FamiliLettres

FamiliLettres : Correspondances de Jean-Baptiste André Godin et Marie Moret


Votre recherche dans le corpus : 33 résultats dans 19495 notices du site.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à monsieur Guérin, 19 juin 1884
Marie Moret cherche les numéros de la Nouvelle revue qui contiennent les 3e et 4e articles d'Eugène Simon sur la Chine. Elle évoque aussi un article du Figaro du 10 mai 1884 qui traite du livre de William Crookes La Force Psychique. Elle doit écrire à Monsieur Leymarie pour lui demander si cet ouvrage est en français et se le procurer, ou, au moins, connaître son prix en anglais. Elle demande finalement à son correspondant et souhaiterait aussi obtenir deux numéros du Figaro du 10 mai 1884, qui évoquaient le sujet.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Guillaumin et Cie, 18 octobre 1891
Sur le compte de Marie Moret chez Guillaumin et Cie ; commande de livres. Post-scriptum : demande d'information sur la publication des expériences faites en 1880 à Paris par William Crookes sur l'état radiant de la matière.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 19 octobre 1891
Sujets divers : les examens d'Antoniadès ; William Crookes et l'état radiant de la matière ; Gaston Piou de Saint-Gilles ; dessin d'Antoniadès du pavillon central du Familistère ; premiers froids à Guise.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Guillaumin et Cie, 22 octobre 1891
Réception du livre Histoire de la chimie de Raoul Jagnaux. Sur la publication des expériences faites à Paris en 1880 par William Crookes sur l'état radiant de la matière.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Guillaumin et Cie, 27 octobre 1891
Réponse à la lettre de Guillaumin et Cie en date du 26 octobre 1891 : demande le prix des livres indiqués par Guillaumin et Cie traitant des expériences de William Crookes sur l'état radiant de la matière.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Guillaumin et Cie, 31 octobre 1891
Réponse à une lettre de Guillaumin et Cie en date du 30 octobre 1891 : sur les expériences faites sur l'état radiant de la matière par William Crookes à Paris en 1880 à la demande du professeur Wurtz et la possibilité que La théorie atomique de ce dernier, s'il avait été publié après 1880, en rende compte.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Henri Le Soudier, 5 novembre 1891
Commande de livres et demande d'information sur des ouvrages, ou un numéro de la Revue des sciences éditée par Carré, décrivant les expériences faites à Paris en 1880 par William Crookes sur l'état radiant de la matière.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 12 novembre 1891
Sujets divers : chauffage de l'appartement d'Antoniadès ; Progrès médical pour Moschos ; École centrale des arts et manufactures ; sur Gaston Piou de Saint-Gilles et sa famille, un monsieur « H » [Haskier] en particulier ; sur les expériences de William Crookes faites à Paris sur l'état radiant de la matière : éther, quatrième état de la matière, correspondance avec les idées de Swedenborg.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Henri Le Soudier, 17 novembre 1891
Réponse à la carte postale de Le Soudier en date du 16 novembre 1891 : Marie Moret accepte le volume de de Rochas au prix de 12 à 15 F ; sur un ouvrage exposant les expériences faites par William Crookes à Paris en 1880 sur l'état radiant de la matière à la demande du professeur Wurtz et de l'amiral Mouchez. Elle signale à Le Soudier que le nom de Godin ne s'écrit pas « Gaudin » : « Mon mari a suffisamment illustré son nom pour que je tienne à n'y rien voir changer. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Alexandre Antoniadès, 26 novembre 1891
Sujet divers : chauffage de l'appartement d'Antoniadès ; Paul Piou de Saint-Gilles et Moschos, étudiants en médecine ; expériences de William Crookes ; sur Gaston Piou de Saint-Gilles : Marie Moret est inquiète de le voir s'occuper d'affaires financières plutôt que de se consacrer à ses études et s'interroge sur l'intérêt de poursuivre sa correspondance avec lui.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Henri Le Soudier, 28 novembre 1891
