FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret répond à une lettre d'Antoine Médéric Cros par une étude qu'elle commence par une longue citation d'un article du Journal de Genève sur un livre d'Ernest Naville, Les philosophies négatives, étude critique des systèmes philosophiques de Platon et Aristote à Kant et Auguste Comte. Marie Moret développe une réflexion sur le principe de la vie en citant de multiples auteurs, philosophes ou scientifiques : Swedenborg, Godin, William Crookes, Hirn, Balfour Stuart et Tait, Helmholtz, Berthelot. Plusieurs jours après l'entame de sa lettre, Marie Moret écrit : « J'ai continué mes études et suis convaincue du grand intérêt au rapprochement de faits et de réflexions fournies par divers savants. Il en résulte une lumière qui me pénètre de joie. Ce que je redoute, c'est mon impuissance à les rapprocher clairement, mais j'y mettrai le temps voulu. » (folio 16v) Dans la deuxième partie de sa lettre, elle cite longuement l'exposé de la théorie atomique de Marcellin Berthelot dans la 8e édition de La synthèse chimique (1897), qu'elle juge compatible avec la pensée de Swedenborg. La troisième partie de la lettre (folios 26r-35r) est formée principalement par des citations de textes de William Crookes sur la nature de la matière. La dernière partie de la lettre (folio 36r-38r) est datée du 15 janvier 1900. Marie Moret évoque une lettre d'Antoine Médéric Cros à Auguste Fabre qui fait part de l'amélioration de la santé de Juliette Cros, et l'envoi prochain à Antoine Médéric Cros par Fabre de vues photographiques du Familistère pour projection qui ne sont pas revenues de Lyon. Elle lui annonce qu'après avoir dressé l'esquisse de l'étude, elle va élaborer le chapitre intitulé « Matière, mode de mouvement ». Sur la science actuelle et la doctrine de Godin : « Que j'indique les étais fournis aujourd'hui par la science à l'appui des conclusions philosophiques et pratiques publiées par Godin en 1871 (Solutions sociales) et mon objet présent est atteint. Car c'est dès 1856, quand les faits l'obligèrent à abandonner l'idée de se rendre au Texas qu'il reprend à fond l'étude d'une œuvre personnelle en faveur de ses ouvriers et qu'il la base sur la conception d'une doctrine expliquant, pour lui, l'ordre universel. Il avait la vue précise de cette loi révélée par les travaux de Berthelot : Notre puissance est indéfinie quand nous agissons suivant les lois d'ordre du fond des choses (ci-dessus pages 18, 19 Synthèse des corps gras). La doctrine publiée par Godin et qu'on peut résumer en ces mots : « Religion de la vie universelle, culte du travail » est en accord parfait avec les conclusions des Berthelot, Crookes, etc. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret annonce à Antoine Médéric Cros qu'elle doit revenir sur la question des « méta-éléments ou sous-atomes ». Elle cite et paraphrase notamment l'étude de William Crookes parue dans la Revue scientifique du 15 mai 1897, et celle parue dans la Revue générale des sciences pures et appliquées du 30 mars 1891, à propos de l'« éther », du « substratum ionique de la matière » et des « méta-éléments ». Marie Moret fait référence au chapitre « Matière, mode de mouvement » de l'étude qu'elle rédige. Elle retient de sa lecture de Crookes et d'autres savants que ce que nous appelons matière est un mode de mouvement produit par la force ou l'énergie dégagée par les sous-atomes, ions ou électrons. « Je comprends que les religieux à courte vue s'épouvantent de ces pas de la science en croyant qu'ils conduisent au triomphe du matérialisme ; pas du tout : la spiritualisation de la matière n'est pas la déification, c'est ainsi que l'a conçu Berthelot, sa transformation indéfinie pour répondre à toute fonction. » Elle indique à Cros qu'Émilie Dallet a écrit hier à Juliette Cros, et qu'au moment où elle écrit, Auguste Fabre travaille en face d'elle à une conférence sur l'œuvre de Jean Leclaire.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 22 janvier 1900 relative aux ions et à l'application de la loi de l'attraction universelle au cas des attractions moléculaires et au cas des masses électriques. Marie Moret avait connaissance du fait par Wurtz et par d'autres auteurs. Elle demande à Cros le nom de l'auteur de la « Vie nouvelle » qu'elle considère comme du « pur swedenborgisme ». Dans le post-scriptum, elle remercie Cros pour sa réflexion sur l'identification de la chaleur et de la lumière et pour ses notes sur l'ouvrage de Hirn, Constitution de l'espace céleste.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros qu'elle n'a pu se procurer le livre de Duhem, épuisé, dont il lui avait parlé dans une lettre [du 25 novembre 1899], mais qu'elle dispose de numéros de la Revue scientifique, notamment le numéro contenant l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse », qu'il lui avait signalé [dans sa lettre du 22 janvier 1900]. Elle lui explique qu'à la suite de sa lettre du 22 janvier 1900, elle médite et qu'elle a écrit, pour lui répondre, nombre de commencements de lettre et de réflexions sur la science physique ; elle attribue à Antoine Médéric Cros un rôle de guide dans ses études. Elle cite longuement l'ouvrage de Marcellin Berthelot, Science et philosophie paru en 1886 [p. 10 et ss.], et présente une synthèse des enseignements du livre, qui passe en revue les différentes facettes de la connaissance, de la science positive à la science idéale. Elle commente la position de Berthelot à l'égard de la connaissance de Dieu, et la place de la logique qu'il ne subordonne pas à