À la demande d'Anseele, Marie Moret lui communique le nom anglais des pionniers de Rochdale : la société fut enregistrée officiellement le 24 octobre 1844 sous le nom Rochdale Society of Equitable Pioneers. Elle et Godin remercient Anseele pour les informations contenues dans sa lettre du 19 novembre 1887.

Sur une demande de prêt de 35 000 F de la part d'Anseele. Marie Moret regrette que cette demande n'ait pas été faite du vivant de Godin, qui avait des capitaux disponibles. Elle lui explique sa situation financière et celle de la Société du Familistère : Godin a légué la moitié de sa fortune à la Société du Familistère, plus 200 000 F destinés à ses héritiers, dont 300 000 F en titres dans la Société destinés à elle-même ; après règlement de la succession, la Société du Familistère disposera de 2 millions dont une partie en espèces mais qui lui est indispensable comme fonds de roulement. Elle regrette de ne pouvoir personnellement réunir des capitaux pour satisfaire la demande d'Anseele.

Marie Moret annonce à Neale que sa lettre du 31 juillet leur est parvenue le 2 août dans leur cottage de Lesquielles, qu'il avait eu l'occasion de voir. Elle le remercie pour son invitation à séjourner dans son abbaye [Bisham Abbey]. Elle lui indique qu'elle lit le livre Hyms of experience and hope qu'il lui avait donné en janvier 1896 et qu'elle juge précieux. Elle l'informe que Godin a pensé que Neale aurait pu s'éviter la peine de lui envoyer un chèque car il devra faire passer la même somme en Angleterre pour prendre le brevet dont il a été question avec Johnston. Elle lui signale qu'une lettre de Johnston du 20 juillet les avait informé de leur bon voyage de retour. Elle demande à Neale de transmettre ses compliments à Thomson et à Johnston.

Marie Moret accuse réception de la lettre de Neale du 4 août 1887. Elle lui explique qu'Ugo Rabbeno et de Boyve devraient visiter le Familistère au moment du congrès coopératif de Tours et qu'ils pourraient loger dans deux des trois chambres d'amis du couple Godin, que la troisième chambre lui serait réservée, mais que Holyoake et sa fille seraient alors obligés de loger dans un hôtel de Guise. Elle signale à Neale que le dimanche n'est pas un jour favorable pour la visite du Familistère et de l'usine et qu'en outre l'assemblée générale de la Société du Familistère aura lieu le 25 septembre 1887, jour de l'arrivée des Holyoake.

Marie Moret a bien reçu la lettre de Neale datée du 1er novembre 1887, dans laquelle il évoque les impressions d'Ernest Brelay à l'égard du Familistère. Elle indique que Brelay a exprimé dès 1885 dans L'Économiste français ses sentiments à l'égard de l'Association. Une réponse a été publiée dans le numéro du Devoir paru le 15 mars de la même année. Elle informe Neale qu'Anseele, le fondateur du Vooruit qu'elle et Godin apprécient, lui a écrit il y a trois semaines qu'il devait lui écrire. Elle lui explique qu'Anseele a été charmé par son résumé de l'Histoire des pionniers de Rochdale d'après Holyoake, qu'il lui a demandé l'autorisation de le publier en flamand et que l'association du Vooruit a voté l'impression de la brochure, qui paraîtra dans les colonnes du journal de l'association, puis en un volume qui sera offert au nouvel an de 1898 aux membres du Vooruit. Elle transmet à Neale les compliments de Godin, de sa sœur et de sa nièce et elle lui exprime son amitié.

Marie Moret informe Neale qu'aussitôt après avoir reçu sa lettre du 12 octobre, elle a fait insérer dans Le Devoir de la semaine un erratum relatif à des chiffres, dont elle lui adresse l'épreuve. Elle le remercie pour le récit de son voyage de Guise en Angleterre. Elle lui indique qu'elle écrira à Emilie Holyoake dès qu'elle le pourra et lui demande de lui présenter ses compliments ainsi qu'à Johnston, à qui elle et la Société du Familistère doivent écrire au sujet du brevet de la machine à mouler et des documents qu'il a envoyés sur le canal de Manchester. Elle lui signale qu'Ugo Rabbeno a paru content de son voyage au Familistère et elle suppose qu'un compte-rendu de sa visite paraîtra dans Il Secolo de Milan.