Réponse à une carte postale de Le Soudier du 27 novembre : à propos du livre Les forces non définies de de Rochas et du compte-rendu des expériences de William Crookes sur l'état radiant de la matière ; incertitude sur les informations communiquées par Le Soudier.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Adèle Brullé, 26 septembre 1885
Marie Moret expose ses convictions swedenborgiennes de manière détaillée à la demande de sa correspondante. Elle explique qu'à l'âge de 9 ans elle s'est souvenue d'avoir vécu avant d'être incarnée dans son présent corps, et qu'elle a depuis expérimenté la réalité du phénomène de double vue et elle explique qu'elle a côtoyé les esprits de sa mère et de son beau-frère Dallet. Elle est satisfaite qu'Adèle Brullé ait reçu le volume de William Crookes. Elle l'informe du voyage de sa sœur et de sa nièce à Langrune-sur-Mer dans le Calvados, accompagnées de madame Roger du Familistère.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Georges Carré, 24 février 1892
Au sujet d'un article paru dans un numéro de la Revue générale des sciences pures et appliquées mentionnant les expériences de William Crookes en 1879 que Marie Moret souhaite se procurer ou, à défaut, la brochure Sur la matière radiante. Commande de deux livres de M. Rochas d'Aiglun.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
Marie Moret à Gaston Piou de Saint-Gilles, 2 mars 1892
Au sujet des méthodes employées par les salutistes. Marie Moret suppose la bonne réception du nouveau numéro du Devoir. Elle s'interroge sur le passage des examens de Gaston et leur résultat et mentionne avoir reçu un ouvrage sur les expériences de William Crookes qu'elle doit lire. Dans le post-scriptum, elle le questionne sur la vraie définition d'une électrode.

Auteur : Godin, Jean-Baptiste André (1817-1888)
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Godin remercie Leymarie de lui avoir fait connaître l'œuvre de Crookes et il lui renvoie l'ouvrage de ce dernier avec sa traduction. Il lui indique qu'il peut attendre que l'ouvrage soit publié en français pour l'acquérir, mais qu'il préfèrerait obtenir le volume annoncé par Crookes dans son ouvrage de 1874. Il lui demande si ce dernier ouvrage a été publié en anglais et dans ce cas s'il peut le lui procurer. Godin remercie également Leymarie de l'informer quand monsieur Monck se trouvera à Paris. Il lui transmet les compliments de sa famille.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Est intéressée par un ouvrage qui traite de l'application des doctrines de Swedenborg à la solution des questions sociales. Livre dans 15 jours à l'imprimerie le manuscrit de son mari. Rapporte le changement du rédacteur en chef du Devoir. Sur la position de Godin sur le spiritisme qu'il percevait comme une introduction à l'étude de Swedenborg. Refuse l'invitation d'Humann car elle se perçoit comme "une vraie sauvage".

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret répond à une lettre d'Antoine Médéric Cros par une étude qu'elle commence par une longue citation d'un article du Journal de Genève sur un livre d'Ernest Naville, Les philosophies négatives, étude critique des systèmes philosophiques de Platon et Aristote à Kant et Auguste Comte. Marie Moret développe une réflexion sur le principe de la vie en citant de multiples auteurs, philosophes ou scientifiques : Swedenborg, Godin, William Crookes, Hirn, Balfour Stuart et Tait, Helmholtz, Berthelot. Plusieurs jours après l'entame de sa lettre, Marie Moret écrit : « J'ai continué mes études et suis convaincue du grand intérêt au rapprochement de faits et de réflexions fournies par divers savants. Il en résulte une lumière qui me pénètre de joie. Ce que je redoute, c'est mon impuissance à les rapprocher clairement, mais j'y mettrai le temps voulu. » (folio 16v) Dans la deuxième partie de sa lettre, elle cite longuement l'exposé de la théorie atomique de Marcellin Berthelot dans la 8e édition de La synthèse chimique (1897), qu'elle juge compatible avec la pensée de Swedenborg. La troisième partie de la lettre (folios 26r-35r) est formée principalement par des citations de textes de William Crookes sur la nature de la matière. La dernière partie de la lettre (folio 36r-38r) est datée du 15 janvier 1900. Marie Moret évoque une lettre d'Antoine Médéric Cros à Auguste Fabre qui fait part de l'amélioration de la santé de Juliette