l'observation ; elle cite Montaigne [en réalité le « Je pense donc je suis » de Descartes] et Kant ; elle s'intéresse aux liens de Berthelot à la pensée de Kant, à la reconnaissance par le scientifique de l'impératif catégorique comme un fait primitif en dehors et au-dessus de toute discussion. Marie Moret juge que le champ de la science positive s'élargit et réduit celui de la science idéale (fondée sur les témoignages et les sentiments) : elle fait référence aux expériences de William Crookes et d'Albert de Rochas qui constatent par des procédés de science positive l'action de forces psychiques ; elle cite le discours de Crookes au congrès de Bristol en 1898. Elle cite la Critique de la raison pure de Kant, qu'elle a lu un peu il y a 25 ans (à la différence de la Critique de la raison pratique qu'elle ne croit pas avoir lue) ; elle fait un rapprochement entre des propositions de Berthelot, de Kant, de Swedenborg et de Godin sur la question du devoir. Elle poursuit par des citations de l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse » affirmant que l'univers physique est constitué de forces dont les vibrations agissent sur l'être vivant, proposition compatible avec celle de Crookes au congrès de Bristol qui considère la matière comme un substratum ionique. Marie Moret termine sa lettre par une série d'interrogations sur les ions, les cations et les anions.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour les informations contenues dans sa lettre du 22 février 1900 [des notes de lecture sur des ouvrages de physique et de métaphysique]. Elle indique à son correspondant qu'elle étudie actuellement l'article de Richet, « La vibration nerveuse », un article de Marinesco [Marinescu] sur le même sujet, ainsi que le discours sur le neurone et la mémoire cellulaire prononcé le 3 novembre 1898 par Joseph Renaut à la séance de rentrée des facultés de l'Université de Lyon. Elle fait part à Cros de la réflexion de son beau-père Auguste Fabre à l'égard des ces travaux : « C'est elle (la science) qui ouvrira à l'homme toutes grandes les portes du monde spirituel ». Elle lui indique également qu'elle ne peut lui répondre au sujet de l'analyse spectrale. Elle l'informe de la bonne santé du groupe de Nîmes malgré le retour du froid.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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La lettre fait suite à la lettre de Marie Moret à Antoine Médéric Cros du 22 février 1900. Marie Moret s'interroge sur sa capacité à rédiger l'esquisse de son plan d'étude avant son retour au Familistère dans deux mois ; elle espère en rédiger le détail à ses heures de loisir au Familistère, au milieu des affaires courantes et des dérangements liés à l'Exposition [universelle de 1900]. Marie Moret revient sur le sujet de la composition de la matière : l'état radiant de la matière d'après les travaux de William Crookes et de Daguin [signalés par Cros dans sa lettre à Marie Moret du 22 février 1900] ; la chimie minérale d'après Marcellin Berthelot, Tourneux (dont le Précis d'embryologie humaine a été recommandé par Cros) et Marinesco (également signalé par Cros), qui font « grandement désirer de trouver en elle [la chimie minérale] les démonstrations positives des lois universelles qui président à tous les groupements, aussi bien humains que moléculaires », et espérer l'union de la chimie minérale et de la chimie organique. Marie Moret conclut : « Les deux grandes difficultés premières sont-elles aplanies ? 1° Le solide est-il bien relié à l'ionique* (* je veux dire : la matière à la force !) 2° L'élément prétendu non-vivant est-il bien relié à l'élément organique ? Si oui, nous pouvons entrer dans la philosophie chimique. » Sur la dernière page de la lettre, datée de Nîmes du 22 mars 1900, Marie Moret évoque une réunion des familles Fabre, Cros, Moret et Prudhommeaux au moment des fêtes de Pâques.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie donne de ses nouvelles à la famille Cros : sa dernière lettre à Juliette Cros remonte au 25 avril 1900 ; la famille Moret-Dallet a quitté Nîmes un mois plus tard, laissant Auguste Fabre avec Jules Prudhommeaux ; elle est avec Émilie Dallet au Familistère depuis 10 jours, Marie-Jeanne Dallet étant restée à Paris avec des parents [de Corbeil] pour voir l'Exposition universelle ; les affaires de l'Association du Familistère vont bien. Marie Moret poursuit sa lettre en décrivant ses études sur la matière. Elle indique à Cros qu'elle a lu dans la Revue scientifique l'article de G. Le Bon sur la lumière noire et l'article sur la pluie et l'électricité atmosphérique. Elle s'est abonnée à la Revue générale des sciences pures et appliquées, dont elle a acquis l'année 1899. Elle écrit : « La formule de Claude Bernard, « Les propriétés vitales ne sont autre chose que des complexes des propriétés physico-chimiques » me paraît se vérifier d'une manière éclatante. » Elle mentionne des expériences chimiques et physiques d'Armand Gautier, de Bredig et von Berneck, et de Loeb [décrites dans les numéros de 1900 de la Revue générale des sciences pures et appliquées], qui lui semblent confirmer cette idée. Elle a pris connaissance du programme du prochain congrès international de physique présenté par Charles-Édouard Guillaume et Lucien Poincaré dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, et se dit impatiente de lire les exposés : « Convaincue que la science me fournira des conclusions appuyant les vues de Claude Bernard, Berthelot, W. Crookes, etc., etc. sur les relations entre le vie et le mode de