Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])
Transcriptions
Marton
Ah Monsieur, il n’a fait que prendre toute la nuit.
Grimaud
Quand on ne dort pas il faut bien prendre quelque chose, cela dissipe.
Brusquin
Donnez-moi une plume et de l’encre.
Grimaud gaiement
Qu’est-ce que vous allez donc m’ordonner de prendre pour aujourd’hui ?
Brusquin
Rien.
Grimaud
Comment rien, je veux prendre quelque chose, moi.
Brusquin à Marton
Mademoiselle, je vous défends de lui laisser prendre la moindre chose. Tout ceci est pour demain matin.
Grimaud
Puisque je ne puis rien prendre aujourd’hui, ordonnez donc quelque chose à M. Douillet au moins.
Brusquin le prenant brusquement
par le bras
Allons, voyons…
Douillet
Aïe, aïe, mon Dieu l’épaule, ah mon Dieu, je suis tout disloqué.
Brusquin
Il est comme la sensitive[1] ! Allons, allons, M. Douillet, remuez-vous.
Douillet
Vous voulez donc me tuer avant d’avoir ma pratique ! Mon Dieu, que je suis malheureux !
Grimaud
Laissez-le faire, Monsieur, il faut bien qu’il regarde l’ouvrage qu’il a à faire au malade avant que de commencer. Est-ce que vous croyez qu’il travaille à tâtons ?
Douillet
[1] « Espèce de plante, qu’on appelle ainsi, parce qu’elle semble avoir du sentiment, et s’éloigner de celui qui veut la toucher. » (Dictionnaire de l’Académie française)
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)