Guizot épistolier

François Guizot épistolier :
Les correspondances académiques, politiques et diplomatiques d’un acteur du XIXe siècle


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Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton vendredi le 5 Janv.

Je dicte parce que mes yeux me font bien mal ce soir Lord Aberdeen est là - bien en regret de vous avoir manqué, et tout en train de vous rencontrer ici les premiers jours de la semaine après la prochaine - fixez moi le jour pour que je le lui mande & Ellice est venu aussi. Lord John Russel n’adore pas Lord Palmerston. Tous les ministres pensent sur son compte ce que nous pensons. Il est possible que Normanby soit nommé à l'université. Mais il n’y a rien de décidé encore. Que dites-vous de l’amiral Luille ambassadeur ici ? Je crois me souvenir que Vous aviez bonne opinion de lui. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton, vendredi le 3 Nov. 1848
Je vais un peu mieux aujourd’hui, mais il faut que cela se soutienne. Comme de coutume votre lettre hier soir. Je vous recommande encore et encore l’exacte remise de vos lettres dans la letter box, à Brompton. Je n’ai vu hier que la Princesse Metternich, mais bien longtemps. Elle est restée chez moi trois grandes heures. (Le mari était malade comme moi.) et bien, elle ne m’a pas ennuyée. Elle a parlé tout le temps, parce que je le voulais bien, car au besoin je crois qu’elle saurait écouter. J’ai appris par elle assez de choses curieuses, plutôt sur les relations avec la Russie qu'autre chose. Nous étions bien mal ensemble. " L’Empereur traitait mon mari de chiffon." Voilà la mesure. Elle a l’air bonne femme et ne parle jamais de son mari que les larmes aux yeux. Une vrai adoration.
Voici un article de la presse du 1 Nov. Si vous voulez démentir ce qu'il vous attribue à propos de la candidature de Louis Bonaparte. J’espère que vous le ferez dans les termes les plus simples et abrégés. Vous êtes loin, vous n'êtes dans le cas d’émettre votre opinion ni sur les choses, ni sur les personnes. Je vous prie n’entrez pas en discussion. Restez étranger à tout jusqu' après le procès.
J’ai écrit hier au Duc de Noailles, je lui demande des nouvelles. Sir Robert Peel m’écrit aujourd’hui & m'envoie une vieillerie, mais que je ne connaissais pas de George Sand sur le Prince de Talleyran à Valençay écrit en 1837. Comme il dit " better and clever." C’est détaché de sorte que je ne sais à quel ouvrage cela appartient.
2 1/2 Je vous envoie ceci avec l’idée que vous pourrez le recevoir ce soir. Mandez-moi si j'ai raison. Adieu. Adieu. Je vous écrirai encore ce soir, et vous aurez donc des remarques & mes dire aussi quand cela vous arrive.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton vendredi 8 heures du soir

Voici Aberdeen, renvoyez le moi. J’ai vu Alvandy chez lui, la Princesse Meternich & M. Morrier chez moi. Rien de nouveau. Envoyez-moi du nouveau, Metternich persiste à douter qu'on bombarde Vienne. La Duchesse de Glocester est arrivée, le temps est affreux. Je vais un peu mieux Ceci est la seconde lettre aujourd’hui. N'oubliez pas de me dire à quelle heure vous l’avez reçue, Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton vendredi 2 fév.

Le discours ne ressemble guère à ce que vous pensiez. P. va droit à l’assaut, la Sicile il s’en glorifie. La bonne entente avec la France seulement, la seule puissance nommée les autres, pas. même la phrase. d'usage " Je reçois des assurances des dispositions amicales & & " C’est qu’en effet il ne les reçoit pas. Et le parlement avalera. tout cela ! Rien de tel que de l’audace. Je suis cependant frappée de la tentative d’amendement. Et Brougham ! & Wellington ! Enfin, cela m’est égal. Voici deux très curieuses lettres de Ellice. Je crois qu'il voit très bien. C’est assez mauvais. Je voudrais bien causer de tout cela avec vous. Je suis curieuse de Metternich aujourd’hui sur le parlement d’hier. J’ai été très malade cette nuit des étouffements , c’est passé. Je me réjouis de jeudi, j’ai bien du temps pour m'en réjouir.
8h. Je n'ai rien de plus à dire. Je n’ai pas vu le mari, et la femme ne savait pas dire grand chose. J'attends ce que vous allez m’apprendre. Faites passer les incluses de ma part à Ld Aberdeen. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Samedi 20 Janvier

Je vous renvoie les deux lettres. Je suis assez frappée de celle de votre hôtesse. Il faut d’abord savoir cependant si vous avez grande confiance dans son jugement, et puis quand même elle dirait vrai ; s’il ne vaudrait pas mieux risquer la non élection plutôt que d’aller se mettre dans cette mauvaise boutique. Voici Barante confirmant un peu les mauvaises dispositions à votre égard. Cavaigac a fait une longue visite à Mad. Rothschild. Elle s’est dit monarchiste ; il a dit que ce serait la reine infaillible de la France, qu’elle ne pouvait être sauvée que par la République qui était comme un malade de la fièvre auquel il faut du quinine pour le remettre. Le quinine est amer. On a administré à la France le remède dans toute son amertume mais ce remède la guérira. Il faut qu’elle soit république. Léon Faucher est entré un moment après, disant que la France ne se sent gouvernée qu’à présent. Duchatel n'y entendait rien. Maintenant les préfets sont contents parce qu'on leur donne des directions claires, précises. Bien glorieux bien satisfait. Avez-vous remarqué les convives chez Falloux ? Tous les partis entourant le président, ce que n'a jamais eu Louis Philippe. Adieu car c’est beaucoup pour [mes yeux] qui ne vont pas bien. Renvoyez-moi Barante, et envoyez lui ma lettre par la poste si elle n’est pas déjà partie par occasion. Ajoutez son N°. Adieu. Adieu.