Cros, et l'envoi prochain à Antoine Médéric Cros par Fabre de vues photographiques du Familistère pour projection qui ne sont pas revenues de Lyon. Elle lui annonce qu'après avoir dressé l'esquisse de l'étude, elle va élaborer le chapitre intitulé « Matière, mode de mouvement ». Sur la science actuelle et la doctrine de Godin : « Que j'indique les étais fournis aujourd'hui par la science à l'appui des conclusions philosophiques et pratiques publiées par Godin en 1871 (Solutions sociales) et mon objet présent est atteint. Car c'est dès 1856, quand les faits l'obligèrent à abandonner l'idée de se rendre au Texas qu'il reprend à fond l'étude d'une œuvre personnelle en faveur de ses ouvriers et qu'il la base sur la conception d'une doctrine expliquant, pour lui, l'ordre universel. Il avait la vue précise de cette loi révélée par les travaux de Berthelot : Notre puissance est indéfinie quand nous agissons suivant les lois d'ordre du fond des choses (ci-dessus pages 18, 19 Synthèse des corps gras). La doctrine publiée par Godin et qu'on peut résumer en ces mots : « Religion de la vie universelle, culte du travail » est en accord parfait avec les conclusions des Berthelot, Crookes, etc. »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros qu'elle n'a pu se procurer le livre de Duhem, épuisé, dont il lui avait parlé dans une lettre [du 25 novembre 1899], mais qu'elle dispose de numéros de la Revue scientifique, notamment le numéro contenant l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse », qu'il lui avait signalé [dans sa lettre du 22 janvier 1900]. Elle lui explique qu'à la suite de sa lettre du 22 janvier 1900, elle médite et qu'elle a écrit, pour lui répondre, nombre de commencements de lettre et de réflexions sur la science physique ; elle attribue à Antoine Médéric Cros un rôle de guide dans ses études. Elle cite longuement l'ouvrage de Marcellin Berthelot, Science et philosophie paru en 1886 [p. 10 et ss.], et présente une synthèse des enseignements du livre, qui passe en revue les différentes facettes de la connaissance, de la science positive à la science idéale. Elle commente la position de Berthelot à l'égard de la connaissance de Dieu, et la place de la logique qu'il ne subordonne pas à l'observation ; elle cite Montaigne [en réalité le « Je pense donc je suis » de Descartes] et Kant ; elle s'intéresse aux liens de Berthelot à la pensée de Kant, à la reconnaissance par le scientifique de l'impératif catégorique comme un fait primitif en dehors et au-dessus de toute discussion. Marie Moret juge que le champ de la science positive s'élargit et réduit celui de la science idéale (fondée sur les témoignages et les sentiments) : elle fait référence aux expériences de William Crookes et d'Albert de Rochas qui constatent par des procédés de science positive l'action de forces psychiques ; elle cite le discours de Crookes au congrès de Bristol en 1898. Elle cite la Critique de la raison pure de Kant, qu'elle a lu un peu il y a 25 ans (à la différence de la Critique de la raison pratique qu'elle ne croit pas avoir lue) ; elle fait un rapprochement entre des propositions de Berthelot, de Kant, de Swedenborg et de Godin sur la question du devoir. Elle poursuit par des citations de l'article de Richet sur la « Vibration nerveuse » affirmant que l'univers physique est constitué de forces dont les vibrations agissent sur l'être vivant, proposition compatible avec celle de Crookes au congrès de Bristol qui considère la matière comme un substratum ionique. Marie Moret termine sa lettre par une série d'interrogations sur les ions, les cations et les anions.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie donne de ses nouvelles à la famille Cros : sa dernière lettre à Juliette Cros remonte au 25 avril 1900 ; la famille Moret-Dallet a quitté Nîmes un mois plus tard, laissant Auguste Fabre avec Jules Prudhommeaux ; elle est avec Émilie Dallet au Familistère depuis 10 jours, Marie-Jeanne Dallet étant restée à Paris avec des parents [de Corbeil] pour voir l'Exposition universelle ; les affaires de l'Association du Familistère vont bien. Marie Moret poursuit sa lettre en décrivant ses études sur la matière. Elle indique à Cros qu'elle a lu dans la Revue scientifique l'article de G. Le Bon sur la lumière