Guizot épistolier

François Guizot épistolier :
Les correspondances académiques, politiques et diplomatiques d’un acteur du XIXe siècle


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Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 29 juillet 1851

Ellice malade, mais parti ce matin malgré cela. La duchesse d’Istrie malade ; moi, pas très bien ; le temps, superbe. Je n’ai pas d’autres nouvelles à vous dire. Puisque vous tenez à ma lettre quand même la voilà. On me dit que lady Clauricarde est à Wiesbaden, si était le mari, mes relations actually avec lui, elle serait certainement venue à Schlangenbad me trouver. Je ne devais pas donner à Ellice le plaisir de ce petit commérage.
Marion me mande du Johannisberg que Duchâtel & d’Haubersaert y sont venus dîner dimanche. Elle, Marion, avait été reçue à Bingue par tous les enfants qui étaient venue la prendre grande joie pour elle de s'y trouver. Elle y passera huit jours. Je la reprendrai après que je serai installée à Schlangenbad. Quelle solitude je vais trouver ! Pas une âme ! Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 23 Juillet 1850

Votre lettre ne me donne rien à répondre. Je n’ai pas de lettre d’ailleurs, les journaux sont stupides, & je le deviens. L'année va je crois finir paisiblement. certainement il y a progrès vers le bien partout. Et les rouges sont matés il faudrait bien des fautes pour qu’ils reprissent courage. Il y a beaucoup de nouveaux arrivés ici hier du Lobkowitz, des Windiesch-Graetz ; mais je ne les ai pas vus Je vous ai dit que je ne vais pas là où l'on se réunit, Maintenant voici la rage des parties. Cela ne me va pas non plus. J’aime ma routine.
La Princesse de Prusse cherche à attirer le monde. Aujourd’hui même elle vient tout près d'ici et on recrute pour elle des rencontres. Constantin a refusé net. Il ne veut pas la voir. Elle est trop ridicule et trop anti-russe. Si je pouvais la voir commodément cela m'amuserait assez mais Constantin me dit qu'à Pétersbourg on me saura plus de gré de ne pas la voir que de la rechercher. Ma nièce me plait davantage. D'abord elle est grande, ses yeux sont beaux, elle plait à tout le monde. Les petites princesses de Beauvais, qui sont toutes deux ses cousines en raffolent. Elle sait causer un peu de tout. Elle a de l'aplomb et de la modestie, de beaux cheveux, une jolie main, un teint magnifique. Elle tiendrait très bien ma table de thé. La Princesse [Crasalcovy] est ici avec deux perroquets. Elle a rencontré tout à l'heure chez moi le Prince Windischgraetz, celui qui a été blessé le jour même où on a tué sa mère. Joli jeune homme, mieux que les Viennois ordinairement. Thiers veut aller à Bruxelles chercher quelques renseignements historiques auprès du Prince Metternich. Voilà le temps chaud rêvé. Je me barricade.
Vous voyez que je ne vous dis que des bêtises. Un mot sur les Princes de l’union, le frère du Prince Albert à la tête. Quand la révolution a éclaté partout, ils ont renoncé volontairement à leurs douaires & les ont cédés à l’état contre une liste civile quelle conque. Mais le Saxe entre autre avait stipulé une clause, c’est que s'il venait à renoncer à la souveraineté les biens lui seraient rendus. Et bien aujourd’hui ils veulent tous être médiatisés, incorporés à la Prusse pour recouvrir leur argent. Voilà où en sont les princes de la Thuringe & ce qui les fait persister dans l’union. Vous voyez que je deviens savante peu à peu. Adieu. Adieu. Envoyez-moi mieux que je ne vous donne.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Mardi le 22 juillet 1851

Le dîner a fort bien réussi hier. D'abord très bon, ce qui est une merveille à Ems, & puis très gai, ce qui n’est pas étonnant, car nous sommes fort aimables tous. Une fois pour toutes on finit toujours la soirée chez moi et à 9 heures on va se coucher d’Haubersaert est parti ce matin. Me voilà inquiète de l'éclipse de Lundi prochain. Je n’aime pas les phénomènes. Remarquez l’effet qu’elle va faire sur les animaux, tous, je suis comme eux.
Nous trouvons ici la majorité pour la révision, très forte. Nous attendons les noms avec quelque curiosité. Le journal est arrivé. Je vois que Thiers & son monde ont voté contre. Ellice arrive demain. J’en suis ravie. J'ai l’esprit un peu troublé. J'ai égaré ou perdu un reçu de compte pour les titres d'un gros capital déposé chez lui. Comme ces titres sont au porteur, c’est important. J’ai les coupons jusqu'en 1858, mais après ? ? Cela me tracasse beaucoup. Je viens de lui écrire. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Mardi le 16 juillet

Je me porte bien, je n’ai pas manqué un jour de vous écrire. Je suis désolée de votre inquiétude. Je prends le parti d’adresser autrement ma lettre aujourd'hui. Je l'envoies à Strybon pour qu’il la mette lui-même à la poste. Les autres je les ai toujours adressées au Val Richer, et affranchies c’est peut-être cela qui les empêche de vous arriver. Je ne vous dis que ce mot à 6 h. du matin, en toute hâte & tristesse de votre inquiétude. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Mardi 16 juillet 1850

Je deviens décidément unitaire allemande. Si l’Allemagne était cela, mes lettres vous arriveraient. Tous les petits états se passent leur fantaisies, c-à-d. que l’administration va comme il lui plait. Les postes ne sont pas réglées. Que faut-il faire ? Je n'en sais rien. Mes lettres m’arrivent, les journaux aussi, mais ce qui part d'ici n’arrive pas. Je vous ai écrit un mot par Strybon sans l’affranchir, peut être cela ira-t-il mieux. Je m’en vais remettre ceci à Rothschild. J’essaye de tout. Quel ennui. Vous, inquiet. Moi sans nouvelle. Car vous ne voulez plus rien me dire. Voici quatre de vos lettres sur une demi page pour vous inquiéter et vous plaindre. Je n’ai pas de lettres d’ailleurs ainsi pas un mot à vous dire, puisque je n’ai pas même à vous répondre. Je vous répète que je vous ai écrit tous les jours, tous les jours. Voici ma douzième lettre d’Ems, car je vous ai déjà écrit ce matin. Si je vous avais là que de choses à nous dire que d'observations à nous communiquer sur ce qui se passe.
Je pense toujours beaucoup à Peel. Décidément un grand caractère. Sa volonté d’outre tombe vaut mieux que tous les volumes de M. de Chateaubriand. Il veut que sa postérité reste roturière. C'est bien de l'orgueil. Cela plaira à tous les démocrates dans le monde. Je vois d'ici les grimaces de la belle marquise. Les Canning n'ont pas su faire cela. Mais encore les fois quel manque de tact d’offrir à la famille Peel la même chose, pas plus, qu’on n’avait offert à la veuve Canning. Canning beau parleur rien de plus. Belle comparaison ! Adieu car il faut finir. Quand me direz-vous que vous avez reçu mes nombreuses lettres où même une seule ! Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 15 juillet 1851, Mardi

