Archives Marguerite Audoux

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Lettre de Marguerite Audoux à Antoine Lelièvre

Auteur(s) : Audoux, Marguerite

DescriptionHospitalisation de Madame Lelièvre - Propos sur l'hôpital
Texte

10, RUE LéOPOLD ROBERT[1]

[30 avril 1912]

Mon cher ami[2],

Vous seriez bien aimable de me donner des nouvelles de votre petite enfant[3]. Votre lettre m'a inquiétée. J'espère que tout ira bien, et que vous avez exagéré dans le premier moment. Cela paraît toujours épouvantable au premier moment, mais au fond c'est très simple. Qui n'a pas passé par les mains d'un chirurgien ? Croyez‑moi, l'hôpital n'est pas si épouvantable que cela. Pour ma part, je le connais à fond, et les malades ne sont pas toujours épouvantables à voir. Elles savent tirer partie des bons instants et il m'est arrivé d'y rire plus qu'au théâtre[4].
Si rien ne vous empêche, venez donc me dire un petit bonjour, à l'heure que vous voudrez, demain ou jeudi.
Croyez‑moi toujours votre sincère amie.

Marguerite Audoux


[1] En‑tête imprimé

[2] Mon cher ami apparaît ici pour la première fois.

[3] Façon habituelle de désigner la compagne de Lelièvre (qui a treize ans de moins que lui), Élisabeth Dellorenzi, dite « Lette » . Celle‑ci doit subir prochainement une appendicectomie.

[4] Marguerite Audoux avait dû échanger sur ce sujet avec Léon Werth, qui a lui‑même subi une intervention chirurgicale en octobre 1911. Cf. le début de La Maison blanche, qui s'inspire de cette expérience : « Peut‑être les hommes sauront‑ils un jour tirer de la maladie une leçon de joie et de sérénité. […] [P]ersonne n'aime la maladie pour ce qu'elle contient d'imprévu, de comique ou de joyeux. » [Werth, Léon, La Maison blanche (1913), G. Crès & Cie, 1924, p. 3]

Lieu(x) évoqué(s)Paris

Géolocalisation

Notice créée par Bernard-Marie Garreau Notice créée le 17/12/2017 Dernière modification le 20/05/2022