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Brighton Samedi 18 Novembre 1848
9 heures

Je vous écris de bonne heure afin que cette lettre parte de Londres encore aujourd’hui. Merci de vos nouvelles de Richmond. J’étais sûre que les gestes de la Duchesse d’Orléans ne pouvaient pas plaire au roi. En général la chute royale me parait avoir porté une rude atteinte à l’harmonie dans l’intérieur ; plus de subordination et de tristes découvertes. Soyez tranquille sur vos confidences. Voici la lettre de Stutgard assez curieuse. A propos, le Roi de Hanovre n’entend pas du tout se soumettre à la Prusse si elle devenait omnipotente. Il dit que le Hanovre a toujours été l’allié respectueux de l'Autriche & qu'il le restera.
J’ai vu hier Mme Lamb au moment où elle montait en voiture pour se rendre à Broket hall, les nouvelles du matin lui aprenant que Lord Melbourne était à l’extrémité. Beauvale va mieux, les Palmerston, sont là. Rien, rien de Brighton. La Duchesse de Glocester hésitait à recevoir le soir Lady Holland à cause des commérages. Cela affligeait la petite beaucoup, j’ai un peu arrangé cela, elle sera reçue ce soir. Au fait elle me fait de la peine ; évidemment elle est malheureuse dans son intéressée, et elle a assez d'esprit pour craindre & pour voir que la société ne lui fasse sentir quelque dédain. Elle persiste à trouver que le seul remède est de rester en Angleterre, c’est possible. Il faut braver la tempête.
Je voudrais être à Drayton. J’ai des regrets. La Présidence m’occupe sans relâche. Comme je suis curieuse des explications qui vous viendront de Paris sur les Débats ! Elles tardent bien. Adieu, adieu. Lundi vous ne pouvez rien recevoir. C’est donc à Mardi à Brompton. Adieu.

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Brighton Samedi 13 Janvier 1849

Le Prince Metternich a dit hier à Marion sa satisfaction de votre livre. Il venait de le lire. Il a dit : " Si M. Guizot n'avait jamais rien dit, rien fait, rien écrit de sa vie il y a là quatre pages qui suffisent pour immortaliser un homme. " Je ne sais quelles sont ces 4 pages. On me dit qu'on a vendu 20 mille exemplaires de la soit disante traduction de votre livre. Compilation de quelques uns de vos anciens écrits. Quelle fraude ! Le savez-vous ?
Mon fils est venu me voir hier. Louis B. écrit à d'Orsay tous les jours. Et lorsque après son joli appartement de King street. Il n’en peut plus. D’orsay lui avait beaucoup recommandé Bulwer. Louis B. l'a reçu & a beaucoup causé avec lui, et s’en dit très content. Je crois à sa nomination. à Paris. Sera-t-il content ! Paul me dit que jamais L. B. n'a bu en Angleterre. Je persiste à croire que Thiers sera obligé d'entrer au ministère. Adieu. Adieu, quel ennui que le dimanche. J’espère que ceci vous arrivera ce soir.

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Brighton Samedi le 11 Nov. 1848
9 heures

Je vous renvoie la lettre du Duc de Noailles. Sensée. Tout ce que vous me dites & tout ce qui revient de là prouve encore de l’incertitude sur la présidence, et Cavaignac m'apparait toujours comme un grand malheur. Mais avec l’autre aussi quelle confusion. C'est égal j'aime mieux l’autre. Votre élection dans le Calvados me trouble horriblement. J'espère encore qu’elle ne se fera pas. Prenez-y de la peine. Mais si le malheur voulait que vous fussiez élu, ne serait-il pas simple de leur écrire que ne pouvant par les servir de la prison vous les priez d’attendre, ou d'en prendre un autre. C'est bien clair que vous ne devez pas aller à Paris, à aucun prix. Dites-moi que c’est votre avis.
Peel m’invite à Drayton, mais évidemment avec peu d'espoir que j’accepte. C'est trop loin, je ne suis pas capable de ces tours de jeunesse. Je n’ai rien à vous dire ce matin. Les journaux anglais ne sont pas là encore, et mes Français vont se promener à Bedford. On prend l’hôtel pour la forme. Adieu. Adieu. et toujours Adieu.
Malgré les conduites et les citernes je trouve les accidents de Claremont un peu équivoques. Savez-vous, ce qu’ils comptent faire, car Richmond ne doit pas être tenable ? Adieu. Adieu.

Lady Holland me dit qu'on adore Cavaignac au foreign office, on est convenu avec lui de certains arrangements dans l'Orient. Contre nous sans doute. Normanby et Jérôme Bonaparte qui étaient amis intimes sont brouillés tout-à-fait depuis le mois de Mai, je vous conterai cela, rappelez le moi. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton, Samedi 6. 2h.

Mes yeux ne me permettent vraiment pas. Mais vite deux mots pour ces deux choses ci. Narvaez demande la médiation de Léopold pour se raccommoder avec l'Angleterre. Il est fort à faire toutes les platitudes moins une seule. Jamais on ne permettra à Bulwer de remettre les pieds à Madrid même pour une heure et c'est précisément là ce qu'exige Palmerston. Palmerston est en querelle avec nous sur les Affaires d'Orient. Le voilà donc brouillé avec tout le monde.
Je veux dire adieu moi-même. Les médecins disent que cette petite reprise n'est rien. Adieu. Adieu. La Reine a [ ?] beaucoup d’éloignement de recevoir Napoléon B. c'est pour cela sans doute qu'on a nommé Luille.

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Brighton Samedi 4 Novembre
10 heures

J'essaye toutes les heures. Voyons si ma lettre vous arrivera encore ce soir. J'ai reçu la vôtre hier, et l’Assemblée nationale. Voici le National répondant à Thiers. Dites-moi si vous viendrez Lundi, ou Mardi, ou Mercredi. Arrangez-vous selon vos convenances. J'ai si peur de vous gêner. Je veux seulement savoir pour m’assurer de la Chambre.
Je vais mieux, on me dit que le choléra augmente à Londres. Cela me tracasse. Adieu. Adieu. Ma troisième lettre en moins de 24 heures. Adieu.

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Brighton 3 février
Samedi onze heures

J'écris de bonne heure afin que ma lettre vous soit remise ce soir. N'oubliez pas que lundi vous pourriez m'écrire de chez M. Croker, par dessus la lettre de Londres que vous écrirez avant daller à Claremont. Le Parlement a fini comme on pouvait le penser. Cependant je crois lord P. un peu endommagé par ces attaques. Lord Brougham m'écrit pour me dire que son discours a été très mal rendu. Du reste je n'ai rien. Et Behier qui devait arriver dimanche soir ! Voyez comme je suis rancunière. Très vilain caractère. Pour me guérir de cela, ne me dites jamais que les choses vraies, c.a.d. celles que vous croyez sincèrement vous-même Midi. Je suis bien aise des Holland à Paris, si j’y vais cela me conviendra. Croyez-vous qu’il y avait complot lundi dernier ? Adieu. Adieu. Je crois que Lord Allen viendra me voir aujourd’hui. Adieu.

