Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])
Transcriptions
à la même heure, je suis venu plus tard qu’à l’ordinaire aujourd’hui, j’ai été obligé d’aller à Passy pour trois malades qui ont été abandonnés d’un de mes confrères, et j’espère que dans peu je les tirerai d’affaire.
Brusquin
Oui, Monsieur, vous les tirerez hors de la maison. C’est moi, Monsieur, qui les ai abandonnés. Ils font comme bien d’autres, la dernière ressource est de les mettre entre les mains des charlatans pour être plutot débarrassé.
Douillet
Vous m’insultez.
Quatuor des médecins et des malades
AIR
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[SCÈNE 14]
LES MÊMES, MARTON, DOUILLET NEVEU
Marton tenant Douillet neveu au collet
Je vous amène ce garçon dont je ne peux rien faire. Il brise tout, tout lui échappe des mains.
Douillet neveu
Est-ce ma faute, si la manivelle m’échappe des mains ? Encore bienheureux d’en être quitte pour la peur.
Grimaud
Allez chercher le jardinier, et qu’il renvoie ce gaillard-là.
Douillet neveu
Je ne suis pas accoutumé à faire des ouvrages durs comme ceux-là. Est-ce que l’on me prend pour un chardonnet[1] pour me faire tirer de l’eau comme ça toute la journée ?
Douillet
Je crois que c’est mon neveu.
Douillet neveu
Sûrement que c’est moi, j’ai prié le jardinier de me prendre pour son garçon, afin que je puisse voir Mlle Rose de près et l’engager à vous donner votre congé, et de me prendre à votre place parce que j’en suis amoureux comme il n’est pas possible.
[1] Forme donnée à la maçonnerie de l’enclave des portes d’une écluse de manière à ce que le poteau tourillon du vantail épouse de façon étanche cette forme. Dans son deuxième mémoire sur les canaux de navigation, G. Gauthey précise : « Les poteaux du chardonnet perdent souvent beaucoup d’eau. » (Mémoires sur les canaux de navigation, et particulièrement sur le canal du centre, autrefois canal du charolais, Paris, Firmin-Didot, 1816).
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)