Voici du renfort. La duchesse d'Istrie & d’Haubersaert sont tombées chez moi hier soir à ma grande joie. Comme je reçois bien les gens quand je m'ennuie. Le Prince George est venu un moment après, subitement touché de la beauté de Madame d'Istrie. Cela plaît à Duchâtel aussi. Il m’a envoyé ce matin toutes ses lettres de Paris parfaitement conformes aux vôtres. Nous allons être curieux ici comme vous au Val-Richer de la discussion de la semaine. Je ne crois pas qu’elle offre rien de très vif.
Marion me fait certainement une grande ressource. Elle me fait bien rire. Petite républicaine qui ne veut absolument pas dire Monseigneur au prince de Prusse, cela lui reste dans le gosier. Elle se moque de lui pas mal, elle lui trouve l'air d'une bête fauve innocente, mais qui a de l’esprit. Bouteneff est venu me voir. Esprit droit, sensé, & doux. Il vient de Pétersbourg. Il sera bon à l’usage. Grand ami d’Alexandre, qu'il me donne pour un bien bon fils. Cela me fait du bien à entendre. Duchâtel veut faire demain une partie à Stolzenfels avec la duchesse d’Istrie et Marion et d'Haubersaert. Ils vont s’amuser. Le temps est toujours à la pluie, au vent, au froid. C’est détestable. Je bois, & je baigne. Les princes Belges sont arrivés hier avec un grand train. Cela avait très bon air. J'ai beaucoup de goût à tout ce qui a l'air royal. Adieu voyez comme je vous écris des lettres intéressantes.
Adieu encore.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Mardi le 9 juillet 1850

Mon fils est parti ce matin, c’est un gros chagrin pour moi. Il est retourné à Paris, de là il va en Ecosse, il m’a presque prouvé de revenir ici, mais je ne veux pas y compter. Le Prince Paul de Wurtemberg a fait son entrée très imprévue chez moi hier. Il passe ici deux jours et va à Francfort. Je n’ai du reste vu personne hier, et le temps a été pluvieux & froid tout le jour, ce qui a empêché mes promenades. Je n’ai pas de livres, je n'ai rien. Il y à de quoi se pendre. Et pas de lettres de mes correspondants anglais il est tout-à-fait impossible qu’ils ne m’aient pas écrit. Où sont ces lettres ? Les vôtres m’arrivent le 4ème jour. Hier 8 j’ai reçu cette du 5. Ainsi huit grands jours pour la question et la réponse. C'est bien ennuyeux. Les arrangements de la poste sont tout-à-fait sauvages. Je vous apprendrai bien peu ou rien du tout sur les affaires d’Allemagne. Je ne vois personne et il n’y a personne ici qui vaille la peine qu'on voie. Il y a des princes & princesses allemandes. Elles m'ont fait témoigner qu'elles seraient charmées de ma connaissance. Je le crois bien, mais je ne suis pas aussi sûre de l'être de la leur, et j’évite. Les connaissances se font dans le jardin & le salon, je n'y vais pas. C'est de la cohue. Entre autres altesses il y a les héritiers du Danemark. J’ai vu Antonini avant mon départ. Sa cour proteste contre le principe. Mais comme on fait valoir des cas où, hors la guerre civile, il y a eu des pertes infligées à des Anglais, on a nommé une commission qui examine. Mais rien ne sera admis pendant les bombardements. ou combats. J’ai trouvé ce qu’a dit Dupin de Peel, parfaitement de bon goût. Mais quels hommes à cet homme ! Jamais citoyen n’en a révélé de semblables. La grande duchesse Hélène arrive ici le 15 août. J’espère bien être partie avant.
4 heures. Voici l'heure d’envoyer les lettres. Je n'ai rien à dire de plus. Je suis de bien vilaine humeur, de toutes choses, & surtout de ce que je ne trouve pas d’encre noire ici. Adieu. Adieu. Ecrivez-moi des nouvelles. Adieu. J’espère que mes lettres vous arrivent toujours affranchies ?

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Mardi le 8 Juillet 1851

Votre lettre fait ma journée Je n’ai donc rien à vous dire de plus que je ne vous disais hier. Les verres d’Eau, le bain, la promenade, Duchatel & sa femme. Ah, Le prince George de Prusse neveu du roi. Jeune homme sérieux et agréable, mais qui va partir. Je suis curieuse de Londres, Montebello a promis à Duchâtel de lui écrire de là. Je suis honteuse je n'ai rien à vous dire du tout. Il ne vaut pas la peine de vous envoyer cette lettre. Elle restera jusqu'à demain.
Mercredi 9 juillet. J’espère que vous ne me gronderez pas de vous avoir manqué un jour d’autant plus que hier ressemble à aujourd’hui avec ceci de plus que je suis fort dérangée dans ses entrailles ; le dîner est détestable et cela me cause de vilains mouvements de bile. Je vais essayer aujourd’hui les talents d'Auguste. J’ai peur que cela n’aille pas. Voilà mon seul souci d'Ems.
Comment n'avez-vous pas encore reçu dimanche ma lettre de Cologne de vendredi ? C'est étrange. Dites-moi, ou répétez moi, si vous l'avez reçu ou non. Cela m'importe, car j’avais écrit d’autres lettres de là. Duchatel n’est pas reçu hier soir. Lui aussi a ces mêmes accidents que moi, et de plus un peu de fièvre. Il est mieux ce matin & reconduit sa femme à Coblence.
Le comte de Chambord a parfaitement raison de ne pas risquer Londres. Quel plaisir pour moi de lire M. de Maistre, & quel remord ! Quelle honte ! Tous les soirs chez moi pendant tant d’années et ne me souvenir que de sa figure. Certainement je n’ai pas de l’esprit naturellement. On m'en a donné un peu, et bien tard ; et pour être tout-à-fait vrai je crois qu’il ne m’en est venu un peu qu’à Paris et depuis 14 ans. Il fait très froid ici 8-10 degrés pas davantage,
Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 6 août 1850 Mardi
5 heures

Que c’est triste de recommencer à écrire ? Voilà un orage semblable à celui du jour de votre arrivée, mais comme il a bien fini alors. Je n’attends rien au bout de celui-ci. Je viens de dîner avec mon fils. Kolb est revenu. Il a arrêté pour moi à Schlangenbad l'appartement de la princesse de Prusse. Elle le quitte samedi matin, moi j’y entre samedi soir. Excepté la princesse, qui n'y sera plus, il n’y a personne absolument. Je me suis fait lire votre lettre, je la trouve belle, évidemment elle a fait de l'effet.

