Lettre de J. N. Cooke à Émile Zola datée du 28 février 1898
Auteur(s) : Cooke, J. N.
Transcription
Texte de la lettreNew York le 28 février 1898.
Monsieur Zola,
Cher Monsieur,
Nous cédons enfin au désir irrésistible de vous infliger quelques mots de sympathie. Vous ne serez peut-être pas fâché de voir ce que pensent nos deux principaux journalistes.
Nous croyons que votre bonne œuvre ne fait que commencer et que le bon Dieu saura bien tirer parti de l’injustice dont vous êtes la victime pour en faire sortir la victoire. Nous autres Franco-Américains, qui vivons sous une véritable république, nous sommes avec vous de cœur et, sachant que tout ce que la pauvre France possède d’hommes sensés vous soutient, nous croyons que vous ne vous laissez pas abattre et que par un moyen ou un autre vous saurez bien atteindre votre but, car, comme on dit ici :
« The pen is mightier than the sword »
Pour annoncer votre condamnation un de nos journaux disait : « Plus de République en France ! » car en effet il n’y a que les tyrans du Moyen Âge pour permettre une pareille abomination. Et ce pauvre Dreyfus, comme il m’empêche de dormir ! À la pensée de la femme et du frère de ce pauvre martyre notre cœur se serre souvent, bien souvent.
J’ai l’honneur, Monsieur Zola, de vous saluer avec la plus sincère et la plus profonde admiration.
Mme J. N. Cooke née Geepidon
381 St Nicholas Ave. Harlem.
New York City.
Note ajoutée : Vous viendrez peut-être bien faire un tour aux États-Unis. Nous l’espérons et
Monsieur Zola,
Cher Monsieur,
Nous cédons enfin au désir irrésistible de vous infliger quelques mots de sympathie. Vous ne serez peut-être pas fâché de voir ce que pensent nos deux principaux journalistes.
Nous croyons que votre bonne œuvre ne fait que commencer et que le bon Dieu saura bien tirer parti de l’injustice dont vous êtes la victime pour en faire sortir la victoire. Nous autres Franco-Américains, qui vivons sous une véritable république, nous sommes avec vous de cœur et, sachant que tout ce que la pauvre France possède d’hommes sensés vous soutient, nous croyons que vous ne vous laissez pas abattre et que par un moyen ou un autre vous saurez bien atteindre votre but, car, comme on dit ici :
« The pen is mightier than the sword »
Pour annoncer votre condamnation un de nos journaux disait : « Plus de République en France ! » car en effet il n’y a que les tyrans du Moyen Âge pour permettre une pareille abomination. Et ce pauvre Dreyfus, comme il m’empêche de dormir ! À la pensée de la femme et du frère de ce pauvre martyre notre cœur se serre souvent, bien souvent.
J’ai l’honneur, Monsieur Zola, de vous saluer avec la plus sincère et la plus profonde admiration.
Mme J. N. Cooke née Geepidon
381 St Nicholas Ave. Harlem.
New York City.
Note ajoutée : Vous viendrez peut-être bien faire un tour aux États-Unis. Nous l’espérons et
Relations
Ce document n'a pas de relation indiquée avec un autre document du projet.
Exporter cette fiche
atom, dcmes-xml, json, omeka-xml
Exporter en PDF les métadonnnéesExporter en PDF les métadonnées et les 8 images