Godin confie à Fauvety ses impressions après la lecture de la première livraison de La Religion laïque. Godin estime que le travail du siècle est d'étudier sur quelle base il faut édifier la nouvelle religion, œuvre poursuivie par Fauvety dans la revue La Solidarité, bien que la critique des religions existantes serait plus populaire. Sur les libres-penseurs, les positivistes et les spiritualistes : à la différence des premiers, les spiritualistes, qui s'intéressent aux relations entre la vie matérielle et la vie spirituelle, peuvent constituer le lectorat de Fauvety. Sur l'unité religieuse, l'unité des croyances et du sentiment du devoir : Godin pense que la religion nouvelle ne pourra se fonder qu'en reliant les choses du ciel et celles de la terre, qu'en fondant la solidarité sociale. Il pense comme Fauvety qu'il faut une religion sans prêtres : « Je crois comme vous que la vraie religion, « est ce qui nous unit à Dieu, et par lui à tout ce qui est ». Mais pour que la religion entre dans les voies du progrès et des aspirations des sociétés modernes, elle doit être avant tout autre chose ce qui doit unir l'homme aux autres hommes, seul moyen de les unir à Dieu. » Il juge que la différence entre eux est une différence de formule, susceptible d'exercer une différence considérable dans la voie pratique de l'application. Godin propose cette formule à Fauvety : amour de la vie humaine, progrès de la vie humaine, respect et observation des lois naturelles de la vie humaine. Il réaffirme pour conclure que la question religieuse est intimement liée à la question sociale. Dans le post-scriptum, Godin signale qu'il envoie 20 F pour deux abonnements à La Religion laïque, l'un pour lui et l'autre pour Marie Moret au n° 27 au Familistère de Guise ; il demande en outre à Fauvety de compléter sa collection des livraisons de La Solidarité.

Sur la séparation des époux Godin-Lemaire et la liquidation de la communauté de biens. Godin regrette que Gaston Ganault n'ait pas été présent à la réunion du jour. Sur les comptes de Godin et d'Esther Lemaire. Sur le choix de Goblet en tant qu'avocat : Godin avoue qu'il ne s'est pas entendu avec lui pendant « notre long séjour à Versailles » et que sa « réputation de socialiste et de spiritualiste » devait impressionner Goblet.

Ponchau propose à Godin de lui vendre sa brasserie. Godin dément avoir eu l'intention d'acheter une brasserie. À propos d'une cave de Ponchau située sous une propriété de Godin.

Godin fait part à Fauvety de réflexions sur l'isolement des partisans de la religion nouvelle parmi les fanatiques de l'incrédulité et les fanatiques de la crédulité. Godin assure Fauvety qu'ils n'ont pas d'opposition de doctrine et qu'ils partagent le même sentiment religieux mais regrette que l'enseignement de Fauvety ne s'adresse pas aux masses. Godin fait référence à Confucius et à la Bible pour expliquer que le premier précepte de l'humanité doit être d'aimer et respecter la vie humaine au-dessus de toutes les choses de la terre. Sur la nouvelle religion. Godin autorise Fauvety à publier sa lettre précédente en le nommant Godin et non Godin-Lemaire. Il le remercie pour l'envoi des numéros du journal La Solidarité.

Sur l'achat de fauteuils et de chaises par Amédée Moret pour Godin. Godin demande à Amédée Moret de lui faire expédier 3 fauteuils à 40 F et 3 chaises à 20 F. Il lui demande également quand il sera possible d'obtenir du raisin mûr « à la halle ». Le post-scriptum, signé par Marie Moret, donne des nouvelles de la famille et de Flore.

Sur le choix d'un avocat : Godin indique à Ganault qu'il préférerait Goblet à Dauphin pour avocat, mais qu'il a encore plusieurs affaires en cours avec Cresson. Sur l'affaire Boucher et Cie : Godin voudrait parler de son mémoire sur la question des boutons avec Ganault. Sur la séparation des époux Godin-Lemaire et la liquidation de la communauté de biens. Godin espère voir Ganault prochainement, à propos notamment d'un incident qui a eu lieu chez les notaires qui ont décidé de renvoyer les parties devant le tribunal.

Sur la recherche de minerais dans la Nièvre. Godin indique à Richon qu'il n'a pas besoin d'autorisation du préfet pour la machine à vapeur mais seulement d'une déclaration. Il lui demande s'il a pu se procurer de l'eau.

Godin demande à Meunier de lui fournir des références complémentaires et à quels appointements il prétend pour l'emploi de direction et de surveillance qu'il souhaite obtenir. Godin veut aussi connaître l'âge et la situation de famille de Meunier.

Sur l'emploi de chef de la comptabilité des Fonderies et manufactures Godin-Lemaire. Godin informe Eugène Brulot qu'il doit ajourner leurs pourparlers car il a trouvé le comptable dont il avait besoin.