Mercredi 7
Hier nous avons passé une moitié de la journée à nous barricader contre le soleil et une chaleur étouffante, l’autre moitié en précautions contre le tonnerre & une pluie battante. La journée entière passée sans promenade. Mon fils & moi tous seuls. Le soir votre petite princesse de Beauvau, & le Prince de Chalais. Aujourd’hui il fait parfaitement froid, & pas un rayon de soleil. Vous m’avez tout enlevé. Une longue lettre d’Ellice. Je m'en vais l’étudier, & je vous l’enverrai demain. Voici la fin d'un long article de la presse du 4 à propos de votre lettre. " M. G. vient de se venger en homme d'esprit. Il s’est montré tout à la fois plus libéral que M. Thiers plus religieux que M. de Montalembert & plus républicain que M. le Président de la république. " Je cite parce que vous ne lisez pas la presse.

2 heures. Voici encore un temps détestable, du veut de la pluie, & très froid. C’est trop triste. Vous et le beau temps de moins ! Je n’ai rien à vous dire, que mon plaisi,r mon regret. Ces huit jours ont été charmants. Recommençons l’année prochaine, mais mieux. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 28 juillet 1851 Lundi

J'ai dormi, et je vais mieux. J’attends l’éclipse. Ellice qui devait partir reste pour la voir d'ici ca.d. que la Duchesse d'Istrie l’a complé tement ensorcelé. Il fond. C'est à mourir de rire. La grande duchesse me laisse le choix entre Bade le 4, ou Francfort le 10. Je prends Francfort. J’irai à Schlangenbad le 2, le 9 à Francfort, & je reviens à Schlangenbad le 11 ou même le 10 déjà si je puis m’en tirer à si bon marché. Je viens de rencontrer le comte de Beroldingen qui me dit qu’il vient de recevoir la nouvelle que sa belle mère est morte hier. Il allait commander une messe de mort, & vient ce soir chez moi jouer au 21 ! Bouteneff me fait une conversation agréable, intéressante aussi bien anti Palmerston, bien anti Brunnow celui-ci en décadence, mais restant parce qu'on ne sait où ne trouve un autre, et qu’en général nous n'aimons pas changer nos agents.
3 h. L’éclipse est passée, peu de chose. Pas plus merveilleux qu'en 1819. On a vu ce matin à la source une danse russe se promenant avec une lanterne sur la poitrine, qu’elle tenait préparée pour l’allumer quand on serait dans les ténèbres. Adieu. Adieu, je n'ai rien à vous dire. Ellice a une attaque de choléra, il part demain. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 21 Juillet 1851 Lundi

Voilà donc le vote ! Il me paraît d’après une analyse très succincte dans l’Indépendance que [Odilon] Barrot a fort bien parlé. Je n’ai pas encore vu Duchâtel ce matin je verrai ce qu'il dit. Le Prince George est venu nous dire adieu hier soir. Nous le regrettons tous. Il va à Trouville il y passera tout le mois d’août. Il espère vous y rencontrer. Je suppose que vous y irez comme de coutume au moins un moment. Ne manquez pas d'aller le chercher & soyez aimable pour lui. Il est très embarrassé, mais il est intelligent et fort désireux d’apprendre. Duchatel est vraiment très agréable. Toujours en train. Il fait un petit doigt de cour à la duchesse d'Istrie et cela va très bien.
Le duc de Richelieu hait à mort M. d’Haubersaert, il se tient donc à l'écart, mais comme celui-ci part il nous reviendra. Il ne vaut pas le partant. L'air est charmant aujourd'hui presque chaud ; enfin ! On m'écrit de Londres (Lady Allen) que Narvaez avait demandé à être présenté à la Reine en audience, elle a refusé, & on lui a proposé de rencontrer la reine à l’exposition ce qu'il a à son tour refusé indignantly, à la suite de quoi il a été prié au concert à la cour où il s’est montré triomphant. Voilà tout ce que je sais.
Le parlement va être prorogé. Je crois qu'il est très possible que nous voyons Ellice arriver ici demain ou après-demain. Mes Russes viennent peu chez moi. Ils ont une quantité de femmes et d'enfants. Adieu. Je dîne aujourd’hui avec toute ma société dans une maison je ne sais quelle. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Lundi 15 juillet 1850

Je me sens tout-à-fait malheureuse de votre inquiétude. Car je sais bien que dans un cas pareil j’aurais fait mille sottises comme de me jeter à l’eau par exemple, ce qui empêcherait les autres. J’ai pris tous les renseignements possibles. D'ici mes lettres sont certainement parties. Mais la poste Tour & Ta[?] a ses agents partout, & par curiosité comme par calcul, ils font quelques fois passer les lettres par Mayence & Francfort, et il se peut que des lettres d’ci mettent quatre jours pour aller à Paris. Cela expliquerait comment le 11 vous n'aviez pas encore ma lettre du 6. Cependant non, voilà plus de cinq jours. Enfin que faire. Moi je n'en sais rien. Un jour vous recevrez douze lettres à la fois. Je plaindrai les onze lettres. C’est assez parler de nos ennuis. Le beau temps est revenu. Je suis toujours bien ennuyée & bien docile. L'effet des eaux est une lassitude, & somnolence excessive, et puis des douleurs de jambes et d’estomac, on me dit que c’est très bon. Qu’en pensez-vous ? Moi je crois que je devrais cesser. Je crains un coup d’apoplexie. Vous me reconnaissez là.
Je ne sais que penser de la loi sur la Prusse. Je vois que le Journal des Débats prend le mors aux dents, je vois que la Prusse en prend son parti, qu’est-ce que ce revirement extraordinaire. Venez à mon aide. J’ai fort aimé ce que M. de Laboulis a dit dans la séance de jeudi. Mais je vous parle de choses qui seront bien vieilles & oubliées quand vous recevrez ceci. Je m’avise de proposer à lord Aberdeen de venir ici vous rencontrer pour le 1er ou 2 août. Quelle idée ! Pourquoi pas ? Viendrez-vous toujours et quand à peu près. Ma cure complète finit le 5 août, il faut deux jours de repos et puis je pars. Je ne sais pas du tout ce que je ferai du reste de l’été. Mon fils aîné passera le mois d'août à Paris. Mais quel vilain mois pour y rester. Je n'en serai pas capable. Hier je n’ai pas vu une âme mais le temps était superbe. J’ai bien fatigué mes chevaux. Adieu. Adieu. Adieu.

