Mirbeau) ?
[15] Charles Vildrac (pseudonyme de Charles Messager, 1882‑1971) fonde en 1906 le groupe de l'Abbaye de Créteil avec Georges Duhamel, René Arcos et Albert Gleizes (peintre, illustrateur et théoricien cubiste, 1881-1953), groupe unanimiste proche de Jules Romains et de son appel incessant à la puissance de l'amour universel, seule issue pour résoudre le problème de la vie.
[16] Sans doute s'agit‑il de Mme Marval, peintre, amie de Philippe et du groupe de Carnetin. C'est elle qui prend une photographie de Werth sur son « lit de douleur » lors de l'hospitalisation, en automne 1911, qui inspirera à l'écrivain La Maison blanche (1913).
À propos d'Antonin Dusserre
« CHRONIQUE D'AUVERGNE
Un Paysan-écrivain
Dusserre est sorti de l'école primaire sans savoir grand-chose et par son énergie, son endurance, cultivant son intelligence née, il est arrivé à un degré de culture que je me prends parfois à lui envier, mais que cependant je ne lui envie pas longtemps car ce sentiment vilain n'est pas en moi. Ah ! combien ont passé et combien passeront à côté de ce simple sans savoir que sous ces dehors d'homme de la terre, de cultivateur, se cache un personnage qui sait le latin, l'allemand, le russe, l'anglais et l'italien.
B. Dalverny[3]»
Marguerite Audoux »