Ether Lemaire est chargée par Godin de demander à Oudin-Leclère s'il s'occupe activement de du procès contre Degon.

Godin demande à son correspondant s'il a la capacité de réaliser des modèles pour servir au moulage d'ornements en fonte de fer. Il explique qu'il a besoin de quelques sujets bien conçus pour servir d'ornements à des appareils comparables à ceux qui sont représentés sur les lithographies qu'il lui remet : la sculpture doit flatter l'œil mais aussi être facile à nettoyer. Godin précise qu'il laisser toute liberté au sculpteur pour choisir les motifs.

Sur le retard de livraison d'une cuisinière : Godin assure à Bayart qu'il n'y a aucune mystification à cet égard et que l'occasion d'envoyer la cuisinière se présentera prochainement.

Godin commande en urgence 120 bottes de fil de fer très doux de différentes dimensions.

Godin remet à A. Chatey un effet 45,86 F sur Allez à Paris en règlement de sa facture du 27 octobre 1849.

Godin informe son correspondant des tarifs que proposent les voituriers pour le transport de coke (13 F la tonne pour aller à Denain et 14 F pour charger au Nouvion-en-Thiérache), lui indique qu'il doit faire transporter 50 tonnes, et lui demande s'il doit accepter ces prix. Dans le post-scriptum, Godin indique qu'il a reçu trois voitures de coke de l'établissement de Chéry fils et qu'il manquait 200 kg aux 8 000 kg qui devaient être livrés.

Réponse à la lettre de Chéry fils du 7 mai 1847.

Godin informe Chéry fils qu'on lui a proposé du coke qui, transporté par bateau, lui revient moins cher que celui de Chéry fils, et qu'il n'a pas accepté cette offre en raison de l'annonce faite par celui-ci le 7 juin 1847 de lui fournir du coke. Godin anticipe l'épuisement de son stock et demande à Chéry fils des nouvelles de son approvisionnement.

Approvisionnement en coke des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire : Godin accuse réception d'un billet de monsieur Chéry que lui a remis le voiturier Page susceptible d'effectuer les transports de coke ; Godin fait observer à Chéry que le coke qu'il a reçu récemment est très sale et lui demande qu'il lui garantisse du coke de bonne qualité.

Approvisionnement en coke de la manufacture Godin-Lemaire. Godin répond à la lettre de Chéry fils du 14 octobre 1847 en lui indiquant qu'il pourrait avoir besoin de 70 à 100 tonnes de coke pour l'année prochaine, mais fait observer que le coke que Chéry fils a livré n'est pas toujours de la même qualité et qu'il manque constamment 5 % du poids dans les livraisons. Il informe Chéry fils qu'on lui a proposé du coke provenant de ses charbonnages dont le poids serait garanti, livré par bateau au rivage de Longchamps, mais en une seule fois ; Godin explique qu'il préférerait le transport par voiture, et demande à Chéry fils s'il peut lui fournir du coke au prix de 34 à 35 F, dont la quantité et la qualité soient garanties, en l'assurant que l'approvisionnement ne fasse pas défaut.

Approvisionnement de la manufacture Godin-Lemaire en coke : Chéry fils avait fait espérer à Godin que des voituriers d'Hannapes lui amèneraient du coke ; les provisions en coke de la manufacture s'épuisent et Godin voudrait éviter des frais de transport en affrétant lui-même une voiture.

Approvisionnement en coke de la manufacture Godin-Lemaire : Godin informe Chéry fils que les voituriers qui lui proposaient le transport de coke à 14 F la tonne ne veulent plus s'en charger désormais ; il est obligé d'envoyer spécialement un voiturier qui lui demande 18 F par tonne de coke. Il demande de lui adresser du coke si une occasion de transport se présente.

Godin demande à Adolphe Sabran de faire savoir aux ouvriers de Bernot qu'il viendra leur présenter le programme arrêté par la commission des travailleurs de Guise en vue des élections législatives, et d'avertir également les habitants des communes voisines où il prévoit de se rendre.

Godin répond à son frère dès réception de sa lettre et l'informe qu'il a expédié des marchandises à Rivière, à Bladier et à Vaillant-Sansade, qu'il n'a pas de nouvelles de Nesle ni de Decroix, mais qu'il va expédier des marchandises à celui-ci et à Château-Thierry. Godin invite son frère à se montrer attentif aux capacités financières des marchands avec lesquels il fait affaire. Il l'informe qu'il va expédier des marchandises à Fannonel et lui demande si celui-ci n'est pas prêt à en commander une importante quantité pour avoir l'exclusivité de la vente au Havre. Il lui demande de lui préciser dans les commandes si les appareils doivent fonctionner au bois ou au charbon ; il lui demande de retirer un poêle en dépôt chez Pillez frères à Valenciennes. Il lui signale enfin qu'il donnera de ses nouvelles [à leurs parents] à Esquéhéries.

