Auteurs : Lesuire, Robert-Martin (1736-[1815])

Transcriptions
Le cabaret
M’offre un irrésistible attrait.
Mon frère, au cabaret s’efface
L’souci que la gaité remplace.
Au cabaret.
Bambochinet
Qui diable vient m’interrompre dans mes réflexions… Ah ! c’est La Scie. Mon Dieu, dans quel état il est !
La Scie
Bonjour camarade. Il chancelle et se retient sur lui.
Bambochinet
Soutiens-toi donc, maudit ivrogne.
Sur le même air
Du haut en bas
Ne va pas faire une cadence.
Du haut en bas
Si ton pied faisait un faux pas,
Toi qui jamais n’appris la danse,
Tu ferais une décadence,
Du haut en bas.
La Scie
Foi d’beau garçon, j’n'ons pourtant soiffé qu’un titre d’aujourd’hui.
AIR du vaudeville des voisins
Vins exquis, un brin de folie,
Compagnons de joyeuse humeur,
Surtout une femme jolie,
De l’argent comme un fournisseur,
L’ordre et la paix dans la patrie,
L’oubli de notre ancien malheur,
Voilà le charme de la vie,
Voilà le suprême bonheur.
Bambochinet
Accompagné de plusieurs autres.
La Scie
Queu calomnie ! Certainement je ne m’écarte pas des principes.
Bambochinet
À part. Il me vient une idée. Bon !... excellente ! Cette ivresse même est propre à seconder mes vues.
La Scie
Que diable marmottes-tu là tout seul entre les dents ?
Bambochinet
Mon ami, veux-tu m’écouter, j’te f'rai gagner d’quoi boire plus d’un canon.
La Scie
Parle, parle, mon ami, sans doute j’aime les canons. Quand j’dis « j’les aime », c’est qu’il faut s’expliquer.
AIR Aussitôt que la lumière
Ami : de la sainte Rome
Je révère les canons.
D’un héros que l’on renomme
Je respecte les canons.
Heureusement ce grand homme
Nous a sauvés des canons.
Mais… au cabaret j’sais comme
On doit faire face aux canons.
Informations sur cette page
- Obitz-Lumbroso, Bénédicte (responsable scientifique)
- Walter, Richard (édition numérique)