Marie Moret répond aux lettres de Neale des 21 janvier et 16 février 1888. Elle le remercie pour la résolution du comité exécutif du Central Board [de l'union coopérative britannique] relative à Godin. Sur son rôle de gérante de la Société du Familistère : il ne peut être que transitoire ; il faut un gérant actif doué de capacités industrielles ; elle ne peut être qu'une gérante fictive ; elle lui signale qu'il lira dans Le Devoir qu'elle a délégué une partie de ses pouvoirs de gérante à messieurs André, Dequenne et Pernin ; elle pense que le pacte social et les prescriptions testamentaires constituent un lien suffisamment fort pour maintenir l'œuvre. Elle remercie Neale pour ses articles sur Godin parus dans les Cooperative News et lui transmet les remerciements de Bernardot, dont Neale a reproduit une partie du discours [aux funérailles de Godin]. Elle lui demande de transmettre ses amitiés à Johnston qui lui a écrit le 20 janvier et à qui elle ne peut répondre en anglais au milieu des préoccupations qui l'accablent. Elle transmet à Neale le souvenir d'Émilie et Marie-Jeanne Dallet.

Sur la visite de Neale au Familistère. Marie Moret pense que Neale qui se trouve à Tours avec Rabbeno saura avant elle le jour de la venue de ce dernier. Elle informe Neale que de Boyve a écrit qu'il retournera auprès de sa femme malade et n'accompagnera pas Rabbeno au Familistère. Elle suppose que, le congrès de Tours s'achevant le lendemain mardi, Rabbeno viendra au Familistère avant lui et qu'ainsi les chambres d'amis seront libres pour lui et la famille Holyoake. Elle demande à Neale de s'entendre avec Rabbeno sur cette question. Elle propose à Neale, s'il arrive le samedi 24 septembre avec les Holyoake, d'assister le dimanche à l'assemblée générale des associés de l'Association du Familistère et de montrer le lundi aux Holyoake tout ce qui constitue l'Association.

Marie Moret écrit à Neale pour lui recommander Edward Anseele, fondateur du Vooruit de Gand, qui se trouve au Familistère et dont elle fait l'éloge. Elle lui signale qu'elle a parlé de lui à Anseele et elle suggère qu'il lui envoie son livre Manual for Cooperators et des imprimés sur la « meilleure tenue de livre et sur le meilleur mode de contrôle des magasins coopératifs ».

Marie Moret retourne à la veuve d'Émile Godin une lettre de condoléances qui lui était destinée.

Envoi d'un mandat postal d'un montant de 3 F pour la commande d'une boîte de « Improved Rubber Tips » (embouts en caoutchouc améliorés) Hexagon.

Marie Moret remercie Emilie Holyoake pour sa lettre du 28 septembre 1887 l'informant de son retour « at home ». Elle lui signale qu'Ugo Rabbeno était parti du Familistère au moment de la réception de sa lettre et qu'elle n'a pu lui transmettre son souvenir. Elle lui demande de transmettre à son père son souvenir et celui de Godin.

Marie Moret remercie Émilienne Tétier de lui avoir donné des nouvelles d'elle, dont elle a gardé un bon souvenir. Elle l'informe qu'elle a fait part à Godin de sa demande d'emploi, et que celui-ci lui fait répondre que le Familistère n'a pas de besoin d'un peintre en ce moment. Elle souhaite que l'union d'Émilienne avec le père de sa fille soit régularisée. Elle l'encourage à fortifier ses qualités de travail et de bonté pour le bonheur de sa famille.