Comme je trouve inconvenant de n’avoir offert à lady Peel que ce qui a été fait pour Mme Canning ! Manque de tact. En tout cas elle eut refusé. La prévoyance de Peel ajoute encore à la popularité de sa mémoire. Grand homme, grand démocrate. Il restera désormais le héros de la démocratie. Au temps qui court l’effet ne sera pas bon pour la upper house.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 14 juillet 1851

Je vois par une lettre de Lady Allen que le vote by ballot emporté à la ch. des communes n’a pas fait le moindre effet. Cela ne veut rien dire du tout, personne n’a combattu car on sait bien que cela ne peut pas passer. Les ministres traitent toujours ces choses là avec dédain. Elle me dit que le Parlement va être très prochainement prorogée.
Le temps se relève un peu aujourd’hui. Hier soir rien que Duchâtel & le piquet. Il se trouve très at home chez moi. Moi je le trouve original. Au fond il n’y a personne qui ne le soit un peu. Plus nous rabâchons & plus nous sommes contents de Claremont. Mais je répète, la situation de Berryer vis-à-vis la proposition Creton va en devenir embarrassante. Notre situation à Copenhagen est très puissante. Celle de l’Angle terre bien faible. A Vienne nous commandons à Berlin on nous obéit et au delà (La réaction va trop vite.) Tout ceci de notre part avec les formes les plus modestes. Radowitz conserve sa correspondance privée avec le roi. Cela reste un sujet d'inquiétude pour l’avenir. Dans le moment tout va bien. Voilà ce que j’ai relevé de mon diplomate à Copenhagen. Je verrai celui de Rome sans doute aujourd’hui. La duchesse d’Istrie est arrivée aujourd’hui. J’en suis bien aise. Adieu.
Votre lettre de vendredi me fait adresser ceci au Val-Richer. Hier j’ai écrit à Paris. Marion vous dit mille souvenirs.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Lundi 8 Juillet 1850

Enfin deux lettres de vous du 3 & du 4. Une d’Aberdeen du 5. Le plus vif chagrin. Perte nationale. Ressentie par la nation toute entière, depuis la Reine jusqu'au laboureurs. Jamais ou n’a vu un deuil un chagrin aussi général. Le plus grand homme qu’ait eu l'Angleterre, & pour Aberdeen un ami de 50 ans. Il n'a pas cœur à me parler d’autre chose, ni à spéculer "on the probable consequences of this calamity in our political combination. The session of Parliament will be brought to an early termination." Vous voyez par les journaux toutes les démonstrations. Certainement tout cela prouve que vous et moi nous le mettions un peu au dessous de son mérite. Il n’y a rien à dire devant une opinion aussi universelle. Toutes mes autres lettres d'Angleterre me manquent. J’ai vu hier la duchesse d’Istrie & les deux petites princesses de Beauvale, celle qui est fille du Duc de Mortemart est fort gentille. Mon fils me quitte demain. C’est un grand chagrin pour moi. Aujourd’hui j’ai commencé à boire, par un temps pluvieux, & froid. C’est du guignon. Ah qui je vais m'ennuyer !
Je trouve bien bonne la dernière partie de votre lettre au sujet de l’institut. Je crois que les mois prochains vont être bien fades. Si les vacances de l’Assemblée sont longues il y aura de quoi s’endormir. Ici c'est l’occupation obligée de tout ce qui marche sur deux pieds. Vous ne vous figurez pas l'ennui de ce lieu. C’est pire que ce que j’avais craint. Adieu de peur de trop. vous faire goûter les plaisirs d’Ems. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems lundi le 7 juillet 1851

Votre lettre m’est remise à 7 h. du matin. C'est réglé, & j'aime bien la règle. Je serai au régime de la règle en toute chose ici. Je commence déjà à m'ennuyer c’est bien tôt !
Il fait froid très froid même. Les Duchatel sont venus hier soir, je le vois lui deux fois le jour. Il joue à la roulette. Il est très étonné de n’avoir par la moindre nouvelle de Montebello. Je n'imagine que la partie du palais de cristal sera remise au mois d’août.
Aujourd’hui je n’ai point de lettres de mes correspondants, au fond j’en ai peu maintenant et comme Constantin va aux eaux, lui aussi n’aura rien à me mander. Le duc de Saxe Meiningen est ici, je pense que je le verrai. Du reste personne. Personne regrette la [?], Schomburg, Bückeburg ! Rappellez-vous que Mad. Hatzfeld reçoit le jeudi. Vous devriez y aller, dernière soirée de Paris.

2 heures. J'ai pris mon premier bain, & un somme après. L’un et l’autre très agréable. Voyez les nouvelles intéressantes que je vous mande ? Adieu Adieu.

Auteurs : Denis, Alphonse (1794-1876)

Auteurs : Denis, Alphonse (1794-1876)

Auteurs : Guizot, François (1787-1874)

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 31 juillet 1851, jeudi

J'écrirai à Ellice aujourd’hui même au sujet de M. de Lavergne. Je crois me souvenir qu'il sera le 15 août en Ecosse je le verrai probablement mieux à Schlangenbad ou à Francfort. Le duc de Noailles me mande qu'il quitte Francfort le 2 août. Il sera à Paris le 15. Il se plaint extrêmement de ce que personne ne lui a écrit. Jugez que le 23 on ne savait pas encore à Frohsdorf un mot direct de la visite à Claremont. L’empereur d'Autriche a reçu le duc de [Noailles] seul sans témoins. Une demie-heure de conversation, dont il est sorti très content. Il est charmé du prince Monarque. Moi je ne suis pas charmée de l’effet d’Ems cette année. Il est possible que l'absence de mon cuisinier en soit cause. Maudite avarice et ennui de lettres contre quelques embarras. Et Schlangenbad est bien pire encore. Auguste est meilleur lecteur que cuisinier.
J’ai vu hier une lettre (ou pour être plus exacte on me l’a racontée) d'un aide de camps du Président qui dit qu'on est charmé à l’Elysée du chiffre de la majorité, & qu'on est sûr de l’emporter à la prochaine discussion de la révision. c-a-d que la majorité sera tellement plus forte encore qu’il faudra que l’Assemblée passe outre, secondée qu’elle va être par de nouvelles pétitions. Nous n’avons pas joué hier au soir. La conversation vous a entraînés. Ces dames Beroldingen, Boutineff, Richelieu. J'avais vu longtemps Beroldingen dans l'après-midi. Il m’a raconté l’Allemagne pleine sécurité. Les deux grandes puissances s'entendent parfaitement. L’esprit public a repris son équilibre. Les professeurs, ou ce qu’on appelle. le parti gotha essaye toujours de remuer, ils intriguent mais cela reste stérile. Les masses ont fait leur expérience. Elle restent tranquilles, les troupes partout sont excellentes. Avec cela on est sûr de son affaire. Et si la France redevient février ? Cela ne fera rien en Allemagne. Voilà ce que dit Beroldingen. J’ai trouvé sa conversation bonne. Il a beaucoup de sens, & connaît bien l’état des affaires. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 25 Juillet 1850