Godin communique à son frère les modalités de remises de prix conclues avec les marchands distributeurs des appareils de la manufacture Godin-Lemaire. Godin reproche à son frère d'avoir accordé une remise à Bladier sans s'être assuré auparavant de sa commande ; il lui fait observer qu'il n'est pas prudent de voyager avec des sommes dont on n'a pas besoin et lui indique que Bladier aurait pu lui remettre un règlement à courte échéance ; il lui rappelle qu'il aurait dû aller voir Foyart pour examiner le nombre de cuisinières Degon encore en sa possession. Godin communique à son frère le tarif de vente de cuisinières.

Godin envoie à son frère 50 F et lui communique le tarif approximatif des transports de marchandises à destination de plusieurs villes. Il l'informe que l'expertise [dans l'affaire de contrefaçon Degon] a eu lieu la veille, mais que le procès-verbal des experts n'est pas encore connu.

Godin annonce à son frère qu'il peut lui vendre de la fonte de première qualité au prix de 45 F les 100 kg et les poids en fonte blanche au prix de 30 F les 100 kg. Il l'informe qu'il vend le cuivre de filature 2,50 F le kilo et qu'il satisfera immédiatement toute commande supérieure à 12 kg.

Au sujet du placement des marchandises de la manufacture Godin-Lemaire : Godin n'a pas encore reçu de Saint-Quentin les tarifs de la manufacture, aussi les enverra-t-il à son frère à Épernay ou à Château-Thierry ; Godin encourage son frère à ne pas délaisser des villes ; il le félicite d'avoir placé des produits à Rethel ; il signale à Barthélémy que de Laon une voiture peut le conduire à Liesse, Rozoy-sur-Serre, Aubenton, etc. ; il lui indique qu'il n'a pas encore reçu de réponse aux lettres écrites aux marchands avant le départ de Barthélémy.

Godin remet la facture de 1 019, 15 F pour son expédition du 9 septembre 1849. Il précise qu'il laisse en circulation son mandat de 844 F à échéance du 22 septembre et appliquera la remise à sa facture du 9 septembre 1849. Il avise Allez fils qu'il émet un mandat de 811,42 F, compte tenu d'une remise de 12 % sur la facture du 9 septembre 1849 et d'une remise de 10 % sur une facture du 22 août 1849. Il communique les actes d'état-civil de Guise et les noms des héritières d'un défunt, demandés par Allez fils.

Godin remet à Allez fils une facture de 1 043 F pour une expédition de marchandises, montant dont il déduit une remise de 12 %, soit 125,16 F ; il émet pour le solde un mandat de 917,84 F à échéance du 17 octobre 1849. Il signale qu'il a expédié des cuisinières de 90 cm à 5 tampons sans réchaud au prix de 90 F au lieu de cuisinières à table carrée.

Sur la persécution des phalanstériens de l'Aisne : Godin explique à Bureau qu'au cours de l'interrogatoire qu'il a subi le 4 juillet 1848 pendant la perquisition de sa maison, le procureur de la République lui a demandé s'il avait vendu des livres à un prix différent de celui qui y était porté, qu'il a répondu qu'il n'avait placé que des ouvrages de la Librairie phalanstérienne et qu'il a écrit une lettre aux journaux de Saint-Quentin qu'ils ne pourront publier que le dimanche suivant [16 juillet 1848]. Sur l'expertise du procès en contrefaçon Degon : Godin rappelle à Bureau qu'il avait confié à Barral en février 1848 un rapport de contre-expertise et des documents à examiner et qu'il a compris en lisant La Démocratie pacifique les raisons pour lesquelles Barral ne lui a pas répondu ; il demande à Bureau de lui retourner les documents confiés à Barral pour lui éviter d'aller à Paris les chercher lui-même. Sur la faillite d'un monsieur Budy qui devait 413,12 F à Godin : sans nouvelles de l'huissier Lépine à qui il avait confié l'affaire, Godin propose à Bureau de charger quelqu'un de recouvrer sa créance au bénéfice de La Démocratie pacifique.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin explique à Allyre Bureau qu'à l'occasion de son dernier voyage à Paris en février 1848, il avait confié à Jean-Augustin Barral le rapport d'une contre-expertise à examiner avec monsieur Minich, caminologue, dans le cadre d'un procès en contrefaçon intenté deux ans plus tôt, qu'il a écrit à Barral le 3 juin 1848, que sa lettre est restée sans réponse, et qu'il doit récupérer les pièces confiées à Barral car il est maintenant pressé par les experts de payer les frais d'expertise. Godin demande à Bureau de demander à Barral de lui renvoyer rapidement ces pièces. Godin demande à Bureau de renouveler ses abonnements à La Démocratie pacifique et à La Phalange qu'il paiera « à la prochaine réunion du congrès ».

