Archives Marguerite Audoux

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Collection : 1920
Auteur : Fabre, Émile
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Né à Metz le 24 mars 1869 et mort le 25 septembre 1955, Émile fabre, fils d'un régisseur de théâtre, monte à Paris pour devenir, en tant qu'auteur (révélé par Antoine), l'un des principaux représentants du courant réaliste. Il administre la Comédie française de 1913 à 1936 et, en 1916, fonde le fameux Théâtre aux armées, dont la première représentation, le 9 février 1916, a lieu dans une grange de la région de Beauvais avec Béatrix Dussane, Henry Mayer et Julia bartet (dont on avait parlé en février 1911, puisqu'elle jouait à la Comédie française dans Après moi d'Henri Bernstein, la pièce qui suscita des manifestations de l'Action française et vingt‑sept arrestations avant d'être retirée de l'affiche). On notera deux galas de soutien pour ce Théâtre aux armées : le premier le 27 décembre 1916 à l'Opéra comique (Saint‑Saëns y dirige sa Marche héroïque et Gabriel Signoret et Antoine se produisent dans un acte écrit par Tristan Bernard) ; le second en janvier 1917 – on y joue Pour le front, et Réjane interprète La Victoire en chantant. Voir Mémoires du XXe siècle, Bordas, tome deuxième (1910‑1919), 1991, p. 219 (sur cette même page, une gravure montre des actrices en costume donnant des fleurs aux soldats).

Collection : 1910
Auteur : Audoux, Marguerite
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Relation d'une séance de spiritisme - Classement des lettres de Charles-Louis Philippe - Projet de livre

Collection : 1911
Auteur : Bachelin, Henri
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L'affaire Bachelin

Collection : 1911
Auteur : Mirbeau, Octave
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Sur ses transactions avec Gérault-Richard pour le prix à la ligne de "Valserine", sa santé et Cheverchemont

Collection : 1911
Auteur : Audoux, Marguerite
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Sur la dépression d'Alice Mirbeau et la publication de Valserine

Collection : 1936
Auteur : Fasquelle, Eugène
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Collection : 1937
Auteur : Poulaille, Henry
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Avec René Bonnet (le préfacier du Marguerite Audoux de Louis Lanoizelée) et Ferdinand Teulé, Henry Poulaille (1896 – 1980) est l’un des fondateurs et animateurs du « Musée du soir », bibliothèque installée dans un local du XIVe arrondissement de Paris, où des intellectuels et des ouvriers viennent lire et discuter. Il sera aussi directeur des services de presse chez Bernard Grasset. Sa correspondance avec Jehan Rictus (1924‑1931) a été éditée par l’association des amis d’Henry Poulaille et les éditions Plein Chant (16120 Bassac).

Eu égard à sa conception de la littérature populiste (écrite par, sur et pour le peuple), dont il est l’un des spécialistes, Poulaille s’est intéressé à Marguerite Audoux. Il lui rend visite en 1936, lui ayant déjà consacré un chapitre (p. 255‑258) dans la seconde partie de son Nouvel Âge littéraire (Valois, 1930), partie concernant « La littérature prolétarienne française. Œuvres et hommes ». Citons, parmi les autres écrivains qu’il évoque : Charles‑Louis Philippe, Jules Renard, Neel Doff, émile Guillaumin, Louis Pergaud, Henri Bachelin, et Lucien Jean (sur qui il comptait, avec Louis Lanoizelée, écrire une plaquette, projet que la Seconde guerre fit avorter).

La Guilde du Livre (1936–1978) est créée par Albert Mermoud, licencié en droit et en sciences économiques de l’Université de Lausanne, qui rentre en Suisse après avoir travaillé comme directeur commercial dans un emploi qui lui a permis d’acquérir une formation dans l’impression, le papier et le brochage. En octobre 1935, il avait contacté Charles-Ferdinand Ramuz, dont le roman Derborance deviendra le premier ouvrage publié par la Guilde. En mars 1936, Mermoud envoie le premier Bulletin de la Guilde du Livre à dix mille personnes susceptibles d’être intéressées par son club. Le bulletin contient un manifeste, dans lequel Mermoud dit son amour du livre, présente sa vision du métier d’éditeur et pose les jalons du fonctionnement de la future Guilde : promotion et démocratisation du livre, apolitique et aconfessionnel. La Guilde est présentée comme « une communauté du livre, une grande famille groupant lecteurs et auteurs dans un même effort d’expansion culturelle et dans un même amour de la belle édition ». Le système se fonde sur un abonnement qui implique une cotisation mensuelle donnant droit à un volume relié tous les trois mois et au bulletin mensuel. Les livres sont vendus au coût de revient, tout bénéfice étant reversé aux membres. Les premières publications annoncées concernent des auteurs contemporains ainsi que des rééditions de classiques de la littérature. En une semaine, Mermoud reçoit entre mille et mille cinq cents inscriptions. À la fin de 1937, la Guilde réunit trois mille huit cent quatre-vingt-cinq membres ; en 1944, elle en compte vingt-cinq mille, puis dix mille en 1957. Le bulletin, d'une vingtaine de pages, présente le catalogue, des extraits des livres à paraître et des informations littéraires et culturelles. Il sera distribué en Suisse, mais aussi à l'étranger (France, Portugal, Belgique et Canada).

Louis Lanoizelée (1896‑1990) est un modeste autodidacte nivernais. Il est d’abord valet de ferme, puis, à dix‑huit ans, travaille comme mineur de fond à La Machine. Il monte ensuite à Paris, où il est maître d’hôtel – dans la même maison que son épouse, employée comme femme de chambre ‑. C’est en 1936 qu’il réalise son rêve ‑ obtient, comme il le dit, son « bâton de maréchal » ‑ en ouvrant une boîte de bouquiniste quai des Grands‑Augustins. Ses grands‑parents ne savaient ni lire ni écrire, ses parents étaient quasi illettrés. Comme Marguerite Audoux, il dévore dès sa prime jeunesse tout ce qu’il trouve à sa portée, en particulier un livre auquel il manque le début et la fin et qu’il découvre ensuite être Pêcheurs d’Islande. Il finira d’assouvir sa passion en écrivant des monographies à compte d’auteur sur les petites gens comme lui qui sont entrés en littérature : Marguerite Audoux, Charles‑Louis Philippe, Lucien Jean, émile Guillaumin... Louis Lanoizelée est donc le deuxième biographe de la romancière (son Marguerite Audoux paraît en 1954). Un cinquième et dernier ouvrage, Souvenirs d’un bouquiniste (le seul qui ne soit pas à compte d’auteur), sera édité en 1978 à l’âge d’Homme.