Envoie 1,45 F en timbres postaux en paiement du solde de la facture du 31 mai 1887 et accuse réception d'une livraison.

Envoi d'un mandat postal de 41,40 F pour solde d'une facture du 29 octobre 1887.

Envoi d'un mandat postal de 26,30 F pour la commande de 10 boîtes de poudre de savon, 10 flacons d'eau dentifrice, 2 kg de sel marin et 1 paquet de cure-dents en plumes.

Envoi d'un mandat postal de 1,90 F pour le règlement d'une commande du 8 février 1888.

Envoi d'un mandat postal de 27,25 F pour l'achat de divers articles d'hygiène : aréomètre, feuille de baudruche, cuillère, mousseline pour cataplasmes, savon, poudre dentifrice, sel marin, aloès en grumeaux et en poudre fine, asa-fœtida en poudre et en morceaux, camphre, farine de lin.

Marie Moret envoie à Raspail un mandat postal de 27,25 F et commande du savon, de la poudre dentifrice et de l'ammoniaque.

Envoi d'un mandat postal d'un montant de 12,75 F pour une commande de 2 litres de liqueur hygiénique et d'un litre de liqueur anticholérique.

Envoi d'un mandat postal de 4,85 F et commande 1 kg de camphre raffiné, frais de port compris.

Marie Moret envoie un mandat postal de 29,25 F et commande divers articles : liqueur hygiénique de dessert, ammoniaque, poudre de savon, mélange pour eau quadruple, glycérine. Elle rappelle à Raspail qu'il manquait 6 boîtes de poudre dentifrice à son précédent envoi ; elle demande si elle peut obtenir un flacon de sirop de longue vie ou de Mercuriale.

Envoi d'un mandat postal de 23,95 F en paiement du solde d'une facture du 21 juin 1887 et d'une nouvelle commande de produits : ammoniaque, camphre en grumeaux, poudre de savon, mélange pour eau quadruple.

Marie Moret signale à Raspail qu'un article, une boîte de camphre en grumeaux, manquait à son envoi. Elle lui adresse un mandat postal de 11,60 F et commande plusieurs articles de soin et d'hygiène : glycérine, eau de Cologne, alcool camphré.

Commande de la poudre dentifrice, de l'eau dentifrice et du chlorate de potasse.

Marie Moret confirme à Raspail que la boîte de camphre en grumeaux, qu'elle croyait manquer à la livraison précédente, se trouvait bien dans le paquet des poudres de savon. Elle lui envoie 0,60 F en timbres en paiement de la boîte supplémentaire envoyée par Raspail.

Marie Moret signale une erreur dans la livraison de Raspail, qui ne contenait que 6 boîtes de savon au lieu de 12.

Marie Moret remercie Dubois pour son affectueuse lettre du 19 janvier. Elle lui explique que ses multiples préoccupations l'ont empêché de lui répondre plus tôt. Elle l'assure que son cœur est uni à celui de Dubois et elle l'informe que Marie-Jeanne Dallet est maintenant plus grande que sa mère.

Marie Moret souhaite se procurer l'un des numéros du Journal asiatique et envoie un mandat de 2,25 F. Elle souhaite que soit joint à l'envoi un catalogue des ouvrages de la librairie de Leroux.

Marie Moret renvoie en son nom et en celui de Godin un pouvoir et deux cartes d'admission à l'assemblée générale des actionnaires de la Compagnie de Panama.

Marie Moret explique à Fortin et Cie que le papier anglais Fortin sur lequel elle écrit ne la satisfait pas car il laisse percer l'encre au verso et parce qu'il ne permet pas, en cas d'erreur, d'effacer rapidement l'encre avec de l'eau de javel. Elle souhaite que Fortin et Cie lui fournisse des feuilles d'un papier qui permette l'effacement et les enveloppes assorties : 100 feuilles à en-tête in-4° doubles et 100 feuilles à en-tête d'un plus petit format qui permette de copier deux pages d'un coup. Elle commande également du papier indispensable, un registre de dépenses journalières, des sangles de bureau, un classeur Shannon complet, des chemises à dos percaline, des aiguilles de bureau, un nettoyeur chimique. Dans le post-scriptum, elle demande que les feuilles in-4° doubles soient, une fois timbrées, d'un poids inférieur au poids réglementaire de 15 grammes.

