Godin informe Curé que son huissier a obtenu la semaine dernière deux jugements contre son débiteur pour des créances dont sa femme est solidaire, et conseille de ne pas le poursuivre car il n'est pas solvable. Sur l'affaire de contrefaçon Degon : Godin indique à Curé qu'il a obtenu la condamnation du contrefacteur, mais que le procès n'est pas terminé car il a interjeté appel du jugement qu'il considère comme une « espèce d'arrangement que le tribunal a combiné » ; il déplore qu'il soit difficile de poursuivre les contrefacteurs et regrette que la propriété industrielle « n'est pas encore de notre temps ».

Godin accuse réception d'un règlement de 450 F par Laplace-Borgnet.

Approvisionnement en fonte des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin explique à Lucq que ses bateliers n'étaient pas arrivés à Hourpes avant son départ des hauts-fourneaux où il s'est rendu pour faire le choix de la fonte et que le facteur de Lucq, Wautier, est remonté vers Thuin mais ne les a pas trouvés. Il demande à Lucq d'éviter tout retard et de l'informer s'il peut profiter d'une voiture qui transporte des farines à Maubeuge pour la charger de fonte au retour.

Godin annonce à Vraye qu'il n'a pas reçu les morceaux [d'une pièce de cuisinière] qu'il a envoyés ; il l'informe qu'il lui a envoyé une pièce pour faire fonctionner sa cuisinière et que le transport de la pièce cassée est à sa charge.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon : Godin demande à Langlois s'il veut bien se charger du procès en appel [contre le contrefacteur Degon], et qu'il a demandé à son avoué Oudin-Leclère de lui communiquer le dossier. Il lui explique que le tribunal avait condamné Degon mais ne lui accorde que des dommages et intérêts insignifiants au regard du préjudice considérable qu'il subit, et qu'il a autorisé Degon à libérer les saisies qui avaient été faites contre une somme minime, décision en contradiction avec la loi sur les brevets qui demande la confiscation des marchandises contrefaites. Godin demande à Langlois de lui fixer un rendez-vous à Laon.

Godin informe Joneaux-Canivet qu'il peut lui expédier immédiatement une cuisinière au prix de 124 F sans compter le transport et qu'il lui accordera une remise de 12 F s'il fait d'autres affaires avec lui, considérant que la vente de cette seule cuisinière ne peut constituer une vente en gros.

Godin retourne à Decroix un effet impayé de 150,50 F et lui demande de lui verser la somme.

Godin informer Losset qu'il n'a pu retirer une traite sur lui de 453 F qui était déjà en circulation et qu'il en a repoussé l'échéance au 8 mars 1849. Il lui annonce qu'il a aussi émis un mandat de 114 F échu le 23 février 1849 pour le paiement de sa livraison du 23 novembre 1848.

Approvisionnement en fonte des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin demande à Lucq par quel moyen le payer de ce qu'il lui doit. Godin adresse une facture à Lucq et lui demande la sienne en retour. Il lui demande s'il a été trouvé bon poids [de la fonte belge] à la douane.

Sur trois poêles retournés par Haye-Froment, dont le montant doit être déduit sur le prix de livraisons de marchandises.

Godin accuse réception d'une petite caisse envoyée par Barbet contenant des modèles en réduction. Il lui rappelle qu'il ne faut pas réaliser de réduction des deux modèles commandés en premier. Godin constate que Barbet a creusé les pieds à figure alors qu'ils devaient être pleins. Il lui signale que le premier modèle qu'il a fait s'est cassé dans le transport et qu'il aurait dû savoir qu'un modèle en plâtre aussi fragile ne pouvait supporter un moulage en sable. Godin avertit Barbet que les prochains modèles doivent être faits dans un massif de plâtre qui doit reposer sur une planche, que les sculptures des modèles doivent pouvoir être entièrement polies y compris au fond [Godin fait suivre cette mention d'un petit croquis].

Godin transmet deux communications, deux coupons de sa souche [de cotisations à la rente de l'École sociétaire] et la somme de 64 F. Il demande le renouvellement de l'abonnement à La Démocratie pacifiquede monsieur Poupart à Lesquielles et l'envoi par l'intermédiaire de Véran Sabran d'une vue du phalanstère.

