Marie Moret est informée par Offroy et Cie que le Trésor italien admettra la mention « Madame Marie Moret Épouse séparée de biens de M. Godin » pour convertir en titres nominatifs ses titres de rente italienne au porteur. Elle relève une erreur des frères Rothschild sur la nécessité de présenter son contrat de mariage. Il faudra donc qu'Offroy et Cie retire les 9 198 F de rente italienne 3 % qu'elle détient à la Banque de France et qu'elle signe « Marie Moret femme Godin » au bas des certificats de dépôt qu'elle leur demande de lui retourner. Elle souhaite savoir si Godin doit ajouter son autorisation et s'il faut une procuration revêtue de l'autorisation de Godin. Elle demande enfin si les titres nominatifs seront facilement convertibles en titres au porteur et observe que le taux de la rente italienne 3 % est plus élevé à Rome qu'à Paris. Le post-scriptum porte sur les frais de conversion des titres.

Renvoi d'échantillons de fourrures. La garniture en renard noir est la pièce qui plaît le plus à Marie Moret. Elle souhaite dissiper les doutes au sujet du prix de sa commande. Elle demande aux sœurs Piat si elles gardent sans frais les fourrures durant l'été pour éviter qu'elles soient mangées aux vers.

Marie Moret a besoin d'une procuration et souhaiterait voir Haury au Familistère à ce sujet le lendemain ou le samedi suivant.

Réception de trois certificats de titres de rente italienne d'une valeur totale de 9 198 F et envoi d'une procuration en vue de les retirer de la Banque de France pour les envoyer à Rome, où ils seront convertis en titres nominatifs. Il est question de frais de courtage par un agent de change pour réaliser l'opération.

Envoi d'une procuration en vue de retirer de la Banque de France les 9 198 F de titres rente italienne. Elle annonce l'envoi des trois certificats de dépôt de ces valeurs.

Marie Moret renvoie d'un échantillon de fourrure sibérienne, qu'elle consent à utiliser pour la confection de sa veste pour un coût de 265 F. Elle demande si les sœurs Piat conservent les fourrures l'été.

Envoi des trois certificats de dépôt de rente italienne non signés pour décharge. Une fois les valeurs retirées auprès de la Banque de France, Marie Moret charge Offroy et Cie de les envoyer à Rome pour les convertir en valeurs nominatives au nom de « Moret Marie Adèle Épouse séparée de bien de M. Godin ».

Marie Moret envoi d'un mandat postal de 44,75 F pour le règlement d'une commande, dont la réception a été retardée car la livraison était destinée à « Godin constructeur ». Elle conseille à Fortin et Cie d'expédier les commandes au nom de « Monsieur Godin fondateur du Familistère » pour éviter toute ambiguïté avec un homonyme.

Marie Moret informe qu'elle envoie à son frère Amédée un chèque de 1 000 F.

Marie Moret accuse réception d'un courrier reçu la veille et espère que l'opération bancaire confiée à Offroy et Cie et à leurs correspondants de Rome se déroulera correctement.

Marie Moret informe Henzi qu'elle détient 10 000 F en compte courant dans une banque en Suisse. Elle souhaite lui confier ces fonds et lui demande quels intérêts il leur verse et les formalités à accomplir pour en faire le transfert à la Banque cantonale de Berne. Elle précise qu'elle est mariée sous le régime complet de la séparation de biens, qui lui laisse l'entière disposition de ses biens.

Réception du certificat d'inscription de 110 obligations Panama 4 % au nom de madame Dallet. Elle souhaite transférer les titres de l'emprunt fédéral d'une valeur de 3 000 F au nom d'Émilie Dallet à la Banque cantonale de Bern, dirigée par François Henzi, plutôt qu'au comptoir de la Banque fédérale à Genève.

Envoi d'un mandat postal de 29,48 F pour le règlement d'une commande de 6 flacons de brillantine de Gœmmer, 6 brosses à dents, 500 g de vaseline blanche et 1 tube de 20 plombages en ciment.

Marie Moret a bien reçu la lettre de Neale datée du 1er novembre 1887, dans laquelle il évoque les impressions d'Ernest Brelay à l'égard du Familistère. Elle indique que Brelay a exprimé dès 1885 dans L'Économiste français ses sentiments à l'égard de l'Association. Une réponse a été publiée dans le numéro du Devoir paru le 15 mars de la même année. Elle informe Neale qu'Anseele, le fondateur du Vooruit qu'elle et Godin apprécient, lui a écrit il y a trois semaines qu'il devait lui écrire. Elle lui explique qu'Anseele a été charmé par son résumé de l'Histoire des pionniers de Rochdale d'après Holyoake, qu'il lui a demandé l'autorisation de le publier en flamand et que l'association du Vooruit a voté l'impression de la brochure, qui paraîtra dans les colonnes du journal de l'association, puis en un volume qui sera offert au nouvel an de 1898 aux membres du Vooruit. Elle transmet à Neale les compliments de Godin, de sa sœur et de sa nièce et elle lui exprime son amitié.