noire et l'article sur la pluie et l'électricité atmosphérique. Elle s'est abonnée à la Revue générale des sciences pures et appliquées, dont elle a acquis l'année 1899. Elle écrit : « La formule de Claude Bernard, « Les propriétés vitales ne sont autre chose que des complexes des propriétés physico-chimiques » me paraît se vérifier d'une manière éclatante. » Elle mentionne des expériences chimiques et physiques d'Armand Gautier, de Bredig et von Berneck, et de Loeb [décrites dans les numéros de 1900 de la Revue générale des sciences pures et appliquées], qui lui semblent confirmer cette idée. Elle a pris connaissance du programme du prochain congrès international de physique présenté par Charles-Édouard Guillaume et Lucien Poincaré dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, et se dit impatiente de lire les exposés : « Convaincue que la science me fournira des conclusions appuyant les vues de Claude Bernard, Berthelot, W. Crookes, etc., etc. sur les relations entre le vie et le mode de mouvement dit matière, c'est-à-dire voyant que j'aurai une belle réponse de la science aux aspirations de Godin, je vais – en attendant le congrès d'août – préparer les pages de mes « Documents biographiques » qui doivent amener les données scientifiques en cause, en commençant par montrer le mouvement de la pensée de Godin, de 1856 à 1859, lorsqu'après l'échec de la tentative du Texas, il reprend l'idée de fonder lui-même une cité ouvrière modèle, se livre à ce sujet à des études doctrinales et architecturales et s'arrête enfin aux vues philosophiques et sociales exposées dans son volume "Solutions sociales", vues que je désire tant appuyer de conclusions scientifiques du jour. » Marie Moret ajoute que dans ces études scientifiques, elle « voit arriver la démonstration du mot de Swedenborg : "L'amour est la substance même." »

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Auguste Fabre qu'Émilie Dallet a rejoint sa fille Marie-Jeanne à Corbeil. Elle lui indique les points principaux de la lettre qu'elle a écrite la veille à Antoine Médéric Cros. Elle a acquis l'année 1899 de la Revue générale des sciences pures et appliquées et les numéros depuis le début de 1900, revue dont le bibliophile Herr, recommandé par Jules Prudhommeaux, lui a confirmé qu'elle était de premier rang, et dans laquelle elle a puisé beaucoup d'informations sur les rayons X et les ions. Elle s'intéresse au prochain congrès international de physique présenté dans la revue par Guillaume et Poincaré, et, en attendant, elle rédige les pages [des « Documents biographiques »] qui décrivent le mouvement de la pensée de Godin de 1856 à 1859, après l'échec de l'essai au Texas, « pages qui doivent amener et le rappel des conclusions philosophiques-pratiques exposées par Godin dans Solutions sociales, et l'indication de l'accord qui existe aujourd'hui entre ces conclusions de Godin et les faits acquis pour la science d'aujourd'hui ». Elle espère que les données présentées au congrès de physique seront en accord avec les vues de Claude Bernard, Marcellin Berthelot ou William Crookes. Elle mentionne des expériences chimiques et physiques décrites dans les numéros de 1900 de la Revue générale des sciences pures et appliquées (Bredig et von Berneck, Klebs, Loeb) qui lui semblent concorder avec la conception de Claude Bernard du rôle biologique des ferments solubles : « Vous voyez, Grand, que la continuité va se démontrer peu à peu entre les propriétés physico-chimiques et les propriétés vitales, celles-ci n'étant, affirmait Claude Bernard, que des complexes de celles-là. » Elle demande à Fabre si sa « marche intellectuelle » avec Jules Prudhommeaux va bien « harmoniquement », elle transmet ses affectueuses pensées à Sophie Quet et fait mention d'un brouillard « comme en hiver » à Guise.