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Brighton Mercredi 31 Janv.
Midi

Point de lettre de vous pourquoi ? Voici Barante. Je vous le redemande. Vous aurez vu Delessert. Il est arrivé avant hier Brougham l'a rencontré chez L. Lansdowne. Le vote de Lundi donne du répit. On ne veut pas se battre. J'en suis fâchée cela traine. Oliffe m'écrit, & croit tout-à-fait à l’Empire. C'est le dire de la multitude, et elle est quelque chose aujourd’hui. La conduite de la Prusse est excellente. On est décidé à Berlin si la prochaine chambre est mauvaise. de la casser, et de déclarer que le vote universel est une mauvaise méthode. On l'abolira. Brandsby est très résolu, et tout le monde a confiance en lui. 8h.Longue visite du Pce Metternich. Je lui ai lu Humboldt. Il approuve mais il dit qu’en général il ne s’est jamais inquiété de ce qu'il pense. Attendu qu’en politique, il n’a point de sens ni en bien, ni en mal. Metternnich est très frappé, de ce que toutes ces dernières circonstances à Paris ajoutent à votre grande situation. Il était tout occupé aujourd'hui d'une lettre écrite à lui par un gd personnage contenant cette phrase ci. « L'Autriche a le bonheur d'avoir la guerre civile, voilà pourquoi elle se relève » Je trouve cela d’une grande vérité. Je suis bien aise que vos jeunes princes vous aient fait cette visite convenable. Adieu. Adieu.

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Brighton le 24 Janvier 1849

Mercredi Vos lettres sont intéressantes Bugeaud est un peu cross. Votre hôtesse me rappelle Mad. de Sévigné trouvant si bon air à Louis 14 qui lui avait adressé la parole à un spectacle à Versailles. Rien ce matin. Je reverrai Lady Palmerston. Elle critique Thiers. Il veut la régence. Il devrait plutôt aider le Président. Lord Brougham doit être arrivé hier à Londres. Il viendra sans doute ici. N'avez-vous donc pas entendre parler de Thiers depuis votre livre et sur votre livre ?

8 h. Lady Palmerston m’est restée bien longtemps. Si longtemps que j'ai à peine, le temps d’ajouter deux mots. Rien de nouveau. Lord Palmerston terrassera des adversaires. Il fera taire toutes les trompettes de le Europe. C'est vrai que rien n’a été fait, que rien n’aboutit. Mais la Sicile est à la veille de l'arranger. Et quand à la Lombardie, ni les Autrichiens veulent la garder, cela ne regarde pas l'Angleterre. Lord Palmerston croit qu’ils ont tort, mais ce n’est qu’une opinion lord Aberdeen est très monté et parle beaucoup contre son mari. Brunow est à Drayton. Il est venu le dire à Lord Palmerston en riant. Peel est toujours seul, il n’a pas un homme. Les Peelistes ont bien envie d'entrer aux affaires, mais ils n'ont pu de chef. Au demeurant tout va très bien. Les Holland se sont raccommodés. Adieu. Adieu.

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Brighton mercredi le 22 Nov. 1848

Toujours la soirée chez la Duchesse de Glocester. Bonne excellente femme. A propos elle m’a dit hier, que la première fois que vous viendrez elle serait charmée que vous lui fissiez visite. Comme à cette époque, la duchesse de Cambridge sera également ici. Je me figure qu’il est possible qu'on vous prie pour la soirée. Apportez donc votre col blanc et le reste, un [ ?] Apportez aussi votre toison au cou. Je vous dirai pourquoi. Miss Gibbon me quitte aujourd’hui. Tout à coup, pan, sans donner une raison. Je ne la demande pas. Elle m’a fait dire cela par Marion. Une étrange personne, que je ne regretterai pas. Maintenant où trouver le remplaçant ? Ici je puis presque m'en passer, mais à Londres impossible. J’y suis trop seule & trop tristement logée.
Comme l’Allemagne se brouille. Lisez donc l’article Francfort dans le Times d’aujourd’hui. Quel tableau Bass [?] a fait de Berlin dans son rapport à l’Assemblée de Francfort. Je viens de voir Metternich impayable, et cependant sensé. Pédant galimatias mais vraiment drôle. La société se compose d’individus. L’année se divise en quatre saisons. C'est le développement de tout cela. La politique a les même phases que l'année. Enfin, enfin Nicolas Pahlen est ici, aussi au Bedford, avec Lord [Elincare].

7 heures Votre lettre d'hier ne m’est pas arrivée encore. C’est long. Voici le Duc de Noailles. Renvoyez le moi, & puis vous me direz ce qu'il faut que je réponde. J'ai envie de dire que je ne sais pas pour qui vous voteriez, mais que je sais pour qui vous ne voteriez pas Cavaignac. Adieu. Adieu, & adieu.

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Brighton le 14 février. 1849
Midi.

J'ai été bien triste hier, car vous l'aurez été ce matin en recevant la lettre de Marion. Une rechute avec redoublement des accès terribles, pas moyen de tracer un mot. Le médecin ce matin décide que je reste encore ici deux jours. Je ne partirai que Samedi. Votre lettre hier est bien longue et intéressante. Quoiqu'on fasse contre vous, vous n'y perdez pas. Je m’étonne de la sottise. Votre tranquillité fait un excellent contraste. Laissez user tous ces gens-là et tous ces évènements. Je crois tout-à-fait à l’Empire. Je n’y vois pas de mal, pourvu que cela ressemble à du despotisme. Hier le Times au jourd’hui le Chronicle sont des articles excellents sur Palmerston. Bulwer dit qu’il ira en Amérique pour [?]. C’est trop tôt montrer la comédie. Je n’ai pas de lettres.
8h. L'enveloppe était faite, et je n’ai pas pu reprendre ma lettre. Marion continue ce soir. Elle prétend que je vois mieux qu’hier à cette heure-ci. Moi, je n’en suis pas sûre. Adieu. Adieu.

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Brighton Mercredi 10 Janv. 3 heures 1849

Votre dialogue avec le roi est très curieux. Je le ferai connaître à Aberdeen. A propos je lui donne rendez-vous pour Mercredi 17. Marion a reçu de très amusantes lettres de Paris de Mad. de la Redorte & de de Lamasellières. J'espère pouvoir les joindre ici. Montebello s'annonce pour demain. S’il est vrai que Rayneval soit envoyé à Pétersbourg, c'est bien fait & si Napoléon y va pour annoncer l’avènement c'est bien aussi. La ressemblance touchera. Quelle confusion à Paris ! Il me semble que les gros bonnets ne s’entendent pas entre eux. C’est égal ; Louis B. restera. Merci du Normanby il m’a amusé. 8 h. Le Pce Metternich croit savoir que les articles dans l'Assemblée nationale tablettes d'une révolution sont de M. de Romieu Avez-vous lu le discours de Ledru Rollin ? Moins la bêtise de l'Adriatique le discours est vif et assez habile.
Adieu. Adieu. On dit que Lord Clauricarde aura l'amirauté.