Si je ne me trompe, ou si l'on ne me trompe, Montebello est de la commission du 25. C'est une bien bonne nouvelle pour moi à condition que cela l'oblige vraiment à la résidence à Paris, mais je crois que ces messieurs se dispensent. J’ai été un peu souffrante hier. Le froid succédant à la chaleur ne m’a pas convenu. C'était hier le jour de naissance du duc de Nassau. Grande fête et bal. Tout le monde y a été. La princesse Grasalcowitch renonçant à sa promenade pour essayer des robes ! Est-ce possible ? Si je vais à Schlangenbad, ce que je crois tout-à-fait, ce sera le 8 août pour y passer quinze jours. Cela me ramène à Paris les derniers jours d’août.
Quelle tranquillité d'esprit dans la vie que je mène ici ! Sauf une demi-heure de conversation avec le Prince Paul il n’y a pas avec qui échanger un mot sérieux. Je crois que cela est très sain. Constantin m’apprend l'intérieur de Potsdam, et l’intérieur Impérial, dans celui-ci rien de changé depuis mon temps. Cependant bien des détails piquants. Sa femme ne manque pas d'une certaine finesse d'observation. Elle est remarquablement bien élevée, toutes les nuances de la politesse. Sous ce rapport elle me plait tout-à-fait. Ils restent encore huit jours auprès de moi. Elle a un tas de parents ici. Tout cela a bon air et grand air. Constantin trouve qu’ils sont trop nombreux. Je n’ai pas un mot de nouvelles. Aujourd’hui j'espère des lettres. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 25 juillet 1850

Je vous adresse à tout hasard un mot dans votre maison de ville. Car la peur me prend que vous ne vous soyez mis en campagne, & je veux que vous sachiez que je reste en Allemagne jus qu'au 20 ou 22 août ou même plus si vous venez plus tard. Je vais le 8 à Shlangenbad. Tout près d'ici. Ce sont des bains calmants excellents pour les nerfs. J’y resterai une quinzaine de jours. Si vous venez après le 13 vous me trouverez là, et cela vaut bien mieux que de vous presser maintenant pour vous retrouver au Val Richer le 6. Je crois vous avoir parlé de mon projet de Schlangenbad. Si vous avez eu cette lettre elle vous aura décidé à attendre. Enfin nous verrons, quand on est si loin les explications. sont impossibles ! Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems le 24 Juillet 1851, jeudi

Je suis un peu effrayée de ma décadence. Cette affaire du reçu égaré est étrange. Je l’ai tenu en main, je l’ai soigneusement serré avec mes papiers d’affaires, et il n’est par là ! C’est évidemment de ma faute, mais comment est-ce que je fais des fautes pareilles. J'oublie ; je ne sais plus ce que je fais des choses. Il y a du trouble dans ma mémoire. Est-ce que cela arrive vite, comme une maladie, la rougeole, ou autre chose ?
Voilà un oukase nouveau bien sévère. En cinq ans d'absence convertis en 2 années et cela encore avec des droits énormes. Je crois qu'on criera bien fort en Russie. Il faut que l’Empereur soit bien sûr de son fait pour aventure est oukaze. Mes fils vont être bien contrariés. Je le suis pour eux, surtout pour Alexandre. Car Paul, Courlande ou Londres cela revient un peu au même pour moi.
Ellice est arrivé. Bonne mine et en train de s’amuser. Je voudrais qu'il devint un peu amoureux de la duchesse d'Istrie comme l’était le prince George de Prusse. Cela le ferait rester un peu. Avant de l’avoir vue, il menace de repartir après demain, avec Marion & Duchâtel. Quel grand vide pour moi.
Gladstone vient de publier une lettre à Lord Aberdeen contenant des horreurs contre le Roi de Naples & donnant pleine raison à Lord Palmerston sur ce point. Ellice conseille à Lord John d'élever Lionel Rothschild à la Pairie, pour punir la Chambre haute de résister à la volonté des Ministres pour l'admission des Juifs. Je n'ai encore causé avec Ellice qu’en courant. Adieu. Adieu. Je pense que le Président gardera ses Ministres.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Jeudi 18 Juillet 1850

Hier une pluie battante, pas de promenade, misérable journée. Votre lettre est venue l’égayer, & deux autres de Montebello & Duchâtel. Ils me mandaient que tout tourne à l’Empire. Cela m’est égal, j’espère seulement que l'Empire me plaira autant que la République dont je m’accommode fort bien. Quel drôle de pays que le vôtre. On peut tout faire des Français. Ils sont charmants, ils ne sont pas grands. J’attends Constantin aujourd’hui. Il me dira quelques nouvelles. Je n’en sais pas une. 4 heures. Pas un mot à vous dire, point de lettre d'Angleterre. Des visites, pas de conversation. Le prince George de Prusse, neveu du roi est venu. Très timide jeune homme, mais quelque chose peut-être Adieu. Adieu. Vous trouvez qu’il ne vaut pas la peine de recevoir une si pauvre lettre. I cannot help it. La mésaventure de la reine d’Espagne n'aura pas déplu au Duc de Montpensier. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems jeudi 17 Juillet 1851

Voilà votre petit mot du Val Richer. Nous sommes bien loin l'un de l’autre. Le dimanche arrive ici jeudi la réponse vous parviendra donc lundi. Il y a de quoi aller et venir quatre fois en Angleterre. Ma soirée s’est passée comme l’autre, d’Haubersaert & moi au piquet. Le Prince George de Prusse, Duchâtel, la duchesse d'Istrie, le comte [?] très joli jeune homme aide de camp du Prince, au lansquenet Marion regardant. On lui prend son argent je ne veux plus qu’elle joue.
Je ne me baigne pas aujourd’hui, je veux me reposer. J’en profiterai pour aller faire visite à la petite princesse. 2 heures. J’ai été les voir. De charmants enfants, & la petite, jolie comme un ange. Ellice viendra probablement ici. Le parlement va se séparer bientôt. Adieu. Je n’ai pas un mot de plus à vous dire Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems jeudi le 11 Juillet 1850