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret annonce à Antoine Médéric Cros qu'elle a lu les articles de la Revue scientifique qu'il lui a signalés, ainsi que le rapport présenté par Henri Poincaré dans la Revue générale des sciences pures et appliquées, et qu'elle va recevoir prochainement le premier volume des rapports du Congrès international de physique. Elle résume, cite et commente les articles qu'elle a lus et ceux auxquels Cros a fait référence dans ses précédentes lettres, le rapport d'Henri Poincaré et l'article de Gustave Le Bon dans la Revue scientifique du 14 avril 1900 notamment. Elle relève que Poincaré prédit que les théories scientifiques démontreront de mieux en mieux l'unité ou la continuité de la constitution de l'univers physique, à partir de particules infiniment petites selon Gustave Le Bon, que c'est l'avènement de la physico-chimie et que le concept d'énergie est devenu fondamental. Elle mentionne les deux principes généraux énoncés par Poincaré : la conservation de l'énergie et celui de la moindre action. Marie Moret interroge Antoine Médéric Cros sur la signification de ce dernier principe de la moindre action. Elle souhaite recueillir sur le sujet de quoi conforter la pensée de Godin, qu'elle doit exposer dans les « Documents biographiques » : « Je n'ai, bien entendu, à exposer aucune théorie ; il me faut seulement quelques brèves et substantielles formules de savants notables, à l'appui de la doctrine de la Vie, telle que la comprenait Godin. » Elle indique que l'idée que la matière est une énergie lui semble expliquer la théorie de Berthelot sur la matière et celle de William Crookes sur la genèse des éléments, et qu'elle est aussi proche de la pensée de Godin. Elle exprime les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet et d'Auguste Fabre à Antoine Médéric et Juliette Cros.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret écrit à Antoine Médéric Cros à propos de sa lettre du 21 octobre 1899, où il cite la préface d'Henri Poincaré de son livre sur la thermodynamique, qu'elle rapproche du discours du même auteur au Congrès international de physique, « Physique expérimentale et physique mathématique. » Elle relève l'affirmation de Poincaré que l'effet est une fonction continue de la cause ; elle pense qu'il faut aller « plus profondément » que la particule pour expliquer le fond des choses, car la particule est un effet ; elle comprend avec Berthelot que les corps simples sont des valeurs multiples indéfiniment transformables. Elle imagine que les modes divers de l'énergie « ont jusqu'à l'intelligence et la conscience dans la vibration nerveuse », en se référant à Charles Richet et Colding. Elle cite William Crookes, « dans la vie, je vois la promesse et la source de toutes les formes possibles de la matière », qui se rapproche du fond des choses selon elle. Elle conclut : « Alors le principe même de la Vie, celui qui est en soi et non par quelque autre, la source des lois immuables dans l'Univers, l'Inconditionné, celui par qui existe le relatif, tel est le problème à envisager. En face de lui, homme ou particule, tout système est régi par de mêmes lois ; c'est l'Unité universelle. "Les manifestations vitales sont des complexes des propriétés physico-chimiques" a dit Claude Bernard. » Elle envoie les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet à Antoine Médéric Cros et à Juliette Cros, et signale à celui-ci qu'Auguste Fabre vient de recevoir une lettre de celle-ci.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret informe Antoine Médéric Cros que Guillaumin et Cie lui a annoncé que les Procès-verbaux sommaires du Congrès international de physique ne sont pas distribués au public et qu'ainsi, elle doit attendre la parution du quatrième volume des rapports et procès-verbaux du Congrès. Elle sollicite Antoine Médéric Cros pour éclaircir l'emploi du terme « ion » à la suite de la lecture de différents rapports du Congrès international de physique, en particulier celui de J. J. Thomson, « Constitution de la matière », dont une déclaration lui semble aller « droit à mon but » : « L'état corpusculaire semble en réalité fournir une représentation moderne du fluide électrique dans la théorie d'un seul fluide. » Marie Moret poursuit : « Il entend n'est-ce pas que là serait la source de l'aboutissement de tous les modes de la matière. C'est la fonction continue de la cause saisie dans l'effet. C'est le substratum ionique de W. Crookes. » Elle demande à Antoine Médéric Cros si l'ion n'est pas le véritable électron, l'atome d'électricité. Elle lui demande également si, dans quelque temps, il lui sera possible de lui prêter les Procès-verbaux sommaires du Congrès international de physique. Elle transmet les affectueuses pensées de la famille Moret-Dallet à son correspondant et à Juliette Cros.