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Brighton Mercredi 8 Novembre 1848

J’ai eu votre petit mot ce matin. Merci. J’attendrai avec curiosité vos nouvelles nouvelles de Paris. Décidément je crois à une crise avant le 10 Xbre. Mais je crains, si Cavaignac y gagne un surcroit de pouvoir, que l’assemblée n’envoie promener l'élection par le suffrage universel. Cependant la France supporterait-elle cela ? C’est bien complexe. Il est bien difficile de se tirer de là.
Les Holland sont venus me voir hier soir. Très dégagés parce que mon accueil était cela. Je tacherai de les garder ici un peu. Ils ne savent encore s'ils iront à Paris ou à Londres. Je suis pour Londres. Ma vieille Duchesse est toujours heureuse de mes visites. Je la trouve toujours seule avec sa dame.

7 heures pas de nouvelles à vous dire. J’ai lu enfin tous les Débats retardés. Je suis très contente. Je suis fort contente aussi du discours de Thiers à là réunion Poitiers. Ne trouvez-vous pas qu'on se met assez à son aise pour dire qu'on n’aime pas beaucoup la république et qu'on n’y croit pas ? Les Holland sont revenus ce matin. Les Metternich aussi mais ceux-ci sans me trouver. Adieu, adieu.
Je suis fort d’avis que vous alliez à Drayton. Je crois de jeudi à lundi maximum. Mais avant ce temps, Brighton. Adieu encore.

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Brighton 7 Fév. 1849 8h.

J'ai passé ma journée dans mon lit occupée à transpirer et à guérir. Ce qui m’a empêchée de vous écrire moi-même. Je désire bien que vous me trouviez en meilleure condition demain, mais je n'en réponds pas Comme je n’ai pu recevoir personne aujourd'hui je n'ai pas la moindre. nouvelle. La majorité à l'assemblée me déplait. J'aurais préféré une bonne crise. Je serai charmée de voir Lord Aberdeen vendredi. Adieu. Adieu.

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Brighton le 1er Novembre 1848

Trois lettres hier. Deux le matin, & ce soir celle que vous m'avez écrite hier matin de Cambridge. C’est trop à la fois, je vais tout à l’heure me plaindre de mes richesses après avoir gémi sur ma pauvreté. Je suis un peu malade ce matin. La bile en mouvement. L'air de la mer produit cela quelque fois. Si cela continue je quitte la mer. En attendant, j’ai envoyé chercher un Médecin.
J'ai vu hier le Prince Metternich. Décidément c’est trop long. Et pour moi, intolérable. A propos, on lui a assuré que vous voulez que le duc de Bordeaux promet qu’il n’aurait pas d’enfants et s'il en avait qu'on les mettrait de côté pour faire place au comte de Paris. Je l’ai assuré que vous ne pouviez pas avoir dit cette bêtise. Que vous étiez d'avis de la fusion, et qu'on ne parlât pas de postérité. Le comte de Paris étant naturellement l’héritier présomptif. Il a été charmé. L'Autriche l'inquiète, on travaille les populations dans les provinces. Il ne croit pas au bombardement de Vienne.
Mon Dieu comme il parle ! Je crois vraiment qu'il est devenu machine à vapeur. Sa femme est en grand soin pour moi, Le Prince se vante que vous vous êtes exprimé comme elle sur la candidature de Bonaparte. On dit que vous allez être élu ? à Caen, le croyez-vous ?

2 heures. Le médecin ne prescrit rien et dit que cela passera. Voilà un bon médecin.

4 heures. Voici les journaux de hier qui m’arrivent. Je n’ai pas eu le temps de lire. Je cours vite au dernier mot d'un long article du Constitutionnel. " M. Thiers n’a point l’honneur de connaître le prince Louis Napoléon. Il n’a pas de relation politique avec lui. Il n’est pas appelé à en avoir. Est-ce clair ? " Adieu car voici le moment où ma lettre doit aller à la poste. Adieu. Adieu.

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Brighton Mardi 31 octobre 1848

Enfin une lettre, deux lettres. Voilà mon cœur reposé. Je fais comme vous, je ne comprends rien à cette énigme du vote de l'Assemblée. Il faut attendre. Je doute qu'à Paris même on y comprenne quelque chose. Le Constitutionnel a un silence assez compromettant. La Presse aidera-t- elle à la candidature ? Elle y pousse bien. Au fond, le discours de Louis Bonaparte est tout ce qu'il y avait à dire. Il est clair & il est sincère et simple. Je le trouve bien conseillé. Je ferai écrire à Mad. de la Redorte par Marion. Je n’ai vu hier que cette bonne Marion et M. Morrier. Je suis allée chez le Prince Metternich le soir. Mais ils étaient encore à dîner. Je ne suis pas remontée. Il marche quatre heures tous les jours et on dit qu'il se porte à merveille. comme [?] dure ! Je crois cependant que nous devons apprendre ce soir ou demain qu’il s’est rendu. Mrs. Dawson Damer est morte hier. Son mari ne se doutait pas d'une fin si prompte lorsque nous l’avons rencontré à dîner l’autre jour.Lord Cowper se marie. Il épouse une très jolie Miss Tollemache connue de Lady Aglesbury. Cela ne vous intéresse guère, ni moi non plus.
Vous n'oubliez pas que ma lettre d’hier est au post office à Cambridge. Envoyez la prendre. Voici ce qu’il y a de plus saillant d'un long article de la Presse du 29. À-propos le 29 ! C’était votre anniversaire. Le temps est assez beau ici. Je marche, je m’ennuie tant que vous serez à Cambridge. Je trouverai que je fais bien d’être à Brighton. Après cela nous verrons. Adieu. Adieu. Qu'il y a d’excellentes choses dans vos projets de discours et comme il y a de l'à propos pour le moment actuel. Il faut que celui qui publie cela ait du sens et de la bienveillance.

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Brighton Mardi 30 Janvier 1839(sic)

Les yeux vont un peu mieux, mais ils sont toujours irrités et moi je le suis beaucoup contre mes médecins. Je suis bien curieuse. Tansky écrit qu'on va à l'Empire. Lui même n'a aucun doute. Le croyez-vous ? Du reste sa lettre ne dit rien que nous ne sachions. J'ai dicté une longue lettre à l'Impératrice.
8 h. du soir Lord Brougham est venu et m’est resté 3h. au moins. Il a vu Lady Holland revenant de Claremont. Elle croit la reine mourante. J'ai vu la 2nd édition du Times racontant la journée d'hier à Paris et la promenade à cheval du président. Il n'a qu’à faire tout juste le contraire de ce qu'a fait Louis Philippe : garder son ministère et exposer sa personne et sa cause est gagnée. Vous savez que je le protège. Je serai charmée de le voir se bien conduire. Voici ce que Schwarzenberg a dit à lord Ponsonby. " Je n'envoie pas un archiduc à Londres parce que je ne peux pas exposer un Prince de la maison impériale à rencontrer l'ennemi acharné de l’entente. Voici votre lettre. Et voici la copie de celle de M Armand, ami d' Odillon Barrot. Je vous pris de me renvoyer celle- ci tout de suite. L'intérêt commence à la 3ème page. Adieu. Adieu.
Vous voyez bien que Beyer était une pauvre raison de me quitter ! Adieu.
La mission de Neumann à [?] avait pour objet d’obtenir que la France fût toute seule une expédition pour rétablir le Pape à Rome. L'Autriche ne l'a pas voulu, mais elle demande à son tour à la France de laisser faire cela au Roi de Naples, et que la France et l'Autriche regardent et restent l'arme au bras. Le cabinet prussien a adressé une circulaire à tous les agents diplomatiques, pour déclarer son intime alliance avec l'Autriche et la résolution. de refuser l’Empire. Tout ce que je vous dis là vient de source.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi 23 janvier 1849

