Godin demande à Chatelais d'envoyer son volume La souveraineté et les droits du peuple aux députés figurant sur les deux listes jointes, copiées à la suite de la lettre (folios 355r-358v). La première liste comprend 74 noms et la deuxième 37 noms.

Sur un article du Journal de l'Aisne et une lettre de Chatelais adressée à celui-ci. Sur le vote de la République à l'Assemblée nationale et l'échec de la conspiration bonapartiste.

Sur l'état de l'opinion et l'avenir politique de Godin : « Je ne fonde et ne veut fonder aucune espérance sur la vie publique [...] ». Godin demande à Chatelais de se défier de son opinion personnelle pour apprécier le mouvement des idées républicaines. Godin demande à Chatelais si son correspondant de Boué qui le félicite d'avoir écrit sur le « droit, le devoir et l'impôt » parle de la brochure La souveraineté et les droits du peuple. Il lui demande enfin s'il a reçu des réflexions sur le dernier ouvrage qu'il a publié.

Godin informe Chatelais qu'il peut reprendre auprès d'Émilie Dallet le registre des délibérations de la commission cantonale des chemins vicinaux. Il lui demande si les tergiversations de la politique nationale exercent une influence sur l'esprit de la ville de Guise.

Godin demande à Chatelais de prévenir Émile qu'un paquet de livres va arriver au Familistère contenant 1 000 exemplaires de La souveraineté et les droits du peuple, 1 000 exemplaires de La richesse au service du peuple et 500 exemplaires de Les socialistes et les droits du travail. Il lui demande d'expédier chaque jour 50 à 60 volumes en ayant soin de les disséminer dans tout le département, de ne pas envoyer La souveraineté et les droits du peuple et La richesse au service du peuple à une même personne, en envoyant un nombre à peu près égal d'exemplaires des deux livres dans chaque commune, et d'envoyer Les socialistes et les droits du travail » dans les centres d'industrie et dans les grandes communes.

Godin aimerait avoir une liste des adresses des conseillers municipaux républicains dans le département destiné à élire les sénateurs. Il désire également disposer des lois et décrets promulgués à la fin de l'Empire contre l'usurpation des titres de noblesse. Il signale que monsieur de Tailhand avait fait paraître à son arrivée au ministère de la Justice une circulaire à ce sujet qui n'a pas été appliquée. Il rappelle à Chatelais que celui-ci avait déjà établi le montant des dépenses de la guerre sous l'Empire : il voudrait connaître les dépenses de l'Empire de 1869 à 1870.

Godin demande à Chatelais où en est l'envoi des 2 500 volumes qu'il a reçus. Il lui demande le nombre d'adresses qu'il a recueillies pour faire un tirage correspondant du volume qu'il va publier. Il lui signale que Colombet n'a pu lui indiquer pendant sa maladie. Dans le post-scriptum, il interroge Chatelais sur les chances de la candidature de Maréchal dans le canton de Wassigny contre ses adversaires Bondiguier (?), de Grougis, auxiliaire de Godelle, et Cattelain, conseiller sortant.

Godin demande à Chatelais de presser l'envoi des petits volumes [de la Bibliothèque démocratique] qui lui restent car il compte envoyer un grand nombre d'exemplaires de son prochain ouvrage. Il lui demande d'ajouter aux 2 500 adresses qu'il détient, celles qu'il a demandé à Colombet de relever parmi les clients de la manufacture. Il l'avertit qu'il va recevoir les épreuves en placards du nouvel ouvrage ; il lui demande de les corriger rapidement et de les lui renvoyer à Versailles. Il lui indique qu'il n'a aucune nouvelle du « bataillon » qui fait campagne pour l'élection de Maréchal [au conseil général de l'Aisne].

Sur la correction d'épreuves de l'ouvrage de Godin à paraître. Godin voudrait recueillir le sentiment de Chatelais sur la possibilité de diffuser le nouvel ouvrage plus facilement que La souveraineté et les droits du peuple. Il voudrait connaître le nombre des adresses des clients des Fonderies et manufactures "Godin" remises par Delaruelle et souhaite qu'on prépare l'envoi de l'ouvrage.

Godin demande à Chatelais de garder les bandes d'envoi postal [de son nouvel ouvrage] à Guise. Il voudrait savoir si tous les volumes envoyés par Chatelais sont bien parvenus à leur destinataire. Il indique qu'il a reçu l'adresse de Saint-Gobain. Godin se demande quelle peut être la réception de ses ouvrages dans les campagnes. Sur une élection de Godin en qualité de sénateur : Godin annonce qu'il ne voudrait pas de la fonction. Il fait remarquer à Chatelais que toutes les personnes figurant dans ses listes d'envoi ne sont pas des républicains et il le prie de marquer les noms des personnes dont le républicanisme est assuré. Il lui demande enfin si Duplaquet lui a remis les adresses des gens qui se sont avérés républicains à l'occasion de l'élection cantonale de Wassigny.

Godin est heureux d'apprendre que la santé de Chatelais se rétablit. Le certificat joint à la lettre, daté du 29 octobre 1875, atteste que Chatelais a été employé dans les Fonderies et manufactures Godin-Lemaire d'octobre 1874 à septembre 1875, qu'il a quitté l'établissement pour raison de santé et que ses services et sa conduite ont été sans reproche.