Quand il commence à faire ses visites bimensuelles à la romancière, en 1932, Louis Lanoizelée est donc encore maître d’hôtel rue de Varenne. Il ne peut s’échapper que deux heures dans l’après‑midi et, très vite, remplace les fleurs par une grande tarte, car il sait que les petits‑neveux de Marguerite Audoux sont chez elle le dimanche.

À quatre‑vingt‑neuf ans, Louis Lanoizelée est invité pour une émission à France‑Culture. Il s’éteindra cinq ans plus tard.

Lettres de Marguerite Audoux à Louis Lanoizelée : 360, 365, 367, 372, 384 et 396.

Collection : 1926
Auteur : Balasoupramanien
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Lettre d'un lecteur hindou

Collection : 1926
Auteur : Balasoupramanien
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Remerciements pour De la ville au moulin - Mort de son père - "Lointains souvenirs" - Propos sur l'argent - Projet de traduction en tamoul

Collection : 1926
Auteur : Febvre-Longeray, Blanche
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Courrier des lecteurs

Collection : 1910
Auteur : Schönfeldt, Carl
Archives Marguerite Audoux
Proposition de traduire Marie-Claire en allemand

Collection : 1924
Auteur : Chanvin, Charles
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De la même génération que son ami Yell, avec qui il poursuit ses études au lycée de Troyes, le juriste Charles Chanvin (1877-1953) est vite attiré par les milieux littéraires, tout en étant le secrétaire de Me Fernand Labori, le défenseur de Dreyfus et de Zola. Chanvin publie au Mercure de France des poèmes remarqués. Il s'interposera d'ailleurs, avant que Mirbeau n'entre en scène, pour que cette maison d'édition ne prenne pas Marie‑Claire, dont elle ne voulait publier que des extraits.
N. B.. : Chanvin figure dans le tableau de Jacques‑Emile Blanche, André Gide et ses amis au Café maure de l'exposition universelle de 1900 (1901).

Collection : 1929
Auteur : Tcheng, Cheng
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CHENG TCHENG (SHENG, CHENG) (1899‑1996), traducteur, professeur et écrivain, est un militant chinois qui, à douze ans, participe à la Révolution de 1911 et en 1919 prend part aux manifestations patriotiques du 4 mai contre le Japon. Il part en exil en France, y poursuit ses études (licence de biologie à Montpellier), enseigne à la Sorbonne, et devient l'ami de Valéry, Gide et Picasso. Son œuvre principale est Ma Mère (1928), premier tome, assorti d'une Préface de Paul Valéry, d'un dyptique intitulé Vers l'Unité. Le second volume, Ma Mère et moi, à travers la Révolution chinoise, paraît l'année suivante. Cheng Tcheng signe également des articles dans la revue COmmerce. De retour à Pékin, il enseigne la poésie française. Invité par de Gaulle, il revient en France en 1965, où il demeure avant de retourner en Chine après la chute de la Bande des Quatre. Il enseigne alors à l'Institut des Langues de Taiwan, et retourne en France dans les années 90.

N. B. : En juillet 1931, le médecin et critique d'art Elie Faure s'embarque au Havre pour un tour du monde qui durera neuf mois. Au cours de son périple, il rencontre, en Chine, Cheng Tcheng, déjà croisé à Paris dans les années vingt. [Voir Courtois, Martine et Morel, Jean‑Paul, Elie Faure, Séguier, 1989, p. 226 et 291] Est‑ce donc Elie Faure, que Marguerite Audoux connaît (c'est lui qui a tenté désespérément de sauver Charles‑Louis Philippe en décembre 1909), qui la met en relation avec le philosophe chinois ?

Collection : 1929
Auteur : Joffre, Félix
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Sculpteur et médailleur né à Marcille (en Seine‑et‑Oise) le 26 mars 1903, élève de Jean Boucher, Félix Joffre obtient le Prix de Rome en 1929 avec L'été.

Collection : 1930
Auteur : Joffre, Félix
Archives Marguerite Audoux
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334

Collection : 1931
Auteur : Joffre, Félix
Archives Marguerite Audoux
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334

Collection : 1932
Auteur : Joffre, Félix
Archives Marguerite Audoux
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 334

Collection : 1920
Auteur : Audoux, Marguerite
Archives Marguerite Audoux
Demande de révision par un lecteur de ses deux manuscrits

Collection : 1917
Auteur : Jourdain, Francis
Archives Marguerite Audoux
Santés précaires de l'épistolier et de son épouse - Lulu (leur fille Lucie)

Collection : 1926
Auteur : Jourdain, Francis
Archives Marguerite Audoux
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 245

Collection : 1931
Auteur : Jourdain, Francis
Archives Marguerite Audoux
Mariage de Lulu - Frantz-Philippe et son fils

Collection : 1931
Auteur : Jourdain, Francis
Archives Marguerite Audoux
Mort de Régis Gignoux - Vie de famille des Jourdain - Enucléation oculaire de Chanvin

Collection : 1935
Auteur : Jourdain, Francis
Archives Marguerite Audoux
Frantz Jourdain (1847-1935), le père de Francis, était architecte et président du Salon d'Automne. Il était très lié avec Octave Mirbeau, à qui Francis est allé porté - on sait avec quel succès - le manuscrit de Marie-Claire.

Collection : 1936
Auteur : Jourdain, Francis
Archives Marguerite Audoux
À propos de Suzanne Bauman‑Franchimont, évoquée dans la présente lettre, David Roe porte à notre connaissance un billet de la main de Francis Jourdain, écrit sur une feuille de papier quadrillé :
« Manuscrits de Charles‑Louis Philippe
prêtés pour étude (thèse) à
Madame S. Bauman‑Franchimont
Rijinstraat 100
Amsterdam (2)
13 .
10 33 »
(Collection David Roe, don de Mme Gubisch).
Le même jour que celui de la création de la présente lettre (ce 8 février 1936), Francis jourdain envoie cette carte‑lettre à Madame Pajault :
« Chère madame,
J'ai reçu ce matin votre lettre et hier soir celle de Madame Suz[anne] Bauman‑Franchimont (Rijinstraat 100 à Amsterdam 2) qui, en réponse à ma demande, m'avise que les manuscrits sont, bien entendu, à votre disposition.
J'ai cru bien servir la mémoire de mon cher vieil ami en facilitant le travail que Mme Bauman‑Franchimont entreprenait sur l'œuvre de celui‑ci et je veux espérer que ce travail est assez avancé pour n'être pas compromis par votre si juste et si naturelle réclamation devant laquelle mme B[auman‑] F[ranchimont] ne peut que s'incliner.
Attachant le plus grand prix aux documents qui lui ont été confiés, elle n'ose les expédier par poste et viendra me les apporter elle‑même à Paris. Étant professeur de lycée, il lui faut pour cela demander un congé qu'elle n'obtiendra sans doute que la semaine prochaine, et s'excuse auprès de vous de ce léger retard. M. Pajault aura‑t‑il, par son travail, l'occasion de passer à Paris la semaine suivante, c'est‑à‑dire dans la 2e quinzaine de février ? Ou préférez‑vous que je confie au chemin de fer le précieux paquet (ce qui comporte peut‑être quelque risque) ? J'attends à cet égard votre décision et vous prie en attendant de croire à la sincérité de ma très dévouée sympathie.
Francis Jourdain
Peut‑être serait‑il utile de transmettre à Buriot‑Darsiles[1] l'adresse de Mme B[auman‑] F[ranchimont] qui accepterait sans doute d'adhérer à la Sté des Amis de Charles‑Louis Philippe.
8.
2. 36. »
(Médiathèque Valery-Larbaud de Vichy [Ph.Jou 20])
[1] H. Buriot‑Darsiles est alors le Secrétaire Général et le rédacteur du Bulletin des Amis de Charles‑Louis Philippe. Le premier numéro va paraître le 21 décembre 1936, date anniversaire de la mort du romancier.