C’est fort drôle Molé ! C’est bien confus Paris. Que je suis aise que vous n'y soyez pas ! Nous croyons que tout allait languir jusqu’à la nouvelle assemblée, et c’est tout juste main tenant que cela devient le plus mêlé et le plus curieux. Aberdeen me mande qu'il sera ici samedi Et dimanche. C’est trop. D’ici là il retourne encore a Drayton ; c’est pour quelque chose. Le seule est très remarquable ! Très bien je vous regarde. Je vous ai dit que Metternich croit encore à de grands coups en Allemagne. Je crois aussi que partout, à la fois le parti vaincu cherchera à se relever. Il y aura encore bien du trouble, de bien mauvais moments. J’ai peur d’aller à Paris. Ce sera des ennuis et pire peut être. Qui peut savoir ?

8 h du soir. Lady Palmerston est venue troubler ma conversation avec les Metternich. Ils m'ont laissée discrètement et elle m’est restée jusqu’à encore dîner. Le mari est rétabli. Il était au conseil de Cabinet aujourd’hui. M. de [?] est venu dire que l’expédition de Toulon était faite pour imposer aux Autrichiens et les empêcher de s'occuper des affaires. du Pape. Le pape est un sot. Quelle bêtise d'avoir quitté Rome. Ce qu’il y a de mieux à faire, c’est d'y rentrer tout de suite Le conseil anglais à Rome écrit cela. Donc c’est in faillible. Au lieu de cela le Pape s’obstine à rester à Rome sous l’influence de ce vilain jésuite le Roi de Naples. Lord Normanby dit que les légitimistes se conduisent sottement. Ils sont trop pressés. Thiers veut absolument la régence. La situation devient plus mauvaise tous les jours. On aurait cru que l'avènement de Président ramènerait la prospérité du commerce. On s’est trompé, on se plaint, on accuse Thiers et les autres grands hommes, de se tenir à l’écart, tandis que s'ils se mettraient à l'œuvre, la confiance au rait pu renaître. Louis Bonaparte n’est pas du tout bête, mais on l'abandonne, et tout va au diable. Voilà le résumé. Adieu. Adieu, adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi le 21 Novembre
8 heures du soir.

Lady Palmerston et lord Beauvale m’écrivent tous les deux, deux mots seulement pour me dire que Lord Melbourne est mourant. Ils me font entendre que sa tête est partie. Tous deux fort tristes. J'espère que de Londres vous m’appendrez quelque chose sur Paris, car à Drayton vous n’avez sans doute pas reçu de lettres. Ce que j’apprends de sources peu importantes. C'est que Louis Bonaparte a toujours le plus de chances. Je voudrais bien que ce fut vrai. Moi je n'ai rien de nulle part. C'est bien curieux Berlin ! Batterman envoyé de Francfort pour pousser le Roi à tout ce qu’il vient de faire, et maintenant Francfort tournant contre lui, et l’invitant à la reculade. J'ai des tracas chez moi, impossible de tenir avec ma dame. C’est très ennuyeux. Mais vraiment elle me rend malade, & cela ne vaut pas la peine. Adieu. Adieu.

Auteurs : Ellice, Marion
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Brighton, ce 13 Fév.

8 h. La princesse est si fatiguée par la toux qu'elle me charge de vous écrire ce soir. Elle a un peu plus de rhume aujourd’hui Verity est venu ce matin et a été tout surpris de la trouver souffrante. Il lui a défendu de sortir et de jouir de ce beau jour de printemps. Les yeux ne vont pas plus mal, mais ils se ressentent du rhume. Enfin c'est un désagrément, un ennui et une grande fatigue, car la toux est incessante. La journée s'est passée tant bien que mal. M. de Flahaut est venu la voir et elle l’a trouvé très sensé. Elle a été charmée d'un article du Times ce matin. Tout-à-fait excellent. Puisque vous lui mandez que vous êtes pris jeudi et vendredi, cela l'ébranle dans son projet d’aller à Londres après-demain. Elle se décidera demain matin. Elle se couche dans ce moment. Je suis bien désolée de vous annoncer tant de mauvaises nouvelles, et je vous prie de mesurer mes regrets à mon dévouement sincère dont je vous renouvelle l'ordonnance. M. Ellice

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi le 9 Janvier 1849

N'oubliez pas C. Greville pour un exemplaire français, et Metternich. J’ai peur qu'on ne trouve votre écrit trop sublime & trop long. C'est là mon impression et vous savez que je suis le public. Après cela j'ai si envie qu'on vous trouve toujours bien et parfait que ma prétention peut me rendre injuste. J’ai relu ce que vous m’avez envoyé hier c’est très très curieux. Vous verrez que Bonaparte se tiendra. A propos lady Palmerston approuve fort sa lettre à Malleville ; je vous envoie la dernière partie, la seule où elle parle politique. Je vais m’occuper de vos livres. S'ils étaient [?] je vous promets de vous mettre au régime.
8h. du soir
Des lettres à Marion disent que L. B. se lève de table très gai. Que l’assemblée est dans un grand état de fraction et d'anarchie ; que M. d la Redorte veut renverser le président et que M. de [?] a renommé à la place qu'il demandait en faisant dire au Président qu'il réservait son cœur et son épée pour Henry V. Le Président ayant rencontré M. d’Alton Shu chez la princesse Belgiojoso lui a tourné le dos et est sorti. Longue visite de Metternich. Il compte que vous lui enverrez votre bonheur et il travaille d'avance à des observations. Gardez la lettre de Constantin jusqu’à vote arrivée ici. Quel article dans le Times contre Palmerston. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi 6 heures 7 novembre

Je n’ai rien à vous dire que mon plaisir et mon regret, mais je veux encore vous avoir dit cela aujourd’hui. Que ces 8 heures ont été courtes, & charmantes ! Le temps s’est soutenu très beau, j’ai marché. J’ai vu Alvandy, et puis chez moi M. Morrier. Les Holland étaient venus pendant que j’étais à la promenade. Je ne sais absolument rien. Le National dit que le Bonapartisme est en déclin. Il est désolé de la reddition de Vienne, mais il a encore quelqu'espoir. Adieu. Adieu.
Et encore merci, ce que vous allez trouver très bête. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Mardi 6 février 1849

