Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])

Transcriptions
tu crois donc qu’all’ a l’imagination en derficit la mère à Javotte de n’vouloir la mariter qu’à un prétendu sans voyance ?
Bambochinet
Si c’projet était vrai, sa folie s’rait manifeste.
Cadet
Pas du tout, c’n'est pas l’plus bête d’son histoire. D'abord c’est qu’une femme s’ra infiniment heureuse avec un homme comme ça.
Bambochinet
Pourquoi ?
Cadet prenant Bambochinet par le bout du nez
lui fait faire quelques pas sur la scène.
Faudra ben qu’il se laisse conduire, et v’là comme all’ le mènera ! Et puis ensuite c’est qu’un mari z'aveugue est plus joyeux, plus heureux et que l’ménage s’en ressent.
AIR du vaudeville du jothet
À Paris comm’ partout ailleurs
En faisant le choix d’une épouse
Dupé par des dehors flatteurs
Trop souvent le plus fin se blouse.
L’hymen est, dit-on, un enfer
Dont l’amour nous ouvre l’passage.
Avant l’mariage on n’voit pas clair,
On voit trop clair après l’mariage.
Bambochinet
C’n'est pas encourageant, mais c’est vrai.
AIR du lu*...*
Oui, ton discours est fort sage
Et facile à concevoir.
Il ne faut en mariage
Jamais chercher à trop voir.
Ô vous donc qu’hymen engage,
Maris, afin d’être heureux
Dans votre petit ménage,
Fermez tant soit peu les yeux.
Quoiqu’ça, c’est un vilain goût d’mam’Gigomard, il est trop vrai Javotte, j’cherchais à te r’céder d’mes sensations, mais puisqu'il te faut un époux invoyant, je n’suis plus ton fait et je r’tire mes avances.
Cadet affectant une réflexion subite.
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)