Collection : 1934
Auteur : Lepuschütz, Frida
Archives Marguerite Audoux
Demande de permission et de renseignements pour la rédaction d'une thèse

Collection : 1934
Auteur : Lepuschütz, Frida
Archives Marguerite Audoux
Questionnaire en vue de la rédaction d'une thèse

Collection : 1934
Auteur : Lepuschütz, Frida
Archives Marguerite Audoux
Proposition d'un questionnaire réduit

Collection : 1926
Auteur : Belot, Gabriel
Archives Marguerite Audoux

Peintre et graveur, Gabriel Belot (1882-1962) a illustré la très belle édition de Marie‑Claire dans les éclectiques du livre (janvier 1932). De bonne heure orphelin comme Marguerite Audoux, il vit une enfance triste. S'il est obligé d'être relieur pour gagner sa vie, c'est aussi en autodidacte qu'il peint (dès l'âge de six ans) puis grave (à partir de 1913). Entre 1910 et 1914 il se fait petit à petit reconnaître, notamment des Indépendants. Les lettres et les enveloppes qu'il envoie à la romancière sont magnifiquement illustrées (notamment par une aquarelle) et constituent un bon exemple de ce qu'est l'art postal.

Collection : 1926
Auteur : Belot, Gabriel
Archives Marguerite Audoux
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 307

Collection : 1931
Auteur : Belot, Gabriel
Lettre de Gabriel Belot à Marguerite Audoux
Difficultés dans son travail de graveur - Préparation de l'édition de Marie-Claire qu'il illustre

Collection : 1932
Auteur : Réval, Gabrielle
Archives Marguerite Audoux
Gabrielle Réval (1870‑1938), connue en son temps, est l'épouse de Fernand Fleuret, écrivain qui laissera peu de souvenirs, hormis ceux consignés dans les mémoires des invités de leurs salons littéraires, dont celui de la Villa Mirasol qu'ils ont fait construire en 1908 à Cap d'Ail. Ancienne normalienne, Gabrielle Réval, avec Mmes Georges de Peyrebrune (Présidente), Jean Bertheroy, Judith Gautier, Jeanne Marni, la baronne de Pierrebourg, Séverine et Marcelle Tinayre, fait partie du jury du Femina, pour la « littérature en prose » (Voir Leroy, Géraldi et Bertrand‑Sabiani, Julie, La Vie littéraire à la Belle époque, PUF, Perspectives littéraires, 1998, p. 269). Elle s'inscrit parmi ces femmes qui « mettent à profit leur formation universitaire pour écrire des romans à clefs : Gabrielle Réval livre dans Les Sévriennes (1900) [ouvrage que nous possédons avec un envoi à Marcelle Tinayre] sa connaissance de l'école normale féminine récemment fondée, et dans Lycée de jeunes filles (1901), son expérience de professeur en province. Ces succès de librairie ont‑ils compensé son échec à l'agrégation et ses déceptions professionnelles ? » (Ibid., p. 279).

Collection : 1910
Auteur : Delaw, George
Archives Marguerite Audoux
Propos sur la littérature

Collection : 1912
Auteur : Marielle, Georges
Archives Marguerite Audoux
Georges Marielle est instituteur à Autrecourt, dans les Ardennes. La présente lettre est la première trace que nous ayons de cette amitié.
Peut‑être Marie‑Claire est‑elle à l'origine de cette relation, littéraire et amicale, probablement favorisée par Werth, puisqu'on retrouve les deux lettres de Marielle à Marguerite Audoux (181 et 182) dans le fonds familial, et que la romancière, dans une lettre à son «animal poilu» du 5 septembre 1919 (259), parle de Mme Marielle. Voir aussi les lettres 256, 257, 282 (à Lelièvre), et 283 (à Huguette Garnier) et une lettre de Paul d'Aubuisson, du 14 janvier 1925, à sa mère adoptive, dans laquelle le jeune homme écrit à propos de la fille :
« J'ai reçu une lettre de Louise Marielle, qui me dit qu'elle apprend à danser à son père, qui lui aussi espère te faire pirouetter aux prochaines vacances. Louise met aussi : «Comme ta tante vient passer les trois mois, j'espère que tu viendras l'accompagner.» »
(Fonds d'Aubuisson)
Cependant, on peut se demander si cette amitié ne remonte pas à plus loin, dans la mesure où les Ardennes sont présentes dans le conte « Le Chaland de la Reine », publié dès le 28 décembre 1908 dans Le Matin. Ce n'est qu'une hypothèse ; mais l'on sait que Marguerite Audoux fonde la plupart du temps ses fictions sur des lieux connus (on retrouve le Jura où elle fut avec les Besson dans « Valserine », l'Île‑d'Yeu dans « Les Poulains » et Douce Lumière, etc.).

N.B. : Nous n'avons une trace épistolaire que d'un séjour de la romancière chez ses amis ardennais, celui d'août 1921 (lettre 282).

Collection : 1912
Auteur : Marielle, Georges
Archives Marguerite Audoux
Voir ce qui concerne Georges Marielle dans la DESCRIPTION de la lettre 181

Collection : 1928
Auteur : Reyer, Georges
Archives Marguerite Audoux

Georges Reyer (1899) est le premier biographe de la romancière, qu'il est allé interviewer dans son sixième étage, et avec qui il s'est lié d'une déférente amitié. Après des études musicales, il se consacre aux lettres et au journalisme. Il publie deux romans chez Gallimard (collection blanche) : Destins croisés (1929), Le Magasin de travestis (1936, Prix de la Renaissance) ; et enfin Un coeur pur : Margurite Audoux chez Grasset en 1942 (prépublié dans La Gerbe en 1941). Pétainiste convaincu, Reyer voit dans Marie‑Claire, et plus généralement dans l'existence de la romancière, l'exemple même d'une vie édifiante, qui prend ses racines dans une « terre qui ne ment pas », celle de Sologne, où Alain‑Fournier connut lui aussi un premier amour décisif, empreint de « pureté ». Le surtitre de la biographie, Un Cœur pur, résume toute la démarche du biographe, qui explique le relatif insuccès de la deuxième œuvre, L'Atelier de Marie‑Claire, parue en 1920, par l'« ère de jouissance et de corruption » dans laquelle elle voit le jour.