Une nuit abominable. C'est un gros rhume, une grosse courbature, & je me sens extrêmement misérable aujourd’hui. Je ne resterai levée que quelques heures. Il faut que je tâche d'être présentable jeudi. Voici Hélène. Vous voyez comme elle est fanatique pour vous et comme elle regrette Paris ! Tout ce que vous mande M. Lenormant prouve que Paris est encore bien malade. 8h. du soir. Je vous remercie de votre petit mot de chez Croker. Cette pauvre reine ! La Princesse de Parme vient ici jeudi dîner, danser, et coucher chez le Duc de Devonshire. J'ai encore eu une lettre de Lady Palmerston disant qu'il faut chasser l'assemblée et que cela se fera. Mon rhume me rend si bête que je ne puis pas continuer même à dicter, d’ailleurs je n’ai rien à dire qu'adieu, et Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton, Mardi 2 Janv. 9 h du soir
Je vous ai écrit ce matin. Je réponds ce soir à votre lettre. Puisque vous voyez aujourd’hui Duchatel. Je vous attends bien surement demain. Lord Aberdeen sera ici vendredi. Il m'écrit de Drayton. Lord Beauvale est très mal.
Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton le 2 janvier 1849
2 heures. Mardi

Je suis si heureuse en pensant à demain ! Cependant si vous aimez mieux rester un jour à Londres pour voir vos amis Duchatel & & Ne vous gênez pas, car selon votre lettre, la semaine est libre. Enfin faites comme cela vous arrange le mieux. Moi tout m’arrange, car enfin, vous viendrez, & je vous tiendrai. Je garde ici une lettre de Tansky curieuse comme détails de cour. Cela marche bien vite. Il y aura l’Empire. mais pour how long ? La mort de lord Auckland est un événement. Beauvale est mourant. Me yeux pas si bien qu'hier. Adieu. Adieu. A demain, adieu.
Aberdeen viendra certainement me voir cette semaine

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 30 octobre 1848

Je suis tout à fait triste de ne pas savoir un mot de vous depuis vendredi soir, triste et fâchée. J'ai vu hier Aggy. Effrayante. Une vielle femme. Le front ridé, les dente noires, quelques rares cheveux, du ventre, du reste un squelette. Pâle comme un linge et cependant elle a plutôt l’air convalescente que malade. Alvandy bien vieilli, ne pouvant pas bouger. Mais l’esprit serein, drôle, sensé. Je n’ai pas été chez la Metternich. Ils sont venus chez moi sans me trouver. Aujourd’hui j’irai là, si l'avenir m'y pousse. M. Morrier est venu me voir. Homme d’esprit, homme du monde. Sachant causer de tout, parlant très bien le français et très mal de Lord Palmerston. Je n’ai pas vu de journal encore aujourd’hui.
Mon ménage n’est pas monté. Je vous écris aux sons de la voix de Jenny Lyard, elle est au dessus de ma tête. Voix bien pure, bien juste très remarquable vraiment, méthode un peu allemande et imitant très bien, un violon bien doux. Ce n’est pas ce qu'on demande à une voix.

4 heures. Pas un mot. Tout est venu de Londres pour tout le monde. Rien pour moi. Je suis bien misérable. Avez- vous voulu me punir d’être venu à Brighton ? Je ne vous dirai plus rien. Je ne sais rien. Je m’agite et m’inquiète. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Lundi 29 Janvier
Midi

Puisque le bill contre les Clubs a été porté au nom du Président ne s’en suit il pas que l'impeachement. contre les ministres à propos de ce bill atteint le Président aussi ? Voilà ce que ma sagacité à découvert un moment après votre départ. J'ai découvert aussi que je reste bien triste mais confiante. Cela vous convient-il ? 8h. du soir Mes yeux sont bien irrités. Evidemment cet orgueil m’a fait beaucoup de mal. Quels imbéciles. C'est du médecin que je parle. Metternich avait une lettre de Paris très inquiète sur ce qui peut se passer. dans les rues. Il faut que je vous dise ce qu’affirme Marion. C'est que Billault est tout-à-fait Empire. Comme je suis curieuse de la journée d'aujourd’hui. Un arrangement, un compromis, me parait impossible Les journaux anglais annoncent positivement une réduction de l'armée. Vous souvenez-vous de ce que me disait hier Lord Aberdeen. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi le 22 Janvier 1849

J’ai dicté ce que j’ai retenu d’une lettre reçue hier par la petite Rothschild. Elle dinait hier chez moi. On lui écrit pas courrier. Je ne sais rien aujourd’hui. On a des postes chez vous. Les livres que vous m'avez demandés. Dites-moi si c'est cela, s'ils vous conviennent, car ce n'est qu’à cette condition que j’ai dit que je les prendrais. 8h. J'ai été interrompue et puis la promenade et puis Metternich et puis tout le monde. Je ne puis continuer qu’à présent pas conséquent. C'est Marion qui écrit. Mme le Rothschild mande encore à sa fille ce matin que tous vos amis vous conseillent, de ne pas aller [ ?] de votre élection puis d’attendre qu’elle vienne vous chercher comme une réparation. Vous voyez que c'est de tous les côtes le même air. Cela doit être vrai. Lady Palmerston vient demain pour deux jours. Collondo est nommé ambassadeur ici. Lady Palmerston dit que le Pape est mal conseillé. Il ne veut per mettre à aucune puissance de se mêler de ses affaires. Sa lutte d'excommunication a produit un détestable effet à Lord Palmerston grille d'impatience de se défendre et la chambre des communes. Voilà tout ce que Lady Ashley est venue me raconter ce matin. Renvoyez-moi je vous prie la lettre de Barante. Metternich dit, qu'on le sommera encore de rendre-compte en Allemagne. Adieu. Adieu

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 20 novembre 1848
8 h. du soir.

