CORREZ

CORREZ - Édition des lettres internationales adressées à Émile Zola


Lettre de Louis Gerval à Émile Zola datée du 1er mars 1898

Auteur(s) : Gerval, Louis

Transcription

Texte de la lettre[Le premier mars 1898]


À Monsieur le gérant du journal l’Aurore.

Monsieur,
Vous m’obligerez en faisant parvenir à M Zola cette chanson que j’ai l’honneur de vous adresser pensant qu’elle est l’expression de la vérité.
SI en même temps il vous plaisait de la publier car je considère comme une bonne action d'amoindrir ces soldats hautains qui me semblent les vrais ennemis de l’humanité.
Avec cet espoir Recevez Monsieur l’assurance de mon admiration.
Louis Gerval

P. J.
Si parfois vous publiez ce chant vous plairait-il de m’adresser quelques numéros de votre journal et merci d’avance.
Si quelques mots pouvaient vous être nuisibles, vous pourriez les pointer pour l'éviter.
adressez ainsi elle me parviendra.
Louis Gerval
Cowboy
Cresco
Monroe County
Etat de Pensylvanie.

U. S. of america.

Le procès de M Emile Zola et l'armée
______________________________
Chanson
air : Des truants.
_______________________________
I
Ne cherchez pas la vérité
Pas plus que la justice
C'est Courrir (sic) au Supplice
Qu'on accuse de vanité
Ô vous cher Maître !
Cherchant le traître
C'est s'exposer en le faisant Connaître.
Le coupable est en liberté
Quand l'innocent plein de fierté !
Est dans les fers, honni, persécuté.
(Refrain)
Messieurs les militaires
Cohortes Sanguinaires
Votre métier c'est de tuer vos frères.
II
Ne cherchez pas la vérité
La cohue de la rue
Toujours elle se rue
Sur la plus douce charité
C'est le vulgaire
Jetant la pierre
Aux yeux du Christ à la femme adultère.
Le Cœur est noble et généreux
Quand il défend le malheureux
Qui crie : erreur à la faces des cieux
(Messieurs)
III
Qui donc a fait le bordereau
D'après vingt personnages
D'éminents témoignages
Ont déposé le fait nouveau
Chacun le jure
De façon sûre
D'Estérhazy dit on C'est l'écriture,
Et non Dreyfus plein d'équité
Mettez le vite en liberté
Sur l'innocent faites la vérité !
(Messieurs)
IV
Mais le juge un peu confondu
Rougit avec colère
Une erreur judiciaire
Cela ne s'est-il jamais vu ?
Toute l'armée
Est bien armée
La nation doit en être charmée
Du Soldat jusqu'au Caporal
Du commandant au général
Voilà Français le plus noble idéal
(Messieurs)
V
On a dit Esterhazy
Dites vive Bazaine
Faut pas qu'on s'y méprenne
Vive cela, vive Ceci.
Noceur nuisible
L'or est ta bible
C'est bien cela le point noir de ta Cible
Mépris au chef meilleur que toi
La haine est ta Sublime loi
Tu peux jurer, ton honneur est ta foi
(Messieurs)
VI
Vous ne pouvez pas acquitter
Cet innocent, quand même !
Le coupable Suprême
On ne peut pas le Condamner.
Ah pauvre France !
Que de Souffrance !
Toi qui Contient ta Sublime espérance
Pour une erreur affront nouveau
Celui qui Songe à ton drapeau
Est loin de toi Couche dans un tombeau
(Messieurs)
VII
C'est le secret professionnel
Qui abrite Les hommes
Crédules que nous Sommes
Que leur remord Soit éternel
Car leur tactique
Devient cinique (sic)
Antimorale et puis diabolique
arraches cette croix d'honneur
Qui tient la place de leur Cœur
Où le mensonge a mi (sic) le déshonneur.
(Messieurs)
VIII
« Vous condamnez un innocent »
« Acquittez un Coupable »
Ce n'est pas acceptable
Un semblable raisonnement
Votre Satire
Est triste à lire
Enfin le juge est chargé de vous dire :
Vous avez un an de prison,
Pour mieux vous mettre à la raison
Trois mille francs paieront votre rançon
(Messieurs
VIIII (sic)
N'avez vous pas bientôt fini
De votre guerre immonde
Qui répand Sur le monde
La mort, le deuil à l'infini
Que votre épée
Ensanglantée
Reste à jamais dans la gaine rouillée
Les peuples Sont las de Souffrir
Les mères lasses de gémir
Et du Canon il est temps d'en finir
(Messieurs)
X
Quand (sic) à vous nobles travailleurs
Des bras, de la pensée,
Votre Cause Sensée
reviendra dans des jours meilleurs
Lerroux vulgaire
Trop militaire
Pour bien longtemps aura quitté la terre.
Mahométan, Juif ou Chrétien
Sons discordant (sic) du genre humain
Tout partira Sous l'aile du dédain.
(Refrain)
Messieurs les militaires
Cohortes Sanguinaires
Vous n'irez pas gaiment (sic) tuer vos frères.

Opinion des Cow-Boys du far west américain.


Ce chant est dédié à M Zola homme de lettre pour le remercier de son courage pour la lutte qu’il a soutenue avec tous ces traîneurs de Sabre ainsi que l’idiote cohue.
Mes Salutations très respectueuses au maître.
Signature : Louis Gerval
Cowboy au texas
États unis d’Amérique
Le 1er mars 1898.

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Notice créée par Richard Walter Notice créée le 06/11/2018 Dernière modification le 21/08/2020