Depuis dimanche il n’a pas cessé de pleuvoir. Je n’ai pas pu faire une seule promenade à pied, & il fait trop froid pour aller en calèche. Je bois l’eau dans ma chambre. Hier j’ai vu le Prince Paul & un Rothschild neveu. Et puis voilà toute ma récréation. Si vous ne me plaigniez pas à présent, je vous en dispense pour le reste de ma vie. Jamais je n’ai été si mal, & j’ai pris Ems et moi-même en horreur. Vous me dites hier soir ce que je vous disais le matin le Président durera plus que la République peut-être, mais avec ou sans elle il y restera. Vous savez que je m'en accommode fort bien, & que le présent état de choses me convient tout-à-fait, vu que j’ai l'honneur de n'être pas française.
Constantin & sa femme s’annoncent pour le 20. Ce sera quelque chose ; entre nous, pas grand chose. Mon fils Alexandre était une vrai ressource. Il sait tout, il connait tout le monde. C'est un puit de connaissances en toutes choses et très pratiques. Très bon observateur & très bon juge. Le commerce le plus doux. Mais il ne tient pas en place. Il lui faut des voyages, Castellamare ou les quatre parties du monde. Je n’ai pas eu une ligne de Lady Allice. C’est inconcevable ni de Marion. Montebello m’a écrit hier à peu près ce qu'on vous mande à vous. Les grands Burgraves ne vont plus à l'Assemblée. Par l'un d'eux j’en sais la raison. Il perd la raison pour Madame Kaledgi. Il est horriblement jaloux de Piscatory, & il va à la campagne regarder la Lune quand il y en a. Ne me faites pas de commérage.
Voilà ce pauvre duc de Cambridge mort. C'est bien des catastrophes coups sur coups, à commencer par le coup de canne à la reine. Je plains beaucoup la duchesse de Glocester, elle ne survivra pas longtemps à son frère. Elle le chérissait. Adieu. Adieu. Que je m'ennuie Adieu. Depuis trois jours le thermomètre marque 6 degrés de Réaumur à 9 h. le matin. Il n'y a ni cheminée ni poêle dans les maisons.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Jeudi le 10 Juillet 1851

Vos lettres sont toujours intéressantes. Et les miennes. Quelle pauvreté ! Je me suis fort ménagée hier. Le temps était froid. J’ai vu le médecin d’Ems, il ne trouve pas que je doive suspendre les eaux. Mon indisposition ne sera rien.
Hier soir le Prince George de Prusse et Duchatel. Pas gai du tout. Le prince est très raide & lent. Mais nous lui croyons de l'esprit. Il en a sur sa figure. Duchatel ne s’est pas amusé ni Marion, ni moi ; cela ira mieux. Il me semble que Beauvais a parfaitement réussi !
Je reçois vos lettres à 7 heures du matin. Je crois vous l’avoir déjà dit. Les mêmes porteurs à la même heure ce qui fait qu’elles doivent être mises à la poste la veille avant 6 heures du soir. Quels sots arrangements.
Les enfants du Roi des Belges arrivent je crois aujourd’hui. Ils ont pris tout l’hôtel à côté du Panorama. Je suis bien fâché que le roi lui-même ne vienne pas. Montebello avait promis à Duchâtel de lui écrire de Londres. Il ne l’a pas fait, cela le fâche. J'écris à l'impératrice sans trop savoir quoi. Ma scribomanie.
Adieu. Adieu Duchâtel trouve que cela vous irait très bien d’être catholique. Je ne trouve pas.

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Ems le 8 août 1850

Quelle journée hier ! Pas un moment de relâche à la pluie et à une tempête effroyable. Mon fils même n’a pas pu sortir. J’ai vu chez moi la Princesse Lobkovic, le Prince de Chalais & cette petite dame russe nouvellement arrivée. Elle est spirituelle & nous a [?] intime dans les intimistes de la cour. Je vois dans le Constitutionnel une réponse à votre lettre. Je ne sais pas de nouvelle du tout. Je vous envoie la lettre d’Ellice. Vous savez que mon adresse est Schlangenbad Près de Weisbaden Duché de Nassau Allemagne. La Reine de Hollande passe aujourd’hui à Coblence, elle y fait venir la princesse Grasalcovic. Drôle d’intimité pour une femme d’esprit. De là la reine va à Bade. Vous verrez par la lettre d'Ellice que Thiers y sera. La duchesse de Modène arrive ici aujourd’hui (princesse de Bavière belle soeur de la duchesse de Bordeaux) ma grande Duchesse sera ici jeudi prochain. Moi je ne trouverai pas une âme à Schlangenbad.
La pluie continue ici, c’est désolant, si elle va de ce train à Schlagenbad, que devenir ? L'Empereur a appris avec une grande joie que le mariage de sa nièce s’est arrangé. Notre petit prince de [Meklembourg Stréliz] a fait ses conditions. Il veut bien vivre un peu en Russie mais il veut avoir un établissement aussi à Strelitz. Je trouve très bon qu'il ait tenu à sa volonté. L'Empereur a déjà envoyé des cadeaux superbes. Vous voyez que je n'ai rien du tout à vous dire. L'Eglise luthérienne de Wiesbaden vient de brûler tout entière. En attendant qu’une église grecque soit achevée, on avait déposé là le cercueil de la grande Duchesse, femme du duc de Nassau qui est morte en couche, heureusement, le cercueil a été sauvé ! Je finis sans pouvoir ajouter un mot qui vaille. Adieu. Adieu. Ems est bien laid depuis votre départ !

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Ems Dimanche le 6 juillet 1851,

Vos lettres m’arrivent régulièrement mais tard. Le matin du 3° jour c-à-d. la lettre du 3 est chez moi le 6. Pas moyen de remédier à cela. Duchatel est arrivé avec sa femme qui passera 3 jours avec lui. J’ai commencé aujourd’hui. à boire mais je ne me sens pas très bien. C’est peut-être le changement de climat. Ici il fait plutôt froid, 8 degrés seulement ce matin.
Pas l'ombre de nouvelle comme de raison, & je n'en prévois guère si personne n’arrive. Tout à l’heure une lettre de Constantin du 4 de Potsdam. Le roi a reçu le duc de Noailles, le 3 à merveille. Il a beaucoup causé avec lui & aura l’occasion de recauser encore. Il a été présenté à la grande Duchesse Marie, et dîné avec elle chez le roi. La grande Duchesse veut me voir, nous nous donnerons rendez-vous quelque part sur le Rhin. Voilà pour aujourd’hui. Adieu. Adieu.