Votre esprit a été atteint de distraction à Drayton. Vous m'écriviez samedi. " Je repartirai lundi à 9 h. pour être à Londres à 2 h." Bon, je vous adresse ma lettre d’hier soir à Londres. c'est clair. Dimanche vous m'écrivez " Je pars après demain Mardi à 9 h. du matin." Permettez-moi de ne pas trouver cela si bon. Un tour car il n’y a pas de ma faute si ma lettre d'hier n’est pas allée vous chercher à Drayton. Puisque vous étiez distrait vous ne l'aurez peut-être pas remarquée. Voilà votre paquet fait.
Je n’ai pas de nouvelles du tout à vous dire. Lord Holland est venu me prier de vous faire l’explication suivante. Il croit, que le Roi refuse Holland house par délicatesse et pour ne pas se trouver dans des obligations envers lui. Or lord Holland est prêt à dire qu'il loue son château au Roi, en même temps il ne veut pas qu'il le lui paye. Il veut l'honneur de lui avoir rendu ce très petit service, car décidément d'ici au mois de Mars, il ne l'habiterait dans aucun cas, il croit que nulle part le Roi ne serait mieux. Ce qui est vrai. Et si au bout de tout ce temps le roi lui donnait son portrait pour Holland house, il serait comblé. Voilà le message fait. Eh bien, je ne vois pas pourquoi il n’accepterait pas. Encore une fois Holland dira qu'il l'a loué.
Il y a une forte tempête aujourd’hui, je n’ai presque pas pu marcher du tout. J’attendrai avec impatience vos nouvelles de Londres. Vous saurez quelque chose de Paris. Berlin traîne. On dit à présent qu'on s'arrange, je ne vois pas bien comment. Adieu, J’espère que je vous ai montré de l’humeur, c'est bien mon intention. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 15 Janvier 1849

J'ai été très effrayée hier de mes yeux, heureusement aujourd’hui ils vont mieux. Je vois que l’assemblée va mieux aussi, et qu’elle consent à se dissoudre. Je serais assez curieuse de savoir ce qui s’est passé entre lord John & le parti Peel. En tout cas Si Palmerston ne devait pas être le prix de la coalition, je suis bien aise qu’elle n’ait pas eu lieu. Vous ne méritez guère cette lettre puisque la vôtre d’hier m'annonce cool [?] que vous ne m’en écrivez pas aujourd'hui. Bon sujet de querelle pour commencer demain. Adieu. Adieu. Cependant.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi le 13 Novembre 1848

Rien de vous encore, ce qui est très naturel, mais très ennuyeux. Je prends patience, puisque demain est si près d’aujourd’hui.
Voilà donc Berlin tout près d'un grand dénouement. Metternich dit que la monarchie y périra, et il déduit cela assez bien. Je l'ai vu deux fois aujourd’hui chez lui et chez moi. La journée a été merveilleuse mais je ne me suis pas sentie très bien, et j’ai moins promené que de coutumes Je désire bien ce beau temps pour demain, mais je saurais fort bien me consoler du mauvais. Je suis charmée qu’il ait fait un si vilain temps hier à Paris. Voilà le journal du soir qui me l'annonce Adieu. Adieu.
A demain quel plaisir !

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Lundi 12 février 1849
4 heures

C'est bien long. Voici deux jours & demi passés sans un mot de vous. J’attends la poste avec impatience Je suis toujours faible. On m’a fait prendre l’air Il fait l’été. Je n'en jouis pas. Je n’ai encore vu personne aujourd’hui et les journaux du matin. sont pauvres. Voici vos deux lettres. Je pensais bien que la poste était mon ennemi. Voici tous les journaux français. Rien. 8 h. du soir. Metternich m'a interrompue et il est resté jusqu'à l’heure de mon diner. Très spirituel, très sensé, inventif. Il vous aurait beaucoup plu et il n'était pas trop long. Je me suis reprise ce soir de mon rhume. Mes yeux. Enfin je suis en pauvre état. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Lundi 8 Janvier 1849

Rien à vous dire du tout, beaucoup à attendre et de vous et des journaux. Mallak vous a-t-il rendu compte de sa conversation avec Thiers. Dites-moi, si c’est Lundi ou Mardi que vous viendrez afin que je fixe Lord Aberdeen. 8 h. du soir. Pas possible à la lumière. - Quelle intéressante lettre que celle que vous venez de m’écrire. La discussion de Samedi est des plus curieuses aussi. - Eh bien parmi tous les personnages celui qui me parait le plus à son aise c’est Louis Bonaparte. On l'a mis là, il faut bien qu'on le soutienne. J'ai assez idée que Thiers & Molé s’y mettront. Il me semble que parmi les ministres vous ne devez de procédés qu'à L. Lansdown. Celui-là a été vraiment poli pour vous. - Edition française absolument. Je ne comprendrais pas la convenance de l'envoyer à Lord Palmerston, et comme il pourrait y avoir impolitesse flagrante, à l’envoyer à Lord John. J' [?] pour Mais, il faut que vous vous borniez absolument si lord Lansdowne en fait de ministre. Quant aux Princes, en vérité vous en êtes meilleure juge que moi. Je ne leur veux pas beaucoup de bien depuis ce que je vous ai mandé hier L'adresse de Lady Alice est Livermere. Bury St Edmunds Norfolk. Je recommence. Quel curieux état de choses à Paris ! N'oubliez pas Marion quand Vous avez votre livre en Français.
Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 5 fév.

Voilà un peu de fièvre la gorge prise et les yeux repris. Je ne sais où j’ai pris tout cela. C'est bien ennuyeux. Vous avez un bien bon, caractère. Vous me pardonnez tout. (Je réponds à Béhier) Que va-t-il arriver à Paris ? le Ministère s'il veut continuer doit se livrer à une crise. Il faut chasser l’assemblée. Il n’y a pas deux jours de [?] entre eux et elle. Je suis curieuse de ce que vous me direz sur Claremont. Et la reine ? 8h du soir. Je ne suis pas plus brillante ce soir que je ne l’étais ce matin. Je n'ai vu que M de Metternich qui ne savait rien. Je crois à l'Empire tout de suite. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton lundi 1er janvier 1849, 11 heures

A vous ma première pensée, ma première parole. Voilà un bouquet qui m’arrive ce doit être de vous. Cela me touche & me plait. J’espère que c'est de vous & que personne d’autre ni s’avise de m'en m'en donner. Marion sans doute m'expliquera cela. Mes yeux vont mieux. Mais je les ménage extrêmement. Après-demain Quel plaisir. Voilà donc déjà un changement. dans le ministère. Je voudrais que Louis B. rendit la vie dure à tout le monde. S’il pouvait être déporté comme il se ferait honneur. Adieu, adieu. Il est de vous, merci, merci.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Lundi 1er Janv.

8h du soir.

Je vous ai écrit ce matin moi-même. Le soir cela ne m’est pas possible. Mais je dicte deux mots parce que j’ai appris que la publication anglaise doit avoir lieu déjà le 5. Cela ne me parait guère convenable. Il me semble que vous pourriez attendre que votre écrit eût paru à Paris. Je viens de recevoir votre lettre d’hier. J’espère bien que vous ne vous laisserez pas enlever à votre repos. Je ne trouve pas le moment venu, pour aller affronter les intrigues. Laissez les autres barbotter dans leur gâchis. Il y a bien de la dignité à se tenir en dehors de tout cela et aucun moyen d’échapper à ces intrigues. Si vous vous présentez trop tôt. Ce sont des luttes qui ne vous vont pas. Mais nous causerons bien au long de tout cela et je me réjouis bien de mercredi. & & Adieu. Adieu.

