CORREZ

CORREZ - Édition des lettres internationales adressées à Émile Zola


Lettre de Charles E. Loew à Émile Zola datée du 1er mars 1898

Auteur(s) : Loew, Charles E.

Transcription

Texte de la lettrearis,
Le 1 mars 1898.
Monsieur Zola,
Monsieur,
Voici un article qui a paru dans un journal american (sic), je crois qu’il peut vous intéresser. C’est du « New York Journal » pour le 8 février à la page huit.
Tout Paris se rassembla hier pour voir l’ouverture du procès de la République Française. Nominalement le procès était contre du Zola (sic) mais en réalité c'était la République Française qui était poursuivie, et pas seulement la République mais la France elle-même. La France est à la basse (sic) de l'opinion du monde pour prouver si la justice existe encore dans son terretoire (sic), ou si elle a été anéantie par des préjugés furieux et ignobles. M. Zola a été accusé de manque de patriotisme, mais pour un observateur, sans préjugé, lui ainsi que ceux qui sont avec lui, semblent être les seuls patriots (sic) que possèdent la France. M. Zola a essayé de sauver l'homme de son pays d'une tache ineffaçable dont ses ennemis veulent à toute fore la flétrir. Il n'y a rien de plus incompréhensible que la détermination frénétique du Gouvernement Français, ainsi que celle de la foule qui semble agir d'accord avec lui, pour maintenir une erreur qui a été commise, coûte que coûte de basesse (sic) et d'humiliation.
« Il aurait été une affaire bien simple de rouvrir l'affaire Dreyfus et d'arranger les choses en établissant à la satisfaction de chacun soit la culpabilité soit l'innocence de l'accusé. Au lieu de cela tout le pouvoir du gouvernement et des tribunaux a été exercé pour empêcher la vérité de se faire jour.
Esterhazy a été blanchi, (C'est la traduction littérale du mot « white washed ») des témoins ont été empêchés de rendre leur témoignage, et M. Zola a été obligé d'aller les mains liés (sic) à un procès dans le quel (sic) ses accusations principales ont été laissés (sic) de côté. Ces choses découragent les amis de la France. Il est très dangereux pour un pays d'essayer de forcer la justice. »
Vous voyez Monsieur si vous êtes méconnu de beaucoup dans votre propre pays, vous êtes honoré de tous ceux qui ont la justice au cœur !
Je crois, pour la part, que votre nom sera transmis dans l'histoire à côté de ces héros qui se sont levé (sic) et qui ont maintenu la vérité malgré et contre tous.
Tels étaient Socrate, Galilée, Luther et tant d'autres.
Ayez bon courage !
Votre tout dévoué
Un admirateur american
signature : Charles E. Loew

Relations


Ce document n'a pas de relation indiquée avec un autre document du projet.

Citer cette page

Loew, Charles E., Lettre de Charles E. Loew à Émile Zola datée du 1er mars 1898, 1898-03-01. Édition des lettres internationales adressées à Émile Zola. 
Centre d'Étude sur Zola et le Naturalisme & Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS ; projet EMAN (CNRS-ENS-Sorbonne Nouvelle)..
Consulté le 25/04/2024 sur la plate-forme EMAN : https://eman-archives.org/CorrespondanceZola/items/show/6487

Notice créée par Richard Walter Notice créée le 06/11/2018 Dernière modification le 21/08/2020