Sur une commande de gril : Godin informe son correspondant qu'il peut fabriquer un gril au prix de 30 F les 100 kg, plus 3 F de frais de modèle.

Godin annonce à Audubert frères et Cie qu'il a reçu par Dupont de Guise deux paquets contenant 18 modèles et non 19, et qu'ils ont omis d'y mettre le pignon de 29 dents droites. Il leur signale qu'il est obligé d'augmenter le prix d'exécution d'objets d'aussi petites dimensions.

Godin adresse un tarif de ses marchandises à Barbeau aîné. Il lui explique que ses engagements avec la maison Allez l'empêchent de livrer à Paris sinon par son entremise et lui conseille de s'adresser à elle. Il ajoute qu'il pourra le satisfaire directement à l'avenir s'il ne contracte pas de nouveaux engagements d'exclusivité.

Godin remet 1 000 F à Beuret père et fils et accuse réception des tôles de fer annoncées le 17 juin 1847.

Godin accuse réception d'un mandat de 1 179,53 F à payer à Esquéhéries ; il indique qu'il préférerait que le versement soit fait à Guise. Godin effectue une commande de tôles de fer.

Godin presse Beuret et fils de lui expédier les tôles de fer qu'il a commandées, en particulier deux tôles de 60 cm de largeur et 5,5 mm d'épaisseur dont il a un besoin urgent.

Godin rappelle à Beuret père et fils sa commande de tôles de fer du 9 janvier 1847 dont il a un besoin urgent.

Godin explique qu'il a été satisfait de la qualité des fils de fer que Bailly, marchand de fer à Paris, avait demandés pour lui à Bigot et Chatey l'année dernière ; il commande 104 bottes de fils de fer très doux de bonne qualité, espérant bénéficier d'un juste prix, et annonce qu'il paiera comptant.

Godin annonce à Bouillard que sa lettre est arrivée après le départ du messager et qu'il n'aura plus l'occasion de charger les cuisinières demandées avant le lundi suivant. Il lui demande une confirmation de commande pour son compte car Godin ne consent pas à mettre en dépôt des marchandises qui s'écoulent aisément. Il précise que les poêles carrés de 62 cm ne sont pas polis et qu'il faut ajouter 3 F pour les obtenir polis. Dans le post-scriptum, Godin donne des précisions sur les foyers et grils envoyés et confirme que Bouillard bénéficie d'une remise de 5 F sur la cuisinière de 69 cm.

Godin accuse réception d'un effet de 137,95 F sur Laon et informe Veuve Brion-Bécasseau et fils que les deux cuisinières demandées n'ont pu être chargées, mais qu'elles partiront au prochain départ du voiturier. Il indique qu'à l'approche de la saison des ventes, il ne peut accorder une remise particulière pour ces seuls appareils, mais qu'il consentira à une remise de 3  % pour le paiement au comptant d'une prochaine commande.

Godin accuse réception d'un effet de 249,55 F sur Anizy-le-Château, dont il a crédité son compte. La maison Veuve Brion-Bricasseau et fils insiste pour obtenir un escompte plus important que celui prévu dans ses conditions de vente : Godin ne souhaite pas lui accorder cette faveur, mais pourrait s'engager à lui faire des expéditions rapides si elle abandonnait cette prétention.

Godin accuse réception d'un billet de 200 F et d'un effet de 48,15 F sur Vervins. Il retourne à Veuve Brion-Bécasseau et fils ce dernier qu'il remplace par un mandat de 56,27 F pour solder des factures d'un montant de 406,42 F.

Godin informe Veuve Brion-Bécasseau et fils qu'il a reçu impayé un effet sur Bruxelles de 145,80 F et leur annonce qu'il émet un mandat à vue de la même somme.

Godin retourne à Veuve Brion-Bécasseau et fils le billet de 114,25 F supposé régler une facture du 8 décembre 1847, car l'escompte a été calculé à 3 % [au lieu de 2 %] ; il émet un mandat de 116,90 F.

Godin renouvelle ses conditions de vente avec remise de 5 % avec veuve Brion.

Godin adresse une facture de 250 F pour des marchandises expédiées le 21 septembre 1848. Il l'informe qu'il est prêt à accorder à Veuve Brion-Bécasseau une remise de 5 % en cas de paiement au comptant à Guise dans les 15 jours qui suivent l'expédition.