Collection : 1929
Auteur : Reyer, Georges
Archives Marguerite Audoux
Voir la partie DESCRIPTION de la lettre 328

Collection : 1921
Auteur : Hauman, Germaine
Archives Marguerite Audoux
Cette lettre, qui concerne Léon Denis, prolonge et éclaire les lettres 275, 276 et 277 de ce dernier à la romancière.

Collection : 1920
Auteur : Lapaire, Hugues
Archives Marguerite Audoux
Natif de Sancoins, comme Marguerite Audoux, Hugues Lapaire (1869‑1967) a d'autres points communs avec la romancière : à cinq ans, il est orphelin de père et de mère, et doit aller habiter, avec sa sœur aveugle, chez les grands‑parents maternels à la « maison au perron » (titre d'une œuvre autobiographique), sise faubourg de Nevers (aujourd'hui rue Maurice‑Lucas), la même rue que celle où Marguerite Audoux vécut ses premières années. Rétif à l'institution scolaire, il claque la porte du lycée, mais s'inscrit néanmoins dans une boîte à bachot qui lui permet d'avoir son diplôme et de suivre en Sorbonne des études de lettres égayées par une vie estudiantine mouvementée. On retrouve le fervent régionaliste aussi bien chez l'écrivain que chez le journaliste, qui n'hésite d'ailleurs pas – et ses écrits sur Marguerite Audoux le prouvent – à instiller sa propre fantaisie dans la réalité des faits.

Notons en effet qu'Hugues Lapaire est l'auteur d'un article paru dans Le Berrichon de Paris du 16 septembre 1912. Ces lignes seront réutilisées, pour la partie consacrée à la romancière, dans les Portraits berrichons précités. La page 220 laisse apparaître les deux mêmes erreurs que dans l'article : Francis Jourdain devient Frantz Jourdain (le père du premier), et, à propos de la fin de l'épisode solognot, l'éviction de la ferme de Berrué (à cause de l'idylle entre Henry Dejoulx et la bergère) est ainsi transformée : « Elle est mince et très délicate, aussi les braves gens chez qui elle se trouve en condition ne peuvent la garder. Elle retourne à l'Hôpital, où elle reste jusqu'à dix‑huit ans, époque où elle vient à Paris. » Dans les pages suivantes, d'autres évocations trahissent la veine poétique du journaliste qui relate les affres de la création allant jusqu'à la tentation du suicide (p. 221), ou encore (p. 225) un dialogue peu vraisemblable, dans le fond et la forme, avec André Gide :
« Le maharajah de la Nouvelle Revue française a daigné gravir ses six étages ! ce personnage lui parut gonflé de prétention. Il lui dit sur un ton assez désagréable :
‑ Vous avez de la chance que l'on vous fasse passer par le grand escalier !
‑ Vous eussiez préféré, monsieur, lui répondit‑elle, que je prisse l'escalier de service ? Je ne suis pas assez reluisante à vos yeux, sans doute, pour me permettre le même chemin que vous ? Si cela vous offusque, tant pis ! Toute fille du peuple que je suis, je prends le grand escalier ! »


Collection : 1920
Auteur : Viollis, Jean
Archives Marguerite Audoux
Jean Viollis (1877-1932) est le pseudonyme d'Henri Ardenne de Tizac. Né dans une famille issue de la noblesse du Rouergue, il monte à Paris après avoir entrepris des études de droit et de lettres. C'est là qu'il entre, en 1902, dans la fonction publique, comme chef‑adjoint du cabinet de Joseph Chomié, ministre de l'Instruction Publique et des Beaux‑Arts. En 1905, il est nommé conservateur au Musée d'art asiatique Cernuschi. Il est deux fois en lice pour le Goncourt. La première fois, en 1908, il échoue de peu, présenté par Jules Renard pour Monsieur le Principal (cinq voix sur dix au deuxième tour, mais la voix du Président l'emporte et c'est Miomandre qui est lauréat). La seconde fois, en 1913, il est tout de suite éliminé, avant une lutte interminable entre Léon Werth et Alain-Fournier. (C'est un outsider proposé par Lucien Descaves, Marc Elder, qui l'emporte au onzième tour avec Le Peuple de la mer).
Notons que Jean Viollis est un ami de longue date de l'auteur de Bubu de Montparnasse. Son nom apparaît parfois dans les lettres de Charles‑Louis Philippe à Emma Mc Kenty. Viollis a donné un article sur Philippe dans Vers et Prose, n° 20, mars 1910, p. 44‑48.
Sur Jean Viollis, voir le P.S. de la lettre 71

Andrée Viollis (1870‑1950), née Andrée Jacquet de la Verryère, seconde épouse du précédent, a donc pris comme pseudonyme (et nom de famille) celui‑là même de son mari. Journaliste célèbre de l'époque, elle est plusieurs fois aux côtés de Léon Werth dans ses luttes antifascistes et anticolonialistes : il a écrit Cochinchine en 1926 ; elle écrit Indochine SOS en 1935. Elle y dénonce notamment la torture arbitraire exercée par des légionnaires. Andrée Viollis conclut son avant‑propos en écrivant : « On m'a [...] reproché de faire œuvre antifrançaise en publiant au grand jour les erreurs et les scandales dont l'Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme. » Elle rédige aussi des articles sur notre romancière : « Marguerite Audoux conte la merveilleuse histoire de Marie‑Claire », in Les Nouvelles littéraires, 1926 ; et « Marguerite Audoux », in Le Petit Parisien, 21 janvier 1929.
Voir Renoult, Anne, Andrée Viollis, une femme journaliste, Presses de l'Université d'Angers, 2004 [Prix Mnémosyne 2003]

Collection : 1928
Auteur : Direction littéraire du Petit Parisien
Archives Marguerite Audoux
Parution d'un conte

Collection : 1910
Auteur : Fargue, Léon-Paul
Archives Marguerite Audoux
Raisons de l'ajournement du voyage à Plougasnou

Collection : 1911
Auteur : Fargue, Léon-Paul
Archives Marguerite Audoux
Nous reproduisons les trois poèmes de Marguerite Audoux dont il est question dans cette letre, écrits de 1901 à 1902, et publiés dans La Phalange en 1911, puis le texte de Léon-Paul Fargue qui évoque son aversion pour les coquilles, ce dont il témoigne dans le quatrième paragraphe.