Envoi d'un mandat postal d'un montant de 4,25 F pour une commande de 400 feuilles de papier indispensable. Rappelle son envoi d'un mandat de 52,30 F du 27 juillet 1887, soldant une facture du 23 juillet.

Marie Moret envoie à Fortin et Cie un mandat postal de 31,70 F en paiement d'une facture.

Marie Moret envoi d'un mandat postal de 44,75 F pour le règlement d'une commande, dont la réception a été retardée car la livraison était destinée à « Godin constructeur ». Elle conseille à Fortin et Cie d'expédier les commandes au nom de « Monsieur Godin fondateur du Familistère » pour éviter toute ambiguïté avec un homonyme.

Marie Moret informe Fortin et Cie que l'échantillon de papier reçu lui convient pour l'impression de son papier à lettres dans deux formats. Elle demande le prix du papier à lettres et des enveloppes. Elle leur envoie un modèle d'enveloppe et leur demande de lui fournir différentes enveloppes du même papier.

Marie Moret accuse réception des objets facturés par Fortin et Cie le 6 août 1887 et envoie 60 centimes en timbres postaux pour solder le paiement.

Commande 100 feuilles de papier à lettre semblables à celle sur laquelle elle écrit et 100 enveloppes semblables à celle qu'elle envoie.

Commande 1 pupitre pour écolier, avec encrier et poudrière à recouvrement, de préférence en bois noir plutôt qu'en acajou, 2 abat-jours mexicains, 2 flacons Encrivore, 1 flacon de colle à raccommoder la porcelaine, 1 double-décimètre, 1 mètre en ivoire et 1 règle carrée.

Commande de 500 feuilles de papier à lettres à en-tête, avec les enveloppes assorties et moins transparentes que celles dernièrement livrées

Demande l'envoi d'une boîte de papier pelure.

Sur la fourniture de papier à lettres in-4° de 27 x 21 cm en feuille double et d'enveloppes assorties.

Marie Moret souhaite ajouter à sa commande du 10 décembre 1887 : 1 encrier en bois noir à deux godets en cristal avec coupe en bronze.

Commande de matériel d'écriture : papier à lettres, enveloppes, sangles de bureau, perforateur, abat-jour pour bougies.

Marie Moret complète sa commande précédente du 16 novembre 1887 avec : 100 feuilles de papier à lettres semblables à celle sur laquelle elle écrit et 100 enveloppes assorties. Dans le post-scriptum, elle ajoute à la commande trois albums buvard L'Indispensable pour 1888.

Envoi d'un mandat postal pour une commande de 3 chemises, 1 boîte de 50 cartes de correspondance avec enveloppes, 1 boîte de papier de correspondance et 200 feuilles indispensables.

Marie Moret envoie un mandat postal de 27 F pour solde d'une facture de 42 F, déduction faite des 15 F d'un encrier non conforme à sa commande et qu'elle retourne en colis postal. Marie Moret souhaitait obtenir un encrier en bois noir, comme le dessin n°33 du catalogue de Fortin et Cie, dont elle joint le dessin.

Demande d'envoi d'un catalogue complet et récent des articles vendus par Fortin et Cie. Marie Moret souhaite connaître le prix de 100 feuilles de papier à lettres identique à celui sur lequel elle écrit avec une inscription au modèle qu'elle joint, ainsi que le prix de la centaine d'enveloppes assorties.

Envoi un mandat postal de 3,35 F en paiement d'une facture.

Envoi d'un mandat postal de 52,80 F pour règlement d'une facture du 23 juillet 1887.

Envoie un mandat postal de 10,85 F et commande un porte-monnaie et 400 feuilles indispensables.