Marie Moret demande des nouvelles de son correspondant et s'il est délivré de l'affaire de Brouvelieures. Elle lui raconte que les affaires et les visites les ont obligées à quitter Lesquielles depuis longtemps et que le mauvais temps les emprisonne désormais. Elle évoque sa bonne réponse à une question d'intérêts soulevée par Godin. Elle lui indique que le numéro du 2 octobre du Devoir publie le compte-rendu de l'exercice 1886-1887 de l'Association et traite des « petits embarras que des anarchistes cherchaient à créer à l'Association ». Elle lui explique que des « attaques d'une certaine presse », qui durent depuis juin 1887, cherchent à exciter les rivalités, que monsieur Barbary a été évincé de l'Association, mais qu'il réside toujours à Guise, où les bruits courent qu'il serait devenu « le séide d'Émile ». Elle lui annonce que Godin prépare la rédaction de son volume La République du Travail, dont des extraits ont été publiés dans le Devoir depuis le 20 novembre 1887. Elle lui demande des nouvelles de sa famille et ce qu'il pense de l'avenir du pays. Elle lui transmet les amitiés de Godin (« André ») et d'Émilie Dallet ainsi que le souvenir de Marie-Jeanne Dallet, et elle présente ses respects à madame Tisserant et à Marguerite Tisserant.

Commande 1 pupitre pour écolier, avec encrier et poudrière à recouvrement, de préférence en bois noir plutôt qu'en acajou, 2 abat-jours mexicains, 2 flacons Encrivore, 1 flacon de colle à raccommoder la porcelaine, 1 double-décimètre, 1 mètre en ivoire et 1 règle carrée.

Marie Moret fait part de son agacement face à l'absence de réponse de ses correspondantes.

Marie Moret envoie un courrier de relance et attend toujours la réception des bottines qu'elle a commandées. Elle veut en outre connaître le prix d'une paire de chaussures très chaudes à doubles semelles et en solide velours noir et doublée de lainage très chaud.

Renvoi d'un échantillon de manche de doublure. Marie Moret souhaite récupérer son corsage modèle et informe les sœurs Piat qu'elle n'a pas encore examiné la robe qu'elle vient de recevoir, mais les prie de lui envoyer la facture.

Marie Moret souhaite recevoir une paire de bottines le plus rapidement possible. Elle a reçu une paire de bottines qui lui vont bien et souhaite que les mesures soient les mêmes pour la nouvelle. Elle souhaite en outre commander une deuxième paire, avec les talons les plus bas possible. Envoi de 88,85 F en paiement de ces deux paires de bottines.

Marie Moret informe Offroy et Cie que le nom de son père, décédé, est « Moret Jacques Nicolas », et celui de sa mère, également décédée, est « Philippe Marie Jeanne ».

Envoi d'un mandat postal de 23,65 F pour une commande de 12 serviettes-éponge.

Marie Moret souhaite ajouter à sa commande du 10 décembre 1887 : 1 encrier en bois noir à deux godets en cristal avec coupe en bronze.

Marie Moret souhaite verser 6 000 F à la Banque cantonale de Berne, dont le directeur est François Henzi, sur les 10 000 déposés à la Banque fédérale de Genève.

Marie Moret indique qu'elle a écrit à monsieur Ch. Fourcy afin que 6 000 F, sur les 10 000 déposés à la Banque fédérale de Genève, soient versés sur son compte courant à la Banque cantonale de Berne avec 1,5 % d'intérêt par an. Elle souhaite être avertie lorsque l'opération aura été réalisée.

Marie Moret souhaite qu'Offroy et Cie lui retournent son contrat de mariage à condition que leurs correspondants de Rome n'en aient pas besoin pour l'inscription nominative de ses titres de rente italienne. Elle souhaite porter au crédit du compte courant de son frère Amédée Moret une somme de 2 000 F prise sur son propre compte.