Pauvre lettre. Il y en aura beaucoup qui ne seront pas plus belles. Adieu.
Dites à M. Molé, le duc de Noailles. Hambold, & mon neveu l'ont placé entre eux à dîner, pour l’orienter. Il y avait 22 princes ou princesses. Il a été présenté à tous et cela n’a pas été chose facile que de l’édifier sur chacun d'eux. On est très poli & empressée pour lui.

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Ems le 28 Juillet 1850

Me voilà bien perplexe ! Vous arrivez ayant découvert que vous pouviez rester huit grands jours en attendant je vous déconseillais de venir puisque selon votre premier calcul vous n'en seriez resté ici que deux. J’ai eu le grand tort de vous écrire un mot à Paris qui vous aura dérouté, car mes explications étaient adressées au Val Richer, et ces lettres là vous ne les avez pas attendues. J'ai deux raisons de plus pour désirer que vous ne veniez qu’après le 14, mais C’est trop tard. Enfin voyons, je sais bien que le bonheur de vous voir sera le même. A présent que plus tard, seulement je vais rester très incertaine jusqu'à mercredi en attendant votre logement est prêt.
La grande duchesse Hélène arrive ici le 17. Elle désire bien que je l’attende. J’irai le 8 comme je vous l'ai mandé à Schlangenbadad. Je la verrai à mon retour de là, cela me fera m’arrêter un jour ou deux au plus à Ems. J'adresse ceci à Strybon. Si vous êtes encore à Paris il vous porte ma lettre si non il la fait aller plus loin. Adieu. Adieu.

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Ems Dimanche le 27 juillet 1851

Une nuit blanche. Les nerfs de la tête agacés, courbatures générales, un feu de fièvre hier. Voilà les bénéfices de la lettre de [Coutte]. C'est bien ignoble d'être agitée & malade comme cela pour une question d'argent. I cannot help it. 10 000 £ de moins dans ma fortune je ne m'y accoutume pas. Ellice écrit à [Coutte] pour expliquer. J'affirme que le dépôt est chez lui, c’est ainsi sûr qu'il est sûr que je suis à Ems. Je l'ai remis cacheté, signé chez lui. Il m’en a donné reçu, ce reçu est mentionné dans mon testament. C'est sûr, parfaitement sûr. Sa réponse est laconique : il m’a rendu ce paquet avec tous les autres titres. Je dis que j’ai repris tous les autres titres moins celui-là. Et ma raison était simple. Un très gros paquet, inutile jusqu’en1858, et moi rentrant dans un pays de révolution. Enfin, je vous ennuie, j’ennuie tout le monde, et je suis honteuse. Si l’affaire ne s'éclaircit pas. (ce à quoi je ne vois pas de chance depuis la lettre de Coutts) je déclare que j’ai été volée dans la première maison d'Angleterre. Comment ai-je pu égarer le reçu ? C'est là où ma raison est en défaut. Moi si exacte, soigneuse de mes affaires.
La soirée s’est bien ressentie du départ de Marion, & de Duchâtel & de mes soucis. Nous proclamons tous Duchâtel le plus agréable homme du monde. Si gai, si en train, toujours en bonne humeur, & tant d'esprit tout prêt & tout naturel. Je le crois bien parfaitement égoïste, qu'est-ce que cela me fait ? Je ne suis pas de votre avis sur la fête à l’hôtel de ville. Comment voulez-vous qu'on reconnaisse autrement les politesses faites à vos commissaires industriels & & en Angleterre ? Et vos fêtes à vous sont cossues, magnifiques, et bien supérieures à celles d'Angleterre. Non, M. Berryer a raison. Je saurai à Francfort sans doute des nouvelles des affaires d'Allemagne. Ici je n’ai aucun moyen d’être bien renseignée.
J'ai une petite nièce ici bien gentille et jolie, une Princesse de Lieven mi ditto. Son mari a l'air bourru. Elle dit qu’il la fait rire, & elle l'aime beaucoup. 28 ans de plus qu’elle. Midi dans ce moment une nouvelle lettre de Coutte, m’informant qu’il a en sa possession mes titres. Ouf ! Mais voilà un banquier bien léger. Adieu. Adieu

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Ems le 21 Juillet 1850

Le Prince Paul est revenu hier de Francfort. Il y a vu la duchesse de Kent qui lui a dit positive ment : "le ministère ne durera pas, c’est impossible, la reine me l'écrit." Je vous livre texte et auteur. Le Prince Emile me disait avant hier que pour le moment tout est rompu entre l’Autriche et la Prusse, mais cela n'inquiète personne. L’affaire du Danemark est assez embrouillée. C'est pour nous obéir et nous plaire que la Prusse a conclu la paix avec le Danemark au nom de l’Allemagne, maintenant il faut que les états allemands ratifient. Or, c’est une affaire très nationale & qui pique l'honneur allemand. L’Autriche est charmée que la Prusse ne soit un peu dépopulaire par là, et elle refuse de son côté de ratifier, pour se populariser à son tour. Nous allons nous fâcher contre l’Autriche. Voyez quelle confusion ! Notre flotte est là, mais il n’y a pas de troupes à bord.
Le mauvais temps continue. Je fais cependant mes promenades en voiture. A présent avec Constantin. Il a des récits curieux à me faire impossible de les écrire. On commence à Ems à être un peu trop curieux de me voir. Comme je ne vais jamais ni dans la promenade, ni dans le salon, on se fait présenter chez moi, & je commence à être très ennuyée de cela. Hier j’ai été d'une impolitesse remarquable même pour moi. Aujourd’hui je fais dire non aux gens qui demandent à venir. Ce que je vois habituellement c’est les petites princesses de Beauvale et la Duchesse d'Istrie. Le duc de Saxe Meneingen & Rothschild. A présent Paul de Wurtemberg for ever. Mais il ne m'ennuie pas. J'oublie ma princesse régnante, mais celle-là me fait rire à force de modestie & d'ignorance, et de bonne volonté !
Adieu, je suis fâchée de vous faire de si pauvres lettres. Je ne pêche rien dans le salon. Pensez-vous encore à votre projet de visite au Rhin ? Ou bien l'avez-vous abandonnée ? Répondez-moi, & si vous disiez oui, dites en un mot à Lord Aberdeen, en lui disant vos dates. Moi je reste ici jusqu'au 7. Le 8 je pars. Adieu. Adieu.

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Ems le 20 juillet 1851 Dimanche.