mouvement dit matière, c'est-à-dire voyant que j'aurai une belle réponse de la science aux aspirations de Godin, je vais – en attendant le congrès d'août – préparer les pages de mes « Documents biographiques » qui doivent amener les données scientifiques en cause, en commençant par montrer le mouvement de la pensée de Godin, de 1856 à 1859, lorsqu'après l'échec de la tentative du Texas, il reprend l'idée de fonder lui-même une cité ouvrière modèle, se livre à ce sujet à des études doctrinales et architecturales et s'arrête enfin aux vues philosophiques et sociales exposées dans son volume "Solutions sociales", vues que je désire tant appuyer de conclusions scientifiques du jour. » Marie Moret ajoute que dans ces études scientifiques, elle « voit arriver la démonstration du mot de Swedenborg : "L'amour est la substance même." »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie son correspondant pour sa lettre du 9 juin 1900, qu'elle a lue mais pas encore étudiée. Elle lui explique l'objet de son travail actuel : la refonte du chapitre qui clôt l'histoire du Texas et qui va terminer le premier volume des Documents pour une biographie complète de J.-B. A. Godin ; l'ouverture du deuxième volume avec l'exposé des principes doctrinaux et des conditions pratiques de son œuvre. Elle annonce la rédaction du chapitre suivant, « "ce que dit la science touchant le principe de continuité et les valeurs de fonction" , c'est-à-dire montrant comment sont appuyées les conclusions de Godin sur la vie et le travail. » À propos d'une photographie d'Auguste Cros promise à Juliette Cros : elle a trouvé deux photographies d'Auguste, qu'elle envoie à Juliette Cros. Nouvelles météorologiques : on se croirait en automne à Guise. Nouvelles de la famille Dallet : Émilie et Marie-Jeanne sont revenues épuisées de l'Exposition universelle ; Émilie souffre d'un gros rhume. Auguste Fabre viendra sans doute à Paris au mois de juillet pour les congrès : si Antoine Médéric Cros vient au congrès du mois d'août, peut-être lui et Juliette Cros pourront se retrouver à Guise avec Auguste Fabre à cette occasion ?

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros qu'elle n'a pu, en raison d'une nuit d'insomnie, ajouter un mot à la lettre qu'Auguste Fabre a écrite hier à sa fille Juliette. Elle indique à Antoine Médéric Cros, qui a assisté à une partie du congrès de physique, que la Revue générale des sciences pures et appliquées, dans son numéro du 15 août 1900, affirme que les séances ont été d'une « haute portée philosophique », expression qui a piqué sa curiosité. Elle demande à son correspondant s'il a été impressionné et s'il sait quand le compte rendu in extenso du congrès sera disponible. Marie Moret cite plusieurs passages du numéro de la revue – le discours d'ouverture du congrès prononcé par Alfred Cornu et le compte rendu des expériences de William Crookes sur la radioactivité de l'uranium : « Votre beau-père à qui je lisais ces passages dit que ces travaux tendent à nous démontrer positivement que les états matériels sont des modes de compacité de la force. Ce mot me fait songer à la limite d'équilibre encore inconnue (expression de A. Étard, revue des sciences) où la substance chimique trouve une équivalence physique. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 28 août 1900 à la suite de laquelle elle a obtenu de Guillaumin et Cie qu'il lui procure les volumes du Congrès international de physique. Elle cite, en l'approuvant, le passage de la lettre d'Antoine Médéric Cros relatif au mot d'Henri Poincaré sur l'impossibilité de reproduire à l'identique une expérience scientifique, argument en faveur de « l'évolution incessante ». Elle indique à Antoine Médéric Cros qu'elle se mettra à l'étude de la question quand elle aura achevé le premier volume des « Documents biographiques », gros de 40 feuilles, qui s'achèvera avec l'épisode du Texas et la contribution de Godin au mouvement des chefs de l'École sociétaire. Marie Moret évoque la lettre de Juliette Cros jointe à celle de son mari du 28 août 1900 : elle précise qu'Auguste Fabre n'a pas rencontré à Paris des Américains d'Oneida, mais des personnes susceptibles de lui donner des renseignements sur Oneida. Elle achève sa lettre en indiquant à Antoine Médéric Cros qu'elle doit ajouter un post-scriptum à sa lettre à Juliette Cros du même jour.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros qu'elle achève le premier volume des Documents pour une biographie complète de J.-B. A. Godin, qui devrait paraître en décembre 1901, qu'elle en a rédigé l'introduction, qu'elle a entamé le deuxième volume pour lequel elle s'intéresse au « fond scientifique des vues doctrinales de Godin », et qu'elle peut maintenant répondre aux lettres d'Antoine Médéric Cros, à qui elle n'a pas écrit depuis le 5 septembre 1900. À propos de la publication des volumes du Congrès international de physique : la publication se fait attendre et ni Guillaumin et Cie ni La Revue générale des sciences pures et appliquées n'ont pu la renseigner sur la question. Elle demande à Antoine Médéric Cros si la Revue rose a publié un compte rendu du congrès. Elle l'informe qu'elle a écrit à quinze académies des sciences, dont la liste a paru dans la Revue générale des sciences pures et appliquées pour leur proposer de collectionner Le Devoir ; quelques unes ont répondu favorablement. Elle lui indique que la famille Moret-Dallet prépare son retour à Nîmes, mais que le voyage pourrait être retardé à cause de la fièvre typhoïde qui, d'après les journaux, règne dans le Midi, fièvre qu'elle a contractée quand elle était jeune et à laquelle elle ne veut pas exposer Marie-Jeanne Dallet. À propos du congrès spirite : Juliette Cros a écrit à Émilie Dallet qu'il n'était pas utile de lui envoyer un compte rendu ; Marie Moret n'a en tout état de cause rien à lui envoyer car les journaux se contentent de publier le compte rendu de La Fronde. Marie Moret signale à Antoine Médéric Cros que le compte rendu de la fête de l'Enfance a paru dans le numéro d'octobre du Devoir, qu'il a dû recevoir.