Godin explique à ses correspondants que la liste nominative de phalanstériens voulue par le congrès phalanstérien pour développer les liens entre condisciples a peu de chance de s'étoffer en raison des persécutions qu'ils subissent. Il propose de publier dans le Bulletin phalanstérien, à l'imitation de monsieur Fromon de Chartres et de monsieur Santonase de Dole, une annonce commerciale relative à la vente des appareils de chauffage de sa fabrication, avec une remise de 10 à 20 % pour les acheteurs phalanstériens et un versement de 10 % du prix à la rente de l'École sociétaire ; Godin fait l'hypothèse d'une vente annuelle de 100 appareils à 100 F en moyenne par ce moyen, qui permettrait une contribution de 1 000 F par an à la rente.

Godin transmet un pouvoir à Pourrier pour poursuivre Delleaux et obtenir un jugement relatif à la créance impayée.

Approvisionnement en fonte des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin remet 5 billets de banque d'un montant total de 2 700 F à Lucq. Il fait remarquer à Lucq que le fret des deux bateaux est d'un prix élevé et demande une réduction sur les factures.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin explique à Gonnet que le jugement du tribunal de Vervins a été retardé, qu'il attend encore l'expédition du jugement qui lui a donné gain de cause, mais que rien ne s'oppose à ce qu'il prenne date pour plaider. Il ajoute qu'il a interjeté appel en raison de la mauvaise interprétation des dommages et intérêts qui lui sont dus. Il demande à Gonnet de lui faire connaître la décision prise par le tribunal afin de lui envoyer les pièces nécessaires.

Approvisionnement en fonte des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin remet un effet sur Paris de 6 734 F en paiement d'une livraison de fonte.

Avant de lui offrir un emploi, Godin demande à Careau quel est le prix de son travail pour le moulage de 100 kg de grosses pièces et pour celui de petites pièces de filature. Il pose pour condition que Careau soit capable de faire parfaitement l'ornement des appareils.

Godin constate que Vraye a laissé retourner impayé le mandat qu'il devait honorer. Godin lui fait observer qu'il n'est nullement responsable de l'accident survenu pendant le transport et que c'est contre le voiturier qu'il doit faire un recours. Il pense qu'en outre, l'appareil doit désormais être réparé avec le fond que Godin a fait déposer chez Derez et Cie à Saint-Quentin. Il demande à Vraye de lui régler la somme de 147 F pour le mandat impayé et le nouveau fond.

Godin adresse à Ormière la facture d'une cuisinière qu'il lui a expédiée en lui précisant qu'il lui fournit une cuisinière avec porte à rôtir sur laquelle il lui accorde une remise de 4 F. Il l'informe qu'il émet pour le paiement de la facture un mandat de 88 F à échéance du 15 mars 1849.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin signale à Oudin-Leclère qu'il n'a pas reçu les pièces de son procès et l'informe que Langlois les attend impatiemment. Il reproche à Oudin-Leclère la lenteur de la procédure.

Godin informe Godefrin-Gouverneur que le poêle qui l'intéresse coûte 70 F, mais qu'il pourra lui accorder une remise de 15 % environ, s'il achète plusieurs appareils.

Godin informe Malherbe qu'il n'a pu remettre au domestique de ce dernier le poêle qu'il a acheté et la mitraille, mais qu'il voudrait en être débarrassé. Godin passe commande de fers dont il discute la qualité. Il l'informe également qu'il remis 40,59 F au voiturier pour la livraison de tôles, et qu'il lui remet un effet de 453 F.

Godin accuse réception d'un paiement de 526 F par Villette-Berlancourt et l'informe qu'il émet un mandat de 66 F à échéance du 23 mars 1849 pour solde de son compte.

Godin informe Demarlies qu'il émet deux mandats : l'un de 403 F à échéance du 8 mars 1849 pour solde d'une facture du 8 novembre 1848 et le reliquat d'un ancien compte ; l'autre de 194 F à échéance du 23 mars 1849. Godin évoque en outre une créance qu'il a sur Gavet.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin se plaint des difficultés que lui cause le tribunal de Vervins ; il indique qu'il s'est rendu deux fois à Vervins pour obtenir l'expédition [des pièces du procès] et lui communique une lettre d'Oudin-Leclère qui l'informe que Degon modifie ses conclusions. Il demande à Langlois d'user de son influence pour vaincre les résistances du tribunal.

Godin établit que Florent lui doit à 526 F pour différentes livraisons et l'avertit qu'il émet un mandat de cette somme à échéance du 11 mars 1849.