Auteurs : Peel, Alice (1799-1879)

Auteurs : Peel, Alice (1799-1879)

Auteurs : Peel, Alice (1799-1879)

Auteurs : Stanhope, Philip-Henry vicomte Mahon (1805-1875)

Auteurs : Louis-Philippe 1er (1773-1850)

Auteurs : Peel, Alice (1799-1879)

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton 25 janvier 1849

Votre lettre ce matin est très intéressante. Moi aussi j’ai bien appétit de causeries avec vous. Nous en aurons à peine. Ne pourriez-vous pas rester encore Lundi ? Que ce serait charmant ! Si vous trouvez trop dur de rester un jour de plus avec moi, voulez-vous ne venir que dimanche cela me déplaira, mais j’aime mieux le Lundi seul que le Samedi divisé. Ou bien encore persistons dans le samedi et voyons comment nous nous en tirerons. Je serai équitable et je ne vous demanderai que l’ordinaire, si cet ordinaire suffit. J’ai idée que ceci sera votre dernière course à Brighton vous pourriez la faire plus longue. Constantin m'écrit que le Roi de Prusse refusera décidément l'Empire, il veut avant tout rester avec ses deux vieux alliés ; il est inébranlable sur ce point.
8 h. du soir. Longue visite encore de lady Palmerston. Grande joie de la réduction dans l’armée et la flotte, en France son en train de désirer L. Bonaparte for ever. Avec les Orléans il y a trop de jeunes mauvaises têtes. Avec les légitimistes trop de vieilles perruques L.B. et l'Empire. C’est ce qu’il y a de mieux. Elle part demain matin pours Londres. Le Prince d'Orange qui vient d'arriver est invité à Windsor avec [?] Ld Palmerston ne l’est pas. C'est fort. Adieu. Adieu. à Samedi Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton jeudi le 23 Novembre 1848

J'ai eu deux lettres, hier soir, & ce matin. Je suis renvoyée à Mardi. C’est bien long, mais puisque vous pouvez rester si longtemps sans me voir. Il faudra bien que je le puisse. Cela fera quinze jours ! Marion a reçu plusieurs lettres de Paris. Je vous en envoie une, renvoyez la moi.
Mad. Roger écrit aussi. Bien choquée des Normanby qui ont donné leur premières soirées depuis un an, le jour de la proclamation de la Constitution. Cela a fait que personne n’a voulu y aller. Ils se sont divertis avec les Marast & C°. Mad. Royer très contre Cavaignac. Bonapartiste sans enthousiasme ; dégoutée, triste de tout. Et moi aussi. Les Neumann & Koller sont ici aujourd’hui. Je les verrai sans doute. Je ne puis m’empêcher de croire que Miss Gibbons est un peu folle. Elle est dehors, c’est fini depuis hier, elle ne me manque encore que par le plaisir que j'éprouve à ne plus subir les attaques de son humeur. C'est comme cela que j’y pense.
Les nouvelles de Berlin sont assez bonnes. Le corps diplomatique y est revenu. Depuis mars. il habitait Potsdam. Mais Potsdam même est devenu un peu mauvais, ce qui fait que la famille royale s’est fortifié dans le vieux château. Ordinairement chacun des prince demeurait dans sa maison de plaisance, & le Roi à Sans souci.
8 heures
Tansky écrit que Mad. Kalergis est de retour à Paris. Molé a couru chez elle. Amoureux fou, et voulant l'épouser. Tout Paris en parle. Thiers le rival, mais pas pour épouser. Les chances égales pour Cavaignac et Bonaparte. Mais on s'anime beaucoup dans les salons, on s’aborde avec le nom du candidat dans quinze jours on le battra et on se tuera. Marseille et environs. Tout pour Cavaignac. Le télégraphe dit que Rossi ne mourra pas des coups de poignard. Dans le nord de la France, on crie beaucoup vive l’Empereur. C’est aujourd’hui la St Clément je ne l’ai appris que tard j’ai été faire ma politesse. Longue visite de Neumann mais rien de nouveau. Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton Jeudi 18 Janv. 8h. du soir

Comme il fait nuit, il faut bien que je dicte. Voici deux lettres pour vous et voici un billet du Prince Metternich. Renvoyez-moi, celui-ci tout de suite je vous prie, je veux le faire passer à Hélène. On m’a répété aujourd’hui que Lord Palmerston nie absolument qu'il sache le première mot de l'expédition de Toulon. Il l’a dit formelle ment à lord Ashley avant hier. C’est singulier. J’ai porté moi-même vos cartes chez Delmar. Je n'ai pas encore vu mine host. Très belle journée dont j'ai profité. J'ai eu la visite des élégantes de Brighton. Lord Harry Vane will [?] the address in the house of Commons.
Adieu. Adieu.

Auteurs : Benckendorf, Dorothée de (1785?-1857)
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Brighton jeudi 16 Novembre 1848
9 heures

Le bavardage de Marion hier soir m’a fait manquer la poste de 10 minutes. J'en ai été au désespoir, mais pas de remède. Je viens me confesser, et vite je vous adresse deux mots à l'aube du jour bien en courant pour ne pas manquer la porte de ce matin. Je n'ai fait que lire votre petit mot pas encore les incluses. Je vous les renverrai par la poste de 2 h. Vous aurez cela ce soir ou au plus tard demain de bonne heure.
Je suis consternée du journal des Débats. Une querelle parmi les modérés dans ce moment, mais c’est criant. Qu’est-ce qui peut être arrivé. Cela me parait un grand malheur. Je crois que je ne rendrai jamais au journal des Débats mon estime. Kielmannsegge est ici et y reste. Audran lui a dit que Francfort a envoyé à Berlin le député Basserman pour donner appui au roi et l’encourager à chasser son Assemblée nationale. Audran va venir ici.
Je suis charmée de la fin de votre procès mais cependant j’ai quelque envie d'en avoir peur. Vous voudrez retourner, pas à présent mais vous commencez à y songer. Et moi. quoi ? M. de la Redorte écrit à Marion. Cavaignac est usé, personne n'en veut. Louis Bonaparte est inconnu, il vaut peut-être mieux, mais je ne sais pas. Je ne m'intéresse plus à rien et puis trois pages de bonheur domestique qu'elle n’a pas. les Cambridge arrivent la semaine prochaine, aussi au Bedford. Adieu. Adieu bien vite.
Hier, avant-hier charmants. Votre absence et si loin va être insupportable. Je crois encore que vous pourriez abréger et retourner Lundi. Adieu, adieu mille fois. Ayez bien soin en arrivant là de dire vous même à la house maid To warm your bed, and bring a bedpan when you go to bed. Les chambres & les lits sont toujours froids dans les châteaux. Adieu.
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