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 12 novembre 1900. Elle l'informe que l'épidémie [de fièvre typhoïde] qui a affecté une caserne de Nîmes ne s'est pas étendue à la ville et qu'Auguste Fabre lui a conseillé de venir à Nîmes, où elle arrivera samedi matin 17 novembre 1900 vers 9 h 00. Elle lui indique qu'elle n'a « pas dormi de la nuit, ce qui me paralyse pour tout. » Elle remercie Antoine Médéric Cros pour son aide précieuse, transmet à lui et Juliette Cros ses sentiments affectueux, est heureuse de les savoir en bonne santé et lui exprime la satisfaction de la famille Moret-Dallet relative au mot qu'il a écrit à propos de Marie-Jeanne Dallet.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 16 novembre 1900 renvoyée du Familistère et de la bonne nouvelle de la publication du premier volume des rapports et procès-verbaux sommaires [du congrès international de physique d'août 1900]. Elle se réfère au programme du Congrès international de physique paru dans la Revue générale des sciences pures et appliquées de mai 1900 pour relever différents rapports susceptibles de l'intéresser et demande à Antoine Médéric Cros de lui indiquer, lorsqu'il le recevra, si le premier volume publié contient l'un d'eux : les rapports de Lippmann sur la chaleur, d'Arrhenius sur l'électrolyse et l'ionisation, de Bouty sur l'ionisation dans les gaz, de Villard sur les rayons cathodiques, des Curie et de Becquerel sur les corps radioactifs, de Broca sur l'énergie dans l'organisme et de lord Kelvin sur les relations entre l'éther et la matière. Elle exprime le regret que les êtres humains n'aient que très rarement et très obscurément la capacité de communiquer entre eux en pensée car « les correspondances écrites seraient supprimées. » Elle relate qu'elle a rêvé d'Antoine Médéric et de Juliette Cros pendant plusieurs jours avant de recevoir le 14 novembre 1900 la lettre que celui-ci lui avait écrite le 12 novembre, et qu'elle avait le sentiment qu'il s'occupait de ces travaux. Elle lui rapporte qu'elle a lu un texte sur la communication électrique sans fil dans une même couche géologique, d'où l'on peut conclure comme le fait Swedenborg : « L'espace, la distance n'existerait pas entre les forces semblables. » Elle indique à Antoine Médéric Cros qu'elle va se procurer les numéros de la Revue scientifique qu'il lui a signalés. Elle l'informe que la santé de la famille Moret-Dallet et d'Auguste Fabre est bonne, mais que le temps est affreux depuis deux jours.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret a appris par une lettre de Juliette Cros à Auguste Fabre qu'Antoine Médéric Cros avait en mains le premier volume des rapports du Congrès international de physique. Elle lui demande de ne pas s'en dessaisir à son profit car elle va prochainement recevoir l'ouvrage. Elle lui signale que la Revue générale des sciences pures et appliquées a publié in extenso le rapport d'Henri Poincaré, « La physique expérimentale et la physique mathématique », et qu'elle va recevoir les numéros de la Revue scientifique qu'elle a commandés.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret annonce à Antoine Médéric Cros qu'elle a lu les articles de la Revue scientifique qu'il lui a signalés, ainsi que le rapport présenté par Henri Poincaré dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, et qu'elle va recevoir prochainement le premier volume des rapports du Congrès international de physique. Elle résume, cite et commente les articles qu'elle a lus et ceux auxquels Cros a fait référence dans ses précédentes lettres, le rapport d'Henri Poincaré et l'article de Gustave Le Bon dans la Revue scientifique du 14 avril 1900 notamment. Elle relève que Poincaré prédit que les théories scientifiques démontreront de mieux en mieux l'unité ou la continuité de la constitution de l'univers physique, à partir de particules infiniment petites selon Gustave Le Bon, que c'est l'avènement de la physico-chimie et que le concept d'énergie est devenu fondamental. Elle mentionne les deux principes généraux énoncés par Poincaré : la conservation de l'énergie et celui de la moindre action. Marie Moret interroge Antoine Médéric Cros sur la signification de ce dernier principe de la moindre action. Elle souhaite recueillir sur le sujet de quoi conforter la pensée de Godin, qu'elle doit exposer dans les « Documents biographiques » : « Je n'ai, bien entendu, à exposer aucune théorie ; il me faut seulement quelques brèves et substantielles formules de savants notables, à l'appui de la doctrine de la Vie, telle que la comprenait Godin. » Elle indique que l'idée que la matière est une énergie lui semble expliquer la théorie de Berthelot sur la matière et celle de William Crookes sur la genèse des éléments, et qu'elle est aussi proche de la pensée de Godin. Elle exprime les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet et d'Auguste Fabre à Antoine Médéric et Juliette Cros.