Marie Moret envoie un mandat postal de 27 F pour solde d'une facture de 42 F, déduction faite des 15 F d'un encrier non conforme à sa commande et qu'elle retourne en colis postal. Marie Moret souhaitait obtenir un encrier en bois noir, comme le dessin n°33 du catalogue de Fortin et Cie, dont elle joint le dessin.

Envoi d'un chèque de 564 F sur la banque Offroy et Cie en règlement d'une facture.

Marie Moret informe Offroy et Cie qu'elle envoie aux sœurs Piat un chèque de 564 F.

Marie Moret accuse réception de 5 images, qualifiées de « poétiques, délicates et tendres » destinées aux membres de la famille Godin-Dallet. Elle regrette de ne pouvoir lui envoyer des images comparables, faute d'habiter une grande ville, mais lui adresse les vœux de bonheur de la part de la famille. Elle lui signale qu'elle va écrire aux Pagliardini.

Marie Moret remercie les Pagliardini pour les images reçues, notamment celles de « l'adorable petit Nelson et sa touchante grand'mère » et « la délicieuse fillette aux petits chats ». Elle regrette de ne pouvoir lui adresser ses vœux autrement que par une simple lettre. Elle leur signale qu'elle va écrire à Lucy Latter. Elle les assure que tout suit un cours normal au Familistère et que la santé de la famille est bonne. Elle leur transmet les compliments de la famille Godin-Dallet.

Sur le décès de la mère de Champury : Marie Moret présente ses condoléances et celles d'Émilie Dallet à Champury, à sa femme et à sa sœur. Elle lui transmet tout de même les vœux de nouvel an de la famille Godin-Dallet.

Envoi d'un mandat postal de 182,90 F pour solde d'une facture du 25 décembre 1887.

Marie Moret remercie Tisserant et sa fille pour leurs lettres. Elle adresse à la famille Tisserant les vœux de bonheur de la famille Godin-Dallet. Elle l'informe du décès d'Émile Godin, mort la veille à 10h00 d'une congestion pulmonaire, et qui laisse 3 enfants de 9, 7 et 5 ans. Elle lui explique que Godin supporte l'événement « avec la profondeur de sentiment et de résignation d'un homme qui a depuis longtemps pesé et jugé ce que nous appelons vie et mort par ici ».

Envoi d'un mandat postal de 38,50 F pour la commande d'un châle en laine blanche et de 6 paires de gants.

Envoi d'un certificat d'inscription nominative de 170 actions Panama. Demande qu'Offroy et Cie fasse corriger par la Compagnie de Panama une erreur d'inscription dans les numéros d'actions.

Marie Moret accuse réception d'une lettre datée du 5 janvier 1888 contenant le certificat d'inscription des 170 actions Panama dont les arrérages ont été encaissés. Elle évoque l'erreur d'inscription des actions qu'elle avait identifiée, mais qui n'en est finalement pas une.

Marie Moret prie Offroy et Cie de donner des indications à leurs correspondants de Rome pour que le certificat d'inscription nominative de ses rentes italiennes 3 % tienne compte de la mort de Godin.

Marie Moret indique à Ganault qu'elle vient d'écrire à monsieur Flamant pour lui annoncer que lui-même va lui écrire. Elle le remercie pour son aide : « Vous m'êtes comme un rayon de mon bien aimé André, depuis surtout que dans vos adieux sur sa tombe, vous avez exprimé, touchant l'avenir de l'Association, des pensées qui étaient siennes ».

Marie Moret annonce à Fabre le décès de Jean-Baptiste André Godin et lui signale que Le Devoir publie un compte-rendu des funérailles. Elle, Émilie et Marie-Jeanne Dallet compatissent avec Fabre qui a perdu son fils. « PS. Les grandes difficultés successorales redoutées de la part d'Émile ne sont plus à craindre ; mais on me presse d'accepter la gérance et j'aurais tant voulu me conserver exclusivement aux publications de mon mari et garder ma liberté de séjour et d'action !! Je suis harcelée par les plus diverses préoccupations. »

Marie Moret remercie Flamant pour son concours à la cérémonie de funérailles de Godin. Elle souhaite que la réunion d'inventaire ait lieu mercredi prochain, jour qui conviendrait à messieurs Ganault et Ringuier.

