Transcription & Analyse
[1] Nicolas-Joseph MAREY (1760-1818).
[2] Lettre n°4.
[3] Dans la Constitution de l’An III qui fonde le régime du Directoire de 1795 à 1799, les fêtes nationales sont comprises dans la dixième partie intitulée Instruction Nationale. « Art.. 301 : Il sera établi des fêtes nationales pour entretenir la fraternité entre les citoyens et les attacher à la Constitution, à la patrie et aux lois. ». De même que dans le décret du 3 Brumaire an IV [25 octobre 1795]. Selon Sergescu, ce projet de fête nationale porte toute la conviction de Monge. Il tente en Égypte d’appliquer ces principes mais sans succès. (SERGESCU P. (1947), p.305.) Voir infra.
[4] Le physicien Jacques Alexandre César CHARLES (1746-1823) et le fabricant d’instrument Nicolas Louis ROBERT (1760–1820).
[5] Adelaïde MONGE (1780-1783), appelée « Nanan ». Elle meurt le 5 décembre 1783.
[6] Ascension du ballon à hydrogène de Charles et Robert du 1er décembre 1783 aux Tuileries. Elle est décrite par Lavoisier dans les Mémoires de l’Académie. Le chimiste comme le géomètre reconnaît la puissance spectaculaire de l’effet produit par l’expérience du 1er décembre aux Tuileries. Le compte-rendu des nombreuses expériences publiques sur les aérostats rend manifeste l’implication du public le plus large dans sa stratégie pour convaincre. « Au reste, on a vu avec quel succès MM. Charles et Robert s'en sont servis dans l’expérience faite au Champ de Mars le 27 du mois d'août dernier, et comment ils l’ont employé tout récemment, d'une manière encore plus frappante, dans l’expérience mémorable du 1er de ce mois. Tout Paris les a vus portés dans un char soutenu par un globe de 26 pieds de diamètre, rempli d'air inflammable, s'élever du milieu du bassin des Tuileries, et monter successivement à une hauteur de plus de 300 toises ; poussés par un vent du sud-est, ils ont parcouru ensuite, à travers les airs, un espace de plus de 9 lieues avant de descendre ; et M. Charles, resté seul dans le char, après ce voyage, animé par un nouveau courage, s'est élevé jusqu'à une hauteur de près de 1,700 toises, et a montré aux physiciens comment on pouvait aller jusque dans les nuages étudier les causes des météores. » (LAVOISIER [1783] (1865a), « Rapport […] sur la machine aérostatique de MM. de Montgolfier », pp. 719-735, p. 733.) La singularité du récit de Monge tient dans le fait qu’il ne décrit pas l’événement du point de vue de l’homme de science mais de celui du simple spectateur mêlé à la foule, inquiet au sujet de l’état de santé de sa plus jeune fille Adélaïde qui n’a alors que trois ans. De même, hors du domaine scientifique, le récit de Madame Vigié-Lebrun exprime la forte impression provoquée par l’ascension du ballon en décrivant la réaction de la foule. « Quand on eut coupé les cordes et que le ballon s’éleva majestueusement à une si grande hauteur que nous le perdîmes de vue, l’admiration, la peur pour les deux braves que portait la petite nacelle firent pousser un cri général. Beaucoup de personnes, et j’avoue que j’étais du nombre, avaient les larmes aux yeux. » ((1835) Souvenirs de Madame Louise Élysabeth Vigié-Lebrun, Paris, Fournier, p. 315.) Les recherches expérimentales qui visent une production d’hydrogène « en grand » telles que les préconise Lavoisier dans ses Mémoires de l’Académie, ont un enjeu déterminant pour le développement théorique de la chimie, notamment pour montrer la nature non élémentaire de l’eau et de l’air ainsi que pour le combat mené contre la théorie du phlogistique. Monge y participe activement depuis son laboratoire de Mézières par le biais d’une correspondance avec Vandermonde. Une autre ascension est effectuée sur le champs de Mars le 27 aôut 1789. La réception est identique. Monge n’a pas qu’une expérience théorique des aérostats, il participe en 1794 à la mise au point d’utilisations militaires de surveillance par les ballons qui favorisent la victoire de Fleurus. À cette période, il effectue une ascension avec une de ses filles (voir la lettre n°46). En septembre 1798 après la prise du Caire et l’établissement de l’Institut d’Égypte (voir lettre n°189) Monge profite de l’expédition pour réaliser une fête comme il l’entend. Le 1er Vendémiaire an VII [22 septembre 1798], fête du 1er jour de la République il organise un lancé de Montgolfière. (Voir la lettre n°195.) Il est très déçu par l’absence de réaction des Égyptiens. (Voir la lettre n°192 et aussi VILLIERS DU TERRAGE (1901), Les aérostiers militaires en Égypte : Campagne de Bonaparte, 1798-1801, Paris, Camproger, pp. 14-15). Cet échec doit sans doute être éclairé par la remarque de Condorcet au sujet des aérostats. Voir infra.
[7] Avec l’expression « d’utilité prochaine », c’est-à-dire non immédiate, Monge ne réduit pas l’utilité des recherches scientifiques à des applications techniques, industrielles directes et immédiates et laisse ainsi la place à des recherches plus théoriques et plus curieuses. Il manifeste l’importance de considérer le décalage entre le temps de la science et le temps social et politique.
[8] Condorcet est très méfiant face à une mise en scène de la science qui relève plus d’une exploitation de l’ignorance que de la volonté de diffuser les lumières et de former les esprits. « […] ces aérostats jusqu’à présents inutiles […] cesseront de l’être lorsqu’un enthousiasme éclairé et durable pour le progrès des sciences, et non le désir de mettre à profit pour son intérêt ou sa célébrité l’engouement de l’ignorance, dirigera ceux qui s’occuperont de les employer. » CONDORCET [1794] (1988), pp. 312-313.
[9] William PITT le Jeune (1759-1806), Premier ministre britannique.
Relations entre les documents
Collection 1798-1799 : Le voyage de Civitavecchia à Malte. l'expédition d'Égypte et le retour en France. Prairial an VI – nivôse an VIII |
Ce document a pour thème Institut d'Egypte comme : |
189. Monge à Dolomieu
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192. Monge à sa femme Catherine Huart
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195. Monge à sa femme Catherine Huart
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Ce document a pour thème Vie familiale comme : |
195. Monge à sa femme Catherine Huart
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Collection 1772-1793 : La correspondance de Monge, correspondant et membre de l'Académie des sciences |
Monge à Vandermonde [juillet 1783] |
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Collection 1795-1796 : Les débuts de l’École polytechnique. Fin de la Convention et premiers mois du Directoire. Thermidor an III - pluviôse an IV |
4. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey |
a pour thème Politique comme ce document |
3. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey |
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4. Monge à son gendre Nicolas-Joseph Marey |
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