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret remercie Antoine Médéric Cros pour sa lettre du 21 décembre 1900 et les renseignements qu'elle contient sur le principe de la moindre action. Elle commente ce principe et celui de la dégradation de l'énergie en faisant référence au rapport de E. Carvallo dans le 2e volume des Rapports du Congrès international de physique et à la discussion faisant suite au rapport de monsieur Lippmann dans les Procès-verbaux sommaires du même congrès : « C'est précisément le côté philosophique qui m'attache tout particulièrement à bien connaître les diverses dénominations de ce second principe. » Elle fait référence à la lettre d'Antoine Médéric Cros du 25 novembre 1900 dans laquelle celui-ci citait les extraits de la Thermodynamique d'Henri Poincaré et mentionnait les dénominations diverses du principe de la dégradation de l'énergie. Elle cite le rapport d'Henri Poincaré dans les Rapports du Congrès international de physique concluant à une unité prochaine de la physique expérimentale et de la physique mathématique, la 15e édition de 1896 du Dictionnaire des sciences de Bouillet sur le principe de moindre action, fait référence au livre de Jouffret sur la théorie de l'énergie ; elle cite le rapport de Lucien Poincaré au congrès de physique sur les théories de la pile voltaïque, celui de C. Y. Boys sur la constante de gravitation, et le Traité de physique de Daguin. « En résumé, si tout ce qui se manifeste révèle un antécédent, l'Univers dans son ensemble ne peut être sa cause à soi même. Il est donc perpétuellement alimenté par ce qui ne peut être que l'Inconditionné, l'Absolu, sans confusion possible avec ce qui existe. C'est l'idéal inaccessible dont parlent Kant et Berthelot ; le principe des lois éternelles, immuables ; la Vie source de toutes les formes de matières indiquée par W. Crookes ; et c'est aussi le principe qu'a voulu indiquer Godin. » Elle achève sa lettre à propos d'Auguste Fabre, qui s'occupe de réunir une collection de vues sur le mouvement coopératif français et demande à Antoine Médéric Cros si monsieur Ruyssen lui a restitué les « vues ». Elle transmet les sentiments affectueux de la famille Moret-Dallet à Juliette et Antoine Médéric Cros.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret remercie Antoine Cros pour sa lettre du 21 octobre 1899. Elle aimerait se remettre à son « vrai travail » en étudiant la communication de son correspondant mais des soins urgents et des difficultés intestines à la Société du Familistère l'en ont empêchée, et elle souffre désormais d'insomnies liées aux préparatifs du départ [pour Nîmes]. Au sujet de l'échange qu'Antoine Cros et Marie Moret ont eu à Guise autour de considérations sur les molécules et les atomes : c'est à Esprit Jouffret et non à Jules Jamin que Marie Moret a fait référence. Elle ajoute avoir également évoqué les thèses de Marcellin Berthelot, Charles Wurtz et William Crookes pour la démonstration expérimentale de la constitution moléculaire des corps et aimerait voir Lucien Poincaré raisonner sur les expériences de Crookes touchant la décomposition de la molécule de mercure. Marie Moret aimerait reprendre cette discussion avec son correspondant une fois arrivée à Nîmes.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret revient sur la lettre d'Antoine Cros du 21 octobre 1899. Elle évoque Robert Mayer et Rudolf Clausius dont l'étude sur la thermodynamique, Théorie mécanique de la chaleur, est citée par Esprit Jouffret et précède de vingt ans les études de Lucien Poincaré. Marie Moret s'appuie sur l'ouvrage de Gustave-Adolphe Hirn, Théorie mécanique de la chaleur, pour répondre aux points soulevés par son correspondant concernant l'équivalence des forces ; elle cite dans cette lettre plusieurs passages dans lesquels Hirn reprend les travaux et théories de James Joule, Julius Mayer et Ludwig Colding. Elle constate la démarche mathématique de ces physiciens qui font reposer les démonstrations des phénomènes physiques sur les deux principes fondamentaux de la thermodynamique, l'« équivalent mécanique de la chaleur ou équivalent calorifique du travail » et la « tendance de la chaleur à se dissiper ; nécessité