Marie Moret confirme la lettre d'Émilie envoyée la veille ainsi que son télégramme expédié ce jour. Elle explique à Tisserant qu'elle espérait ne pas avoir à assumer la charge de la gérance de l'Association et qu'elle avait accepté que Godin écrive dans son testament qu'elle aurait à publier ses manuscrits et éditer Le Devoir ; elle ajoute qu'elle doit achever le dernier ouvrage de Godin mais qu'on la presse de prendre la gérance pour éviter « l'inquiétude, l'insécurité, un trouble profond ». Elle exprime son inquiétude et sollicite les conseils de Tisserant. Elle explique qu'elle aurait voulu partir en Suisse ou à Jersey avec Émilie et Jeanne « pendant le retour de la période de 89 à 93 » : « J'ai une épouvante puérile, maladive du retour de ces terribles années. Guerres civiles ; guerres étrangères, bouleversements sociaux surtout, je redoute tout, et nous avons déjà eu les anarchistes ici ! » Elle imagine que Dequenne aurait été nommé administrateur-gérant et Pernin gérant désigné (car monsieur André est simple participant). Elle demande pourquoi il est besoin d'avoir une gérante fictive alors qu'elle voudrait se vouer à la publication des manuscrits inédits de Godin et à la rédaction d'une biographie de celui-ci. Elle affirme qu'à côté de la gérante fictive, André et Dequenne seront les gérants réels, déchargés de la responsabilité illimitée qu'elle devrait assumer. Elle précise que l'assemblée générale qui doit l'élire aura lieu le dimanche 29 janvier. Elle demande à Tisserant de l'éclairer sur sa responsabilité en tant que gérante, en particulier si l'Association devait subir des pertes financières, et exprime sa crainte de devoir être un jour à la charge d'autrui. Dans le post-scriptum, elle transcrit le télégramme qu'elle lui a adressé et l'informe qu'à la demande de Gaston Ganault, Aimé Flamant va organiser la réunion d'inventaire de la succession de Godin le mercredi suivant.

Marie Moret informe Ganault que la réunion d'inventaire de la succession de Godin sera probablement reportée au mercredi 1er février 1888 car le conseil de famille des enfants d'Émile n'est pas encore constitué et que la Société du Familistère ne pourra être représentée légalement par son administrateur-gérant qui sera élu le 29 janvier. Elle explique à Ganault que le juge de paix lui a conseillé de se faire assister par un ou deux conseillers de gérance, et elle lui demande si elle doit se faire assister par un avocat si les enfants mineurs d'Émile Godin en désignent un pour les représenter.

Marie Moret informe Tisserant que la réunion d'inventaire de la succession de Godin sera probablement reportée au mercredi 1er février 1888 car le conseil de famille des enfants d'Émile n'est pas encore constitué et que la Société du Familistère ne pourra être représentée légalement par son administrateur-gérant qui sera élu le 29 janvier. Elle lui demande si elle ne doit pas être assistée par un ou deux conseillers de gérance et par un avocat si les enfants mineurs d'Émile Godin en désignent un pour les représenter. Sur le notaire chargé de la succession : Marie Moret évoque d'éventuelles difficultés entre Aimé Flamant, qui a marié Godin et Moret en qualité de maire de la ville, chargé de la succession d'Émile et chargé du testament de Godin par la Société du Familistère, et Oury, que Godin avait choisi pour notaire.

Marie Moret demande à Offroy et Cie l'état du compte de Jean-Baptiste André Godin en vue du règlement de la succession, et leur demande de lui retourner son contrat de mariage.

À propos d'une signature de Godin sur une pétition et de l'avis de Gustave Rouanet à ce sujet. « Au milieu de la cruelle épreuve que je traverse et des questions de toutes natures qui m'assiègent, j'ai besoin, Monsieur, que mes amis pensent pour moi et veuillent bien m'indiquer explicitement ce que j'ai à faire. »

Sur la volonté de Godin que soit publié le contenu de son testament dans les colonnes du journal Le Devoir. La veuve d'Émile Godin « s'émeut, selon Marie Moret, des blâmes pourtant contenus et je dirais presque indirects qui atteignent son mari et elle-même sans doute. Elle a trois petits enfants qui pourront lire cela ». Marie Moret réfléchit à sa demande de « laisser sous quelques points de suspension certains passages ? ou certains mots ? ». Elle transmet à Tisserant les passages qui pourraient être blessants pour la veuve d'Émile, bien que celle-ci n'ait pas directement donné d'indications à Marie Moret. Il est enfin question de l'inventaire de succession à réaliser. Dans le post-scriptum, elle accuse réception d'un télégramme de Tisserant.

Renvoi de deux tableaux qui n'ont pu être signés par Jean-Baptiste André Godin.

Marie Moret retourne à la veuve d'Émile Godin une lettre de condoléances qui lui était destinée.

Marie Moret demande au docteur Delaissement sa note d'honoraires des soins prodigués à Jean-Baptiste André Godin.