Godin retourne à Veuve Brion-Bécasseau et fils un billet de 78,40 F en expliquant qu'il n'y a pas d'erreur dans le prix de la cuisinière sur la facture qu'il a envoyée, et que c'est au même prix que Didier, Houlon et Lefert achètent les cuisinières. Il émet un mandat de 58 F à honorer avant le 10 février 1847.

Godin adresse à Calixte Souplet le compte-rendu d'une fête qui s'est tenue à Guise afin qu'il soit publié dans le journal de celui-ci [Le Guetteur]. Il souhaite par ailleurs lui parler à l'occasion de son prochain voyage à Saint-Quentin d'un roman dont il est l'auteur et qui pourrait être publié en feuilleton dans le journal.

Godin demande l'envoi de limes sous huitaine.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin annonce à Langlois que les juges de Vervins ont accordé un sauf-conduit à Degon, qui a pu enlever ses modèles et une partie de son mobilier, que Degon irait s'établir à La Haye et qu'il n'a laissé d'autre actif que ce que Godin a fait saisir. Godin demande à Langlois s'il faut dénoncer les fraudes de Degon. Il signale que la vente du mobilier de Degon aura lieu dimanche et que la vérification des créances aura lieu le 15 juillet prochain.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon : Godin demande à Langlois s'il veut bien se charger du procès en appel [contre le contrefacteur Degon], et qu'il a demandé à son avoué Oudin-Leclère de lui communiquer le dossier. Il lui explique que le tribunal avait condamné Degon mais ne lui accorde que des dommages et intérêts insignifiants au regard du préjudice considérable qu'il subit, et qu'il a autorisé Degon à libérer les saisies qui avaient été faites contre une somme minime, décision en contradiction avec la loi sur les brevets qui demande la confiscation des marchandises contrefaites. Godin demande à Langlois de lui fixer un rendez-vous à Laon.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin souhaite obtenir le jugement qui pourra lui permettre de prendre des mesures conservatoires contre Degon, qui a commencé à évacuer les objets mobiliers qu'il possède et pourrait laisser Godin supporter tous les frais du procès. Godin propose à Langlois de lui payer ses frais.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin est sans nouvelles de Langlois sur le jour d'audience de son appel. Il informe Langlois qu'Oudin-Leclère lui a appris que Degon fait des démarches auprès du tribunal de Vervins et cherche à obtenir le concours de commerçants et d'industriels. Godin explique à Langlois que Degon essaye de vendre le peu qu'il possède pour laisser tous les frais du procès à sa charge, et qu'il a dû cautionner 1 500 F à la demande de Degon en provision des dommages qui pourraient être causés aux appareils que Godin a fait saisir. Il informe Langlois qu'il a expédié deux poêles à Trotier et lui demande de les examiner. Godin avertit Langlois que ses brevets de 1846 et 1847 sont indépendants des deux précédents, que la contrefaçon est surtout complète pour ses brevets de 1844, 1846 et 1847, mais ne concerne que quelques dispositions du brevet de 1840. Godin souhaite voir Langlois avant les débats et lui demande de lui fixer un rendez-vous à Laon.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin se plaint des difficultés que lui cause le tribunal de Vervins ; il indique qu'il s'est rendu deux fois à Vervins pour obtenir l'expédition [des pièces du procès] et lui communique une lettre d'Oudin-Leclère qui l'informe que Degon modifie ses conclusions. Il demande à Langlois d'user de son influence pour vaincre les résistances du tribunal.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin annonce à Langlois que Degon s'est déclaré en faillite et lui demande quels sont les droits que le jugement prononcé par le tribunal de Laon lui confère à l'égard de Degon.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin remet 500 F à Langlois. Il lui demande de presser l'envoi du jugement et d'adresser les pièces de son procès à Oudin-Leclère.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin signale à Langlois qu'il n'a pas reçu d'avis d'envoi de son dossier à celui-ci [par le tribunal de Vervins], et lui demande à nouveau d'user de son influence pour presser la solution de l'affaire.

Sur l'affaire de contrefaçon Degon. Godin expose que puisque l'affaire a été présentée au tribunal de manière à ce que Degon ne puisse plus nier la contrefaçon ni l'invention de sa part, il lui reste à contester la validité du brevet de 1840, où les assemblages ne sont pas suffisamment décrits, et du brevet de 1844 qui a été demandé après que les appareils soient livrés au commerce. Godin fait valoir que c'est seulement la description contenue dans le brevet qui donne la propriété intellectuelle et non la seule présentation des appareils.