pour la reconcentrer d'une dépense soit de travail soit de chute de température. » Selon Marie Moret, la tendance à expliquer tout phénomène physique par ces deux principes thermodynamiques correspond à la théorie des « modes de mouvement » de Marcellin Berthelot. Pour Berthelot, la constante de ces principes est « la matière fondamentale - fonction », que Marie Moret rapproche de l'idée d'« usage » développée par Emanuel Swedenborg. Sur la constitution moléculaire des corps, Marie Moret trouve logique les diverses et indéfinies expressions de « la matière fondamentale - fonction » en certains états, visibles aux « degrés cellulaires, sociaux, célestes », et leur retour à leur source selon un « mode spécial » mis en lumière par les expériences de William Crookes. Elle s'interroge ensuite sur la nature et l'origine de la force : Colding et Albert de Rochas désignent l'« Intelligence » et Swedenborg la « Sagesse ». Marie Moret espère que la science arrivera un jour à comprendre le principe, l'essence de cette sagesse, et à démontrer la proposition de Swedenborg : « L'amour est la substance même. » S'excusant pour la longueur de sa lettre, elle sollicite l'avis et l'appréciation de son correspondant sur le sujet. Elle envoie à Antoine Cros ses notes sur les études de Jules Jamin qu'il avait lues à Guise en le priant de bien vouloir les lui retourner. Elle demande à son correspondant la définition du terme « entropie » qu'il emploie dans son explication du deuxième principe de la thermodynamique. L'arrivée d'une lettre de Juliette Cros sur le rétablissement de sa santé a réjoui Auguste Fabre, revenu « lassé des courses et des soins inextricables que lui causent mille complications [...] dans la maison rue du Grand Couvent. » Elle transmet au couple Cros les remerciements et la tendresse d'Auguste Fabre et lui fait part de la vive amitié de la famille Moret-Dallet.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret remercie Antoine Cros pour sa lettre du 25 novembre 1899 et s'excuse par avance de la longueur de celle qu'elle s'apprête à écrire. L'aide et le contrôle de son correspondant, qui possède des connaissances qui lui font défaut, lui est précieuse pour poursuivre son étude. Elle revient sur la correction d'Antoine Cros apportée à sa lettre précédente au sujet de la différence entre « force » et « mouvement » et reproduit ici la conclusion du chapitre « Matière, mode de mouvement » qu'elle a fait lire à son correspondant lors de sa venue à Guise. Les réflexions développées par Antoine Cros dans sa lettre rapprochent Marie Moret du cœur de son étude : les liens entre la matérialité et la spiritualité et son souhait d'« exprimer clairement une pensée où je vois s'unir et Swedenborg et Godin et de grands savants d'aujourd'hui. » Après la citation d'un passage de La théorie atomique de Wurtz, elle rapporte la démonstration des degrés de Swedenborg sur la particule, identifiée par de nombreux scientifiques comme le centre de la force. Elle rapproche ensuite la différence d'échelles entre les particules et le corps, développée par Esprit Jouffret, du « degré distinct » de Swedenborg. Les citations de théories scientifiques sur l'atome et l'énergie de William Crookes et Adolphe Wurtz viennent appuyer, selon Marie Moret, la démonstration des degrés de Swedenborg : « principe cause effet (en séries indéfinies) comment le transitoire vient de l'Éternel sans être l'Éternel, conséquemment sans participer à son Infinité. » Reprenant sa lettre le lendemain, Marie Moret revient aux autres points de la lettre d'Antoine Cros. Elle joint à sa lettre un mot de Marie-Jeanne Dallet au sujet du prêt d'un ouvrage et indique qu'Émilie Dallet a bien reçu la lettre de Juliette Cros, qu'elle y répondra prochainement et qu'elle envoie son affectueux souvenir au couple Cros. Au sujet de la recherche de Juliette Cros de portraits de ses fils : Auguste Fabre n'a trouvé qu'un portrait d'Henri Cros assis sur une chaise ; Marie Moret pense avoir le portrait demandé par Juliette Cros à Guise, qu'elle promet d'envoyer à son retour au Familistère.