« Mon Bien‑Aimé
Mon bien‑aimé est parti, et la nuit descend sur moi. Elle ne peut être en moi, cardans mon cœur brûle une flamme claire que rien ne peut m'éteindre et qui m'éclaire toute. Dans le crépuscule léger, j'erre doucement par les sentiers, espérant toujours voir le bien‑aimé dans l'autre sentier.
Parfums doux des roses et des lis,
Parfums amers des peupliers et des lierres,
Vous passez dans mes cheveux et sur ma bouche ;
Mais ma bouche garde le souvenir des parfums vivants de son baiser.
Mon bien‑aimé est parti, et mon âme est pleine de sanglots.
Pleurez sur moi, saules pleureurs :
N'êtes‑vous pas ici pour pleurer sur les peines d'amour ?
Vous laissez pendre votre feuillage comme une douce et blonde chevelure ; mais la sienne est plus blonde et plus douce.
Fermez sur moi vos rideaux mystérieux, beaux ifs ; afin que mes soupirs ne troublent pas les amours des fleurs.
Les roses toutes parfumées s'ouvrent en frémissant à l'approche de la nuit, et les liserons frileux s'enroulent dans leurs pétales pour attendre la fraîcheur du matin qui déposera sa blanche rosée au fond de leur corolle blanche.
Douce nuit, tu chantes pour m'endormir.
Mais le sommeil s'en est allé avec le bien‑aimé.
Tu chantais aussi quand il était là,
Et silencieux nous t'écoutions.
Nos mains s'enlaçaient : nos fronts se touchaient et tu passais sur nos visages avec des caresses qui faisaient frémir nos âmes et remplissaient nos cœurs de tendresse.
Nous t'aimions, belle nuit,
Avec tes brises parfumées,
Avec tes arbres balancés,
Avec tes feuilles frissonnantes,
Avec le mystérieux chagrin de tes sources,
Et le chant de tes crapauds qui soufflent dans des flûtes de perles…
Ce soir, mon bien‑aimé est parti.
Dans l'ombre, mes yeux cherchent ses yeux,
Mes doigts s'ouvrent pour caresser son front et la douceur de son cou.
Mon visage se tend pour aspirer son souffle,
Et le doux lien de ses bras manque à ma ceinture.
Douce nuit si bonne à ceux qui souffrent mets un pan de ton voile sur mes yeux afin que je ne voie plus le sentier par où s'en est allé mon bien‑aimé.
Juillet 1901.
Nouveau Logis
L'ancien était mon bien ; j'en connaissais les plus petits recoins ; pas un bruit qui ne me fût familier. Je savais à quel moment mes meubles craquaient et les ombres qui couraient le soir sur mes murs étaient mes amies. Là tout était naturel, ici tout est suspect.
Le vent ricane près de la croisée et secoue la porte comme un voleur. L'ombre de l'étagère semble un mystérieux dragon prêt à se jeter sur moi. La flamme de la bougie, attirée par quelque chose que je ne vois pas, penche toujours du même côté. Le robinet de la cuisine gronde sans cesse comme une personne grincheuse. Mon lit mal arrimé crie à tout instant, et quand enfin je commence à sommeiller, une porte de placard s'ouvre brusquement.
Octobre 1901.
Petite Abeille.
Ah ! te voilà enfin posée sur le montant de ma fenêtre. Depuis un long moment tu étais là, dansant dans le soleil levant, le soleil d'automne encore tout frais de la fraîcheur de la nuit.
D'où viens‑tu, petite abeille jaune et noire ?
Quel chemin t'a conduite par la grande ville jusqu'à mon sixième étage, et quelle gaîté ou quel désespoir t'a fait danser si longtemps dans l'encadrement de ma fenêtre ouverte ?
Parfois tu t'élançais si fort qu'on eût dit que tu voulais atteindre le ciel, puis ta danse devenait triste et ton vol retombait.
Dis‑moi, petite abeille, viens‑tu d'un bal de nuit, ou reviens‑tu de guerre ?
Quand tu t'es posée sur le montant de ma fenêtre, tout ton petit corps tremblait de fatigue. Tes pattes se repliaient sans forces, tes ailes frissonnaient et ta tête ronde remuait et se balançait comme la tête d'une vieille femme dont le cou est devenu faible.
Maintenant tu dors, petite abeille.
Tes fines pattes sont agrippées au bois, mais ton corps est si lourd qu'il penche de côté et tu fais penser à un pauvre homme sans gîte, qui a erré toute la nuit, et qui s'est endormi au matin sur un banc.
Tout à l'heure tu t'envoleras, tu secoueras tes fines ailes qui ressemblent en ce moment à des parcelles d'écaille séchées.
Tu redescendras vers la terre, où tu trouveras encore des fleurs et des ruisseaux.
Mais maintenant, dors dans le rayon du soleil levant, dors tranquille sur la boiserie de ma fenêtre ouverte, car j'ignore d'où tu viens, petite abeille. Mais que tu viennes d'un bal de nuit ou que tu reviennes de guerre, dors jusqu'à midi, sous le doux soleil d'octobre.
Octobre 1902[1]. »
[1] La Phalange, 20 mars 1911, p. 206‑209



«COQUILLES

Écrire un livre, n'est pas tout. Il faut encore, comme disent les éditeurs, le fabriquer. C'est alors que commence le tourment de l'auteur.

D'un manuscrit qui, lourd et délicieux compagnon de vos nuits, témoin discret, complice assidu de vos fatigues et de vos ratures, vous était devenu un ami et un confident, on vous apporte un beau matin la copie dactylographiée. Ce n'est plus votre enfant, avec ses taches de rousseur et ses cheveux mal peignés, mais quelque chose de net, de sec et de froid, qui vous est totalement étranger et même hostile.

Une terreur vous prend. Vous songez aux bévues commises par les écrivains les plus illustres, aux pièges (en voici du galimatias) que vous tend la langue à chaque détour de la phrase. C'est Saint‑Simon écrivant : « Force gens de robe et de Paris étaient allés à la suite… » (Ces raccourcis, d'ailleurs, me plaisent.) C'est Voltaire, dans La Princesse de Babylone[1] : « Une multitude de gens à pied suivaient en cheveux gras et en silence ». C'est Verlaine, dans Vœu, des Poèmes saturniens, vantant pour commencer, d'une aimée dont il prétend se souvenir :

L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs,

Mais qui devient, à la fin du sonnet :

Douce, pensive et brune, et jamais étonnée.