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret écrit à Antoine Médéric Cros à propos de sa lettre du 21 octobre 1899, où il cite la préface d'Henri Poincaré de son livre sur la thermodynamique, qu'elle rapproche du discours du même auteur au Congrès international de physique, « Physique expérimentale et physique mathématique. » Elle relève l'affirmation de Poincaré que l'effet est une fonction continue de la cause ; elle pense qu'il faut aller « plus profondément » que la particule pour expliquer le fond des choses, car la particule est un effet ; elle comprend avec Berthelot que les corps simples sont des valeurs multiples indéfiniment transformables. Elle imagine que les modes divers de l'énergie « ont jusqu'à l'intelligence et la conscience dans la vibration nerveuse », en se référant à Charles Richet et Colding. Elle cite William Crookes, « dans la vie, je vois la promesse et la source de toutes les formes possibles de la matière », qui se rapproche du fond des choses selon elle. Elle conclut : « Alors le principe même de la Vie, celui qui est en soi et non par quelque autre, la source des lois immuables dans l'Univers, l'Inconditionné, celui par qui existe le relatif, tel est le problème à envisager. En face de lui, homme ou particule, tout système est régi par de mêmes lois ; c'est l'Unité universelle. "Les manifestations vitales sont des complexes des propriétés physico-chimiques" a dit Claude Bernard. » Elle envoie les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet à Antoine Médéric Cros et à Juliette Cros, et signale à celui-ci qu'Auguste Fabre vient de recevoir une lettre de celle-ci.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 9 décembre 1900. Elle l'informe qu'elle n'a pas encore reçu le premier volume des rapports du Congrès international de physique mais qu'elle l'a réclamé et qu'elle a commandé les Procès-verbaux sommaires du Congrès. Elle cite la lettre d'Antoine Médéric Cros qui lui signale que le principe de la moindre action est distinct de celui de l'entropie, qui s'applique aux phénomènes chimiques réversibles. Elle cite ensuite le discours d'Henri Poincaré [ Les relations entre la physique expérimentale et la physique mathématique] qui affirme que le principe de moindre action s'applique aux mêmes phénomènes. Elle conclut qu'il s'agirait du même principe. « La particule, écrit-elle à propos du principe de moindre action, en subit l'influence dans ses combinaisons ; et nous-mêmes ne la subissons-nous pas ? Ne cherchons-nous pas généralement l'état où nous pouvons demeurer avec le moins de tensions, d'efforts ? N'est-ce pas pourquoi le devoir semble parfois si difficile à accomplir ? C'est qu'il nous sors du repos de la quiétude. » Elle juge que les conclusions de Stanoiévitch que Cros a copiées pour elle sont un appoint précieux et que « tout cela va à l'appui de la conclusion de Claude Bernard : "Les manifestations vitales ne sont que des complexes des propriétés physico-chimiques." En spiritualisant la matière, c'est-à-dire en montrant qu'elle dérive de l'énergie, qu'elle en est une forme et qu'elle y retourne, nous avons, me semble-t-il, accompli le pas le plus difficile à faire. » Elle reconnaît ensuite avec Charles Richet que les vibrations extérieures aboutissent par la vibration nerveuse à l'intelligence et à la volonté, et estime que la science est en train de démontrer le principe de Swedenborg : « L'amour est la substance même. » Elle s'intéresse à ce qui demeure constant dans les diverses manifestations de l'énergie qui composent l'Univers, la cause qui provoque les effets : « alors, l'effet que nous avons d'une matière quelconque est fonction continue des ions qui s'y trouvent compactés ? » Elle rapproche cette question des degrés continus et discrets de Swedenborg. Elle transmet les pensées affectueuses de la famille Moret-Dallet et celles d'Auguste Fabre à Antoine Médéric et Juliette Cros.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret annonce à Antoine Médéric Cros qu'elle a reçu la veille les trois premiers volumes des rapports du Congrès international de physique et qu'elle attend par un prochain courrier les Procès-verbaux sommaires. Elle le remercie d'avoir proposé de se dessaisir de son volume à son profit. Elle transmet les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet et d'Auguste Fabre.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros que Guillaumin et Cie lui a annoncé que les Procès-verbaux sommaires du Congrès international de physique ne sont pas distribués au public et qu'ainsi, elle doit attendre la parution du quatrième volume des rapports et procès-verbaux du Congrès. Elle sollicite Antoine Médéric Cros pour éclaircir l'emploi du terme « ion » à la suite de la lecture de différents rapports du Congrès international de physique, en particulier celui de J. J. Thomson, « Constitution de la matière », dont une déclaration lui semble aller « droit à mon but » : « L'état corpusculaire semble en réalité fournir une représentation moderne du fluide électrique dans la théorie d'un seul fluide. » Marie Moret poursuit : « Il entend n'est-ce pas que là serait la source de l'aboutissement de tous les modes de la matière. C'est la fonction continue de la cause saisie dans l'effet. C'est le substratum ionique de W. Crookes. » Elle demande à Antoine Médéric Cros si l'ion n'est pas le véritable électron, l'atome d'électricité. Elle lui demande également si, dans quelque temps, il lui sera possible de lui prêter les Procès-verbaux sommaires du Congrès international de physique. Elle transmet les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet à son correspondant et à Juliette Cros.