Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])

Transcriptions
Labreloque
À Cadet. Vraiment oui. À La Scie. Allons, tu perds tes guêtres.
La Scie à Labreloque.
Ah te v’là aussi toi ! Bonjour camarade, tape là ! Eh bien quand est-ce me donnes-tu en mariage c'te chèr’Citronnette ?
Labreloque
Toi épouser ma fille ! un misérable ivrogne !
Citronnette à part.
J’m'attendions ben à c'te parole-là.
La Scie
Ah v’là qu’est incivique, je n’suis pas un ivrogne.
Cadet
Non c’est la mer rouge !
Labreloque
Un désoeuvré qui n’a pas un sol vaillant, dépêchez-vous donc d’lui donner z’une fille !
La Scie
Ah ! l’amour et Citronnette maîtres absolus de mon cœur auront bientôt opéré une métempsychose.
AIR du vaudeville de la revue d’l'an 6
C’est en [sic] fait, plus de cabaret
Il n’est pas bien de toujours boire.
Je veux par ce sublime trait
De sagesse me faire gloire,
À mes feux tout entier livré
Si jamais près de ma maîtresse
On peut me trouver enivré
Ce sera d’excès de tendresse.
SCÈNE 14
MME GIGOMARD, CADET, LABRELOQUE, LA SCIE
Mme Gigomard
Allez, père Labreloque, vous battez un ban qui n’aura pas lieu. Vous n’avez pas encore un optique assez ratiné[1] pour y voir clair dans mes affaires ; vous voudriez ben, pas vrai, qu'Javotte restât fille ; ça n’est pas possible voyez-vous, il lui faut z’un époux à c’t’enfant.
Labreloque
[1] Ce terme est attesté depuis 1765 dans le vocabulaire technique de l’industrie textile. Il désigne le procédé qui consiste à « passer une étoffe à la machine à friser pour en faire de la ratine. » (URL : https://www.cnrtl.fr/definition/ratin%C3%A9, consulté le 2 août 2020).
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)