Vous avez beau dire, avec Montaigne, ils (les lecteurs) concluront à la profondeur de mon sens par l'obscurité. Vous préférez cependant vous montrer en pleine lumière, tel que vous êtes, et c'est aussi pour ne pas donner aux pédants l'occasion de rééditer pour vous, par lettre anonyme, et souvent dans un style moins choisi, la fameuse épigramme de Maynard :

Si ton esprit veut cacher

Les belles choses qu'il pense,

Dis‑moi, qui peut t'empêcher

De te servir du silence ?

Bref, vous êtes lu et relu. Vous avez dépouillé, clarifié, ébarbé, rogné, poli votre texte. Mais ce n'est pas fini. Et même, ça commence. On va vous livrer à l'imprimeur.

Un éditeur digne de ce nom fait lire les épreuves, avant de les envoyer à l'auteur, dont après tout ce n'est pas le métier, par le correcteur de l'imprimerie, d'abord, et les fait lire par son correcteur particulier, ensuite, quand il ne les revoit pas lui‑même. Mais le correcteur, pour cause de déformation professionnelle, ne regarde qu'à la typographie, tandis que vous ne regardez qu'au sens. Le correcteur sait toujours, par exemple, que Clemenceau ne prend pas d'accent aigu sur l'e, mais il vous laissera passer, sans sourciller, l'anachronisme le plus honteux, la catachrèse la plus vicieuse et le pataquès le plus granuleux.

Parfois aussi, et c'est là le plus dangereux, le correcteur se mêle de vous corriger. Ce fut ce qui arriva à La Fontaine qui avait écrit : que la sage Minerve sortit tout armée de la cuisse de Jupiter. Le typographe flaira l'erreur, et fit sortir la déesse de la cuisine. Il y a aussi la pêche au cachalot devenue la pêche au chocolat, Albéric II pour Albéric Second, la pommade contre la chute des chevaux et autres gentillesses…

Je n'ai jamais donné le bon à tirer d'un de mes livres sans trembler. Mais je n'en ai pas un sur deux qui soit exempt de scories. Il arrive que l'on m'apporte quelque plaquette à signer. Croyez‑vous que cela me fasse toujours plaisir ? Je n'en profite pas pour évoquer les beaux jours de ma jeunesse. Je me saisis rageusement d'une plume et je commence par corriger pages 6, 8 ou 53, j'y vais naturellement « les yeux fermés », les insupportables coquilles dont je devrais avoir la sagesse de me dire que je suis seul, sans doute, ou à peu près seul à les connaître, pour en souffrir naïvement.

Je profite donc de l'occasion pour rétablir, dans un de mes derniers livres, Refuges, une phrase dont le corrigé n'avait pas été reporté par moi sur les dernières épreuves et qui m'empêche de dormir. Il faut lire, à la page 53, ligne 23 (si vous lisez…) : « Les formes d'une nuit qu'ils pourraient se flatter d'avoir percée à jour, » (etc.).

Mais ne croyez‑vous pas que la matière de l'imprimerie fait des blagues et qu'il y a, comme dans Samuel Butler, une révolte des machines ? Moi, je pressens des meetings : les caractères qui ne sont pas « de bonne composition » sortent de leurs composteurs, se groupent par affinités et commencent à parloter : « Et toi ? On t'a corrigé ? Et tu as cédé ? grand lâche ! Moi, je saute ! » Et il y a aussi les loustics‑fantômes qui changent les marbres de place, comme les étudiants farceurs du temps de Guy de la Farandole changeaient de porte les chaussures dans les hôtels.

Mais il y a peut‑être aussi une « reine » des caractères, comme il y a une reine des abeilles, des fourmis ou des termites… »

[Fargue (Léon‑Paul), Lanterne magique, Robert Laffont, 1943, p. 9‑15].

[1] in Romans et Contes.



Collection : 1920
Auteur : Denis, Léon
Archives Marguerite Audoux
Cette lettre de Léon Denis (sur lequel on ne possède aucun renseignement autre que ce qui transparaît dans sa correspondance), ainsi que les deux suivantes (276 et 277) s'inscrivent dans le courrier des lecteurs.


Collection : 1920
Auteur : Denis, Léon
Archives Marguerite Audoux
Arguments en faveur de sa future œuvre - Propos badins et amicaux, notamment sur l'argent

Collection : 1926
Auteur : Descaves, Lucien
Archives Marguerite Audoux



Fils d'un graveur, Lucien Descaves (1961-949) passe une enfance modeste dans un quartier pauvre de Montrouge. En 1882, il publie son premier roman, Le Calvaire d'Héloïse Pajadou, dans lequel il s'affirme déjà comme un observateur amer de la société. Sa satire du milieu militaire, notamment avec Sous‑offs (1889), lui attire poursuites judiciaires (pour outrage aux bonnes mœurs et injures à l'armée) et acquittements. La position qu'il défend contre Zola dans le Manifeste des Cinq (Le Figaro du 18 août 1887) lui ferme les portes de la Société des Gens de Lettres. Le monde officiel des lettres, cependant, lui accorde un siège, en avril 1900, à la « Société littéraire des Goncourt », dont les statuts sont publiés au Journal officiel le 26 janvier 1902, le premier prix étant remis le 21 décembre 1903 au restaurant Champeaux. Là est bien la grande affaire, puisque, en novembre 1910, Marguerite Audoux est « goncourable », et Descaves toujours dans le jury… Si la romancière conçoit des craintes par rapport à ses concurrents, ses amis, eux, se méfient au plus haut point de Descaves (qui deviendra président de l'Académie Goncourt en 1944). Le 11 novembre 1910, Fargue écrit à Larbaud :
« Ah ! le bon accueil fait par Descaves à Marguerite ne m'inspire qu'une médiocre confiance. Je me rappelle les bonnes paroles et les promesses prodiguées à Philippe. Et j'ai bien peur que ce vaguemestre de L'A[cadémie] G[oncourt] ne lui ouvre les bras que pour l'étouffer. Timeo Danaos. »
[Léon‑Paul Fargue – Valery Larbaud, Correspondance (1910‑1946), texte établi, présenté et annoté par Th. Alajouanine, Gallimard, 1971, p. 35].