Godin retourne à la société de Hourpes son mandat de 6 737,50 F revêtu de sa signature. Il accuse réception de la fonte expédiée, pesée à 55 024 kg : « Je suis toujours favorisé en Belgique d'un bon poids supérieur à cela. »

Godin informe Millet-Cheyer qu'il émet un mandat de 624,40 F pour le règlement d'une facture ; il lui signale qu'il lui a accordé une remise de 3 F sur le prix des marmites. Godin ne donne pas suite à la réclamation de Millet-Cheyer : « Elle n'est pas fondée puisque vous êtes venu vous-même faire le choix des cuisinières du prix le plus élevé. »

Godin accuse réception des paiements effectués par Vermond le 30 novembre 1848. Il l'informe qu'il émet un mandat de 446 F à échéance du 15 mars 1849 pour le règlement de ses livraisons des 12 et 15 novembre 1848. Sur l'affaire de contrefaçon Degon : Godin évoque « l'affaire qui est pendante entre nous » [la saisie chez Vermond de marchandises contrefaites par Degon] et conseille à Vermond de rester nanti vis à vis de Degon. Il lui annonce qu'il lui enverra bientôt des échantillons de nouveaux poêles.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin signale à Langlois qu'il n'a pas reçu d'avis d'envoi de son dossier à celui-ci [par le tribunal de Vervins], et lui demande à nouveau d'user de son influence pour presser la solution de l'affaire.

Godin accuse réception de la réponse d'Ardillon qu'il n'attendait plus. Il lui fournit des précisions accompagnées d'un petit croquis sur les grils dont il a besoin et lui demande de répondre immédiatement car il doit mettre en fabrication les grils si Ardillon ne pouvait les lui fournir.

Godin informe Langlois qu'Oudin-Leclère lui a envoyé le jugement avec les pièces relatives à l'appel interjeté. Il explique à Langlois les raisons de son appel. Des charges graves pèsent sur Degon : il a été employé dans les Fonderies et manufactures de Guise, il a embauché des ouvriers expérimentés de Godin, « mais une puissance occulte a jusqu'ici travaillé à me faire échouer dans cette affaire ». Malgré une expertise indigne, le tribunal a condamné Degon, mais Godin considère que le jugement est une transaction. En août 1846, il a fait constater par un huissier les marchandises qui se trouvaient dans les ateliers de Degon : 1 petit poêle, 32 petites cuisinières, 10 petites cuisinières en construction, 1 grande cuisinière et les 3 modèles servant à la fabrication. Au mois d'octobre 1846, voyant que Degon continuait à construire, il a fait saisir la marchandise dans ses ateliers : 2 poêles, 56 petites cuisinières et 6 grandes cuisinières d'un montant global de 3 748 F. Comme Degon se mit à contrefaire un nouveau brevet, Godin a commandé une nouvelle saisie de marchandises en mars 1847 pour un montant de 3 528 F. Le tribunal a accordé à Godin la somme ridicule de 900 F de dommages et intérêts, sans prononcer la confiscation des marchandises contrefaites et des six modèles ayant servi à les fabriquer. Godin estime que Degon a fait au moins 8 000 F de bénéfices.

Approvisionnement en fonte des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin rappelle au directeur des usines de Couillet qu'en septembre 1848, son voyageur lui avait promis la livraison de 50 tonnes de fonte tenace et résistante, promesse confirmée par le régisseur des usines lors de sa visite à Guise. La fonte n'est pas encore livrée et Godin demande au directeur si son intention est toujours de différer toute traite tant qu'il n'aura pas satisfait à ses engagements. Godin demande dans quel délai pourra lui parvenir la fonte ou s'il doit s'approvisionner ailleurs, et souhaite qu'on tienne compte du préjudice qu'il subit.

Godin informe Bladier que la fabrication de la seconde cuisinière qu'il avait commandée était commencée et qu'il a fallu la faire changer. Il lui signale qu'il lui aurait accordé une remise de 5 F sur le tarif.

Godin retourne à Jacquet-Robillard un effet protesté de 97,05 F et l'avertit qu'il va mettre en circulation un mandat de 102,20 F à échéance du 15 mars 1849, qui comprend le reliquat du compte de Jacquet-Robillard.

Godin répond à la lettre de Barbet du 26 février 1849 : il accuse réception des envois de Barbet et lui en remet le paiement ; il lui indique qu'il n'a rien à reprocher aux sculptures qu'il a réalisées et qu'il lui demandera de nouveaux modèles dès que possible.

Godin demande à Jacquet-Robillard s'il veut lui reprendre une quantité considérable de vieilles limes. Il lui indique qu'il pourra lui en faire retailler un certain nombre, voire lui en acheter mais lui fait observer qu'il n'a pas trouvé de bonne qualité celles qu'il lui a fournies.