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 21 décembre 1900 et les renseignements qu'elle contient sur le principe de la moindre action. Elle commente ce principe et celui de la dégradation de l'énergie en faisant référence au rapport de E. Carvallo dans le 2e volume des Rapports du Congrès international de physique et à la discussion faisant suite au rapport de monsieur Lippmann dans les Procès-verbaux sommaires du même congrès : « C'est précisément le côté philosophique qui m'attache tout particulièrement à bien connaître les diverses dénominations de ce second principe. » Elle fait référence à la lettre d'Antoine Médéric Cros du 25 novembre 1900 dans laquelle celui-ci citait les extraits de la Thermodynamique d'Henri Poincaré et mentionnait les dénominations diverses du principe de la dégradation de l'énergie. Elle cite le rapport d'Henri Poincaré dans les Rapports du Congrès international de physique concluant à une unité prochaine de la physique expérimentale et de la physique mathématique, la 15e édition de 1896 du Dictionnaire des sciences de Bouillet sur le principe de moindre action, fait référence au livre de Jouffret sur la théorie de l'énergie ; elle cite le rapport de Lucien Poincaré au congrès de physique sur les théories de la pile voltaïque, celui de C. Y. Boys sur la constante de gravitation, et le Traité de physique de Daguin. « En résumé, si tout ce qui se manifeste révèle un antécédent, l'Univers dans son ensemble ne peut être sa cause à soi même. Il est donc perpétuellement alimenté par ce qui ne peut être que l'Inconditionné, l'Absolu, sans confusion possible avec ce qui existe. C'est l'idéal inaccessible dont parlent Kant et Berthelot ; le principe des lois éternelles, immuables ; la Vie source de toutes les formes de matières indiquée par W. Crookes ; et c'est aussi le principe qu'a voulu indiquer Godin. » Elle achève sa lettre à propos d'Auguste Fabre, qui s'occupe de réunir une collection de vues sur le mouvement coopératif français et demande à Antoine Médéric Cros si monsieur Ruyssen lui a restitué les « vues ». Elle transmet les sentiments affectueux de la famille Moret-Dallet à Juliette et Antoine Médéric Cros.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret écrit à Antoine Médéric Cros avant son départ de Nîmes ; elle reprend la lettre de ce dernier du 10 mai 1901 en accord avec Auguste Fabre : Fabre a reçu la liste des diapositives sur le Familistère que détient Cros et le colis d'effets envoyé par celui-ci ; elle remercie Cros pour ses mots à propos du refus des demoiselles Claude Bernard d'autoriser Marie Moret à citer le texte d'œuvres de Claude Bernard, et lui indique qu'à son retour au Familistère, elle va « s'adonner à plein cœur » au travail d'écriture des idées « dont les notions sont maintenant pleinement reposées en moi ». Elle l'informe que la famille Moret-Dallet quittera Nîmes jeudi prochain. Sur des travaux de maçonnerie à faire par Fabre au 12, rue Bourdaloue. Elle remercie Cros pour sa citation de l'ouvrage Voyage à terre libre qui traite de l'individualisme dans l'association. Elle lui fait part qu'Auguste Fabre l'informe qu'il a reçu la police de la filature signée Boudon de la part de monsieur Dumas d'Uzès, qu'il a été intéressé par la conversation de Cros avec le docteur Lacaze relative à Juliette Cros et au Familistère, et qu'il lui enverra une ou deux diapositives avant la conférence qu'il donnera à Toulouse. Elle lui transmet le meilleur souvenir de Jules Prudhommeaux.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric et Juliette Cros pour leur lettre du 20 juin 1901. Elle explique que le retard de sa réponse est dû aux envois qu'elle a faits aux bibliothèques étrangères, à la reprise de son « vrai travail » et aux corrections des épreuves du Devoir. Elle les remercie pour la description de la scène de la réception [par le public de la conférence donnée par Cros] de la photographie de Marie-Jeanne Dallet. Leur mot sur Saint-Gaudens l'a poussé à ouvrir le livret d'ouvrier de son père. Elle nomme les étapes du parcours de son père : Paris, Meaux, Libourne, Bordeaux (où il est rejoint par Godin), Toulouse chez Daussonne jeune pendant deux mois à partir du 23 avril 1836, Montrejeau (toujours avec Godin) chez le serrurier Pierre Pic pendant trois mois à partir du 24 juillet 1836, Montpellier, Nîmes, Marseille (où Moret et Godin se séparent), Lyon, etc. Elle demande qu'Antoine Médéric Cros conserve les articles de journaux qui évoqueraient sa conférence [sur le Familistère] pour les communiquer à Auguste Fabre et à elle-même. Elle lui annonce que Marie-Jeanne Dallet lui écrira à propos des vues photographiques pour les conférences ; elle lui indique que Mutualité sociale se trouve chez Guillaumin et Cie et qu'elle peut lui fournir des exemplaires du Familistère illustré. Elle informe Juliette Cros que leur voyage [de retour à Guise] a été pénible à cause de la chaleur. Elle lui indique qu'Auguste Fabre devait s'occuper des travaux de maçonnerie ; le 16 juin dernier, il a écrit qu'il ne disposait pas encore du maçon. Elle lui fait part de sa satisfaction d'avoir retrouvé son grand cabinet de travail en comparaison de celui de Nîmes, tellement chauffé par la toiture qu'on ne peut plus s'y tenir à partir de 11 h 00. Elle transmet à Juliette et Antoine Médéric Cros les pensées d'Émilie et Marie-Jeanne Dallet et le souvenir de Flore Moret.