Godin répond à une demande confidentielle de Quest au sujet de Voret, juge de paix au Nouvion-en-Thiérache, en lui disant qu'il ne s'est pas occupé des faits qui se sont déroulés.

Godin demande à Seydoux ce qui se passe dans le Nord au sujet des chemins de fer qui les intéressent.

Sur la séparation des époux Godin-Lemaire et la liquidation de la communauté de biens. Godin renvoie à Larue les conclusions d'Esther Lemaire et lui demande s'il s'est fait communiquer les procès-verbaux des deux réunions qui ont eu lieu. Il l'informe que les notaires se sont déclarés incompétents et renvoient les parties au tribunal. Sur la nécessité d'agrandir le gazomètre de l'usine et sur les travaux de réparation des dommages de l'ouragan du mois de mars à l'usine. Sur la mort de Borgnon.

Godin atteste qu'il a employé Germain Boussard dans des travaux de sondage à Sardy de mai 1875 à juin 1876 et qu'il a rempli régulièrement sa mission.

Sur un procès avec la Compagnie du chemin de fer de Saint-Quentin à Guise : Godin explique comment la mention « sans responsabilité » ajoutée à ses lettres de voiture par la compagnie lui cause du tort : il conteste le droit de la compagnie à modifier ses lettres de voiture. Godin demande à Goblet de s'entendre avec Delpech sur la conduite à tenir dans l'affaire.

Sur la séparation des époux Godin-Lemaire et la liquidation de la communauté de biens. Godin remet à Larue la sommation qu'il a fait faire à Esther Lemaire. Godin explique qu'il doit augmenter la capacité du gazomètre de l'usine, construit en 1861 et devenu insuffisant à éclairer 1 100 ouvriers et engager pour cela près de 50 000 F. Il ajoute qu'Esther Lemaire ne cesse de lui réclamer de l'argent sans vouloir faire de compte et il souhaite régulariser sa situation à cet égard.

Godin informe Gaston Ganault qu'il se rendra à Amiens mercredi matin il lui propose de le retrouver à Tergnier pour voyager ensemble.

Godin informe Larue qu'il a appris que Dupont, architecte de Vervins pourrait être présenté avec Delorme, ancien entrepreneur de bâtiments à Guise, comme experts dans le référé qu'il va produire. Sur la séparation des époux Godin-Lemaire et la liquidation de la communauté de biens : Godin avertit Larue qu'il va se rendre à Amiens pour s'entendre avec Delpech et que Goblet plaidera dans la question du compte [des époux Godin-Lemaire]. Sur l'affaire Boucher et Cie : il confirme à Larue que Cresson plaidera dans cette affaire.

Sur la séparation des époux Godin-Lemaire et la liquidation de la communauté de biens. Godin avertit Delpech qu'il arrivera mercredi à Amiens pour discuter avec lui de la demande de règlement de compte formulée par Esther Lemaire, et que René Goblet sera chargé du procès.

Le folio présente deux séries de réponses à un questionnaire sur le chef d'institution et l'institutrice responsables des classes des écoles du Familistère : « Réponses à faire par M. Poëtte aux 10 questions posées » et « Réponses à faire par Mme Dirson aux 10 questions posées ». Une note précise les réponses à donner pour Mme Paquerot.

Liste d'ouvrages à relier intitulée « Livres remis à M. Godin ». Deux livres intitulés Le droit de l'enfant et Les places (?) légales n'ont pu être identifiés.

Liste de livres scolaires à commander par douzaines à Hachette et Cie pour une somme totale de 301 F.

Marie Moret fait observer à Alexandre Onésime Poëtte que les maîtresses de la 1re classe des écoles du Familistère ont de moins en moins d'autorité et que des conflits s'élèvent entre elles et les élèves. Elle demande à Poëtte d'étendre son autorité à cette classe pour y maintenir l'ordre. Elle l'informe qu'ils sont sans nouvelles de la préfecture en réponse à la pétition qu'il a signée, mais qu'ils cherchent d'ores et déjà quelqu'un pour diriger cette classe afin que sa situation ne s'altère pas. Elle présente ses compliments à madame Poëtte.

Marie Moret demande à son frère de la part de Godin de faire insérer dans Les Petites affiches l'annonce jointe à la lettre [non copiée].

Liste de livres intitulée « Livres remis à M. Godin-Duval pour être rendus aussi vite que possible ».

Marie Moret informe Ravet-Anceau que Godin a reçu sa lettre avant son départ pour un voyage de trois semaines et qu'il lui confirme sa réflexion sur l'âge du candidat à l'emploi de chef de la comptabilité des Fonderies et manufactures "Godin" ; elle précise que les appointements du chef de comptabilité sont de 450 F par mois et que la fonction d'économe du Familistère est rétribuée selon les services rendus par la personne.