Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])
Transcriptions
Bourbonnet
Vous me paraissez très bien.
Grimaud
Et le pauvre Douillet, comment va-t-il aujourd’hui ?
Bourbonnet
Il est toujours bien faible.
Grimaud
C’est sa faute aussi. Il ne veut pas me croire ; je lui ai dit cent fois que tant qu’il gardera son médecin, il ne guérira pas.
Bourbonn[et]
Nous ne voulions pas le laisser sortir aujourd’hui ; mais il veut absolument venir vous voir ; parlez-lui donc Monsieur, car il prend toute la journée des lavages et moi suivant mes petites lumières, je crois qu’il lui faudrait des restaurant.
Grimaud
Tu as raison, mon qarçon, vas et amène-le-moi tout de suite. Nous parlerons de nos douleurs, cela soulage.
Marton
Vous ne serez soulagé que quand vous ne prendrez plus les ordonnances de M. Brusquin qui vous échauffent au point que je suis sûr que votre sang est calciné.
Grimaud
Vous ne savez ce que vous dites. Jamais je ne me suis mieux senti, et je veux que mon voisin Douillet ait une ordonnance de lui aujourd’hui.
Marton
Et bien moi je vous dis que s’il se sert de votre médecin c’est un homme fricassé ; il a un estomac de papier mâché ; il ne peut pas seulement digérer une pomme cuite.
Grimaud
C’est justement par cette raison-là que je veux qu’il prenne mon médecin : je suis sûr qu’il le mettra en état de se marier.
Marton
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)