Godin répond à une lettre de Pottier-André du 24 février 1849. Il lui accorde une remise de 6 F sur sa dernière livraison, après lui avoir fait bénéficier précédemment d'une remise de 1 F sur le tarif des appareils. La remise sera effective à l'occasion d'une prochaine commande car Godin a déjà mis ses mandats en circulation. À propos de foyers à charbon.

Godin répond à la lettre de Gerold du 19 février 1849 par l'envoi d'un tarif des marchandises ; Godin précise que le tarif va prochainement changer avec l'apparition de nouveaux modèles.

Approvisionnement en fonte des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin répond à une lettre du directeur des hauts-fourneaux de Hourpes du 26 février 1849 qui propose de lui vendre une quantité de fonte qui excède les besoins des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire : Godin pourrait accepter d'acquérir une telle quantité de fonte à condition de bénéficier d'une réduction de prix ; Godin propose le prix de 12 F les 100 kg de fonte, demande aux Hauts-fourneaux de Hourpes s'ils acceptent cette proposition, et il indique que dans ce cas, il pourrait renoncer à la livraison de 50 tonnes de fonte que les usines de Couillet retardent depuis longtemps, bien que le prix de leur fonte soit de 11 F par 100 kg.

Godin envoie à Carpentier un billet sur Mouton protesté ; il en conclut que l'affaire da la créance de Susse n'est pas terminée et que ce dernier lui doit à nouveau 147,77 F. Il demande à Carpentier de poursuivre qui de droit. Il l'avertit qu'il a mis en circulation une traite de 140,99 F à payer par Carpentier.

Godin constate que sa lettre du 17 février est restée sans réponse de la part de Demarlies et que celui-ci n'a pas payé le mandat de Godin de 403,40 F. Il demande des explications à Demarlies.

Au sujet d'une réclamation faite par Foyart : Godin juge que la réclamation n'est pas fondée ; il explique que Foyart a reçu un foyer à bois et un foyer à charbon avec la cuisinière expédiée le 25 octobre 1848 et qu'il devra retourner à Godin le foyer à bois après qu'il aura réglé le mandat de 104,50 F échu au 23 mars 1849.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. « Sachant la réserve qu'il est bon d'avoir par le temps qui court », Godin prie Glatigny de demander à Godon s'il sait si le procureur de la République a été voir les poêles que Godin a déposé chez Trotier et ce qu'il en pense.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin est sans nouvelles de Langlois sur le jour d'audience de son appel. Il informe Langlois qu'Oudin-Leclère lui a appris que Degon fait des démarches auprès du tribunal de Vervins et cherche à obtenir le concours de commerçants et d'industriels. Godin explique à Langlois que Degon essaye de vendre le peu qu'il possède pour laisser tous les frais du procès à sa charge, et qu'il a dû cautionner 1 500 F à la demande de Degon en provision des dommages qui pourraient être causés aux appareils que Godin a fait saisir. Il informe Langlois qu'il a expédié deux poêles à Trotier et lui demande de les examiner. Godin avertit Langlois que ses brevets de 1846 et 1847 sont indépendants des deux précédents, que la contrefaçon est surtout complète pour ses brevets de 1844, 1846 et 1847, mais ne concerne que quelques dispositions du brevet de 1840. Godin souhaite voir Langlois avant les débats et lui demande de lui fixer un rendez-vous à Laon.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin regrette de n'avoir pas tenu Gonnet informé de son affaire : le tribunal de Laon n'a pas fixé le jour des plaidoiries ; il espère qu'elles auront lieu dans une quinzaine de jours.

Godin annonce à Laplace-Borgnet qu'il vient de recevoir, impayé par ce dernier, le mandat échu au 12 mars 1848 ; il lui rappelle que sa lettre du 5 novembre 1848 n'indiquait pas son intention de lui renvoyer une cuisinière, et lui signale qu'une pièce endommagée peut facilement se remplacer sans avoir à retourner l'appareil. Il informe Laplace-Borgnet qu'il reste débiteur du prix de la cuisinière.

Godin informe Jacquet-Robillard que son compte a été crédité de 225,75 F, et lui annonce qu'il ne peut s'engager à lui fournir des foyers à 40 F les 100 kg mais à 50 F les 100 kg. Il lui indique que monsieur Bertrand est en mauvaise position financière mais pense qu'il paiera Jacquet-Robillard.

Godin établit que le compte de Coulbeaux est débiteur de 205,25 F, soustraction faite de 4 poêles qu'il lui a retournés. Il l'avertit qu'il émet un mandat de ce montant à échéance du 29 avril 1849.