Descaves n'est donc pas en odeur de sainteté parmi les amis écrivains de Marguerite Audoux. Philippe lui‑même, à l'instigation d'Eugène Montfort, a manifesté une réaction écrite qui a fait du bruit dans la république des lettres. Si Léautaud s'en fait l'écho dans son Journal, citons Francis Jourdain, l'un des membres du groupe de Carnetin, qui relate les suites du malencontreux papier cosigné par Philippe et Montfort :
« Ce mauvais article eut pour conséquence une missive acerbe de Descaves, suivie de deux ou trois autres, dont je veux espérer que leur hargneux auteur eut bien vite honte de les avoir écrites. Je ne sais quelle obscure rancune lui faisant perdre toute mesure et tout sentiment des réalités, Descaves n'allait‑il pas jusqu'à accuser Philippe – à la fois bien trop timide et bien trop orgueilleux pour avoir jamais rien sollicité – d'avoir, vil arriviste, usé le paillasson et tiré la sonnette des Chers Maîtres ! Indigné d'une aussi scandaleuse injustice, Gide conserva ces lettres que Descaves, assurait‑il, n'emporterait pas en paradis – (Une perquisition en Enfer permettrait peut‑être la saisie de ce document). »
(Jourdain, Francis, Sans remords ni rancune, Corrêa, 1953, p. 192)


Collection : 1926
Auteur : Descaves, Lucien
Archives Marguerite Audoux
Invitation à passer le voir

Collection : 1920
Auteur : Audoux, Marguerite
Archives Marguerite Audoux
Fille d'institutrice, Marcelle Chasteau, qui deviendra Marcelle Tinayre (1870-1948), commence à composer des vers en alexandrins à l'âge de neuf ans. Dans sa quinzième année, elle envoie un petit poème à Victor Hugo, qui la convie avenue d'Eylau et lui dit : « Vos vers sont charmants et vous aussi. Vous avez beaucoup de talent[1]. » Puis elle poursuit des études qui la mènent au baccalauréat (le jour de l'oral du premier bac, elle est la seule de son sexe). À dix-neuf ans, elle se marie avec le graveur Julien Tinayre, qui la déçoit rapidement. En 1893, La Vie populaire et Le Monde illustré font paraître ses premières nouvelles signées d'un pseudonyme masculin, Gilbert Doré. Puis c'est dans La Fronde de Marguerite Durand qu'elle continue, en 1897, de publier d'autres récits brefs. La même année, Juliette Adam, directrice de La Nouvelle Revue, confie le manuscrit du premier roman, Avant l'amour, de nouveau proposé sous une signature masculine, à Alphonse Daudet, qui donne son verdict : « Ce jeune homme a de l'inexpérience, mais un grand don de romancier et beaucoup de talent, publiez le livre. ». Il le sera au Mercure de France. De nombreux autres suivront, qui rejoindront le propos féministe des conférences données dans les locaux de La Fronde, et dont la thématique est proche de celle de Marguerite Audoux : la grande affaire est le rôle joué par la femme dans le mariage, dont Marcelle Tinayre dénonce l'hypocrisie. Le début de La Rebelle peut résumer son sentiment sur la question : « Je ne peux pas vivre sans bonheur. Et la volupté du sacrifice ne me suffit pas… Je ne suis pas une sainte ; je ne suis pas une héroïne : je suis une femme, très femme… » Un autre passage annonce La Vagabonde de Colette : « être seule, ne dépendre que de moi, élever mon fils et me moquer du reste ! C'est presque le bonheur… » Profession de foi qui pourrait être également revendiquée par l'auteur de Marie‑Claire, mère adoptive, parmi d'autres, de son cher Paul d'Aubuisson. Quand Marguerite Audoux envoie L'Atelier de Marie‑Claire à Marcelle Tinayre, en 1920, celle‑ci ne peut qu'être sensible aux sinistres paroles du non moins sinistre Clément, le neveu de la patronne de l'atelier : « ‑ Je vois bien que vous ne m'aimez pas. Mais qu'est‑ce que cela fait ? Vous m'aimerez quand nous serons mariés. / Je voulus lui répondre, mais il tenait son visage si près du mien qu'il me semblait qu'il n'y aurait pas assez de place pour mes paroles. Son souffle me donnait chaud aux joues, et sa main était très lourde à mon épaule[2]. » L'auteur de La Maison du péché dut aussi compatir à l'effroi de l'héroïne qui, une trentaine de pages plus loin, fait ce cauchemar : « Cette nuit‑là, je rêvai que Clément m'avait fait monter sur le siège d'une toute petite charrette, où il n'y avait de place que pour un seul. J'étais si serrée entre lui et la ridelle que j'en perdais le souffle. Clément ne se doutait de rien. Il tenait les guides à pleines mains et lançait hardiment le cheval sur un chemin tout encombré de bois coupé. La voiture restait d'aplomb et la bête bien tenue ne trébuchait pas, mais voilà qu'au tournant d'un petit pont, le chemin se fermait brusquement en cul‑de‑sac, et avant que Clément ait pu arrêter son cheval, il s'abattait lourdement et la charrette culbutait[3]. » La charrette à une place qui culbute, quelle meilleure allégorie du mariage pour les deux femmes ? Même si pour l'une cette institution représente un échec, et pour l'autre une pathétique impossibilité.
En 1933, Marcelle Tinayre prend la direction de La Nouvelle Revue féminine, à laquelle s'associent notamment Gabrielle Réval [voir la lettre 353], François Mauriac, Maurice Lavedan et Fernand Gregh [voir la note 9 de la lettre 76].
La correspondance privée de Marcelle Tinayre ne pourra être compulsée aux Archives de la Corrèze qu'en 2048.
[1] Tinayre (Marcelle), Mémoires d'enfance et d'adolescence, manuscrit inédit dactylographié par son fils Noël, et repris par Nadine Brissard, t. 1, p. 66.
[2] Audoux (Marguerite), L'Atelier de Marie‑Claire (1920), Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987, p. 129.
[3] Ibid., p. 164‑165.


Collection : 1926
Auteur : Vioux, Marcelle
Archives Marguerite Audoux
L'article reproduit ci-dessous laisse bien voir les similitudes entre les deux romancières (enfance de bergère, formation d'autodidacte, anticonformisme...).