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret souhaite revenir sur la page 9 de sa lettre envoyée le 27 novembre 1899 à Antoine Cros et approfondir ses « laborieuses lignes chimico-swedenborgiennes ». Marie Moret développe dans cette lettre la conception de la « particule » comme une Trinité apparente, différenciant le conditionné (l'homme, l'univers) et l'inconditionné (Éternel, Infini), dont l'existence de l'un repose sur celle de l'autre. La force et l'effort sont les garants du mouvement et doivent être solidifiés par « l'Intime ». En ce sens, Marie Moret cite Godin qui, dans Solutions sociales, suggère de « régénérer la matière par le travail... d'élever la matière à la pensée... », rapprochant alors la force de l'Intelligence : c'est ce point qu'elle souhaiterait que la science démontre, s'accordant ainsi avec la religion.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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À propos de l'étude de Marie Moret sur « Matière, mode de mouvement ». Marie Moret prie Antoine Cros de lui dire par quelle image la théorie des degrés distincts de Swedenborg sera comprise de lui. Avant de proposer à son correspondant une étude sur l'énergie, Marie Moret souhaite affirmer sa position sur l'aperçu de la matière. Elle cite L'univers invisible de Stewart et Tait et explique que matière et énergie ne sont perceptibles que l'une par l'autre. À l'instar de l'œil qui perçoit la matière, la pensée saisit l'énergie : « La cause voit la cause, comme l'effet voit l'effet. » La deuxième partie de la lettre de Marie Moret s'attache à l'énergie. En s'appuyant sur Wurtz et Mendeleïev, elle développe l'idée de Wurtz qui fait de « l'affinité » l'énergie chimique, mesurable par les effets thermiques de réactions, et cite Edmond Frémy sur la théorie de l'atomicité. Selon une citation de Crookes, l'essence des formes matérielles, la source de toute force et donc des efforts qui en résultent, c'est la Vie elle-même, sur laquelle Marie Moret rappelle à son correspondant que « Godin aussi a fait la base d'une doctrine. » Puisque vivre c'est aimer et comprendre, sagesse et amour sont pour Marie Moret les forces nécessaires au mouvement de la matière. Cette hypothèse s'accorde selon elle avec les théories de Berthelot, Wurtz, Crookes et Swedenborg : « nous concevons comment la matière proprement dite avec ces propriétés de rudesse et d'obscurité peut revêtir des propriétés tout autres et cesse en un mot d'être sous sa forme générale actuelle, co-éternelle à Celui qui est la vie en soi, Dieu. »

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret passe commande de plusieurs ouvrages et périodiques : une édition si possible illustrée et reliée de La justice des choses à adresser à Marie Buridant chez Henri Buridant au Familistère de Guise ; pour elle-même au 14, rue Bourdaloue, Nîmes, Les vierges fortes par Marcel Prévost et le numéro de septembre-octobre 1898 des Annales des sciences psychiques contenant le discours de William Crookes au congrès de l'Association britannique pour l'avancement des sciences.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Marie Moret souhaiterait savoir si les comptes rendus des congrès des associations française et britannique pour l'avancement des sciences, qui ont respectivement eu lieu à Boulogne-sur-Mer et à Douvres en septembre 1899, ont été publiés en français ou, a minima, si les discours de William Crookes ont été publiés dans une revue française comme la Revue générale des sciences pures et appliquées.

Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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La Revue générale des sciences pures et appliquées a publié plusieurs articles de William Crookes sur la matière, aussi Marie Moret demande-t-elle au directeur de la revue si d'autres articles similaires ont été publiés et elle sollicite l'envoi de la table des matières de la revue pour l'année 1899.

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Auteur : Moret, Marie (1840-1908)
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Sur la recommandation de Jules Prudhommeaux, Marie Moret sollicite de Lucien Herr l'envoi du catalogue de sa librairie ; elle lui demande si l'édition refondue du Dictionnaire des sciences parue en 1896 chez Hachette est la plus récente et si la Revue générale des sciences pures et appliquées conserve une réputation scientifique.
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