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric et Juliette Cros pour l'envoi d'une boîte de pêches. Elle demande des nouvelles de la famille Cros-Fabre et signale qu'Émilie et Marie-Jeanne Dallet sont depuis quinze jours au bord de la mer à Granville, d'où Flore Moret vient de rentrer, et qu'elles comptent y rester encore une douzaine de jours. Elle écrit que son travail à partir de Kant, Berthelot et Claude Bernard mûrit peu à peu.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret donne des nouvelles d'Auguste Fabre, parti de Guise pour Paris chez Jules Pascaly le 21 septembre 1901, qui avait bien reçu avant son départ la lettre d'Antoine Médéric Cros l'informant de son retour à Castelsarrasin. Elle remercie Cros pour la phrase cordiale que la lettre contenait au sujet de son travail. Elle remercie également Antoine Médéric et Juliette Cros pour l'envoi de 26 pêches soigneusement emballées. Elle l'informe que la situation de madame Pascaly s'aggrave. Elle évoque son travail sur les liens entre l'idéal philosophique et social de Godin et la science contemporaine, son étude de Lord Kelvin et de Kant, et le bénéfice des conversations à ce sujet avec Auguste Fabre.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric et Juliette Cros pour l'envoi de raisins blancs et noirs, dont elle a admiré la taille de grains. Elle leur annonce que la famille Moret-Dallet commence à préparer son retour à Nîmes. Elle leur indique qu'elle n'a pas reçu de lettre d'Auguste Fabre, parti de Paris en parfaite santé, parti de même de Lyon le 28 septembre selon une lettre de Jules Prudhommeaux et rentré à Nîmes le 29 ou le 30 septembre dernier. Elle s'excuse du décousu de sa lettre en raison des épreuves [du Devoir] qu'elle doit corriger.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 3 octobre 1901 et les extraits de textes qu'elle comprenait. Elle lui donne les nouvelles d'Auguste Fabre que lui a communiquées Jules Prudhommeaux, qui se trouve à Nîmes : il est fort occupé car il doit préparer le logement du futur ménage et courir après les maçons. Sur le rapport de Jules Prudhommeaux au congrès de Glasgow : le rapport a été accepté mais peu apprécié par les vieilles dames et les vieux messieurs imbus d'idées religieuses. Elle lui indique que « des tambours et trompettes me rompent la tête et m'enlèvent tout recueillement » à cause d'un concours d'archers se terminant par une fête au théâtre du Familistère. Elle l'informe qu'Auguste Fabre a apprécié son travail, et qu'aux vacances de Pâques, époque à laquelle Antoine Médéric et Juliette Cros viennent à Nîmes, elle en sera à la révision finale de son travail pour l'impression des pages sur Lord Kelvin. Elle remercie à nouveau Antoine Médéric Cros pour le colis des diverses variétés de raisin.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret remercie Antoine Cros pour sa lettre du 21 octobre 1899. Elle aimerait se remettre à son « vrai travail » en étudiant la communication de son correspondant mais des soins urgents et des difficultés intestines à la Société du Familistère l'en ont empêchée, et elle souffre désormais d'insomnies liées aux préparatifs du départ [pour Nîmes]. Au sujet de l'échange qu'Antoine Cros et Marie Moret ont eu à Guise autour de considérations sur les molécules et les atomes : c'est à Esprit Jouffret et non à Jules Jamin que Marie Moret a fait référence. Elle ajoute avoir également évoqué les thèses de Marcellin Berthelot, Charles Wurtz et William Crookes pour la démonstration expérimentale de la constitution moléculaire des corps et aimerait voir Lucien Poincaré raisonner sur les expériences de Crookes touchant la décomposition de la molécule de mercure. Marie Moret aimerait reprendre cette discussion avec son correspondant une fois arrivée à Nîmes.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret revient sur la lettre d'Antoine Cros du 21 octobre 1899. Elle évoque Robert Mayer et Rudolf Clausius dont l'étude sur la thermodynamique, Théorie mécanique de la chaleur, est citée par Esprit Jouffret et précède de vingt ans les études de Lucien Poincaré. Marie Moret s'appuie sur l'ouvrage de Gustave-Adolphe Hirn, Théorie mécanique de la chaleur, pour répondre aux points soulevés par son correspondant concernant l'équivalence des forces ; elle cite dans cette lettre plusieurs passages dans lesquels Hirn reprend les travaux et théories de James Joule, Julius Mayer et Ludwig Colding. Elle constate la démarche mathématique de ces physiciens qui font reposer les démonstrations des phénomènes physiques sur les deux principes fondamentaux de la thermodynamique, l'« équivalent mécanique de la chaleur ou équivalent calorifique du travail » et la « tendance de la chaleur à se dissiper ; nécessité pour la reconcentrer d'une dépense soit de travail soit de chute de température. » Selon Marie Moret, la tendance à expliquer tout phénomène physique par ces deux principes thermodynamiques correspond à la théorie des « modes de mouvement » de Marcellin Berthelot. Pour Berthelot, la constante de ces principes est « la matière fondamentale - fonction », que Marie Moret rapproche de l'idée d'« usage » développée par Emanuel Swedenborg. Sur la constitution moléculaire des corps, Marie Moret trouve logique les diverses et indéfinies expressions de « la matière fondamentale - fonction » en certains états, visibles aux « degrés cellulaires, sociaux, célestes », et leur retour à leur source selon un « mode spécial » mis en lumière par les expériences de William Crookes. Elle s'interroge ensuite sur la nature et l'origine de la force : Colding et Albert de Rochas désignent l'« Intelligence » et Swedenborg la « Sagesse ». Marie Moret espère que la science arrivera un jour à comprendre le principe, l'essence