« Marcelle Vioux
bergère et romancière
Des cheveux drus et noirs, voltigeant autour d'un spirituel visage, l'œil marron, brillant à l'unisson de la bouche sensible, un corps souple, vif dans le costume sombre ouvert sur un printanier corsage blanc à pois bleus, quelle figure évoque donc Marcelle Vioux, si jeune en dépit de vingt‑quatre volumes écrits sur l'espace de seize ans à peine ? Je le lui demande à brûle‑pourpoint. Elle rit de toutes ses dents. «Je croyais que vous étiez venu me parler de choses sérieuses.» Elle me convie à regarde de sa fenêtre le jardin du Palais‑Royal[1], teinté de brume dorée sous le pâle soleil d'arrière saison. Les gros ramiers mauves enveloppent de spires sans fin les arbres défeuillés.
‑ Je leur donne à manger tous les matins, me dit‑elle.
Derrière moi, un miaulement. Un chat paraît, deux, et puis un minuscule chaton.
‑ J'en ai douze, n'est‑ce pas. J'ai eu aussi un admirable petit coq. Il a vécu ici onze ans. Il s'entendait très bien avec mes chats. Mais ses ergots s'enkystaient sur ses vieux jours. J'étais obligée de lui faire prendre des bains saltratés… Voyez‑vous, ajoute‑t‑elle, j'ai toujours aimé les animaux. Cela me vient de loin. Mes parents étaient d'humbles paysans de la Drôme. Ils m'envoyaient garder les moutons, et aussi les vaches, les chèvres.
Les chèvres ! J'ai trouvé. Mme Marcelle Vioux ressemble à une cabrette, une fraîche et preste cabrette, comme celle de M. Seguin qui se battit si bien dans les herbes de la montagne. Ai‑je, dans l'amusement de cette découverte, marqué un moment de distraction ? Mon interlocutrice poursuit d'un ton railleur :
‑ J'allais à l'école quand j'avais le temps, c'est‑à‑dire seulement l'hiver, et après avoir porté le lait au village. Mais je faisais mes délices d'un livre merveilleux, un petit dictionnaire Larousse, que je lisais sous le chêne, au lieu de tricoter des bas. C'étaient mes voix, à moi.
‑ Et vous êtes restée longtemps bergère ?
‑ Pensez‑vous ! à onze ans, je travaillais déjà dans une usine de moulinage. Ma besogne consistait à enrouler la soie floche sur des bobines. Les souvenirs de cette époque de ma vie, je devais les utiliser dans mon roman L'éphémère, un livre qui, à cause de cela, m'est cher.
‑ Et vous continuiez de vous instruire dans votre dictionnaire ?
‑ Plaisantin ! J'avais d'autres livres à ma disposition. Ma famille était protestante, car vous savez qu'il y a beaucoup de protestants dans le Dauphiné. Comme mon goût de la lecture était connu, l'on m'avait élevée à la fonction de bibliothécaire du temple. Et je lisais, je dévorais tout ce qui me tombait sous la main.
‑ Votre vocation littéraire a donc été très précoce.
‑ Assez. Mon premier «papier» a été publié par un journal d'Avignon. Je n'avais alors guère plus de dix‑sept ans. Je dois tenir de ma grand'mère, qui excellait à raconter des histoires en patois. Quant à mes débuts à Paris, ils remontent à 1919. C'est Colette qui accueillit mon premier conte au Matin. Entre‑temps, je faisais du music‑hall pour gagner ma vie. On m'a vue sur les planches du Concert Mayol. Mais j'étais bien trop timide pour accéder à la grande vedette [sic]… En 1920, mon roman de début, L'Enlisée[2], paraissait chez Fasquelle…
‑ Et il obtint tout de suite un grand succès ?
‑ De scandale, oui. Pensez donc ! Une débutante qui choisissait pour héroïne une fille du trottoir ! Je me suis piquée au jeu. J'ai voulu montrer que les saints aussi étaient dans mes cordes. Et j'ai écrit Une Repentie, qui est l'histoire de Marie‑Madeleine.
À dater de ce moment, l'histoire de Marcelle Vioux se confond avec celle de ses livres. Voisine, au Trayas, d'Henri Barbusse, avec qui elle s'était liée d'amitié, la romancière fait la connaissance du député communiste Vaillant‑Couturier, qui l'introduit dans les milieux d'extrême gauche. Elle en extrait la matière d'un nouveau roman : Marie‑du‑Peuple, où elle pense avoir mis le meilleur d'elle‑même.
‑ Henri Barbusse, d'ailleurs, confesse‑t‑elle avec une sincérité charmante, n'en fut pas très content. Il m'écrivit une longue lettre où il me reprochait mon mysticisme tolstoïen. «Jamais, disait‑il, rien n'a été fait dans le monde par la bonté, pas plus que par la méchanceté pure… Je pense que la seule façon saine de considérer la violence est de penser qu'elle vaut purement et simplement ce que vaut la cause qu'elle sert…» Pauvre cher Barbusse !
L'auteur de L'Enlisée me parle de ses autres romans : Ma Route, «beaucoup plus amusant à vivre qu'à écrire» (elle n'hésita pas, pour posséder son sujet, à vivre dans une roulotte, avec d'authentiques bohémiens, et collectionna les procès‑verbaux, pour avoir négligé trop souvent de faire signer son permis de colportage dans les mairies des bourgs et villages qu'elle traversait) ; Belle Jeunesse, qui lui fit parcourir la France à bicyclette, de Paris à Biarritz, logeant à chaque étape dans les Auberges de la Jeunesse…
‑ Et puis j'ai voyagé en Palestine, en Belgique, en Roumanie, en Afrique, comme en témoignent plusieurs volumes : Au Sahara, La Dévoilée, Le désert victorieux… car je fonde toujours mes romans sur la vérité, sur une expérience personnelle…
‑ Ainsi deviez‑vous être amenée à l'histoire, et à ce François 1er[3], que vous publiez aujourd'hui.
‑ Il avait été précédé d'un Henri IV[4] et d'une Vie amoureuse d'Héloïse et Abélard[5]. Je me documente du mieux que je peux, et je m'efforce à rendre mes personnages historiques aussi vivants que des héros de roman. Le reste n'est plus de mon ressort. Mais j'aurais tort de me plaindre du public…
Mme Marcelle Vioux est très modeste. Aussi modeste que timide. Elle déclare volontiers qu'elle juge son œuvre sans importance. Mais à la voir aussi pleine d'allant, de vie, débordante de projets – romans, livres d'histoire, conférences – et si simple et si franche, à se rappeler qu'elle fut une bergerette lisant son dictionnaire sous l'ombrage, on ne peut se défendre d'une sympathie qui commande l'estime – une estime nuancée d'admiration.

Yves Gandon »
(« A Paris et ailleurs », Les Nouvelles littéraires, 5 décembre 1936).

[1] Elle habite 35, rue de Valois.
[2] Il s'agit d'Une Enlisée.
[3] Excepté Les Amours d'Héloïse et d'Abélard, publiées chez Flammarion, et La Dévoilée, éditée chez A. Lemerre, tous les livres de Marcelle Vioux sont édités chez Fasquelle.
[4] Le Vert‑Galant, vie héroïque et amoureuse de Henri IV
[5] Les Amours d'Héloïse et d'Abélard


Deux ouvrages de Marcelle Viougeas, dite Marcelle Vioux (1895-après 1951), tous deux avec envois, prennent place dans la bibliothèque de la romancière, conservée au Musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine : Fleur d'amour et Ma Route.


Collection : 1911
Auteur : Audoux, Marguerite
Archives Marguerite Audoux
Questions domestiques - Voyage Paris-Montpellier - Suzanne Ray - Valserine

Collection : 1926
Auteur : Ray, Marcel
Archives Marguerite Audoux
Sur un dîner de la romancière avec Lucien Descaves - Projet de monter lui rendre visite
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