Voici une lettre du duc de Noailles fort content jusqu’ici. Moi je ne le suis pas de ma santé. Mon estomac est en déroute, je ne sais qu'y faire, vos pilules ne sont pas the thing. Le Prince George de Prusse nous quitte demain. Nous le regretterons un peu, il venait tous les jours. Il est parfaitement Prince, bon enfant & il a de l’esprit. D’Haubersaert part après demain.
Ces messieurs me prennent mes journaux. Je n’ai pas encore lu, de suite Berryer, mais ce que j’en ai entrevu me ravit, m'enchante. Beau talent. Il nous revient de Paris que le prince de Joinville aurait écrit une lettre moqueuse sur Berryer, ce qui a été cause que celui-ci n’a parlé ni de la fusion, ni des Princes. Si votre prince a fait cela vraiment, cela ressemble bien plus à un laquais qu'à un Prince. Vous m'en direz quelque chose. Je vois que la discussion s’anime fort. J’ai parié ici que le duc de Broglie ne parlerait pas. Adieu, J’ai eu une excellente lettre du petit cousin, que je
vous enverrai. Adieu. Adieu. Pas un mot de nouvelles à vous dire de ce côté-ci. Adieu.

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Ems le 14 juillet 1850, 10 heures

Le temps se relève depuis ce matin et cela donne courage. Mais voilà les bannis interrompus. Une machine rompue, qui nous met à sec. Ils sont bêtes par ici. Que je suis désolée de cette autre bêtise, les postes. Je n’ai pas manqué un seul jour de vous écrire. De Cologne vendredi 5. D'Ems Samedi 6 lendemain de mon arrivée. Et puis tous les jours comme de raison. Hier je n'ai rien eu de Londres, ni de Paris. Je vous ai raconté Lady Allice et Marion. Selon ses derniers renseignements Meyendorff allait décidement. à Vienne. Je ne lui ai pas répondu à deux de ses lettres.
Je ne puis rien vous dire sur le Danemark. Je n’y entends rien et je n’ai eu personne à consulter. Ma princesse régnante ne sait pas grand chose, elle me dit seulement qu’elle s'est retirée de l’union, & que les autres petits états font de même. Je ne sais pas même si le Duc de Prusse est à Coblence. Je ne vous amuserais pas du tout, je n’ai [rien] reçu à vous conter. Adieu, Adieu, à moins d'une catastrophe entre ici et 4 heures départ de la poste. Elle arrive à 6, c’est arrangé avec intelligence ! Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Dimanche 13 juillet 1851

Voilà enfin votre récit et très détaillé, très intéressant de la visite à Claremont. Au total c'est très bon. Je n’ai point de nouvelle. Une lettre de Berlin de mon fils Alexandre qui y est arrivé très malade, qui ne peut pas marcher, & qui s'emballait cependant pour la Courlande.
Hier soir le prince George, & Beroldingen, Duchâtel profondément ennuyé mais moqueur, il y a de quoi. Le prince connaît beaucoup Melle Rachel. Il vient à Paris [?] et va chez elle tous les jours. Il la trouve bien belle et une bonne diseuse. Voilà comme il caractérise son talent. Marion et Duchâtel crèvent de rire. Au fait Duchâtel aime mieux les patiences que les princes.
L'accueil à Claremont, & le hint à Berryer vont faire un embarras pour la proposition Creton. Comment s'opposer après cela ? Changarnier était-il prévenu du voyage ? Je crois que non. Je suis bien ennuyé de vous savoir incommodé. Et puis voilà mes lettres qui s’en vont au Val Richer vous l'avez voulu ainsi. Vous me l'avez écrit. J’espère bien que celle-ci vous y trouvera. Le temps est toujours laid. Hier arrive. J’ai été me promener sous la galerie des boutiques, [Flanguin] à gauche par le duc de Saxe Meiningen à droite Le Prince George de Prusse. Devant moi le Landgrave de Hesse. Et puis, néant, pas une âme de connaissance. Duchâtel va être charmé de lire votre lettre. Il vient toujours & à 1/2 après mon bain & puis le soir. Je le renvoie dans ma voiture fermée, car il a peur de l'air du soir. He takes good care of himself. Adieu. Adieu, remettez-vous & écrivez-moi toujours tout. Nous sommes très à sec ici malgré la pluie ! Adieu.
Je me décide à adresser ceci à Paris. Vous pourriez y être encore si votre petite fille était malade et en tout cas Pauline est là pour vous la faire passer. Mes précédentes lettres sont allées au Val-Richer.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Ems Dimanche le 7 juillet 1850

Pas de lettre, ni de vous, ni de personne c'est inconcevable. Si je n'en reçois pas aujourd’hui, il faudra. que vos lettres reprennent le chemin de Paris. Car ce que Stybon m'envoie m’arrive exactement. Je suis désolée de cette longue privation de vos nouvelles. Désolée ainsi de n’avoir rien d'Angleterre. Il est impossible qu'on ne m’ait pas écrit. Plus je pense à la mort de Peel, plus je trouve cela un gros événement, & un grand malheur. Quelle sensation cela a produit ! Quel hommage universel. Et comme tout est frappant là dedans. Vendredi son dernier discours. Samedi l'horrible accident et quelle belle mort ! Avez-vous lu le Galignani du 4 afternoon edition ? Tout s’y trouve. Les derniers moments, et les réflexions de journaux. Le Times admirable. J’ai fort aimé les Débats aussi.
Je n’ai pas à vous entretenir d’autre chose. Je n’ai vu ici que le médecin du lieu. Demain je commence. Nous verrons si Ems me va. Le pays est superbe. J’y ferai bien des belles promenades, et je m’y emmenerai bien convena blement. Toujours, pas une avec de nom connu. Personne. C’est trop peu. La Princesse de Prusse réside à Coblence, mais elle ne vient jamais ici. 4 heures. Il y a ici un Rothschild very usefull man. Il me dit qu'il faut mettre sur les lettres par Coblence. Ainsi ne l'oubliez pas. Adieu. Adieu.
Comme nous sommes loin.

Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858)

Auteurs : [?]

Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858)

Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858)

Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858)

Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858)

Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858) ; Bondy, Pierre-Marie Taillepied (comte de)(1766-1847)
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Auteurs : Mecklembourg-Schwerin, Hélène Louise Élisabeth de (1814-1858)

Auteurs : Duchâtel, Tanneguy (1803-1867)

Auteurs : Duchâtel, Tanneguy (1803-1867)

Auteurs : Duchâtel, Tanneguy (1803-1867)

Auteurs : Vitet, Louis, dit Ludovic (1802-1873)

Auteurs : Vitet, Louis, dit Ludovic (1802-1873)

Auteurs : Vitet, Louis, dit Ludovic (1802-1873)

Auteurs : Croker, John-Wilson (1780-1857)
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