de cette sagesse, et à démontrer la proposition de Swedenborg : « L'amour est la substance même. » S'excusant pour la longueur de sa lettre, elle sollicite l'avis et l'appréciation de son correspondant sur le sujet. Elle envoie à Antoine Cros ses notes sur les études de Jules Jamin qu'il avait lues à Guise en le priant de bien vouloir les lui retourner. Elle demande à son correspondant la définition du terme « entropie » qu'il emploie dans son explication du deuxième principe de la thermodynamique. L'arrivée d'une lettre de Juliette Cros sur le rétablissement de sa santé a réjoui Auguste Fabre, revenu « lassé des courses et des soins inextricables que lui causent mille complications [...] dans la maison rue du Grand Couvent. » Elle transmet au couple Cros les remerciements et la tendresse d'Auguste Fabre et lui fait part de la vive amitié de la famille Moret-Dallet.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret remercie Antoine Cros pour sa lettre du 25 novembre 1899 et s'excuse par avance de la longueur de celle qu'elle s'apprête à écrire. L'aide et le contrôle de son correspondant, qui possède des connaissances qui lui font défaut, lui est précieuse pour poursuivre son étude. Elle revient sur la correction d'Antoine Cros apportée à sa lettre précédente au sujet de la différence entre « force » et « mouvement » et reproduit ici la conclusion du chapitre « Matière, mode de mouvement » qu'elle a fait lire à son correspondant lors de sa venue à Guise. Les réflexions développées par Antoine Cros dans sa lettre rapprochent Marie Moret du cœur de son étude : les liens entre la matérialité et la spiritualité et son souhait d'« exprimer clairement une pensée où je vois s'unir et Swedenborg et Godin et de grands savants d'aujourd'hui. » Après la citation d'un passage de La théorie atomique de Wurtz, elle rapporte la démonstration des degrés de Swedenborg sur la particule, identifiée par de nombreux scientifiques comme le centre de la force. Elle rapproche ensuite la différence d'échelles entre les particules et le corps, développée par Esprit Jouffret, du « degré distinct » de Swedenborg. Les citations de théories scientifiques sur l'atome et l'énergie de William Crookes et Adolphe Wurtz viennent appuyer, selon Marie Moret, la démonstration des degrés de Swedenborg : « principe cause effet (en séries indéfinies) comment le transitoire vient de l'Éternel sans être l'Éternel, conséquemment sans participer à son Infinité. » Reprenant sa lettre le lendemain, Marie Moret revient aux autres points de la lettre d'Antoine Cros. Elle joint à sa lettre un mot de Marie-Jeanne Dallet au sujet du prêt d'un ouvrage et indique qu'Émilie Dallet a bien reçu la lettre de Juliette Cros, qu'elle y répondra prochainement et qu'elle envoie son affectueux souvenir au couple Cros. Au sujet de la recherche de Juliette Cros de portraits de ses fils : Auguste Fabre n'a trouvé qu'un portrait d'Henri Cros assis sur une chaise ; Marie Moret pense avoir le portrait demandé par Juliette Cros à Guise, qu'elle promet d'envoyer à son retour au Familistère.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret souhaite revenir sur la page 9 de sa lettre envoyée le 27 novembre 1899 à Antoine Cros et approfondir ses « laborieuses lignes chimico-swedenborgiennes ». Marie Moret développe dans cette lettre la conception de la « particule » comme une Trinité apparente, différenciant le conditionné (l'homme, l'univers) et l'inconditionné (Éternel, Infini), dont l'existence de l'un repose sur celle de l'autre. La force et l'effort sont les garants du mouvement et doivent être solidifiés par « l'Intime ». En ce sens, Marie Moret cite Godin qui, dans Solutions sociales, suggère de « régénérer la matière par le travail... d'élever la matière à la pensée... », rapprochant alors la force de l'Intelligence : c'est ce point qu'elle souhaiterait que la science démontre, s'accordant ainsi avec la religion.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret prie Antoine Cros de lui dire par quelle image la théorie des degrés distincts de Swedenborg sera comprise de lui. Avant de proposer à son correspondant une étude sur l'énergie, Marie Moret souhaite affirmer sa position sur l'aperçu de la matière. Elle cite L'univers invisible de Stewart et Tait et explique que matière et énergie ne sont perceptibles que l'une par l'autre. À l'instar de l'œil qui perçoit la matière, la pensée saisit l'énergie : « La cause voit la cause, comme l'effet voit l'effet. » La deuxième partie de la lettre de Marie Moret s'attache à l'énergie. En s'appuyant sur Wurtz et Mendeleïev, elle développe l'idée de Wurtz qui fait de « l'affinité » l'énergie chimique, mesurable par les effets thermiques de réactions, et cite Edmond Frémy sur la théorie de l'atomicité. Selon une citation de Crookes, l'essence des formes matérielles, la source de toute force et donc des efforts qui en résultent, c'est la Vie elle-même, sur laquelle Marie Moret rappelle à son correspondant que « Godin aussi a fait la base d'une doctrine. » Puisque vivre c'est aimer et comprendre, sagesse et amour sont pour Marie Moret les forces nécessaires au mouvement de la matière. Cette hypothèse s'accorde selon elle avec les théories de Berthelot, Wurtz, Crookes et Swedenborg : « nous concevons comment la matière proprement dite avec ces propriétés de rudesse et d'obscurité peut revêtir des propriétés tout autres et cesse en un mot d'être sous sa forme générale actuelle, co-éternelle à Celui qui est la vie en soi, Dieu. »

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